METAL CHURCH - Masterpeace (1999)
Posté : 15 déc. 2024, 23:20
Masterpeace est le mouton noir de la discographie de Metal Church.
Les fans des 2 premiers albums "cultes" ne l'aiment pas, les fans de l'époque Mike Howe ne l'aiment pas, le guitariste leader Kurdt Vanderhoof revenu dans le groupe pour l'occasion ne l'aime pas, et David Wayve rentré lui aussi au bercail 10 ans plus tard ne l'aimait tellement pas qu'il a ensuite sorti un album solo 100% Metal Church old school pour le concurrencer.
Personne ne l'aime mais comment pourrait-il en être autrement dans la mesure où cet album de "reformation" n'est ni un retour au power/thrash des débuts avec Wayne (loin de là), ni même la suite logique des albums avec Howe? En outre Wayne a perdu de sa superbe vocalement, et le titre d'ouverture est le plus faible du lot en tentant maladroitement de rassurer les fans.
Pour enfoncer le clou, la tournée fut catastrophique entre les ennuis de santé de Kirk Arrington (un des batteurs les plus sous-estimés de l'époque) et les excès de Wayne, avec un nouveau split à la clef. Au final aucune chanson n'est restée dans les setlists, tout ça a été enterré et vite oublié.
Sur le papier c'est donc un échec total, et pourtant, je trouve cet album très intéressant si on le sort de son contexte et des comparaisons. Le travail d'écriture est réel, à défaut d'aboutir à des classiques.
Ce qui me marque surtout est l'abondance des influences seventies, sans doute pas un hasard quand on sait que Vanderhoof venait tout juste de sortir un album solo hard rock 70's, et qu'il allait monter un projet prog rock 70's quelques temps plus tard (Presto Ballet). Ces influences sont saupoudrées sur Masterpeace, peut-être plus encore que sur Hanging the Balance (leur sortie la plus diversifiée à ce jour), mais cela peut se débattre.
Vanderhoof va même jusqu'à jouer du mellotron sur certains titres, discrètement bien sûr mais ça participe au caractère plus atmosphérique de quelques passages, notamment "Kiss for the Dead" et "They Signed in Blood", la chanson à tiroirs de l'album. "Sand of Kings" avec ses touches exotiques est très inhabituel pour Metal Church, finalement les seules chansons un peu thrashy sont la première très dispensable, "Faster than Life" déjà plus catchy et surtout "All Your Sorrows" durant laquelle on retrouve pendant quelques minutes le groupe qui a sorti The Dark.
Pour preuve supplémentaire du caractère vintage, cette reprise d'Aerosmith pas mal du tout même si elle n'apporte rien de spécial.
Malgré ses nouvelles limitations vocales évidentes, David Wayne réalise une performance très honorable à la tonalité plus nasale que menaçante désormais, adaptée au registre plus mid tempo que jamais, et au ton plus personnel et émotionnel d'un "Into Dust" par exemple. Il assure aussi sur "Falldown" qui fait office de mini hit single, même si en soi il n'y en a aucun sur l'album.
Le retour de Vanderhoof garantit quant à lui des riffs globalement plus heavy que sur Hanging in the Balance, en compagnie du jeu de batterie inspiré de Kirk Arrington dont les tempos restent mesurés, mais la production est plus massive que par le passé. Le groupe n'allait d'ailleurs pas tarder à céder à la Loudness War sur les albums suivants compressés à l'excès, on peut déjà un peu le pressentir ici même si ça reste acceptable, pour la dernière fois.
Alors bien sûr l'album porte très mal son nom, il n'a rien d'un chef d’œuvre mais il a apporté un vent frais et une place à part indéniables dans leur discographie, si on lui donne une chance. Je le préfère sans problème à tous les albums suivants avec Ronny Munroe au chant, pas forcément horribles mais moins entreprenants et moins personnels que Masterpeace.
