A mon tour de partager mon gros top
1) RIVERSIDE - ID.Entity. eh oui les mecs sont des têtes de cons en concert mais leur musique est magistrale. Enfin les mecs… Juste le chanteur en fait… Riverside est un de mes trois groupes de prog favoris après Vanden Plas et Dream Theater hein faut l’savoir. Aucun album n’est à jeter et ici nous aurons du changement puisque le son et l’ambiance nous semblent aux premiers abords joyeuses, entrainantes, on remuerait presque le popotin. Allez je le dis ! Sur “Self-Aware” on danserait limite, voilà ! Oui ! vous avez bien lu cela sonne joyeux et entraînant ! Mais ne vous laissez pas berner ceci n’est que de façade puisque si beaucoup d’éléments nous montre un nouveau masque pour Riverside notamment des claviers un peu eighties, des moments comme je le disais entrainants, une ambiance globale moins sombre eh bien sous le masque ça tire la gueule. Avec un concept se basant sur la fausseté des réseaux sociaux et le mal-être que cela peut amener Riverside reste globalement « négatif » et je trouve que c’est là un tour de force de nous tromper ainsi, cela sert en plus magnifiquement le propos puisque ne sommes nous pas ainsi ? joyeux et beaux en surface, sur instagram et LinkedIn, alors qu’en réalité nous sommes malheureux et tristes. C’est extrêmement bien pensé. Bien écrit aussi. Il y a des lignes qui m’ont marqué sans qu’elles soient d’un style littéraire poussé, ça tape encore une fois dans le juste. Chanté à la perfection de cette voix si caractéristique. Niveau musical ça reste du prog sans tomber dans la démonstration, ça tombe bien Riverside ne l’a jamais fait même lorsque des plans s’étirent, ça reste « simple ». La basse ressort bien, elle est magnifique. Les parties de claviers ont fait peau neuve. Et puis le reste suit et c’est phénoménal. Riverside avait failli finir premier avec Wasteland en 2018, Rivers Of Nihil lui ayant ravi la première place, voici enfin les Polonais là où ils doivent être, au top, selon moi bien sur.
2) ENTERRE VIVANT - Shingenso. Et oui je l’avais dit dans ma chronique que le disque m’avait marqué et qu’il finirait dans mon top 10. On a là du black Metal qui s’autorise quelques libertés sans trahir le style, pire : il le magnifie. Tout dans cet album suinte le black Metal. Bien sur le gros point fort de l’album est cette ambiance nippone qui est parfaitement maîtrisée de par l’utilisation d’instruments traditionnels (un différent par titre), les paroles bien entendu (la moitié étant en Japonais, le reste en Français), les sons (comme par exemple des extraits de festivals de Fukuoka, des prières de moines) ou encore des haikus. Beaucoup de secrets et d’éléments sont à découvrir c’est tout simplement grandiose, je ne m’en lasse pas et c’est donc sans problème que je le place en deuxième position.
3) KATATONIA - Sky Void of Stars. dès que j’ai écouté la chanson « Atrium » je me suis dit que le Katatonia que j’aimais était de retour même si, bien sûr, nous n’avons pas ici quelque chose de l'acabit d’un Last Fair Deal Gone Down ou The Great Cold Distance. Il n’y a pas ce côté poussiéreux et poisseux que les anciens Katatonia avaient, la production ici est beaucoup plus claire mais fort heureusement les Suédois ont abandonné la complexité qu’ils avaient mis sur le précédent disque et qui étouffait complètement l’émotion qu’un tel groupe doit nous communiquer. Enfin le chant de Jonas peut respirer, englober le tout, nous transmettre des choses, nous toucher. Les instruments bien sur ne sont pas en reste, ils accompagnent gentiment les mots sans les repousser brutalement comme cela a pu être le cas et c’est juste magique. Je dirai même plus que Katatonia a réussi à trouver l’équilibre entre la production super claire, des guitares un peu plus propres, et la chaleur contenue dans le chant de Renkse. Sky Void Of Stars est un des meilleurs albums que Katatonia ait pu sortir depuis des années.
