Voici une date que j’attendais avec une certaine impatience autant pour refaire un concert, que pour revoir Cork, que pour faire une pause qui ressemble à des vacances puisque je n’aurais rien de tel cet été. Le Monolith Festival, seconde édition de ce fest in-door situé en plein centre de la seconde plus grande ville d’Irlande (120 000 habitants) dans un endroit nommée Cyprus Avenue et dont je toucherai deux mots plus tard.
Départ de Dublin prévu avec ma pote Poilumouton vers 10h. Trois heures de bus dans lequel nous rentrâmes avec, fort heureusement, un peu d’avance ce qui nous permit d’avoir des places confortables. Première constatation et petite déception : le temps…

La grisaille et la pluie même si l’air restait lourd ce qui nous laissait nous promener juste en t-shirt et avec une veste. Ceci dit on ragea un peu parce que nous avions eu une semaine magnifique avec du soleil et un très agréable 23 degrés, pendant que nous bossions nous nous disions “Putain vivement samedi avec ce temps on va se régaler, Mashallah !” et puis les nuages et les gouttes débarquèrent vendredi soir
Second point à noter, Larry la Chance : un véhicule était en feu sur l’autoroute ce qui nous a immobilisé pendant 30 minutes. Une voiture en flammes, alors qu’il pleuvait, cette matrice putain… Le mec devait se trimbaler avec 30 Litres de pétroles dans des bidons percés ramassés au Maroc et il devait conduire tout en fumant des énormes oinjs. Sheh !
3h30 pour rejoindre à Cork, c’est un peu long mais cela aurait pu être pire mais au moins on arriva, tout trempés, juste à temps pour aller à notre auberge de jeunesse. Fait rigolo : sans le vouloir j’avais booké le même endroit que lors de ma dernière venue en compagnie de moXmo, ce gros vilain qui ne revient plus sur le forum

J’ai vite fait rechargé mon téléphone et nous partîmes direction la brasserie Franciscan Well, toujours sous la pluie. Ce temps très Irlandais me faisait craindre le pire pour la brasserie parce que l’endroit possède un très beau et agréable beer garden mais avec de telles conditions je ne savais pas s’il serait ouvert… Finalement ma crainte fut inutile puisque l'extérieur est couvert et chauffé par des radiateurs extérieurs

J’aurais même tendance a dire que cela ajoutait un certain charme de boire une pinte, déguster de succulentes pizzas, avec le joli bruit des gouttes de pluis qui s’écrasent sur diverses surfaces. On était biens et pas mécontents d’être posés à boire un coup. Photos pour la peine (et désolé pour la taille je ne suis pas parvenu a les réduire...) :
Puis je commis la même erreur que lors de mon dernier passage à Cork avec Mo : quitter Franciscan Well pour aller au pub Metal Fred Zeppelin

On s’est pris la pluie tout ça pour arriver devant un pub qui n’ouvrait qu’a 16h, nous obligeant à nous réfugier dans un Starbuck pour y revenir un quart d’heure plus tard et avoir à faire avec l’Irlandais le moins avenant de l’île. Clairement le mec n’avait pas envie de bosser ! Peut-être boudait-il parce que lui aussi voulait aller au Monolith Festival (qui avait ouvert ses portes à midi)? Alors on s’est sagement mis dans un coin, on a bu une autre Franciscan Well puis un russe blanc pas super fameux, et on a écouté les musiques à la con qui passaient : du stoner pas fabuleux, du funeral doom des plus pesant qui fatiguait même la fumée des bougies, trop de Ministry qui ne s’accordait pas avec notre humeur…

Ce fut décidé : lors de mon retour sur Cork cela sera Franscican Well et pas de pub Metal ! Parce que la dernière fois, en plein samedi soir avec soirée Metal à la clef, on s’était bien emmerdé avec Mo avec l’ambiance pourrie de l’endroit et le DJ qui refusait de passer du Maiden sous prétexte qu’il avait déjà mis un morceau avant. Le mec il est DJ dans une soirée et il veut rien passer de ce que tu y demandes et personne bouge pendant son set…

Amandoné faut se remettre en question et arrêter de passer des saloperies de punk-stoner, doom-desert rock, de core-anarcho-indus-punk et autre styles qui, même si j’ai rien contre, n’ont vraiment pas réussi à mettre l’ambiance !
C’est ainsi que nous décidâmes d’aller au festival Metal. Cyprus avenue : une salle qui se trouve au dessus d’un très beau et spacieux pub nommé Old Oak

