[CD] JUDAS PRIEST - Painkiller (1990)
Posté : 10 sept. 2009, 18:14
En 1990, les pionniers du heavy metal des 70’s semblaient moribonds. Rainbow ? Ritchie Blackmore n’en fait qu’à sa tête de toute façon. Deep Purple ? Ian Gillan est encore parti. Black Sabbath ? Le Sab semblait avoir définitivement perdu le son lourd et maléfique qui avait fait sa grandeur d’antan. Uriah Heep ? Qui ça ? Blue Oyster Cult ? Disparu pour au moins 10 ans après un Imaginos mal compris. UFO ? Mouarf. Scorpions ? Re-Mouarf. Et puis il y a le cas Priest, une énigme de la nature dont même les laboratoires pharmaceutiques n’ont pu résoudre leur secret de la jeunesse éternelle. C’est comme si ces gens là s’adaptaient à tout ce qui leur tombait sur le coin de la figure : le punk, la disco, la NWOBHM, le glam, le thrash, etc… Rien à faire, Judas s’accroche et semble insubmersible à chaque fois. Alors c’est vrai que Turbo, au son plus américanisé, avait fait descendre la cote de popularité des Anglais en Europe. Ram It Down avait essayé de faire le grand retour au pur heavy metooooollll mais ceci n’était pas suffisant pour reconquérir les fans déçus et blessés par la tentative des Brummies (surnom donné aux habitants de Birmingham) de se faire une place au chaud de l’autre côté de l’Atlantique. Bon ce n’était pas la dèche quand même mais le fait est que le Priest ne semblait plus dominer d’une manière aussi insolente qu’auparavant l’univers du heavy metal dont il avait été l’un des grands artisans.
Les temps changent et en 1990, la jeunesse se passionne pour un nouveau courant : le death metal. Les maisons de disque signaient à tour de bras des formations adolescentes à ne plus savoir qu’en faire. Si le Priest continuait dans sa démarche en sortant toujours le même disque de heavy metal honnête, il était immanquablement voué à l’oubli quelques années plus tard. Il lui fallait faire preuve à nouveau d’ingéniosité et montrer que son époque ne l’avait pas encore rattrapé. Première chose à faire (et qui aurait du être faite depuis longtemps selon moi) : virer Dave Holland (qui ne fut jamais rien d’autre qu’un simple métronome) et le remplacer par un véritable monstre des fûts. Le successeur, Scott Travis, inconnu du grand public, était l’homme idéal. Il n’est pas étonnant que Painkiller commence par les roulements de toms de ce dernier. Il est le moteur dont avait besoin le Priest pour mettre en forme un album tel que Painkiller.
Quand Painkiller fut lancé sur le marché, nul doute que les fans de metal qui n’attendaient plus grand-chose du Priest furent abasourdis. Personne ne s’attendait à ce que le Priest, stupéfiant de puissance et de modernisme, soit capable de réaliser ce type d’album après presque vingt ans de bons et loyaux services à la cause métallique. Il rajeunissait à l’heure où ses confrères (Deep Purple, Black Sabbath, ect…) semblaient atteints par la limite d’âge !
Painkiller est le signe d’un orgueil blessé. C’est l’album de la révolte d’un géant qui veut faire mieux que les combos thrash qui étaient portés aux nues à l’époque. Si on retrouve la vélocité et la puissance du thrash sur un morceau comme « Painkiller », il ne faut pas réduire ce disque à un bête album de heavy thrash metal. On trouve sur Painkiller une ambiance épique et sombre. Ce disque aurait pu être la B.O. de Terminator 2. A l’image de la pochette, quand on écoute ce monument, on pense à un monde futuriste dévasté où les machines ont pris le contrôle et où quelques hommes essayent péniblement de survivre dans le chaos.
