Bon, ben j'ai plus de cervicales, ni de lombaires, les cordes vocales fonctionnelles à 75 %, et je tourne au ralenti depuis hier soir.
Un seul épithète m'est venu à l'esprit en quittant Bastille : vibrant.
Je craignais en apprenant la promo' sur les billets qu'il n'y aurait que très peu de monde à la Scène, mais finalement, même si on était loin d'avoir surchargé ses 380 places, l'affluence était tout de même très raisonnable.
On pouvait facilement respirer entre 2 rangées, et circuler sans trop de difficultés, à vue de tignasse, j'aurais dit une population avoisinant un peu plus de 250 quidams, mais sans aucune certitude.
J'ai remarqué, et c'est suffisamment rare pour être souligné, une très bonne représentation de la gent féminine, jeune et jolie de surcroît, un peu partout dans le public, et qui a donc contribué à élever d'un cran le charme de la soirée !
Les Finlandais de Crimfall, que je connaissais pas du tout, avaient pour mission de chauffer la salle, et ils ont on ne peut mieux réussi !
Leur
Death folklo', que je situerais entre les efforts de Turisas ou Ensiferum, mais avec des mélodies joyeuses dans l'esprit d'un Finntroll, le contexte
Black en moins, passait très bien.
Y avait même de gros fans reprenant les paroles à fond la baraque au premier rang !
Les musiciens, tous peinturlurés de pseudo-hémoglobine, jouaient avec entrain et concentration, sans trop de communication avec le public, mais y mettaient les formes et l'énergie.
Le bassiste semblait possédé du début à la fin, avec son regard impassible rivé sur le fond de la salle, mais il a quand même fini par envoyer son plectre droit sur moi (me servira pas des masses, d'ailleurs, moi qui préfère développer mon jeu aux doigts, mais pour le geste, j'apprécie !).
La chanteuse, Helena, avait une jolie voix, et j'ai flippé un court instant quand l'impressionant chanteur a fait mine de lui porter un coup à la nuque : au vu de sa carrure d'armoire à glace, s'il s'arrêtait pas à temps, ça aurait pas pardonné !
Je regrette simplement qu'ils aient utilisé des bandes plutôt que de véritables violoniste et accordéoniste, mais faut dire que l'estrade étant pas bien large, on peut leur pardonner ce détail.
Apparemment, leurs 2 derniers disques "As the Path Unfolds", et "The Writ of Swords", un peu plus expérimental, sont très recommandables, et je sens que je vais me pencher dessus dès que possible.
Après une bonne demi-heure de jeu, la jeune formation nous remercie chaleureusement et s'éclipse rapidement pour laisser la place à Týr eux-mêmes qui viennent vérifier les réglages de dernière minute et étalonner la batterie sur un rapide boeuf, avant de revenir peu après tous ensemble, une fois les lumières de nouveau éteintes, et enclencher pas loin d'une grosse heure de leurs compos vivaces et "héroïques" (pour reprendre les termes de Toivonen en désignant le style musical du porteur d'épée), sous les yeux d'un public déjà bien enthousiaste, et à peine refroidi par le très court interlude entre les 2 groupes.
Parlons-en du public : avec une intensification graduelle prévisible de l'extériorisation de son engouement au gré de la soirée, il s'est montré très réceptif et participatif à la musique des 3
combos, à reprendre perpétuellement les choeurs et refrains, tout en remuant les bras en cadence : les Finlandais ont tous été accueillis dans une très bonne ambiance !
Bref, Týr ont ouvert leur
set avec 2 chansons de leur dernier disque, "The Lay of Thrym" et "Shadow of the Swastika", mais que je connais pas suffisamment pour être plus précis pour la suite, tout en enchaînant leurs titres, toujours interprétés de façon très carrée et directe, avec la vigueur scandinave de rigueur : "By the Sword in My Hand", "Hold the Heathen Hammer High" ("
You Want a Hammer Song? 
), la ballade
mid-tempo "Evening Star" (au moment de l'annoncer, j'ai cru qu'ils allaient jouer une reprise du Priest !

), et autres "Northern"
hits étaient de la partie.
On accordera une mention spéciale au bassiste, très enjoué et souriant, qui incitait régulièrement le public à manifester son appréciation, tout en secouant sa six-cordes dans tous les sens.
Les cousins Sorvali nous ont quant à eux gratifié d'une bonne heure 45 de jeu, très physique et homogène, sans aucun temps mort, avec peu d'interventions, quoique toujours pleines de reconnaissance et droit au but.
J'ai plus le détail en tête, mais le nombre de morceaux joués n'aura pas été légion, Moonsorrow ayant toujours privilégié les compositions à tiroirs, avec en l'occurrence une très jolie "Jotun Heim" à rallonge.
Et on poursuit avec les contenus lyriques traditionnels donnant leur nom au genre
Pagan faisant l'honneur du Dead Tyrants Tour, avec des évocations guerrières explicites (et on les comprend) des saloperies engendrées par les envahisseurs chrétiens venus convertir à la manière forte ces Vikings belligérants à leurs heures.
À la fin de la soirée, les zicos de Týr, restés accoudés au bar pour profiter du
set de la tête d'affiche, se sont gentiment prêtés au jeu des photos avec groupies (c'est pas péjoratif, hein

), tout ça pour confirmer l'état d'esprit très joyeux d'une soirée placée sous le signe du
folk et de la bonne humeur !
Je reviendrai peut-être plus avant sur le détail des
setlists un peu plus tard, à l'appui d'une recherche du contenu exact pour les 3 groupes, mais là faut que je fasse un minimum semblant de bosser, à défaut de pouvoir garder la tête en dehors de la veille !