7,5/10
Titres marquants : Falldown, Into Dust, Kiss for the Dead, Faster than Life, All your Sorrows, They Signed in Blood
Les fans des 2 premiers albums "cultes" ne l'aiment pas, les fans de l'époque Mike Howe ne l'aiment pas, le guitariste leader Kurdt Vanderhoof revenu dans le groupe pour l'occasion ne l'aime pas, et David Wayve rentré lui aussi au bercail 10 ans plus tard ne l'aimait tellement pas qu'il a ensuite sorti un album solo 100% Metal Church old school pour le concurrencer.
Personne ne l'aime mais comment pourrait-il en être autrement dans la mesure où cet album de "reformation" n'est ni un retour au power/thrash des débuts avec Wayne (loin de là), ni même la suite logique des albums avec Howe? En outre Wayne a perdu de sa superbe vocalement, et le titre d'ouverture est le plus faible du lot en tentant maladroitement de rassurer les fans.
Pour enfoncer le clou, la tournée fut catastrophique entre les ennuis de santé de Kirk Arrington (un des batteurs les plus sous-estimés de l'époque) et les excès de Wayne, avec un nouveau split à la clef. Au final aucune chanson n'est restée dans les setlists, tout ça a été enterré et vite oublié.
Sur le papier c'est donc un échec total, et pourtant, je trouve cet album très intéressant si on le sort de son contexte et des comparaisons. Le travail d'écriture est réel, à défaut d'aboutir à des classiques.
Ce qui me marque surtout est l'abondance des influences seventies, sans doute pas un hasard quand on sait que Vanderhoof venait tout juste de sortir un album solo hard rock 70's, et qu'il allait monter un projet prog rock 70's quelques temps plus tard (Presto Ballet). Ces influences sont saupoudrées sur Masterpeace, peut-être plus encore que sur Hanging the Balance (leur sortie la plus diversifiée à ce jour), mais cela peut se débattre.
Vanderhoof va même jusqu'à jouer du mellotron sur certains titres, discrètement bien sûr mais ça participe au caractère plus atmosphérique de quelques passages, notamment "Kiss for the Dead" et "They Signed in Blood", la chanson à tiroirs de l'album. "Sand of Kings" avec ses touches exotiques est très inhabituel pour Metal Church, finalement les seules chansons un peu thrashy sont la première très dispensable, "Faster than Life" déjà plus catchy et surtout "All Your Sorrows" durant laquelle on retrouve pendant quelques minutes le groupe qui a sorti The Dark.
Pour preuve supplémentaire du caractère vintage, cette reprise d'Aerosmith pas mal du tout même si elle n'apporte rien de spécial.
Malgré ses nouvelles limitations vocales évidentes, David Wayne réalise une performance très honorable à la tonalité plus nasale que menaçante désormais, adaptée au registre plus mid tempo que jamais, et au ton plus personnel et émotionnel d'un "Into Dust" par exemple. Il assure aussi sur "Falldown" qui fait office de mini hit single, même si en soi il n'y en a aucun sur l'album.
Le retour de Vanderhoof garantit quant à lui des riffs globalement plus heavy que sur Hanging in the Balance, en compagnie du jeu de batterie inspiré de Kirk Arrington dont les tempos restent mesurés, mais la production est plus massive que par le passé. Le groupe n'allait d'ailleurs pas tarder à céder à la Loudness War sur les albums suivants compressés à l'excès, on peut déjà un peu le pressentir ici même si ça reste acceptable, pour la dernière fois.
Alors bien sûr l'album porte très mal son nom, il n'a rien d'un chef d’œuvre mais il a apporté un vent frais et une place à part indéniables dans leur discographie, si on lui donne une chance. Je le préfère sans problème à tous les albums suivants avec Ronny Munroe au chant, pas forcément horribles mais moins entreprenants et moins personnels que Masterpeace.
7,5/10
Titres marquants : Falldown, Into Dust, Kiss for the Dead, Faster than Life, All your Sorrows, They Signed in Blood