Le Priest a muté, il s’est transformé en une machine encore plus puissante. Ce qui fait le Priest est toujours là : les riffs véloces, les doubles solos de guitare de fou (marque de fabrique du Priest), la façon qu’a Rob Halford de monter tellement haut dans les aigus que seuls les chiens peuvent l’entendre. Tout ça est encore présent mais multiplié par 100. Non seulement le Priest avait démontré qu’il pouvait ridiculiser n’importe lequel de ses cadets, mais il se permettait encore d’opérer des miracles de composition, de vélocité et d’habileté instrumentale. On savait que les duettistes Tipton et Downing n’étaient pas des manchots et maniaient le manche comme personne mais jamais jusqu’alors ils n’avaient fait preuve de tant de dextérité. Quant à Rob Halford, il assoyait son titre de meilleur chanteur metal. Chanter très haut, il l’avait déjà fait, mais rarement avec autant de rage que sur le morceau « Painkiller ». De plus, Painkiller est vraiment le disque où il fait l’étalage de toutes ses capacités vocales, montrant l’étendue d’une palette vocale incroyablement large et aux multiples variations. Qu’il chuchote sournoisement d’une voix malsaine sur « Night Crawler », qu’il hurle comme un damné sur « Painkiller », qu’il chante d’une voix grave puissante et sans fêlures sur « Hell Patrol », qu’il ressemble à un cyborg sur « All Guns Blazing », qu’il utilise une voix sensuelle sur l’érotique « A Touche Of Evil », dans tous les cas Halford est invincible et prouve qu’il mérite bel et bien son surnom de Metal God.
Stratégiquement placé au début du disque, « Painkiller » laissait l’auditeur hagard, et ce dernier devait puiser dans ses réserves pour assimiler sans sourciller « Leather Rebel », « Night Crawler », « A Touch Of Evil » ou « Between The Hammer And The Anvil », moins inflexibles mais tout aussi énergiques. Chaque morceau arrivait à être différent. Painkiller n’est pas de ces disques où on peut confondre deux morceaux entre eux car trop similaires. Moderniser son son (et Dalila) c’est bien, mais écrire de bonnes compos c’est encore mieux. Et sur Painkiller chaque titre regorge d’idées et tous ont leurs trouvailles de génie qui les rendent uniques comme par exemple le passage sombre en plein milieu de « Night Crawler » avec la voix démoniaque de Rob Halford ou les violons synthétiques de « A Touch Of Evil », morceau sur lequel Rob est impérial et règne en maître.
Avec Painkiller, Priest venait de prouver qu’il restait un groupe prestigieux et que les années 90 lui appartiendraient comme les deux décennies précédentes. La tournée qui suivit, où il se produisit en compagnie de Pantera et d’Annihilator, tendait d’ailleurs à confirmer ce fait. Encore une fois, le Priest avait été vainqueur de son époque.
En gros le plus grand album de heavy metal de tous les temps par un groupe à qui on doit le fondement de ce style unique avec black sabbath. Thanks to the metal gods!!
666/5
Les temps changent et en 1990, la jeunesse se passionne pour un nouveau courant : le death metal. Les maisons de disque signaient à tour de bras des formations adolescentes à ne plus savoir qu’en faire. Si le Priest continuait dans sa démarche en sortant toujours le même disque de heavy metal honnête, il était immanquablement voué à l’oubli quelques années plus tard. Il lui fallait faire preuve à nouveau d’ingéniosité et montrer que son époque ne l’avait pas encore rattrapé. Première chose à faire (et qui aurait du être faite depuis longtemps selon moi) : virer Dave Holland (qui ne fut jamais rien d’autre qu’un simple métronome) et le remplacer par un véritable monstre des fûts. Le successeur, Scott Travis, inconnu du grand public, était l’homme idéal. Il n’est pas étonnant que Painkiller commence par les roulements de toms de ce dernier. Il est le moteur dont avait besoin le Priest pour mettre en forme un album tel que Painkiller.
