Compte-rendu mastoc, en toute honnêteté j'en suis moyennement satisfaite mais... il est déjà affreusement long, j'aurais sans doute dû prendre les choses par un autre angle, flemme de tout refaire. La version en ligne (plus aérée avec la mise en page donc sans doute plus lisible) est ici :
http://www.rocknlied.net/helloween-a-pa ... mbre-2017/
Les photos commencent ici (en deux parties) :
http://www.rocknlied.net/helloween-a-pa ... hotos-1-2/
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Ce concert de Helloween ressemble un peu à une réunion d’anciens : comme Michael Kiske et Kai Hansen reviennent dans le groupe à l’occasion de cette tournée, ça n’est pas les 1 000 personnes du Trianon qui viennent les voir, mais les 4 500 ou 5 000 d’un Zénith de Paris presque plein. En effet, Hansen a « juste » inventé la mouvance heavy-power-speed avec les deux Keepers, sur lesquels Kiske pose une voix cristalline, précise… et juste ! Ce qui ne sera pas toujours le cas des chanteurs qui chercheront à l’imiter par la suite, où les défauts de prononciation et autres placement de voix font souvent des ravages. Accessoirement, leur premier album est autant apprécié qu’il est négligé en concert, sans doute parce qu’il n’a pas grand chose à voir avec ce qu’ils feront ensuite : le retour de Kai dans le groupe laisse espérer que l’on pourra en entendre quelques titres ! Pour une fois !
Helloween avait déjà commencé à se rapprocher de Gamma Ray (créé par Kai après son départ de Helloween) avec deux tournées communes ces dernières années, Hansen et Kiske avaient commencé à retravailler ensemble d’abord dans Avantasia (projet de Tobias Sammet entouré de plein de monde… mais surtout Kiske) puis Unisonic (groupe monté avec Michael Weikath de Helloween en 2009, qui n’a jamais vraiment pris) : la boucle est maintenant bouclée, les deux sont rentrés au bercail Helloween, et les nostalgiques peuvent vivre un de leur rêve. Hansen était quand même parti en 1989 et Kiske en 1993 !
Pour ma part, je n’ai su -de manière sûre- que je pourrai aller à ce concert que deux jours avant, et si j’avais prévu d’y arriver tôt pour être bien placée, je ne peux finalement venir que 10 minutes avant l’ouverture des portes. Heureusement, le parisien a l’habitude d’arriver tard en concert et il y a une avancée de scène donc un peu plus de « longueur barrière » : j’arrive à me faufiler à la barrière le long de l’avancée, vers le milieu « tendance plutôt vers la scène ». Soit un peu en arrière mais beaucoup d’air, c’est important quand on est petit… et ça évitera les misères du précédent concert parisien de Helloween où un petit groupe d’imbéciles avait décidé de me prendre pour cible. Également, il est possible que certains n’aient pas su que le groupe commençait vraiment à 20h, sans première partie : quand les lumières s’éteignent, la partie supérieure des gradins est vide, à la fin ils seront pleins. A moins que des gens de la fosse aient déclaré forfait petit à petit et aient préféré se réfugier dans des places assises, quite à être un peu plus loin ?
HELLOWEEN :
La première chose notable est que malgré les deux ajouts dans le groupe « normal », tout le monde prend et donne sa place, naturellement, pas de mise en retrait ou de mise en avant au détriment d’un autre. L’ambiance a l’air fraternelle et le plaisir à être sur scène ne paraît pas sur-joué, c’est très agréable de les voir comme ça. D’autant que ça n’était pas toujours le cas sur les tournées récentes. Visiblement, l’arrivée de deux ex-anciens fait beaucoup de bien à l’ambiance du groupe !
Également, le son sera très correct pendant toute la soirée (chose suffisamment rare au Zénith pour être notée). Il faudra un ou deux morceau au début pour faire les bons réglages (une guitare n’était pas très audible), après le solo de batterie l’ingé son oubliera qu’il faut -baisser- le son de la batterie quand les autres reviennent sur scène, si bien qu’il faudra deux ou trois morceaux pour que ça se régularise… j’ai l’impression que ça restera moins bon qu’au début (guitares moins mises en avant), mais pour du Zénith de Paris c’est très bien.
