Il y a vraiment une paire d’années que je ne m’étais pas rendu au CCO à Lyon, dernière et unique date en mémoire : Overkill, février 2010. Je garde un très bon souvenir autant du concert que de la salle, une sorte de Rail Théatre en plus large avec un son très correct, en clair ca augurait du bon pour venir mater une nouvelle fois une affiche thrash.
Malheureusement, on arrivera tard avec mon bro et batteur de FurYenS, aka Nicolo, et on loupera les français de Heboidophrenie, travail et route obligent. On arrivera même à la fin du set d’autres français, plus connus cette fois, de No Return, que j’ai pas vu sur les planches depuis... là pour le coup ca date. Ca date à ce point que le nouveau chanteur nous laissera sans voix en annonçant que le groupe avait fêté ses 25 ans. Putain déjà quoi. On aura pas vraiment le temps de rentrer dans leur set puisque 3 titres plutard et c’est fini. Dommage parce que ca envoyait pas mal, grosses rythmiques et chanteur charismatique, typiquement je pense que c’est le genre de groupes que j’avais du mal à écouter ya une dizaine d’années mais qui serait certainement plus dans mes cordes maintenant, du coup j’ai du retard à rattraper. Mais ce qui m’a choqué en rentrant au CCO, c’est l’affluence. Merde, encore une bonne affiche passée sous silence. 20 boules la place, 4 groupes dont 2 français, et... aller... 50 personnes? Pour un vendredi soir, c’est d’une tristesse, perso je suis vraiment déçu autant du public que pour les groupes. Mais c’est ni la première ni la dernière fois que c’est le cas...
D’autant qu’un groupe comme Angelus Apatrida qui déboule du fin fond de l’Espagne pour jouer devant 50 pélots, ca me met les nerfs. Leur quatrième et dernier album en date, Hidden Evolution, est une pure pépite thrash venue tout droit des années 80/90, autant dire que sur scène ca promettait d’être épique. Et bien pas déçu, au contraire, les spanish sont tout sourire, avec une putain d’énergie qui feraient passer Slayer pour une bande de grabataires. Ca riffe, mais ca riffe putain, les deux gratteux envoient du gras sur leurs Jackson, épaulés par une section rythmique aussi solide qu’efficace. Guillermo represente typiquement le genre de frontman que j’adore : putain de musicien, chanteur passionné, il alterne avec aisance soli, grimaces, chant hargneux et headbanging furieux, avec toujours une redoutable maitrise rythmique, un vrai plaisir pour les yeux. Niveau solo, son comparse n’est pas en reste et lui rend la monnaie de sa pièce avec brio. Le son leur rend justice en plus, il faut dire que le couple Jackson / EVH, ca déboite du tympan par paquet de 23. Leur live passe à toute vitesse, faisant la part belle à leur excellent dernier opus, et j’en aurais bien repris un peu, parce que bordel, ca c’est du thrash.
Le temps de souffler et de se rééquiper d’une bière, et on va regarder un peu de Dew Scented. Là par contre c’est carrément pas ma tasse de cappuccino. J’apprécie pas du tout le chant en fait, et même musicalement, ce mélange de thrash et de death façon allemande, je sais pas, ya un truc qui coince. L’autre truc qui coince c’est que je perds dès le début un bouchon d’oreille, et mes tympans ne me permettant plus de voir des lives sans protection, je ferais vite le choix d’attendre au merch que le show se termine. L’occasion d’échanger avec les gugus d’Angelus qui se prêtent volontiers au jeu des dédicaces, et surtout Alain Clément de No Return, et de faire quelques tristes constats sur le monde la musique et sur ses “fans”. Quand tu causes avec un mec qui comme ça, depuis 25 ans, se donne dans sa musique, y met son énergie et son argent, à perte... Pour à peine 50 pelés... Putain ça fait mal au ventre, et d’un autre coté, respect. Juste respect.
En résumé une bien bonne soirée avec mon bandmate (qui m’a retrouvé mon bouchon en plus

), un thrash espagnol d’une très grande qualité, et de la bière. Pas besoin de faire 700 bornes et de claquer 200 euros pour se prendre une bonne branlée. Les absents ont toujours tort.