[CD] AINA « Days Of Rising Doom » (2003)
Posté : 28 déc. 2005, 15:22
Il n’est pas évident de s’atteler à la chronique d’un tel album. Voilà le genre d’œuvre qui ne laisse pas indifférent, et dont le contenu musical est d’une telle richesse qu’il nécessite plusieurs écoutes attentives pour s’en faire une idée objective et générale. Curieusement, à l’heure où ont été rédigées ces lignes, ce disque, pourtant annoncé à grands renforts de publicité par le label « Transmission », n’apparaissait pas dans les colonnes « chroniques de disques » des représentants de la presse metal hexagonale. On ne saurait expliquer cette omission étrange. Heureusement, certains webzines avaient bien voulu consacrer quelques lignes au disque (on se permettra de renvoyer notamment à l’excellente et impressionnante chronique de Julien chez « Nightfall in metal earth », afin d’y trouver d’autres impressions).
Cet album atypique mérite pourtant, à notre sens, que l’on s’y arrête. Tentons d’expliquer pourquoi au lecteur, en espérant à tout le moins le convaincre de jeter une oreille attentive sur cette pièce musicale magistrale. On divisera notre exposé en deux parties.
Sur la forme, d’abord, l’acheteur de l’album ne peut pas être déçu. Le produit est en effet livré sous la forme d’un magnifique digibook, comprenant, outre le CD principal, un deuxième CD avec reprise de certains morceaux du 1er sous forme de démos ou avec des interprètes différents ainsi qu’une pièce instrumentale de plus de 15 minutes reprenant sous forme symphonique les diverses thématiques développées dans l’album, plus un DVD contenant un making-of sympathique (mais trop court), un story-board et un clip-vidéo, et enfin un livret de pas moins de 68 pages ( !) dans lesquelles sont tour à tour exposés l’histoire et sa conception, les coulisses de la préparation du CD et les paroles des chansons, puis les noms et photos des créateurs, musiciens et chanteurs sur le disque, le tout agrémenté de bien belles gravures. On apprend ainsi que les concepteurs de ce projet colossal sont Sascha Paeth, producteur germain prolifique de RHAPSODY ou KAMELOT et ex-guitariste de HEANVENS GATE, chargé ici de la production et de superviser les arrangements, Robert Hunecke-Rizzo, ex-bassiste de HEAVENS GATE, auteur de la grande majorité des musiques et exécutant principal des parties de batterie, de guitare, de basse et de tous les arrangements, Miro, chargé des claviers et des arrangements orchestraux et des effets spéciaux, et enfin Amanda Somerville, auteur de l’histoire ici contée, des lyrics, de certaines parties de chant et de la direction des vocaux. Quant aux intervenants extérieurs, la liste est impressionnante et ne sera pas fournie ici de manière exhaustive. Pour s’en tenir aux personnes connues, on citera, pour les vocalistes, Mickael Kiske, Glenn Hugues, Andre Matos, Tobias Sammet, Thomas Rettke (chanteur de HEAVENS GATE, qu’on a grand plaisir à ré-entendre ici), Olaf Hayer (chanteur du projet solo de Luca Turilli), Marko Hietala (bassiste-chanteur de NIGHTWISH), Candice Night (BLACKMORE’S NIGHT) et Simone Simons (EPICA) ; pour les musiciens, on trouve entre autres Jens Johansson (STRATOVARIUS), Emppu Vuorinen (NIGHTWISH), Thomas Youngblood (KAMELOT) et Derek Sherinian. Ajoutez à cela un véritable orchestre et une chorale d’enfants (« The Trinity School Boys Choir ») et vous obtenez un casting ô combien prestigieux. Mais le résultat est-il à la hauteur des espérances légitimement placées dans pareille équipe ? La réponse est assurément positive.