Au niveau de la mise en scène, ils s’appuient surtout sur de bonnes lumières (c’est à peu près toujours le cas avec Helloween, mais évidemment encore plus possible dans une grande salle) et de courts anime mettant en scène « Seth & Doc », les deux mascottes du groupe. Anime qui peuvent être amusants, d’autant que le but est visiblement de parodier les sept membres de Helloween pour cette tournée, mais… à la longue, ils prennent du temps. Et freinent les interactions avec le public. Au final, même si le concert a duré trois heures, on doit pouvoir compter le nombre de fois où quelqu’un s’est adressé au public sur les doigts d’une main… c’est dommage.
Il y a aussi un hommage à Ingo Schwichtenberg pendant le solo de batterie, qui se finit en duo virtuel entre les deux batteurs : Ingo était le batteur originel de Helloween, a été renvoyé du groupe en 1993 à cause de sa dépendance aux drogues, était schizophrène et s’est suicidé en 1995. Autant dire qu’il est entourré d’un gros historique affectif avec le groupe. Cette vidéo et ce solo en duo virtuel permettent de lui rendre un hommage sobre mais appuyé, très digne. C’est une très belle manière de rendre hommage à un musicien disparu et dont le groupe a continué.
Le public est enthousiaste, mais j’ai l’impression que la « participation massive » se limite aux premiers rangs : quand ça chante, je n’entends pas beaucoup de son venant de derrière ; quand ça bouge, ça vient des côtés mais peu de derrière. D’un autre côté, deux gentils messieurs ont décidé de « faire barrière » autour de moi pendant tout le concert, et ils se montreront très efficaces : je ne me rends peut-être pas bien compte de l’agitation réelle ! Quoi qu’il en soit : merci messieurs !
Et puis, avouons-le… *se prépare à recevoir une volée de pierres* Helloween, c’est gentillet ? Surtout quand ils piochent avant tout dans la partie tralalapimpoum de leur discographie : même leurs albums récents n’ont pas que ça, c’est précisément pour ça qu’ils sont bons, mais en concert ils persistent à faire avant tout du tralalapimpoum. Alors que, très clairement, -le- moment où il y a le plus d’ambiance, c’est sur l’enchainement « Starlight » / « Ride the Sky » / « Judas » de Kai Hansen, soit trois titres de Walls Of Jericho. Oui dans un medley, mais il est long ce medley : il en faut peu pour que ces chansons ne soient jouées en entier ! De même, malgré toutes les qualités d’Andi Derris comme frontman (même comme chanteur d’ailleurs : je trouve souvent sa voix un peu trop criarde, mais force est de constater qu’elle se marie très bien à celle de Kiske), « ses » titre emportent visiblement beaucoup moins les foules… ça serait tellement bien si Helloween acceptait d’évoluer là-dessus, pour de bon, en concert inclus ! Exemple typique : avec Gamma Ray, « I Want Out » est une chanson péchue, qui donne envie de se dépenser. Avec Helloween… bah, ça fait sautiller et chantonner, façon public tout gentil tout mignon ?
D’un autre côté, quand le public s’emporte, il le fait parfois trop : au début de « How Many Tears« , j’entends un « pop » à ma gauche, probablement un ampli… ma foi, ils savent quoi faire. Comme j’ai toujours le regard qui se balade en concert (surtout quand les deux zones d’action se passent soit à ma droite soit à ma gauche, mais presque jamais devant moi !), je regarde rapidement à ma gauche après quelques secondes : « oh, des tshirts tombés » regard repart vers la droite. / Pause en chemin « attends… tshirts et chaussures ? » Le temps que je me rende compte qu’il y a là, juste devant moi, un type allongé dans une position définitivement pas naturelle et qui ne bouge pas, quelqu’un de la sécurité voit mon regard appuyé, regarde à ses pieds et sursaute. Paniqué, il appelle son collègue qui était un peu à ma droite, ils essaient de voir s’il réagit : rien. Ils appellent d’autres collègues, c’est la panique à bord… et je m’aperçois qu’il saigne. Beaucoup. Forcément, en bonne fille de médecin que je suis, je repense à toutes ces histoires d’internes et urgentistes sur des types méchamment abîmés qui ont ce genre de plaie et ont du mal à se réveiller ou de méchantes séquelles. Les gens derrière commencent à pousser et à menacer à nouveau de faire slammer des gens : « Athanase Polochon » entre en scène et fait de grands signes pour dire (ou CRIER) que non, fini de jouer, peu importe la chanson, ON NE SLAMME PAS !!! Expliquant, avec l’aide des voisins, que non il ne s’agit pas d’une fille qui fait la précieuse et saoule tout le monde, mais d’un type en sang et inconscient derrière la barrière.