Quand Painkiller fut lancé sur le marché, nul doute que les fans de metal qui n’attendaient plus grand-chose du Priest furent abasourdis. Personne ne s’attendait à ce que le Priest, stupéfiant de puissance et de modernisme, soit capable de réaliser ce type d’album après presque vingt ans de bons et loyaux services à la cause métallique. Il rajeunissait à l’heure où ses confrères (Deep Purple, Black Sabbath, ect…) semblaient atteints par la limite d’âge !
Painkiller est le signe d’un orgueil blessé. C’est l’album de la révolte d’un géant qui veut faire mieux que les combos thrash qui étaient portés aux nues à l’époque. Si on retrouve la vélocité et la puissance du thrash sur un morceau comme « Painkiller », il ne faut pas réduire ce disque à un bête album de heavy thrash metal. On trouve sur Painkiller une ambiance épique et sombre. Ce disque aurait pu être la B.O. de Terminator 2. A l’image de la pochette, quand on écoute ce monument, on pense à un monde futuriste dévasté où les machines ont pris le contrôle et où quelques hommes essayent péniblement de survivre dans le chaos.
Le Priest a muté, il s’est transformé en une machine encore plus puissante. Ce qui fait le Priest est toujours là : les riffs véloces, les doubles solos de guitare de fou (marque de fabrique du Priest), la façon qu’a Rob Halford de monter tellement haut dans les aigus que seuls les chiens peuvent l’entendre. Tout ça est encore présent mais multiplié par 100. Non seulement le Priest avait démontré qu’il pouvait ridiculiser n’importe lequel de ses cadets, mais il se permettait encore d’opérer des miracles de composition, de vélocité et d’habileté instrumentale. On savait que les duettistes Tipton et Downing n’étaient pas des manchots et maniaient le manche comme personne mais jamais jusqu’alors ils n’avaient fait preuve de tant de dextérité. Quant à Rob Halford, il assoyait son titre de meilleur chanteur metal. Chanter très haut, il l’avait déjà fait, mais rarement avec autant de rage que sur le morceau « Painkiller ». De plus, Painkiller est vraiment le disque où il fait l’étalage de toutes ses capacités vocales, montrant l’étendue d’une palette vocale incroyablement large et aux multiples variations. Qu’il chuchote sournoisement d’une voix malsaine sur « Night Crawler », qu’il hurle comme un damné sur « Painkiller », qu’il chante d’une voix grave puissante et sans fêlures sur « Hell Patrol », qu’il ressemble à un cyborg sur « All Guns Blazing », qu’il utilise une voix sensuelle sur l’érotique « A Touche Of Evil », dans tous les cas Halford est invincible et prouve qu’il mérite bel et bien son surnom de Metal God.
Stratégiquement placé au début du disque, « Painkiller » laissait l’auditeur hagard, et ce dernier devait puiser dans ses réserves pour assimiler sans sourciller « Leather Rebel », « Night Crawler », « A Touch Of Evil » ou « Between The Hammer And The Anvil », moins inflexibles mais tout aussi énergiques. Chaque morceau arrivait à être différent. Painkiller n’est pas de ces disques où on peut confondre deux morceaux entre eux car trop similaires. Moderniser son son (et Dalila) c’est bien, mais écrire de bonnes compos c’est encore mieux. Et sur Painkiller chaque titre regorge d’idées et tous ont leurs trouvailles de génie qui les rendent uniques comme par exemple le passage sombre en plein milieu de « Night Crawler » avec la voix démoniaque de Rob Halford ou les violons synthétiques de « A Touch Of Evil », morceau sur lequel Rob est impérial et règne en maître.
Avec Painkiller, Priest venait de prouver qu’il restait un groupe prestigieux et que les années 90 lui appartiendraient comme les deux décennies précédentes. La tournée qui suivit, où il se produisit en compagnie de Pantera et d’Annihilator, tendait d’ailleurs à confirmer ce fait. Encore une fois, le Priest avait été vainqueur de son époque.
En gros le plus grand album de heavy metal de tous les temps par un groupe à qui on doit le fondement de ce style unique avec black sabbath. Thanks to the metal gods!!