4) ALL MY SHADOWS - Eerie Monsters. C’est simple : c’est du Vanden Plas mais moins prog et plus power. Et si je dis Vanden Plas c’est tout simplement parce que les musiciens du groupe se retrouvent ici. A la base ce n’était pas pourtant prévu, pas ainsi du moins. Le leader Stephan Lill désirait avoir un chanteur par chanson. Il a bien sûr convié son pote et incroyable chanteur Andy Kuntz pour une chanson avant de réaliser que c’était un chanteur incroyable qui ferait un boulot impeccable sur toutes les chansons. Chacune d’elle traitant d’une créature horrifique, on nage donc dans du power Metal bien construit, certes titillant le prog par certains moment. Refrains ravageurs, passages que ne renieraient pas un certain Savatage surtout dans l’utilisation du piano, sens de la mélodie hors-norme, chant de Kuntz toujours aussi envoutant, par moment une vibe qui nous rappelle un Vanden Plas de Beyond Twilight. Disque extraordinaire. En l’écoutant je me suis dit « c’est pour ce genre de musique que je continue d’écouter du Metal, ça fait depuis toujours que les mecs tirent sur les bonnes cordes, font vibrer, ce sont des génies ».
5) TEMPERANCE - Hermitage – Daruma’s Eyes Part 2. Une découverte que j’ai entendue pour la première fois au Japon dans tous les Disc Union Metal. Au début, je trouvais ça vraiment bon. J’avais failli l’acheter puis quelques passages un peu trop folko rigolo Alestorm/happy power Metal (Powerwolf, le truc des nains dont j’oublie le nom, Gloryhammer (oui même eux commencent à me gonfler je crois (je crois hein… (inception de parenthèses !!!)))) m'en avaient dissuadés. Puis finalement, en y repensant et trouvant une pub dans Rock Hard, je l’ai acheté et je l’ai adoré. Du power Metal avec plusieurs chanteurs (deux gars et une fille), un style des plus classiques sauf que le groupe ne surfe pas sur une seule vague de power mais plusieurs, empruntant du coup un maximum de bonnes choses dans le style. Une chanson allant plus dans le sympho, l’autre dans l’épique, une super directe etc. ces différentes sortes de power utilisées bien sûr de façon efficace et éclatante afin de nous livrer la crème de la crème. Ce disque n’est qu’un ramassis de tubes qui rendraient soit fou soit alcoolique (les deux dans mon cas).
6) HELLRIPPER - Warlocks Frim & Withered Hags. Le one man band Ecossais a encore tapé juste mais plus fort en continuant son chemin sur le black thrash de haute volée. Rapide, rageur, entraînant, mélodique, tous les titres sont d’une efficacité redoutable. Ca aussi ca rend fou !! Voilà ! Pas besoin d’en rajouter. Il me tarde de voir ça en live en première partie d’Abbath tiens. Et ça sera sûrement mieux qu’Abbath…
7) MOONLIGHT SORCERY - Horned Lord Of The Throned Castle. Forcément ! Black Metal qui se balade dans d’autres styles de façon gentillette et se permet des ajouts qui pourraient sembler d’horrible sacrilège sauf que, tout comme pour les deux premiers EPs, ça marche ! On se régale. Une chanson peut commencer dans du pur black Metal mélodique et, d’un coup sans prévenir, partir dans un truc hyper mélodique digne d’un groupe power speed Finlandais, j’avais parlé dans ma chronique sur l’EP de passages qui me faisaient penser au type de musique d’action qu’on aurait pu retrouver dans un animé ou un jeu vidéo genre Ridge Racer. Eh bien ici c’est pareil, ça part un peu (un peu) dans tous les sens mais on pardonne parce que comme je le mentionnais ça fonctionne sans problème.
8) DEADLY CARNAGE - Endless Blue. On a ici du black shoegaze absolument prenant où le côté shoegaze parvient sans problème à nous transporter de la même façon que le ferait un bon Alcest. Bien sûr certains moments nous rappellent le groupe Français sans qu’on ait là une copie, les deux formations sont bien différentes. La pochette et les illustrations sont sublimes, celles-ci et le concept s’inspirant directement des légendes japonaises liées aux profondeurs de l’océan, aux fantômes, aux autres mondes… Ça aussi ça marche bien avec le shoegaze, le transport tout ça…Une jolie petite découverte que j’ai faite là !
