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Le truc énervant avec le Café Central, c´est qu´ils ouvrent toujours les portes avec du retard sur l´horaire prévu et en définitive à peine quelques minutes avant que le premier groupe commence à jouer. Dans un cas de sold out comme hier, le temps d´attente dans la file pour rentrer et puis la même file au merchandising pour être sûr d´avoir ce qu´on veut, et on rate déjà le début du premier concert. Je les hais pour ça.
IDLE HANDS
j´en avais lu beaucoup de bien. D´une part ils étaient newcomers de l´année 2018 dans le Deaf Forever, d´autre part les posts de forums sont dithyrambiques voire hystériques. Mais je ne savais pas du tout à quoi m´attendre. Je me suis retrouvée subitement transportée plus de 30 ans en arrière, en plein dans ma période Cold Wave. Gros gros coup de coeur.
Très bon son (bon j´étais juste devant le technicien son aussi). Le mélange musical de cold wave/post punk/heavy...est vraiment unique. Il n´y a rien à critiquer: son, exécution, compos, voix, show = tout nickel chrome. Il y a juste à souhaiter un temps de jeu plus long.
UADA
étaient la raison principale pour laquelle j´avais voulu en être hier. De là où j´étais (à gauche contre le mur) autant que là où Heiko se trouvait (au centre), le son n´était pas optimal. Heiko trouvait la batterie peu audible et le chant tout pourri. La batterie ne me posait personnellement pas de problème par contre je reconnais que le chant ne passait pas vraiment, à en avoir du mal à reconnaître les morceaux. Visuellement le show n´apporte rien non plus. Une grande backdrop avec la lune et des symboles mystérieux, trois types dans des aubes noires à capuches XXXXL et le batteur qu´on ne distingue pas vraiment, et voilà le topo. Je continue d´encenser l´album mais live sans plus. C´est pourtant celui des 4 concerts du jour qui connaîtra l´affluence maximum.
GAAHL´S WYRD constituait dès le départ la certitude d´une pause au bar pour moi. Tout au plus ai-je jeté un oeil à la backdrop pour commencer (moche, on dirait un vieux drap de lit sale comme les étudiants utilisent pour écrire des trucs au marqueur à la fac) et suis-je ensuite revenue pour une excursion de quelques minutes dans la salle. Je n´y connais pas grand-chose, je pense juste pour ce que j´en entendais depuis le couloir, qu´il a dû jouer des morceaux de différentes périodes mais les enchaînements étaient bien faits, ça ne choquait pas. Ma moitié qui ne connaissait pas du tout a regardé et écouté une grande partie du concert. Sans connaître l´histoire du bonhomme il a donc bien identifié les changements, certains passages lui plaisaient d´autres non. Lors de mon court séjour devant la scène, Heiko m´a confié que pour lui c´était le meilleur son de la soirée. Pour ma part je démens formellement: il y avait bien trop de basse. [Ceci dit pour l´information générale, il n´est pas nécessaire de nous départager, de toute façon l´harmonie conjugale reviendra d´elle-même juste après
]. Reste que la voix est très belle.
TRIBULATION
ou comment mettre tout le monde d´accord: un concert de folie. A tous points de vue.
La backdrop est en grande partie noire j'ai avec quelques touches de blanc pour l´inscription et le logo, proportions autour des 85% de noir pour 15% de blanc. Quand le show commence, la scène est plongée dans l´obscurité, de là où je suis (10éme rang environ), on ne voit pas qu´il y a qqn sur scène.
D´un coup, Adam Zaars apparait les bras en croix, le cheveu noir corbeau, le visage blanc craie, les yeux et la bouche au charbon, évidemment tout de noir vêtu, auréolé comme un christ par le halo de lumière blanche qui vient de s´allumer juste derrière lui. Ça vous pose une atmosphère dans la seconde. Puis Johannes Andersson fait son entrée et se place provisoirement dos au public. J´ignore à quel moment le batteur s´est installé: était-il déjà là dans la pénombre quand Zaars s´est allumé
ou est-il arrivé discrètement en même temps qu´Andersson? Je ne sais pas dire. Enfin Jonathan Hultén fait irruption, ondulant et virevoltant dans sa tenue délirante: j´imagine qu´ il a pillé la section "voilages de deuil" de la garde-robe d´une défunte aïeule avant de dévaliser une ou deux boutique(s) goth et de terminer par une visite dans un magasin de colifichets pour ménagères venues d´Orient afin de réussir à se concocter un truc pareil. Si ce n´était pas si sérieux j´aurais envie de rire. Mais ça ne s´y prête pas du tout parce qu´en fait c´est artistiquement génial. Ce type descend en droite ligne de l´homme élastique et d´une danseuse du ventre. A onduler comme il le fait, si on ne sait pas que c´est un homme, on peut vraiment avoir un doute; Heiko m´a d´ailleurs posé la question ensuite. Pendant une heure quart environ, les musiciens vont nous offrir un show vraiment exceptionnel.
Le son est parfait ce coup-ci. L´atmosphère dans le public est excellente également: un tiers des gens sont partis après Gaahl´s Wyrd et au fur et à mesure que l´heure avance, les bourrés et les touristes quittent peu à peu le fond de la salle. Devant l´ambiance ne faiblit pas, je me suis faufilée plus en avant entretemps et autour de moi, il n´y a que des gens à fond dedans, des poings en l´air, des cheveux qui volent,
ah que j´aime bien ces moments de magie pure, sans smartphone levé sous mon nez, sans bavardage...!
Je ne connais pas bien leur discographie, je ne saurais dire ce qu´ils ont joué exactement. A vue de nez essentiellement des morceaux des albums récents, avec un petit retour en arrière en milieu de set qui s´est assorti d´un changement d´atmosphère visuelle sur scène. On est passé brièvement de l´univers noir et blanc très Tim Burton (je devais penser à Corpse Bride) à une atmosphère plus grise .
Aux deux-tiers, non pas un drum solo mais un duo drum-bass à damner un saint. Puis on revient vers le noir. A la fin du morceau, Hultén termine figé, le visage tendu vers le public, la bouche en cul de poule et les yeux écarquillés (je ne sais pas s´il avait des lentilles comme cela semble être l´habitude cette semaine sur presque tous les shows
ou s´il a simplement les yeux très clairs?): à cet instant, une lumière rouge sang envahit la scène, colorant ses yeux et sa bouche, lui donnant l´air d´une créature...vampire, zombie, loup-garou, au choix comme vous voulez.
Le show a un côté clairement théâtral même si ce n´est pas aussi poussé qu´avec Hell bien sûr, j´adore ce genre de trucs.
La soirée se termine dans un fracas d´applaudissements.
Impossible de départager The Neptune Power Federation de Tribulation pour la qualité des shows.
