chant : Zak Stevens
guitare : Andy Lee
guitare : Evan Christopher
basse : Paul M. Steward
batterie : Tom Drennan
claviers : Oliver Palotai
Deuxième album déjà pour Zak Stevens en "solo" depuis son départ de Savatage, eh oui j'ai encore du mal à parler de "groupe" puisque le line-up a été intégralement renouvelé de A à Z! Exit les zicos de Watching in Silence qui sont tous partis se réfugier chez son compère Jon Oliva.
Forcément ce changement d'effectifs se ressent sur The Middle of Nowhere qui fait de la place aux guitares beaucoup plus présentes que sur Watching in Silence, le piano y est même pratiquement absent hormis 2-3 titres, situation plutôt inhabituelle pour Stevens! De plus le nouveau bassiste Paul Stewart est nettement plus prolifique et fait sentir sa présence à chaque instant, donnant beaucoup d'aplomb au travers de son association avec un Tom Drennan en verve derrière son kit. Cela permet de compenser des soli quant à eux moins réussis que sur le premier album, et une production également un peu en deçà...
La musique de Circle II Circle demeure assez sombre mais semble désormais davantage influencée par Metallica ("Open Season") ou même des choses plus rock comme Van Halen (sur "Hollow" c'est limite abusé la ressemblance avec le riff de "Panama"), de telle sorte que la plupart des morceaux sont devenus plus simples, plus directs. Pour se faire la voix de Stevens sonne parfois de manière plus abrupte et un peu moins délicate que d'habitude, sans que cela ne soit choquant non plus.
Car le magnifique morceau éponyme donne quant à lui l'impression que Zak n'a jamais quitté Savatage tant il s'inscrit dans l'esprit intimiste et mélancolique de l'ère Handful of Rain, arrangements de circonstance et un canon en prime.
Mais il y a un hic. Qu'il s'agisse de Savatage ou du précédent album de Circle II Circle, j'ai toujours senti Stevens plus à l'aise sur des titres lourds, lents ou calmes ("Faces in the Dark") que sur des compos énergiques, même si les exceptions existent comme ce "All That Remains". Or, une fois encore les morceaux assez rapides comme "Motor Psycho" ne me laissent pas un souvenir impérissable, les riffs ne sont pas assez développés pour sortir du lot et le chant de Stevens ne me paraît pas toujours dans son élément, comme si son phrasé avait du mal à s'accorder avec autant de rythme. Pour ma part la sauce ne prend pas dans ce genre de morceaux, ou du moins pas assez souvent, en particulier les titres en milieu de disque.
Hasard ou coïncidence, mes préférés sont ceux co-écrits par Bernd Aufermann le guitariste d'Angel Dust : "In This Life" riche en émotions qu'on croirait pourtant l'œuvre de Jon Oliva, et la ballade acoustique "Lost" très pure et sobre où Zak se sert au mieux de la profondeur de sa voix. En regardant de plus près les crédits on remarque au passage qu'Oliva et Chris Caffery ont co-écrit 8 titres sur 10 (!), ce qui continue d'une certaine façon à faire de Circle II Circle une extension de Savatage
Le nom de l'album en deviendrait alors presque ironique, car en compilant des morceaux très proches de Savatage et d'autres assez éloignés sans être bien personnels non plus, il serait en quelque sorte au "milieu de nulle part"....Malgré ce détail d'importance, et malgré que je préfère globalement l'opus précédent, The Middle of Nowhere est pourtant un album qui permet à Stevens de se détacher un tantinet de l'escarcelle de Savatage, c'est indéniable. Le revers de la médaille est que malgré ses efforts Zak ne parvient toujours pas à renouer avec les sommets de sa mémorable carrière, aussi agréable que soit cet album.
3 - 3,5 /5
PS : L'édition limitée contient une version live de l'excellent "Watching in Silence" tiré de l'album précédent.
http://www.circle2circle.net/