Le moindre geste de travers pouvant provoquer d’énormes dégâts, les gens de la sécurité n’osent pas faire quoi que ce soit et partent en quête des représentants de la Croix Rouge (qui mettront un peu de temps à arriver, ils étaient de l’autre côté de la salle ?!) Pendant ce temps, un bonheur n’arrivant jamais seul, je m’aperçois qu’il a dû se prendre un coin de crash-barrière dans le ventre : son tshirt est ouvert, il y a du sang à ce niveau-là aussi, et sachant que les angles des marche-pieds des crash-barrières sont métalliques et méchamment à angle droit… Au moins cette partie-là n’a pas l’air très grave. Quand les brancardiers arrrivent, le type commence à reprendre un peu conscience, après plusieurs efforts il se trainera lui-même sur le brancard. Et « How Many Tears » se termine…
Renseignement pris à la fin du concert, il a évidemment été emmené dans un hôpital par les pompiers, mais il était resté conscient et, bon… « la tête, ça saigne toujours beaucoup ». Certes, mais il a laissé une belle marre de sang derrière lui. Et de beaux caillots, pas beaucoup (4 ou 5 ?), mais bien denses, et au moins un bien gros ! Il sentait fort l’alcool aussi apparemment, ça n’a sans doute pas aidé… en résumé ça devrait aller, mais il n’aura pas volé son hospitalisation et on ne peut que lui souhaiter d’être plus prudent pour un prochain concert.
Alors voilà, il paraît que ce « How Many Tears » a été grandiose. Mais vous comprendrez que si je ne l’ai pas vu passer, ça n’est pas pour les bonnes raisons !
Pour en revenir à des choses plus heureuses, le type est pris en charge par des professionnels et était conscient après tout, un petit mot sur Michael Kiske d’abord : à chaque fois que je le vois sur scène, je suis impressionnée par son côté « force tranquille ». A savoir qu’il arrive, tranquille, il pose ses notes, tranquille, il va s’amuser avec les musiciens à l’occasion, tranquille, et il repart, tranquille. A côté d’Andi Derris qui a tendance à gesticuler à la moindre occasion, c’est encore plus marquant ! Vocalement, même s’il monte sans doute moins haut qu’à l’époque (même si bien plus haut que la plupart des chanteurs « en activité », en restant juste), je préfère sa voix actuelle : elle est plus « chaude », plus « pleine ». Je pense qu’il aurait eu tendance à m’écorcher les oreilles à l’époque (j’ai beaucoup de mal avec les voix « sèches » en concert), mais ce soir, quand il s’absente pendant plusieurs chansons d’affilée, sa voix me manque !
Je dois aussi le remercier : quand le concert commence, force est de constater que les musiciens vont soit au devant de l’avant-scène, soit sur la scène elle-même. Je les vois donc soit de dos, soit d’un peu loin. Autant dire que prendre des photos semble compromis… et Kiske, qui doit avoir des yeux partout, s’en aperçoit. Et allez savoir pourquoi (je n’étais ni la seule fille ni la seule personne avec de quoi prendre des photos au premier rang), il décide de m’avoir à la bonne et commence à souvent venir au milieu de l’avant-scène, un peu en arrière par rapport à moi pour que j’aie un peu de recul, me lançant une fois ou deux un regard type « tu as bien pris la photo là / ça te va comme pose ? » (*pression au maximum*), agrippant parfois un musicien au passage pour qu’il prenne la pose avec lui… adorable ! Résultat, alors que je ne pensais pas prendre beaucoup de photos, je me retrouve avec 170 clichés à la fin du concert, sachant que j’en prends généralement entre 20 et 30 (pour des concerts d’1h30, certes, alors que celui-ci durera 3h)… merci Michael !
