Malgré les répercussions des entorses logistiques du Point Éphémère (une sombre histoire de bagarre au bar qui remonterait à Mai, et pour laquelle les sempiternelles procédures juridiques de l'enquête auront, comme toujours, longuement traîné, pour finalement imposer une fermeture immédiate, d'après ce que j'ai compris), les horaires et durées de jeu furent bel et bien respectés en cette avant-dernière date de la tournée commune des compatriotes de la botte, puisque les hostilités furent lancées dès 19h30.
Forts d'un registre hautement lysergique, les cinq Italiens d'Incoming Cerebral Overdrive n'en présentent pas moins un panel plus varié que du
Stoner pur et dur comme on pouvait s'y attendre, puisqu'en dehors d'une majorité de titres de cette étoffe, ils feront un crochet par un morceau aux
riffs résolument
Thrashy, sans parler de la fin de leur
set davantage orientée
Hardcore.
On pensera notamment à
Refused ou
Unsane, dont le chanteur aux airs de Phil Anselmo et à la présence scénique affirmée -à grands renforts de poses démoniaques possédées et de regards révulsés- portait un
T-shirt.
On notera au passage une projection d'animations
ad hoc fort psychédéliques sur la toile de fond (façon "
2001: A Space Odyssey"), qui n'en portait leur musique qu'à des sphères plus élevées.
Mais là où l'affluence était encore éparse pour cette première partie, le Glaz'Art se retrouve autrement plus sensiblement jonché sous les coups de 20h30.
Le temps d'offrir une bière, et l'avant de la salle formait déjà un amas compact à travers lequel on pouvait toutefois se faufiler sans encombres sur les flancs.
Et le
triumvirat Transalpin de nous décocher une bonne petite heure et demie de
Stoner psychédélique à relents
Doom très marqués.
L'adjonction des deux chapitres de leur diptyque "
Oro" sera interprétée, offrant par là-même de beaux moments de bravoure pachydermique intense, salvatrice et cathartique.
Comme souvent dans ce type de formations, à trois sur scène, ça secoue sauvagement et la combinaison complémentaire gagnante des 6 et 4-cordes accomplit à merveille le boulot d'alternance rythmique / mélodique, sans compter que ça remuait vivacement au niveau du parterre.
Prestation déchaînée qu'on n'aura pas vu passer, donc, et qui pouvait conclure en beauté cette jolie soirée.
À vrai dire, on a même hésité à décamper au terme de la note finale, mais la curiosité, l'enthousiasme et les causettes aidant, on sera finalement resté jusqu'au bout, ce qui ne s'avéra pas pour notre plus grand bonheur...
À vue d’œil, seule une petite trentaine de curieux principalement venus pour l'affiche initiale n'a pas mis les voiles sur le coup, et le changement de la fréquentation s'est remarqué immédiatement.
Exit la grande majorité de chevelus aux fringues ébènes, barbes hirsutes et propension au
headbang, et place à une assistance de jackys en chemise, coupes à la brosse et statique à toute épreuve.
Inutile de souligner qu'après le passage haut en couleurs d'Ufomammut, il allait être très compliqué pour le transfuge de frapper aussi fort.
Si la prestation donnée par Oxbow dans le cadre d'un concert en plein air gratuit au Parc de la Villette l'an dernier ne m'avait pas laissé de souvenir désagréable, il n'en était clairement pas impérissable pour autant, et encore moins transcendant.
Disons surtout que leur style dur à cadrer (
Noise avant-gardiste ?) n'est pas à la portée de tous, et que si l'on n'est pas averti (comme c'était mon cas), leur musique est d'autant plus rude à appréhender sur scène.
Et leur présence hier soir étant doublée en prime de la mention "
Orchestra", ce même travers leur a fait défaut, et aura vite fait de dérouter le public venu pour Ufomammut.
L'ajout de cordes et cuivres (respectivement violons et violoncelle, et tuba et trombone pour autant qu'il m'ait été donné de distinguer, la visibilité de tous les instruments sur scène depuis notre position dans la fosse n'ayant pas permis de tout identifier avec certitude, hauteur de l'estrade oblige), mais aussi d'un synthé en guise de piano en queue (en raison des contraintes spatiales et volumétriques de la scène je suppose) agrémentait certes l'exécution de quelques belles envolées, mais donnait globalement l'impression d'être hors de propos, de cohérence, et surtout de rythme.
Par moments plus qu'étouffées par l'amplification des instruments électriques "classiques" (...), les interventions de l'orchestre n'apportaient au final aucune montée en puissance ni enveloppe enjolivant vraiment le tout, qui, en fin de compte, se réduisait en peau de chagrin ; ce qui est d'autant plus dommage qu'il y avait pourtant là de bonnes idées qui auraient pu être développées à meilleur escient.
Résultat, je suis rentré à 1h du mat' à plat et déconcerté par cet assemblage peu heureux, alors que je pétais encore la forme à 22h30.
Un peu étonné aussi de n'avoir vu aucun Defender en dehors de Tangui, même si on y croisait les habitués des Stoned Gatherings et autres rassemblements
Doom /
Stoner /
Sludge à Paris (notamment Enenra de Nightfall In Metal Earth que je vais décidément avoir du mal à convertir au
Thrash).
En tout cas ça m'éclate toujours autant de passer un concert agité avec Del-fine, qui, toute mince et à la chevelure longue et lisse, est un plaisir à voir headbanguer.
UFOMAMMUT :
"Oro: Opus Primum":
01) Empireum
02) Aureum
03) Infearnatural
04) Magickon
05) Mindomine
"Oro: Opus Alter":
06) Oroborus
07) Luxon
08) Sulphurdew
09) Sublime
10) Deityrant