Optimal war es nicht, aber geil.
CR vendredi
Notre visite au Rock Hard 2017 s´est avérée plus compliquée qu´initialement prévu. Nous avions acheté nos deux tickets + camping de longue date, dès après la première annonce: Candlemass, D-A-D et Secrets of the Moon, ça suffisait amplement à justifier le posage.
J´avais pensé dormir dans le camion, comme d´habitude, lequel camion était censé être réparé mi-avril. En mars, j´ai découvert que le ticket camping ne concerne que les tentes. On ne peut pas accéder au camping du Rock Hard en véhicule. Il aurait fallu poser sur des tickets parking, très limités et qui étaient donc sold out depuis belle lurette quand j´ai compris ma bévue. Le Rock Hard est le festival le plus nul que je connaisse en matière de mauvaise voire de non-communication avec son public.
Qu´à cela ne tienne me suis-je dis, on dormira dans le camion quelque part à l´extérieur et tant pis pour les sous gaspillés avec les deux tickets camping.
Sauf que le garagiste chez qui nous avions rdv début avril pour la réparation du camion a mis la clé sous le paillasson fin mars...

or les spécialistes des boîtes de vitesse sont rares, le temps d´en trouver un autre et de fixer un RDV, le camion est seulement en réparation depuis hier. Au moment où le problème survient évidemment, tous les hôtels de Gelsenkirchen sont déjà complets pour le week-end. Donc nos tickets de camping tout compte fait sont bienvenus. Et nous voilà partis avec un des deux oldtimers, la tente dans le coffre.
Mais trois semaines avant le départ, j´ai réalisé que les emmerdes n´étaient pas finies : en effet, la liste officielle des congés dans le Kreis d´Heiko n´est pas exactement la même que celui du Kreis voisin où mes filles sont scolarisées et sur laquelle je m´étais basée en achetant les tickets. En clair : vendredi Heiko bossait encore jusque midi quarante. A quarante-deux on était partis pour un parcours de folie : 470km en Allemagne un vendredi de week-end prolongé. Autant dire pratiquement aucune chance de voir Candlemass programmés pour 19h45. La première heure sur les nationales et départementales en direction de l´autoroute, c´était chargé mais ça roulait. Puis pendant près de cinq heures, ce ne seront que bouchons, déviations, demi-tours, tournages en rond et compagnie. Quand ça s´est enfin dégagé, Heiko était livide de fatigue et de faim sur le siège passager tandis qu´au volant pour ma part l´adrénaline était au niveau maximum. 160 à 170km/h tout le long, une chance de dingues de trouver une place de parking autorisée du premier coup, un sprint de 800 mètres jusqu´à l´entrée, pas d´attente pour échanger nos billets contre des bracelets, une dernière course vers le bas des gradins et à 20h22 exactement nous sommes devant la scène pour les 38 minutes restantes de
Candlemass.
Nous les voyions pour la première fois. J´ai trouvé Leif Edling en forme, souriant.

L´ensemble des membres du groupe a manifestement du plaisir à être sur scène. Même Lars Johansson sourit à tout va, alors que sur les vidéos que j´ai regardées il a l´air de souvent tirer la gueule. Pourtant ca ne me fait pas l´effet magique que j´avais escompté. Peut-être le fait d´arriver alors que le concert est déjà commencé a-t-il joué un rôle, en tout cas je ne suis pas vraiment rentrée dedans. Mais je crois qu´il y a surtout que pour moi, Candlemass sans Robert Lowe, c´est pas vraiment Candlemass. Je sais que pour la plupart des gens, c´était Marcolin la voix de Candlemass – c´est ce qu´Heiko dit aussi d´ailleurs – mais moi je ne m´intéressais pas encore à Candlemass à l´époque du Messiah, et Lowe fait partie des rares voix qui me filent des frissons d´émotion, sans compter qu´il a une gestuelle et des regards de fou dangereux (ce qu´il est probablement dans une certaine mesure), lui procurant une présence dérangeante à souhait que j´adore. Là, Mats Levén il est bien joli, niveau voix il assure et il n´est pas très éloigné de Lowe – sur certains passages c´était à s´y méprendre, je le reconnais – c´est un bon frontman qui bouge et communique, mais c´est lisse. Il lui manque le grain de folie qui fait la différence. Je suis néanmoins très contente de les avoir enfin vus et c´était un excellent concert. J´ai décidé de mettre des notes pour ce CR. Candlemass : 8.5/10.
Heiko ne peut contribuer à mon CR pour ce groupe, il était dans un tel état qu´il ne se souvient même pas que Leif Edling était sur scène.

Ça ira mieux pour lui demain. Il ne reste qu´un groupe à passer après Candlemass et c´est Blues Pills. Personnellement ça me tape prodigieusement sur les nerfs et mon homme n´est pas client non plus.
Du coup on mange vite fait un petit truc, puis on va au camping repérer le lieux. C´est un superbe endroit, un terrain vague autour d´un des puits d´accès de l´ancienne mine. L´entrée du campground est juste à côté de celle vers l´ infield, de sorte que les distances sont vraiment toutes rikiki. Théoriquement on pourrait en 10 minutes faire l´aller-retour scène-tente pour boire un coup et être de retour pour le groupe suivant. Mais en théorie seulement parce que c´est tellement mal organisé que l´attente pour entrer ou re-rentrer sur l´infield est très longue à certains moments de la journée. Sans pour autant que la sécurité fasse un véritable contrôle sérieux, c´est plus du chipotage pour dire. Ceci dit les gens de la sécu sont vraiment adorables, il n´y a vraiment qu´au Rock Hard que la sécu est aussi sympa.
Bref, manque d´organisation aussi pour le camping : personne pour placer les gens, on se met comme on veut, conclusion nous devrons nous contenter d´une pente pour mettre notre tente. Alors on refait les 800 m vers l´auto et on revient chargés de tout notre bardas de campeurs. Suit le montage à 22h30 dans le noir à la lampe de poche.

Et puis on s´écroule...et on va réussir à dormir tant bien que mal malgré l´after-party de folie partout autour de nous.