La salle aussi est spacieuse avec une bonne acoustique ce qui est tout à fait normal puisque c’est El Professor de La Casa De Papel qui gérait le son. Vraiment ce son était merveilleusement bien dosé, mettant bien en valeur les spécificités des groupes quels qu’elles soient. La visibilité fut nickel grâce à une scène bien élevée. Dans le fond, espace en pente et seul endroit ou il était difficile de voir la scène, se trouvaient merchandising, canapé et bar. Bar qui se trouvait déjà en rupture de stock pour la Hop House, la bière blonde de Guinness

Même les bêtes s’arrêtent de boire lorsqu’elles n’ont plus soif…
Allons-y pour les groupes, rapidement parce qu’en fait on était là en touristes.
Malthusian. Énorme ! Quelle baffe purée !

Ah on a bien commencé notre fest avec ce death bien caverneux et bien sombre. On peut facilement rapprocher ce groupe Dublinois de Dead Congregation qui est sûrement plus connu. Leur musique est lourde et suffocante, par moment bien lente et bien pesante, parfois rapide et agressive. Deux chanteurs se partageaient le micro : un qui s’occupait des voix black et death classique et l’autre, le merveilleux, qui vociférait un chant death très crue et très caverneux, un truc si dense qu’on aurait pu le prendre, le couper au couteau et l’envoyer dans la tête du serveur du Fred Zeppelin pour qu’il se bouge le cul un peu. Et puis faut voir le gonze, longue barbe + cheveux longs bonus calvitie naissante, à quel point il est possédé par les morceaus, à se pendre au micro, heanbanguer comme un dément ou chanter en fixant le plafond, yeux de fous exorbités, comme s’il s’adressait directement à Dieu pour lui ordonner de venir se battre ou d’aller se faire mettre. Grosse claquâsse ici et je pense que je me prendrai un de leur album. Par contre je suis persuadé que c’est le genre de musique à ne pas écouter si on est un peu déprimé parce que cela serait un coup à sombrer dans la démence et se transformer en bête plus bête que les bêtes… Le nihilisme et la folie pour 10€ sur bandcamp con !
Damim. Premier contact sympa : musique extrême avec des parties plus claires et plus “prog”, et un chant parfois aérien venant de nulle part et englobant la salle. Cependant cela tournait très vite en rond alors on est allés se promener dans Cork. Histoire de prendre le frais puisqu’il faisait beau, puis on a finit au Old Oak. On pouvait d’ailleurs acheter une pinte dans ce pub et allait dans salle avec : génial ça !!
Terzij De Horde. Cela m’a fait penser à Bölzer mais comme cela fait des années que je n’ai pas écouté ce groupe et que ma connaissance était à la base très réduite il est possible que la comparaison ne soit pas très adéquate. Ici on évolue dans un Metal extrême mariant le thrash primitif et le black avec une approche qui me semblait plus métallique et froide. Il y avait de magnifiques lumières rouges qui inondaient la scène et recouvrait les musiciens. Le chanteur restait toujours en avant, dans l’ombre, si caché qu’on ne voyait que sa silhouette et qu’il était impossible de voir le moindre trait de son visage. Parfois le mec allait chanter dans le public, debout et même couché il me semble. Il suffisait de tourner la tête pour ne pas le voir disparaître, alors on entendait toujours ses hurlements plaintifs et on remarquait que le gars marchait au milieu des gens. La matrice. Les musiciens bougeaient soit comme des déments, faisant des mouvements paraissant désarticulés, soit étant figé. Une prestation un peu déstabilisante mais c’était bien sympa !
Sodomized Cadaver. Du death classique et je peux vous dire qu’après les styles “matricés” des trois groupes avant cela faisait plaisir d’avoir un truc classique. Death US tantôt mid-tempo, tantôt rapide, rien de plus à en dire et c’est tant mieux. Le style en soit, et donc Sodomized Cadaver, est foutrement efficace. Voir le pogo de loin m’a donné envie de faire la violence

alors je confiais mes lunettes à Poilumouton et me lançais dans le pit. Petites frustration et déception ici : pit super gentillet, super “friendly”, super “Irish” je pourrais dire. Boh ! Je voulais pas paraître comme un connard, tout le monde s’accordait à la jouer gentille donc j’allais pas distribuer des gros coups, j’ai joué le jeu et j’ai quand même passé un bon moment

C’était sympa et bon enfant
Schirenc Plays Pungent Stench. Je ne connais pas Pungent Stench. On a regardé deux morceaux par politesse puis on est retourné dans le pub du bas. Ca tapait et gueulait bien mais on n’est pas rentré dedans.
Rotting Christ était la raison principale de notre présence ici. J’adore les Grecs, bien plus que Septicflesh !