Sur le fond, en effet, le pari est gagné haut la main, la réussite est totale : « Days Of Rising Doom » est un grand, un très grand album. Comme tout « opera metal » (car c’en est un) qui se respecte, l’album est varié dans ses atmosphères, et propose des morceaux tour à tour speed, heavy, puis plus relâchés, plus envoûtants et plus calmes. L’ensemble s’apparente presque à une bande originale de film, en plus metal évidemment, quoique certains passages évoquent sans détour Vangelis ou Hans Zimmer (le morceau aux tonalités orientales « Lalae Amer » fait penser au « Conquest Of Paradise » contenu sur la B.O. de « 1492-Christophe Colomb » puis évoque certains passages de la B.O. de « Gladiator » - tiens : deux films réalisés par Ridley Scott ! -). D’autres influences hors metal ? L’extraordinaire introduction à la guitare du morceau « Talon’s Last Hope », peut-être la meilleure chanson de l’album avec son formidable duo vocal Glenn Hugues-Andre Matos, tout en feeling, sonne comme du Pink Floyd, les cuivres sur l’envoûtant « Rape Of Oria » s’apparentent aux meilleurs passages d’un Alan Parson’s Project en forme, les ballades avec force violons, violoncelles et autres flûtes, loin d’être soporifiques (« Serendipily », chanté par Mickael Kiske, toujours au sommet de son art, fera fuir les allergiques aux ballades mais séduira les amateurs de belles mélodies bucoliques), peuvent faire penser à Mike Oldfield. Rassurez-vous, le metal est là, et bien là : violent, speed, tourmenté, rageur, toujours inspiré et exécuté par des chanteurs au mieux de leur forme, les chansons purement heavy sont nombreuses et majoritaires : « Revelations », « Flight Of Torek » (très speed, mais finalement assez quelconque), « Naschtok Is Born » (excellent Thomas Rettke), « The Best Within », mais aussi le magnifique « The Siege Of Aina » et ses chœurs grandioses, « Rebellion » emmené par un génial Glenn Hugues, « Oriana’s Wrath », et le doomesque « Restoration ».
L’ « opera metal » est un genre ou un exercice difficile, jamais évident au premier abord, parfois déroutant ou controversé, mais toujours fascinant : le « Days Of Rising Doom » de AINA en est en tout cas un digne et immortel représentant.
Cet album atypique mérite pourtant, à notre sens, que l’on s’y arrête. Tentons d’expliquer pourquoi au lecteur, en espérant à tout le moins le convaincre de jeter une oreille attentive sur cette pièce musicale magistrale. On divisera notre exposé en deux parties.
Sur la forme, d’abord, l’acheteur de l’album ne peut pas être déçu. Le produit est en effet livré sous la forme d’un magnifique digibook, comprenant, outre le CD principal, un deuxième CD avec reprise de certains morceaux du 1er sous forme de démos ou avec des interprètes différents ainsi qu’une pièce instrumentale de plus de 15 minutes reprenant sous forme symphonique les diverses thématiques développées dans l’album, plus un DVD contenant un making-of sympathique (mais trop court), un story-board et un clip-vidéo, et enfin un livret de pas moins de 68 pages ( !) dans lesquelles sont tour à tour exposés l’histoire et sa conception, les coulisses de la préparation du CD et les paroles des chansons, puis les noms et photos des créateurs, musiciens et chanteurs sur le disque, le tout agrémenté de bien belles gravures. On apprend ainsi que les concepteurs de ce projet colossal sont Sascha Paeth, producteur germain prolifique de RHAPSODY ou KAMELOT et ex-guitariste de HEANVENS GATE, chargé ici de la production et de superviser les arrangements, Robert Hunecke-Rizzo, ex-bassiste de HEAVENS GATE, auteur de la grande majorité des musiques et exécutant principal des parties de batterie, de guitare, de basse et de tous les arrangements, Miro, chargé des claviers et des arrangements orchestraux et des effets spéciaux, et enfin Amanda Somerville, auteur de l’histoire ici contée, des lyrics, de certaines parties de chant et de la direction des vocaux. Quant aux intervenants extérieurs, la liste est impressionnante et ne sera pas fournie ici de manière exhaustive. Pour s’en tenir aux personnes connues, on citera, pour les vocalistes, Mickael Kiske, Glenn Hugues, Andre Matos, Tobias Sammet, Thomas Rettke (chanteur de HEAVENS GATE, qu’on a grand plaisir à ré-entendre ici), Olaf Hayer (chanteur du projet solo de Luca Turilli), Marko Hietala (bassiste-chanteur de NIGHTWISH), