Pierre a écrit :Ca m'intéresse
Ca roule.
Le festival se tenait sur 2 jours mais nous n´y sommes allés que le samedi. Le vendredi c´était Stagwounder, un groupe local que je ne connais pas, et Mantar en TA, que j´aurai l´occasion de voir au SB.
Alors d´abord on a eu une chance inouie avec la trafic routier et contre toute attente on est arrivés plus qu´à temps pour tout voir le samedi.
La salle: c´est un centre culturel installé dans une ancienne gare. Le son est excellent par contre qu´est-ce qu´il y a comme courants d´air dans cette chaumière, jamais eu froid comme ça dans une salle de concert. Je me suis acheté un sweat à capuche du coup
Le concept: première édition d´un petit festival dédié aux sons doom, sludge, stoner, drone, black metal, noise. Les orga ne se sont pas contentés de faire venir des groupes, ils ont aussi organisé trois stands de vinyls de labels indépendants, très underground, une mini-expo d´oeuvres originales de Frank Kozik prêtées par un collectionneur, un écran géant où défilaient des photos live d´artistes prises par un photographe dont j´ai oublié le nom et enfin un stand de bouffe vegan dans une petite cour avec des sièges, bien sympa. Pour un petit fest comme ça, il ne coule pas de source qú´il y ait un stand de bouffe et je trouve ça super parce qu´on n´a pas toujours le temps de manger avant.
Seul petit bémol: de ce fait, chaque recoin était occupé par quelque chose et on ne savait pas trop où se mettre quand on n´était pas devant la scène, on était toujours dans les pieds de qqn, bousculés...
Soldat Hans, des suisses. Ils se décrivent eux-mêmes comme "downtempo.jazz.folk.songwriter.doom"
J´en attendais beaucoup suite à la description que j´en avais lue, et j´ai été très décue. Ils ont d´abord passé plusieurs minutes sur scène sans jouer, avec un enregistrement d´ambiance qui passait. Un peu ça va, mais au bout de plusieurs minutes, on se demande quand même s´il y a un problème oui ou non...puis ils ont commencé à jouer, genre -pour reprendre une formule lue ici, je ne sais plus à qui je la dois - une note par minute. Ils avaient l´air de réfléchir conscienscieusement avant chaque mouvement, afin d´être certain que c´était bien la bonne seconde pour la prochaine note...laborieux...puis vint -enfin- un passage un peu plus gai et jazzy, je me prenais à espérer que ca allait décoller, et bien non c´est retombé dans la lenteur précédemment décrite (et quand je dis que c´est lent, je veux dire: Mammoth Storm, My Dying Bride et Ahab à côté c´est du speed metal). Non seulement ca, mais pour moi le passage de l´un à l´autre s´est fait sans transition, comme une cassure, sans que je puisse personnellement du haut de mon ignorance complète reconnaître la moindre logique musicale. On ajoute à ca une attitude hautaine, presque sans aucun contact avec le public (à l´exception d´un sourire du bassiste à qqn dans la salle), jeu dos au public une bonne partie du temps, ca ne vous étonnera pas si j vous dis que je n´ai donc pas tenu jusqu´au bout et que je suis allée manger un délicieux sandwich vegan.
Void Obelisk. Sludge, Noise, Elecdrone. Ici c´est excatement le contraire qui va se produire. Je n´aime pas les sons électroniques, je n´attendais donc rien de ce groupe et c´est le moment que j´avais initialement visé pour aller manger, mais comme ça s´est fait plus tôt que prévu "grâce" aux suisses, je suis restée pour voir et j´ai pris une claque. Ca reste un type de son qui n´est pas de mon goût personnel, mais la qualité de la prestation m´a laissée sans voix. Comme le loup dans Tex Avery: la gueule ouverte et la machoire par terre avec les yeux exorbités.
Visuellement on était presque dans le domaine du théâtre: des costumes vintage annés 20, un jeu de lumières fabuleux et une table de mixage posée sur une table à repasser. Le contraste des éléments rétro avec l´équipement électronique de pointe, une ambiance kafkaienne. Et le chanteur, fou à lier. Ce type sort d´une école de danse ou de théâtre ou les deux, a un grain et un talent fou. Il est descendu plusieurs fois dans le public, micro à la main, pour faire le pit tout seul.
Si on me demande de décrire ce que ca donne musicalement, spontanément j´ai pensé: un mélange de punk et d´électro. S´ils passent un jour dans un fest où je suis, je serai devant la scène. Pour moi ce garcon a l´envergure des tous grands de la scène. Un nom à retenir.
Zut j´ai perdu une grosse partie de mon texte...je fais une pause et je reviens
Le chant est brutal et monotone, mais les compos tiennent la route, ca le fait. Le gros manque à mes yeux, c´est l´aspect visuel. J´appréhende perso un concert de la même façon qu´un repas: l´essentiel se situe respectivement dans le son et dans le goût, mais l´aspect visuel est un élément néanmoins essentiel à un bon concert comme à un bon repas. J´avais tiqué sur la même chose avec Nightingale au Rock Hard et ici c´est rebelote: quand j´ai deux baba cool pantalons larges seventies et t-shirts colorés à droite et un goret emballé comme un sac avec un trou dans le t-shirt au milieu, j´ai vraiment beaucoup de mal.
Tout ça fait partie d'un autre monde pour moi