Quant à Kai Hansen, il est beaucoup plus souriant et a l’air beaucoup plus heureux que sur la dernière tournée de Gamma Ray. Il faut dire que là où Gamma Ray n’arrive plus à décoller, surtout depuis le déclin du power et autres speed-metal depuis la fin des années 2000, Helloween a toujours misé sur la gloire des deux Keepers pour continuer sa carrière tranquillement. Son solo (avant « Future World« ) était court, ce qui évite de partir dans un trip dépressif comme sur la dernière date parisienne de Gamma Ray, musicalement il n’a pas forcément pris le temps de beaucoup développer non plus, mais au moins il a gardé un état d’esprit positif. Et puisque je m’étais permis une critique plutôt véhémente sur la tournure que prenait son physique après le dernier concert parisien de Gamma Ray, je tiens à chaleureusement remercier les gens qui lui ont fait comprendre que la prise de poids, le rimmel et les foulards en panthère, à moment donné, ça n’est plus possible : il a maigri et mis le frein sur le rimmel et les foulards, ce qui lui va beaucoup mieux. D’ailleurs il a un haut qu’il porte souvent avec Gamma Ray : le haut porte encore la marque de son « ventre à bière », sauf que maintenant il y a un creux, et alors qu’il remplissait bien les manches du dit haut, maintenant il y a de grands espaces entre ses bras et le tissu… C’EST BIEN, CONTINUE COMME ÇA ! ET FÉLICITATIONS A SON ENTOURAGE !
Nouvelle mission cependant : lui faire comprendre que la mèche rose, passé un certain âge, ça vieillit affreusement. Et si ce genre de coiffure peut très bien aller à des japonais, sur des occidentaux, souvent, le rendu a quel que chose de très bancal… ON S’ACCROCHE, L’ENTOURAGE, ON S’ACCROCHE !
Après, ça ne m’arrange pas vraiment : comme dit, je préfère de loin Gamma Ray. Et même si j’ai beaucoup aimé ce concert (ce qui n’est pas si fréquent avec Helloween, en général au mieux « j’aime bien »), il a confirmé que Helloween ça reste gentillet pour moi. D’un autre côté, c’est sans le moindre doute beaucoup plus rentable de continuer avec Helloween, même pour les membres actuellement officiels du groupe : ils ont tout intérêt à continuer dans cette formation, tous. Mais même s’ils font des albums, on peut déjà parier qu’ils n’en joueront sur scène que les titres tralalapimpoum (c’est ce qu’ils font déjà avec les albums récents après tout). Même les vieux titres resteront joués de manière plan-plan-gentille-sautillons-tous-en-choeur. Kai gardera sans doute un passage plus bourrin parce que « le naturel et toutes ces choses », mais l’essentiel du concert restera très gentil. Et je me désolerai dans mon coin de ce groupe qui se contente d’en rester à du gentillet-mielleux, tout en étant la première à reconnaître que la version un peu plus hargneuse n’a pas décollé depuis sa formation en 1989… alors que tout le monde ou presque (90% ?) reconnaissait à la fin de leurs tournées communes qu’ils s’étaient plus amusés, s’étaient fait plus plaisir pendant la prestation de Gamma Ray ! Tout en admettant que lors d’une prochaine tournée il était certain qu’ils retourneraient voir Helloween, par contre Gamma Ray pas sûr du tout…
*C’est pas juste.*
*Veut son Gamma Ray.*
*Va pleurer dans un coin.*
Après trois heures (et beaucoup de transpiration pour le batteur), Helloween quitte la scène sous les applaudissements d’un public ravi. Encore une fois, je peux même moi dire que j’ai passé un bon moment, et ça n’est pas si fréquent que ça avec eux. L’addition de Kiske et Hansen a visiblement fait beaucoup de bien à l’ambiance du groupe, chaque chanteur ayant le temps de reposer sa voix il n’y a jamais eu de problème majeur au niveau du chant, le seul « couac » visible a certainement été le réglage du son après le solo de batterie, l’ingé son a visiblement eu du mal à retrouver ses repères. Pour ma part et les quelques uns autour de la barrière de mon côté, il y a aussi eu celui qui est certainement tombé tête la première en voulant faire un slam-saute-mouton, mais 99% du public ne s’en est évidemment pas du tout aperçue. La salle aurait pu être plus pleine, mais pour un groupe qui n’a jamais eu un succès énormissime en France, et sachant qu’il n’y a pas de salle entre 2 500 et les 6 000 du Zénith à Paris, c’est déjà bien d’avoir réuni… 4 500 personnes peut-être ? 5 000 au plus ? Cette tournée est en fait un succès partout où elle passe, ça faisait plusieurs années que les divers intéressés se tournaient autour et que l’on parlait de reformation possible : reste à voir jusqu’où elle ira ?