9) TEMIC - Terror Management Theory. Du prog moderne dans lequel on retrouve Eric Gillette de The Neal Morse Band, Deigo Teijeda qui a joué dans Devin Townsend et d’autres petits acteurs de la scène prog. L’album fut conseillé par Mike Portnoy mais bon son pote Eric joue dedans donc.... On nage entre plans posés, d’autres techniques mais sans jamais partir dans la folie, avec une excellente prod (normal) qui rajoute beaucoup de punch dans les guitares et la batterie. Une musique qui comme je le disais rentre dans le côté “moderne” du prog de par ses riffs, ses ambiances, même au niveau du chant qui ressemblent parfois à Einar Solberg de Leprous. Encore une belle petite découverte qui est sortie chez Season of Mist. Tiens tiens tiens on se met au prog…
10) …AND OCEANS - As In Gardens, So In Tombs. Un disque qui m’a directement marqué de part de black symphonique qui me rappelle la fin des années 90, des trucs comme le vieux Dimmu Borgir ou Limbonic Art. Comme si le groupe avait décidé de rendre hommage à cette période sans rien ajouter de plus. Et il a bien fait. J’ai pas besoin de rajouter autre chose ici.
Mention spéciale pour un album que je souhaitais mettre dans le top mais qui fut évincé au dernier moment par Deadly Carnage alors que je relisais mes notes (en plus ce petit coquin n’est pas rentré à la dixième position mais la huitième). Aussi,
Nous Sommes d’Hier de
Sühnopfer est sorti de la liste mais bon je le mentionne quand même donc ça va. Juste il n’aura pas de points de ma part mais je pense que nous le trouverons dans d’autres tops alors ça va, ça sera probablement pas le cas du groupe qui est arrivé au dernier moment. M’anfinbon Nous Sommes D’Hier est du superbe black médiéval hyper véloce et hyper technique. AH on sent bien qu’Ardraos, l’homme à tout faire du groupe, s’est régalé surtout au niveau de la batterie, il déploie tout son éventail comme un dingue, changeant de plans sans arrêt, jouant très technique comme je le disais sans toutefois étouffer sa musique dans une technicité trop pénible. On s’imprègne bien de cet aspect moyen-âgeux et cela fait de Nous Sommes d’Hier un grand disque de 2023. Je le préfère au précédent dans lequel je n’étais pas trop rentré.
Catégorie mi-figue mi-raisin pour
Cycles Of Pain d’
Angra. Autant Omni m’avait mis une claque autant là… Certes on a quelques mélodies bien typées Angra, les percussions latines, quelques moments éclatants comme seuls les Brésiliens peuvent le faire mais on a aussi des passages un peu trop agressifs et modernes pour le groupe et… Bah désolé mais Fabio j’ai encore du mal. J’y arrive pas. C’est pas un mauvais album ! J’avais pensé le mettre dans mon top pendant un moment mais le disque comporte trop de passages dans lesquels je ne reconnais pas Angra et certains d’entre eux ne me plaisent pas beaucoup.
Dans cette catégorie je peux aussi mettre le nouveau projet d’Arjen Lucassen :
Golden Age Of Music de
Supersonic Revolution. C’est bien fait tout ça mais ça sonne forcé et au final je retiens peu de choses du disque…
Je termine avec la déception, une seule, même si je pense que je dois peut-être accorder du temps à ce disque :
How It Ends de
Primordial. Aie aie aie…Le premier titre m’avait ravi car le groupe semblait revenir à des ambiances guerrières et martiales, avec des riffs entraînants qu’on retient sans peine. Le souci avec l’utilisation de cette bonne vieille recette est qu’elle me semble appliquée sans grande conviction. Où sont donc la hargne et la puissance ? Parce que là au final je me dis « ah on dirait Redemption At The Puritan’s Hands ou To The Nameless Dead mais en moins bien » aussi pourquoi ne pas directement écouter ces albums ? Ceci dit j’attends le live d’avril à Dublin pour voir si les titres peuvent prendre du cachet une fois sur les planches. Ou bien au Vagos Metal festival si j’y vais. Je pense qu’il y a moyen que les chansons fonctionnent. A voir !