Bon ben encore une fois, la classe totale à Oberhausen.
White Miles, le premier groupe, est pas spécialement le genre de trucs que j'écoute souvent, un peu Grunge sur les bords avec un côté popisant, et pourtant sur scène le duo (un batteur et une chanteuse/guitariste) envoi du bois, elle saute partout et sait comment remplir l'espace, en plus d'avoir clairement le charisme qu'il faut pour occuper son poste, belle surprise.
Jex Toth contrastera directement avec leur performance/rituel qui forcèment est plus dans l'ambiance que dans le rentre-dedans, mais la qualité du set en impose dès le début, et pas mal de monde étant là pour eux c'est du gagné d'avance. Planant aussi bien pour les yeux (lumières minimalistes, encens et bougies comme à l'accoutumée) que pour les oreilles, ils sont toujours à fond dans leur trip et on regrettera de ne pas les croiser plus souvent.
Arrive ensuite Truckfighters, que j'avais vu la dernière fois avec Blues Pills justement, et dont on ne prend pas grand risque en allant les voir si on apprécie leur musique (ce qui est mon cas, même si je ne suis pas aussi dithyrambique que certains à leur sujet), le show étant en général électrique. Effectivement, un son balèze, un guitariste en feu qui saute partout du début à la fin, et une setlist qui garde éveillé. La salle bondit de partout, et le groupe se donne à fond jusqu'au bout, ils méritent clairement leur statut de co-headliner.
La soirée se termine donc avec Blues Pills, qui a gagné un suivi énorme en très peu de temps (ayant découvert le groupe avant la sorti du premier album qui reste récente, le contraste est assez hallucinant). Il faut dire que Elin au micro, en plus d'être canon, a une voix qui impose le respect et un charisme à tomber - sans parler des morceaux, dans un style proche de Graveyard on retrouve une recette de rock psyche à l'ancienne super catchy et assez habile pour sortir du lot des nombreux groupes qui se disputent le genre depuis quelques années. Ayant vu le groupe plusieurs fois, je m'attendais à une claque, mais vu que la miss a passée plusieurs dates de la tournée sans voix suite à une infection des cordes vocales, il y avait de quoi avoir peur. Au contraire, une fois l'énorme backdrop de posé, le groupe arrive sur scène, elle avec son énorme sourire habituel, les autres tout droit sorti des années 60, et ils enchainent de suite avec High Class Woman. Vocalement, je suis (à nouveau) sur le cul, impossible de se dire qu'elle était malade 2 jours plus tôt, surtout qu'elle n'hésites pas à pousser! Le jeune Français Dorian à la gratte se laisse pousser la barbe, ce qui lui va carrément mieux que sa tete de poupée en porcelaine habituelle

, et il semble moins statique que les autres fois, plus souriant aussi. Le charisme du groupe reposant majoritairement sur celui d'Elin, on remarque néanmoins que c'est une machine bien rodée et qu'on ne peut pas faire plus carré. En plus du best-of habituel, ils nous joueront une cover de Tony Joe White, Elements And Thing, qui colle parfaitement au style et emportera le public sans difficulté. La salle entière chante les morceaux du début à la fin, le son est parfait et la prestation est comme toujours à un niveau tellement haut que cela en ferait rougir un paquet...
Par rapport au fait que la tournée soit quasi QUE Allemande (à part un passage rapide en Hollande et Suisse), je remarque quand même le fossé énorme avec la France au niveau affluences. Même si le groupe est à la mode aussi dans l'héxagone, il me paraît assez invraissemblable d'imaginer qu'il ne ramène ne serait-ce que la moitié (et encore, un quart serait un beau résultat, dont 80% de hipsters) de ce qu'il amène ici même avec autant de dates et plusieurs passages récents. Pour info, à Oberhausen à la Turbinenhalle (alors qu'ils sont passés à Cologne le week end précédent dans une salle de taille équivalente pleine aussi, 1h de trajet à peine d'ici) il y avait environ 1000 personnes (et ce qui était assez marrant, un bon tier de la salle étant constitués de mecs en vestes à patchs

). Faut pas chercher à lutter, c'est la réalité...