Une affiche réunissant ma référence du metal progressif et une figure montante, à 1h30 de route, c'est toujours inratable. Voir 2 fois en 2 ans Psychotic Waltz, si on m'avait dit ça il y a une décennie je n'y aurais pas cru, c'était juste impensable.
Grosso modo je pourrais dans les grandes lignes écrire le même CR qu'il y a 2 ans, sauf que cette fois la salle me semble bien plus remplie, alors qu'il s'agit juste de Mannheim et non d'une "capitale" régionale comme Francfort! Signe que cette reformation commence à prendre? Rien à voir en tout cas avec l'affluence modeste lors de mon dernier passage au MS Connexion Complex, pour Night Flight Orchestra.
Malheureusement les fameux travaux allemands ont raison de mon planning et me font rater le début de GHOST SHIP OCTAVIUS, quelle brillante idée de couper une nationale entre 2 grandes villes sans déviation apparente.

Je verrai quand même la moitié du set des américains, quelque part entre Fates Warning et Nevermore mais en plus actuel, c'est à dire en réalité dans les traces de Communic ou Anubis Gate, oui des groupes européens.
D'un trio sur album, ils deviennent un quatuor sur scène avec l'ajout d'un guitariste et le passage à la basse du chanteur/leader. En même temps assurer chant et guitare aurait été un exploit dans son cas. Toujours Van Williams de Nevermore derrière les futs, et forcément le lien établi avec ces derniers (un des guitaristes jouait pour Warrel Dane en solo!) fait que je devais de m'y intéresser.
Le son ce soir n'est pas à la hauteur de leurs 2 productions studio franchement sympathiques, néanmoins il reste suffisamment correct pour apprécier leur metal moderne agressif et progressif, un peu moins mélancolique que les groupes précités. On peut penser au premier abord que cela n'a rien de très différent dans cette scène très active et même très encombrée en ce moment, mais c'est très bien fait et pas trop monolithique. Si on écoute plus attentivement, le chant de Andon est vraiment profond et élégant, nuancé quand il fait l'effort, leur point fort pour sortir de la masse, avec bien sûr le style personnel de Van Williams.

Le jeu de guitares est en fin de compte plus classique mais loin d'être au rabais, non franchement c'est un groupe à suivre et à revoir avec plus de bouteille.
Le concert de PSYCHOTIC WALTZ commence sous des auspices pas très réjouissants pour être franc : la bande-son d'intro ("Sleeping Dogs" du premier album) se met à déconner comme un modem 56K à l'agonie, le groupe commence par un nouveau titre correct (avec le retour de la flute!) mais difficile à appréhender, et surtout Devon Graves semble avoir de gros problèmes avec sa voix. Il va d'ailleurs très vite reconnaître qu'il souffre le martyr depuis le début de cette mini-tournée, tout en essayant de nous rassurer que cela va s'arranger au fur et à mesure. Et c'est en effet ce qui va se passer pour finir à environ 80% de ses capacités, même si je suis obligé d'avouer qu'il est tellement en souffrance pour sortir certaines notes qu'il les chante parfois carrément fausses. Rude.
Si c'était Ozzy on s'en foutrait car on a l'habitude qu'il en mette la moitié à côté (non je ne parle pas de son seau d'eau), mais de la part de quelqu'un d'aussi talentueux c'est plus difficile à digérer. En tout cas il donne le max et gère sur la durée, tandis que ses collègues restent discrets mais très appliqués. Quel enchantement de guitares à défaut de chant ce soir.

Un simple concert suffit à se rendre compte ou se rappeler que Psychotic Waltz n'ont jamais sorti 2 albums similaires, contrairement à beaucoup de groupes catalogués "progressifs" mais qui en réalité s'accrochent à une formule dès qu'elle commence à prendre forme, pour la ressortir chaque fois à toutes les sauces, dans l'incapacité de se renouveler. Ce n'est pas le genre de la maison ici, Dieu merci.

La setlist est donc variée aux petits oignons, pas un titre à jeter à part le tout premier suscité à la rigueur et encore, ou peut-être la reprise de Black Sabbath un peu dispensable en rappel. Le grand moment revient comme à chaque fois à l'entame de "Ashes", ou encore la chanson titre du groupe, l'enchainement thrash du premier album, et bien sûr... "Into the Everflow".
Maintenant il ne reste plus qu'à attendre le prochain album, terminé et parti au mixage d'après eux. Bon ou pas, au moins on sait qu'il sera sans doute surprenant...
Comme dirait l'autre : "I was there!"
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