Le temps fait défaut pour les chroniques, pour ma part en tout cas j'en ai bien peur.
Comme évoqué par un peu tout le monde dans la section afférente, le groupe a été vu au K.I.T. le 27 Avril.
Enfin "vu", façon de parler...
L'ouverture des portes ayant eu lieu quasiment à la dernière minute, la longueur astronomique de la file d'attente pour pénétrer dans le gymnase a fait que la plupart ont préféré apprécier le spectacle depuis l'extérieur (comprendre continuer à se mettre charrette pour certains).
Blackame et moi avons choisi d'en écouter une partie depuis l'arrière-porte (une sortie de secours sans doute) que les vigiles avaient alors laissée ouverte, et qui permettait d'entendre à un volume raisonnable, modulo le rendu ultra-étouffé sous-jacent, les morceaux des Québecois.
La texture n'a malheureusement pas rendu justice aux compos, mais j'avais trouvé ça suffisamment entêtant sur le moment pour vouloir tenter le coup de les revoir à leur passage à Paris.
Et coup de bol, mon T.G.V. Lyria est arrivé à l'heure en gare de Lyon depuis Lausanne, du coup j'ai pu arriver à la soirée Doom Over Paris V au Klub sans problème vers 20h30.
Tout juste pour le début de Northwinds, dont la réputation n'est plus à faire, et dont les passages à la flûte sont du meilleur effet.
Planante et lancinante, leur musique confère au
Doom des accents psychés tout droit issus des '70s qui glissent tous seuls, et ne font pas voir passer la petite demi-heure qui leur est consacrée.
Les enfants de la fatalité (oui parce que "du destin", "c'est pas terrible" selon un gars dans le public, ce qui n'est pas faux

) ne tardent pas à s'installer, et le trio du Nord-Pas-de-Calais se montrera très ouvert à son auditoire, ne manquant pas de se tourner lui-même, le groupe ou le
Doom en général en dérision, quand l'occasion s'y prête.
Très dynamique, Children Of Doom offre un
set efficace qui aura emporté ses suffrages.
Je connaissais pas du tout, ça m'a fait plaisir de découvrir.
La tête d'affiche boucle ses derniers étalonnages vers 22h30 et commence sur les chapeaux de roue, un blondinet à la dégaine de Glameux mais, comme possédé toute la durée du
set, au regard démoniaque à hanter vos pires cauchemars, libère Annick de son rôle de bassiste pour lui permettre de se consacrer pleinement à ses vocalises.
Ça démarre sec, et franchement ça pulse !
Les
riffs acérés s'enchaînent sans répit tandis que dans le fond ça martèle à grands coups de double et de caisse claire, et que ça galope sans relâche le long de la 4-cordes, à un tel point que face à des morceaux pareils, j'en viens à me demander comment un groupe qui tabasse autant, et qui confine davantage au
Heavy frénétique détrempé qu'au
Doom hypnotique éthéré, a pu atterrir sur cette même affiche.
Pas que je m'en plaigne, loin de là, peu m'importe l'étiquette pourvu que l'ivresse soit avérée, mais sur le coup j'avais trouvé le contraste avec les groupes précédents saisissant.
Donc on s'en fout, le chant (et
a fortiori, les paroles) en français passe à merveille, les tonalités du phrasé adjoignant à la musique ces atours poétiques, voire foncièrement lyriques, que n'aura jamais l'anglais ; et Annick montre qu'elle a le chic quand elle communique avec son public.
Le bassiste fera même une excursion au plafond sur la fin, c'est dire à quel point le malin avait investi les lieux en cette soirée dominicale pourtant exempte de pleine lune.
Très bonne soirée anticonformiste dans une salle qui n'en est pas moins atypique, à refaire !
En revanche, j'ai aucune idée de la
setlist (mais pour une fois la Chimay n'y est pour rien), et j'ai pas réussi à trouver quoi que ce soit en cherchant un minimum, si quelqu'un a mémorisé, je suis preneur.