Aujourd’hui, il s’agit de s’intéresser au « Soutien Metal Fest » organisé par les associations j.a.m.a.i.s et l’Alchimie des Ténèbres. Je ne remercierais jamais assez toutes ces associations qui se bougent les fesses pour nous proposer des concerts dans de bonnes conditions.
Ce soir, l’affiche est constituée de groupes non signés que j’ai hâte de découvrir. Je n’en connais aucun. En tant que tenancier de la rubrique « Support Your Local Team » (rubrique dédiée aux groupes locaux) dans l’émission Noise Pollution (sur Radio Canut 102.2FM sur Lyon tous les vendredis 20h), j’espère que les groupes seront suffisamment bons pour être programmés prochainement.
En ce samedi glacial, direction donc l'Hôtel de la Musique de Villeurbanne, niché dans une zone industrielle, coincé entre un canal et le périphérique lyonnais. Cet établissement est en fait un ensemble de studios de répétition emménagé dans un ancien bâtiment d'entreprise.
Un peu à l’image de ce que proposait le Lyon’s Hall (RIP), l'Hôtel de la Musique accueille en plus des studios individuels, dans son hall d’entrée une petite scène de concert ainsi qu'un bar particulièrement bien approvisionné.
Je découvre les lieux : une cinquantaine de personnes a fait le déplacement. Une poignée de metalleux transis de froid avale sa dose de nicotine dehors, devant la salle, en attendant le début des hostilités. Bon esprit : un camion de pizza a pris ses quartiers devant la salle. Impeccable si on a oublié de s’alimenter avant de venir.
Blasted
Il est temps de se réchauffer : la soirée commence avec un groupe suisse (du Valais plus exactement, donc francophone) nommé Blasted. Le quatuor officie dans un registre proche de la scène Power américaine (Pantera et consorts) avec des morceaux courts et très accrocheurs. Cependant, l’aspect mélodique n’est pas négligé. Malgré le son assez improbable, les chansons construites autour de riffs bien efficaces font mouche : personnellement, je me mets à taper du pied instantanément. Les musiciens sont souriants et manifestement ravis de nous faire découvrir leur musique. Malgré l'étroitesse de la scène, Carlos, le chanteur est déchaîné. J'ai la nette impression que le groupe n'en n'est pas à son premier concert ; tout a l'air bien rodé ... Les musiciens, surs de leur technique et de leur gestuelle, occupent bien l’espace.
Une excellente entrée en matière ...
http://www.blasted.ch/
Chaosis
Le festival se poursuit avec les affreux Chaosis d'Annecy. Affreux car les 5 zicos affichent des attitudes ultra guerrières et belliqueuses. On n’est pas là pour rigoler, dediouuuuuu, semblent indiquer les savoyards ! Quel contraste avec la bonne humeur du groupe précédent ! Chaosis pratique une espèce de Evil Hardcore très très hargneux mais efficace. Le son n'étant toujours pas au top malgré les efforts du préposé à la technique, le rendu reste malheureusement assez brouillon : cependant, l’énergie et l’enthousiasme du groupe sont là pour compenser. Et ça le fait. Les brûlots s’enchainent, invitant au headbanging frénétique… Le frontman a une stature particulièrement impressionnante et entraîne tout le monde : il se déplace régulièrement dans le public en pointant son micro pour que chaque quidam puisse hurler. Apparemment, les fans du groupe sont nombreux dans la salle et se manifestent bruyamment : Chaosis joue quasiment à la maison. Rapidement, la convivialité reprend ses droits : et l’attitude Trve Evil du groupe laisse place à de grands sourires. Dans un élan d’enthousiasme mal contrôlé, un des guitaristes explose même involontairement l’indicateur lumineux de sortie de secours.