En fait c’est mon groupe Grec favoris et, même si je n’ai pas tout écouté, je n’ai jamais été déçu par leurs chansons. J’ai beau dire que certains titres de The Heretics tirent l’opus en longueur cela n’en reste pas pour autant mauvais. Aucune déception scénique également puisque ce n’est pas la première fois que j’avais la chance de voir la bande à Sakis. Je crois même que j’ai fait leur premier concert en 2014 en Irlande et ce fut un coup de coeur instantané ! Et ce même si les gars ne jouaient que des titres de leurs démos. Sur les planches Rotting Christ abandonne le côté incantatoire et “messe noire” qu’on peut trouver sur les derniers albums pour remplacer cet aspect de leur musique par quelque chose de plus heavy et direct. Rotting Christ sur scène c’est plus poings levés, bières englouties et refrains chantés que bras croisés, bouder en mode blackeux en tenant une bougie, et direque de toute façon c’était mieux les démo tape de 92’ sur tapes laissées au soleil

Je charrie mais vous pigez l’idée

Et je pense que si Rotting Christ décidait de se la jouer mystérieux et cabalistique, avec des bougies, de l’encens, à jouer statique et imposer une ambiance incantatoire ils feraient ça très bien. Mais pour le moment Rotting Christ c’est Sakis et ses deux potes qui ont des bras aussi gros que mon corps, c’est trois gars qui headbanguent, qui haranguent le public et qui débordent d’une énergie très communicative

Rotting Christ, c’est l’efficacité et l’assurance d’avoir un bon show

Ce concert, bien que ne durant qu’une heure (festival oblige, soyons beau joueur) était sans faille. Un groupe en forme, des nouveaux titres qui s'intègrent à merveille à la setlist, un “King of a Stellar War” et un “Non Serviam” repris par le public

Fabuleux. Rien à dire de plus si ce n’ est qu’ il me tarde la date Toulousaine !
Mea culpa pour les deux autres groupes, Raum Kingdom et Zhora, mais nous fûmes très distraits et dissipés. Errant dans la salle, l'extérieur ou le Old Oak. Et puis l’alcool commençait à jouer

donc je n’ai plus trop de souvenirs de leur musique. Il faut savoir qu’entre chaque groupe on allait au pub du dessous pour boire une pinte

Mais au moins nous nous étions (parfois) dans la salle parce que lorsque les Grecs eurent fini leur show je pense que les 3/4 des gens sont partis. Ce n’est pas très gentils !
Alors ! Que penser de ce Monolith Festival ? Que du bon !

Vraiment je savais que j’allais bien m’amuser mais je ne pensais pas m’éclater autant !
Techniquement c’était au top, j’ai découvert de supers groupes, le tout était bien foutu sans retard ou soucis. Comme cela se passait à Cork le prix des pintes était plus que raisonnable : 5€ pour toutes les pintes que nous prîmes, que cela soit une simple Carlsberg ou une Franciscan Well
Il était bien sur possible de sortir de l’endroit quand on le désirait.
Dernier point et non des moindres : la gentillesse et l'amabilité des Irlandais

Déjà sur Dublin les gars sont supers sympas et avenants mais j’ai l’impression qu’à Cork les gens le sont encore plus. On n’a rencontré que des personnes adorables, que cela soit ce vieux fans de Rainbow qui est venu plusieurs fois plaisanter avec nous, ou bien le type qui est timidement venu me demander des infos sur le Pyrenean Fest comme je portais fièrement le t-shirt du festival et qu’il allait se rendre à la prochaine édition. Si Lole et Guix lisent mon message sachez que j’ai dit que du bien du festival à tel point que je pense que le type est encore plus impatient de s’y rendre. Et cette gentillesse ne se trouvait pas que chez les métalleux parce que dans le pub c’était un peu la boîte de nuit, aussi dans l’espace fumeur on pouvait voir des clubbers parler et fumer tranquillement avec des gars portant des t-shirt dégueulasses de Pungent Stench. Une très bonne ambiance pleine d’enthousiasme et de bonne humeur dans laquelle on se sent bien et qui me donne fortement envie d’y retourner l’année prochaine !
