[CD] Noir Désir :"En Public"
Posté : 03 oct. 2005, 01:46
Ce double live de Noir Désir est totalement représentatif de ce qu'est devenu le combo avec son dernier album studio: un groupe de plus en plus axé sur les paroles de Cantat, un groupe à texte.
En cela ce live est très fidèle à la tournée qui lui a servi de support. Des shows assez déconcertants, car le groupe, paradoxalement, en se faisant plaisir totalement sur scène, en arrivait à être hermétique, rallongeant des titres en une sorte de jam ("One trip/one noise", "Lazy") ou changeant les versions studio de titres comme "L'Homme pressé" en une version live certes reconnaissable, mais transfigurée. D'ailleurs aucune chanson présente sur le cd n'est le calque de sa version gravée dans les sillons. Au contraire. Et ca c'est quelque chose d'excellent, de brut. Dommage qu'on entende si peu le public.
Mais après une première ecoute un peu déconcertante, et même "décevante" du fait de l'absence de classiques tels "En route pour la joie", "Ici Paris", "Un jour en France", "Marlène" ou encore "Aux sombres heros de l'amer", on se surprend à réappuyer sur la touche play, encore, et encore, et encore...
Car ce live se révèle d'une intensité et d'une émotion eblouissante.
Le groupe sait encore envoyer les décharges electriques, comme le prouvent "Les écorchés", la cover "21st century schizoid man", un "Tostaky" au phrasé très remanié, "La chaleur" ou un "Comme elle vient" rageur.
Ce qui domine le tout cependant, et d'une hauteur vertigineuse, c'est la prestation de Bertrand Cantat. Sur ce live il est carrément habité. Il EST ce qu'il chante. Il se donne totalement, sans retenue aucune, avec une sincérité et un introspection que je ne connais que chez Jon Oliva, et qui vous file des frissons d'emotion et de plaisir uniques. Ecoutez comme il sort tout ce qu'il a sur "Les Ecorchés", sur "Comme elle vient", sur "Le vent nous portera"...Mais là où il explose littéralement de magie vocale, ce sont sur les titres où il est mis en avant, sur les chansons à textes, avec souvent un ou deux discrets instruments pour l'accompagner. "A ton Etoile" est à pleurer de beauté, "Un bouquet de nerf" c'est pas mieux, "Des visages des figures" avec ses consonnances textuelles magnifiques, "Le fleuve" est envoutant...
Mais le crescendo ultime est atteint sur deux reprises de monstres sacrés français: "Des armes" de Léo Ferré, et "Ces gens là" de Brel. Il y est tout simplement epoustouflant. Sur cette dernière, on dirait vraiment Brel, il est habité à un point mimétique incroyable. Il est hallucinant et halluciné. Et je ne parle pas de l'ovni "Ce n'est pas moi qui clame", qui clôt l'opus. Un genre de poème/discours déclamé, où il prend plusieurs intonations de voix, où il est magistral.
Ce live est au final très homogène. Avec une playlist piochant dans tous les albums, de "Pyromane" sur le tout premier effort, jusqu'à 6 titres de "Des visages des figures". Bizarrement, seul "Du ciment sous les plaines" est mal représenté avec uniquement un très beau "Si rien ne bouge" en ouverture.
C'est un bel hommage à Bertrand Cantat ,dont la voix est surmixée par rapport à tout le reste, ce dont nous ne nous plaindrons pas une seule seconde tellement il est transcendé. Cet homme aurait pu devenir un très très grand de la chanson à texte francaise. Le successeur de Brel serais-je tenté de dire, mais ne connaissant pas bien ce dernier, je me retiendrais, de peur de proférer un sacrilège.
Il nous en reste ce témoignagne que je conseille à tous fans (même de la première periode), et aux amoureux des beaux textes chantés avec une sincérité vraie.
En cela ce live est très fidèle à la tournée qui lui a servi de support. Des shows assez déconcertants, car le groupe, paradoxalement, en se faisant plaisir totalement sur scène, en arrivait à être hermétique, rallongeant des titres en une sorte de jam ("One trip/one noise", "Lazy") ou changeant les versions studio de titres comme "L'Homme pressé" en une version live certes reconnaissable, mais transfigurée. D'ailleurs aucune chanson présente sur le cd n'est le calque de sa version gravée dans les sillons. Au contraire. Et ca c'est quelque chose d'excellent, de brut. Dommage qu'on entende si peu le public.
Mais après une première ecoute un peu déconcertante, et même "décevante" du fait de l'absence de classiques tels "En route pour la joie", "Ici Paris", "Un jour en France", "Marlène" ou encore "Aux sombres heros de l'amer", on se surprend à réappuyer sur la touche play, encore, et encore, et encore...
Car ce live se révèle d'une intensité et d'une émotion eblouissante.
Le groupe sait encore envoyer les décharges electriques, comme le prouvent "Les écorchés", la cover "21st century schizoid man", un "Tostaky" au phrasé très remanié, "La chaleur" ou un "Comme elle vient" rageur.
Ce qui domine le tout cependant, et d'une hauteur vertigineuse, c'est la prestation de Bertrand Cantat. Sur ce live il est carrément habité. Il EST ce qu'il chante. Il se donne totalement, sans retenue aucune, avec une sincérité et un introspection que je ne connais que chez Jon Oliva, et qui vous file des frissons d'emotion et de plaisir uniques. Ecoutez comme il sort tout ce qu'il a sur "Les Ecorchés", sur "Comme elle vient", sur "Le vent nous portera"...Mais là où il explose littéralement de magie vocale, ce sont sur les titres où il est mis en avant, sur les chansons à textes, avec souvent un ou deux discrets instruments pour l'accompagner. "A ton Etoile" est à pleurer de beauté, "Un bouquet de nerf" c'est pas mieux, "Des visages des figures" avec ses consonnances textuelles magnifiques, "Le fleuve" est envoutant...
Mais le crescendo ultime est atteint sur deux reprises de monstres sacrés français: "Des armes" de Léo Ferré, et "Ces gens là" de Brel. Il y est tout simplement epoustouflant. Sur cette dernière, on dirait vraiment Brel, il est habité à un point mimétique incroyable. Il est hallucinant et halluciné. Et je ne parle pas de l'ovni "Ce n'est pas moi qui clame", qui clôt l'opus. Un genre de poème/discours déclamé, où il prend plusieurs intonations de voix, où il est magistral.
Ce live est au final très homogène. Avec une playlist piochant dans tous les albums, de "Pyromane" sur le tout premier effort, jusqu'à 6 titres de "Des visages des figures". Bizarrement, seul "Du ciment sous les plaines" est mal représenté avec uniquement un très beau "Si rien ne bouge" en ouverture.
C'est un bel hommage à Bertrand Cantat ,dont la voix est surmixée par rapport à tout le reste, ce dont nous ne nous plaindrons pas une seule seconde tellement il est transcendé. Cet homme aurait pu devenir un très très grand de la chanson à texte francaise. Le successeur de Brel serais-je tenté de dire, mais ne connaissant pas bien ce dernier, je me retiendrais, de peur de proférer un sacrilège.
Il nous en reste ce témoignagne que je conseille à tous fans (même de la première periode), et aux amoureux des beaux textes chantés avec une sincérité vraie.