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Depuis le mois de mars on a enchaîné les vendredi infernaux: des heures de route dans les bouchons et les travaux dans l´espoir d´arriver à temps pour tel ou tel concert, ce qui n´a pas toujours entièrement fonctionné. L´Allemagne semble ne plus être qu´un seul énorme chantier du nord au sud et d´est en ouest. Et franchement on en a marre. Alors cette fois-ci on s´est crus plus malins que les autres en partant le jeudi soir vers 22 heures. On s´est dit: en roulant de nuit, ça sera dégagé. Tu parles...On avait encore une fois oublié un petit grain de sable qui est venu coincer la machine: en juillet et août les camions ont interdiction de circuler sur les routes allemandes tout le week-end et non plus seulement le dimanche. Conséquence: la nuit du jeudi au vendredi ils tracent aussi longtemps qu´ils peuvent. On s´est donc retrouvés coincés par des colonnes interminables de poids lourds, des transports exceptionnels etc.
En théorie on aurait dû arriver sur place dans les eaux de 3 heures du matin et ainsi avoir le temps de passer une nuit à peu près normale. Dans les faits il était 6 heures du mat à l´arrivée et on a passé le plus clair de la journée à dormir ou en tout cas se reposer.
Bon, notre odyssée nocturne a eu au moins un avantage: on a roulé par temps sec, parce l´après-midi le ciel va une fois de plus déchaîner sa furie à notre encontre (mais on lui a fait quoi, au ciel, à la fin?): ça tombe et ça ne fait pas dans la demi-mesure.
Vers 16 heures on a droit à une petite accalmie qui nous permet de visiter un peu la ville, très jolie avec son musée à ciel ouvert sur le thème des moulins, et de repérer la scène numéro 4 où se produira King Leoric le soir : elle est située sur une petite placette au fond d´une impasse devant le cinéma. Cette sorte de cuvette entre les bâtiments offre une super acoustique. Détail amusant, la scène est installée autour d´un petit arbre. Nous le savions pour avoir vu des photos des années précédentes sur le site du groupe, mais en vrai c´est tout de même drôle de voir les musiciens les cheveux dans le feuillage vert. L´arbre va cependant se rendre utile : le chanteur y enroule son pull King Leoric en guise de backdrop
A 19 heures précises, sous la pluie qui est revenue entretemps, le groupe ouvre sur «
King Leoric is rising ». Je suis tout de suite dans l´ambiance parce que c´est un des morceaux que j´écoute souvent et dont le refrain est facile à retenir. Le chanteur Jens Wunder déclare ensuite être enrhumé et effectivement la voix n´est pas optimale. Au cours du gig il prend à plusieurs reprises des pastilles pour la gorge. Chapeau d´avoir tenu jusqu´au bout, 2 heures durant quand même. Sans compter que le lendemain ils sont headliner d´un petit festival indoor.
Ca continue avec
Downstairs que j´aime aussi beaucoup et il pleut à nouveau assez fort. Au début du concert, il y a 4 rangs assez serrés devant la scène, je dirais 40 à 50 personnes et sans doute encore une grosse centaine plus en retrait. Nous sommes au deuxième rang tous les quatre, car nous laissons volontairement la place à la relève : une grosse bande de potes qui vont mettre une superbe ambiance. Sur
Lingua Regis au premier tiers du set ça y va gaiement ! Ensuite, le groupe qui est actuellement en phase d´enregistrement d´un nouvel album, présente quelques nouveaux titres.
Entretemps la pluie a mis les bouchées doubles et quand je me retourne je vois qu´on est pratiquement tous seuls maintenant : le gros de la populace présente s´est mis à l´abri vaille que vaille sous les bords de toit et autres stands de boissons, il reste la jeunesse active devant nous, notre petite famille juste derrière, et dans notre dos trois jeunes demoiselles qui ont plus l´air d´être venues pour admirer les apollons de devant que pour le groupe qui joue. Ce qui est très drôle à mes yeux, c´est que mes filles qui arrivent tout doucement en âge de s´intéresser également aux jolis jeunes hommes se sont laissé inspirer par les aînés. La grande est une bête de cirque et ne se fait jamais prier pour mettre l´ambiance c´est vrai, mais pas à ce point quand même, et la gamine n´en parlons pas, elle est encore plus réservée que sa mère. Or ici déjà après une heure, ça headbang à ma droite autant que devant. Les deux soeurs finissent carrément en duo accolées aux épaules et un genou en terre. Quand les djeuns finissent eux complètement à genoux à mouliner des cheveux sur
Heavy Metal Sons, c´est l´apothéose, le paroxysme, l´apogée dithyrambique, thermodynamique et superlative.
Alors King Leoric n´est sûrement pas le concert de l´année si on s´en tient à considérer les aspects musical et scénique uniquement. Ce sont des mélodies sympas qu´on retient vite mais ça ne va pas chercher loin quand même, il faut le dire honnêtement. Par contre c´est jusqu´ici très clairement le concert où je me suis personnellement le mieux amusée tant c´était chouette cette sympathique ambiance estudiantine. Ach Nostalgie....
Ce coup-ci nous comptons 11 dodos à domicile jusqu´au prochain concert