Par hasard, le massif hurleur tombe sur un des flyers « Noise Pollution » que j’ai distribué pendant l’entracte. Il profite d’un blanc entre 2 morceaux pour annoncer l’émission, mais il finit par ‘ Baahhh ! De toute façon, on ne capte pas en Savoie !! ‘ … Euhh, mais y a les podcasts suis-je tenté de dire … Non rien …
Une bonne dose de violence finalement bien sympathique …
http://www.myspace.com/chaosislegion
Aesmah
Après un changement de plateau un peu plus long (merci les problèmes informatiques), le groupe suivant se met en place, il s’agit du quatuor lyonnais, Aesmah. Après l’énergie déployée par les vétérans de Chaosis, ça me paraît bien compliqué d’enchainer.
Les gônes d’Aesmah vont pourtant y parvenir sans difficulté, mais dans un genre totalement différent.
Le style pratiqué ici est un Death mélodique très travaillé. Les compositions sont ultra léchées. Le groupe a surtout le mérite de proposer son propre univers musical, envoutant à souhait. J’ai pensé à SepticFlesh, Coroner et Hypocrisy. Malgré les nombreux problèmes techniques qui vont émailler toute leur prestation, les Aesmah sont impressionnants et arrivent à déployer sur scène toute une palette d’émotions vraiment tripantes.
On apprend lors du concert que John, leur nouveau batteur n’est là que depuis 3 semaines … Quel travail pour intégrer le répertoire du groupe en si peu de temps ! Respect ! Même si le concert sera du coup un peu plus court que les 3 autres.
Vu leurs jeunes âges (20 ans de moyenne à vue de nez), j’espère qu’ils ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Je repars avec leur toute première démo sous le bras (« Hegemony ») et j’apprends que l’EP suivant est déjà sur les rails, et devrait sortir ce printemps.
La révélation de la soirée pour moi.
http://www.myspace.com/aesmah
Narval
Après cette bonne claque, c’est au tour de Narval d’investir la scène.
A l’instar d’Aesmah, Narval a crée son propre univers artistique. Visuellement, d’abord. Les 5 musiciens sont en effet affublés de gilets, chapeaux haut de forme, montre à gousset, béret… Le groupe s’est habillé à la mode du XIXe siècle pour illustrer son orientation Steam Punk. Musicalement, ensuite : avec une approche Death mélodique made in Sweden old school genre At The Gates ou les premiers Dark Tranquillity, truffé d’effets et de mélodies … En tout cas, chapeau bas Messieurs pour tenter de proposer un concept original.
Techniquement, le groupe est bien en place … Malheureusement, comme pour Aesmah, les galères techniques vont s’accumuler, notamment pour les 2 guitaristes (Retours muets, pétage de corde …) Dommage, car la dynamique du set s’en voit grandement diminué. Cependant, Romain, le leader chanteur a suffisamment d’expérience et d’humour pour gérer ces galères.
Vocalement, justement, le chanteur maîtrise parfaitement ses growls. Et la musicalité des morceaux semble bonne. Les riffs sonnent puissamment mais malheureusement, le suivi est difficile. Encore une fois, la faute à un son toujours aussi atroce …
Personnellement, j’ai du mal à suivre et à rentrer complément dans la prestation des Lyonnais. Les morceaux, fournis en breaks et variations diverses, sonnent de façon trop touffue, sans réelle continuité pour moi. Il est donc bien dommage de ne pouvoir profiter de la richesse musicale de Narval lors de ce set.
Quoi qu’il en soit, à l’issu du concert, je me procure leur 1ère galette « The Seeds of Uprising » que je réécouterais tranquillement à la maison. En tout cas, un groupe doté d’un fort potentiel à suivre avec attention et à revoir dans des conditions plus adaptées.…
http://www.narvalband.com/
Au final, une excellente soirée pleine de potentiel pour mes futures rubriques « Support your Local Team » et un gros coup de cœur avec les Aesmah.
Un grand merci une nouvelle fois aux associations j.a.m.a.i.s et l’Alchimie des Ténèbres pour ce Live.
