[CD] Lifelover - Pulver (2006)

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La note

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Achille
Guardian of the Flame
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Message par Achille »

Plus un partage ou un ressenti qu'une chronique, ne sachant pas où poser ce texte j'ai décidé de le laisser dans Cryptic Writings. Parce que même si on écrit tous beaucoup sur la musique qu'on aime, je pense qu'il faut un petit quelque chose en plus pour mériter le label "chronique". Comme je l'ai dit, mon but ici est plus de partager un album plutôt que d'en faire un exposé détaillé voire un autopsie aussi précise qu'ennuyante, même s'il y a quand même une note à la fin. Et tant qu'on y est, je l'annonce sans honte : c'est un 5/5 pour Pulver de Lifelover.

Livelover, il me semble les avoir connu lors des premières sorties d'albums, à moins que cela ne fut grâce aux rééditions d'Osmose productions. Je me souviens vaguement d'avoir vu passer cette pochette marquante dans un Metallian, ou même sur VS-Webzine. La double mention "Osmose Productions" et "Black Metal" ne collait pas avec les couleurs vives et chatoyantes que nous avions là... J'aurais pu dire que c'était trop plein de vie pour un tel style et un tel label s'il n'y avait pas eut l'élément central qui faisait douter, cette femme nue ensanglantée. Quand bien même, la pochette était tout aussi bien inhabituelle qu'attirante.

Quoi qu'il en soit Pulver est sorti en 2006 mais jusqu'à décembre 2022 je n'avais jamais rien écouté de Lifelover. Ils m'étaient même sorti de la tête puisque nous n'avions plus de nouvelles des Suédois depuis un bail... Pourquoi je me suis mis à écouter ce disque ? Tout connement, le hasard, comme souvent... Le partage sur mon facebook d'une vidéo d'un youtuber Metal qui parlait de ses albums qui avaient forgé sa culture métallique amena une amie à écrire un commentaire en citant ô combien Livelover l'avait marqué. Comme je n'avais pas grand chose à faire et à écouter en ce vendredi je me suis donc mis Pulver. A mon tour, je fus marqué.

Premier constant dés le premier titre, "Nackskott", rien de black Metal à l'horizon. Parfaite mise en bouche puisque niveau instruments il faut très vite oublier les riffings typiques du style. Seuls quelques passages ici et là peuvent (ou pourraient) être catégoriser black Metal. Je pourrais dire que cela serait une erreur terriblement réductrice que de forcer Lifelover dans le black Metal sans lui apposer quelques attribus qui conviendrait plus à son véritable style (la mention DSBM nous fait alors de l'oeil). Parce qu'ici la musique va voguer entre le rock voire la pop, plaçant des parties de piano joyeuses en début de chansons ("Kärlek - Becksvart melankoli"), installant un rythme sautillant voire dansant sur "Vardagsnytt" allant même, lorsque le chant fait son entrée, jusqu'à procurer à ce titre une allure rockabilly (du moins c'est l'image qui s'est inscrite dans mon esprit lors de la première écoute).
Tout serait bien beau si cela aurait été laissé ainsi mais arrive alors la production qui perverti tout et change ces éléments simples voire joyeux dans un désespoir total. Tout alors prend un coté daté, abandonné, crasseux, malsain et je pourrais continuer ainsi tant l'éventail des sensations négatives semble s'ouvrir à l'infini... Ajoutez à cela des sons divers, que cela soit une fusillage, une fanfare, des sons de clochette, une femme se donnant pleinement à son amant, ou même une chorale d'enfant, et vous obtiendrez une musique qui peut être difficile à écouter. Même si je dois admettre qu'il y a une certaine attirance, une beauté qui se dégage du tout, et que les émotions que peuvent nous procurer certains titres nous obligent à rester jusqu'au bout. Pour ma part, des chansons comme "M/S Salmonella" ou "En Sang Om Dig", avec leurs superbes mélodies, me plonge dans un état mélancholique, presque dans la tristesse, sans que je ne puisse l'expliquer. Le dois-je d'ailleurs ?
Et je terminerai par ce qui renforce la noirceur et la malaisance de la musique : le chant. Devons-nous d'ailleurs appeller ça du chant, ou juste des hurlements ? Puisque (), le chanteur donc, hurle, s'égosille, vomit tout ce qu'il a, tout son mal-être, sa peine, sa folie... Parfois difficilement supportable tant la souffrance parvient à nous heurter. La langue Suédoise rajoute un relief non négligeable à sa prestation et les textes, écrits par un quatrième membre du groupe nommé LR, semblent être les pensées qu'un fou sous drogue aurait posé sur papier. Des jets décousus et absurdes mais tournant néanmoins autour de thèmes récurrents : le sexe bestial sans envie, la dépression, la mort, le suicide... Tout cela se marie magnifiquement à la musique et est merveilleusement interprété par ().
Pour info, la dernière fois que j'ai entendu un chant aussi horrible fut pour Silencer. Encore un groupe à ne pas mettre entre toutes les mains. Je pense que, tout comme pour le gars de Silencer, les membres de Lifelover étaient assez torturés... Il n'y a qu'à rapidement jeter un coup d'oeil sur les photos du groupe pour s'en rendre compte : chanteur nu et ensanglanté aborant un regard vide et lointain, bras et torses tailladés, cicatrices horribles. () aurait enregistré le chant de Pulver allongé sur le sol du studio, dans une marre de son propre sang. Rien de bien étonnant quand on écoute Pulver vous me direz... Tout comme la disparition de B, un des deux membres fondateurs avec (), à cause d'une forte prise de médicaments. Ce triste évènement en entrainna un second : la fin de Lifelover. Le reste du groupe ne souhaitait pas continuer dans B. Fin d'une formation magnifique qui, mine de rien, apporta une belle fraicheur dans un style qui pouvait tourner en rond.

Voilà pour mon entrée dans l'univers de Livelover. Comme je le disais la musique m'a marqué. Peut-être parce que je ne m'attendais pas du tout à ça. Mais aussi parce que le groupe, alors un trio avec (), 1853 et B, ont su communiquer avec brio leur négativité sans s'imposer de limites créatrices.
Il y a aussi un petit élément qui a fait de cette première écoute de Pulver quelque chose de marquant. dès que j'ai lancé l'album, la neige s'est mise à tomber dehors. Lentement au début, puis avec plus de violence, devenant presque tempête, les flocons semblaient parfois danser au rythme des mélodies écorchés, et petit à petit tout fut recouvert d'une belle robe blanche.
Et peu de temps après que la dernière note de Pulver fut jouée, la neige cessa.
Avouez que nous avons là un étrange signe...
Surtout que mes collègues qui travaillaient depuis chez eux dans d'autres zones de Dublin furent surpris...
Chez eux, Il n'avait pas neigé.

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Everflow
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Message par Everflow »

Belle ironie dans le nom du groupe. :D

En effet l'écoute est... dérangeante.
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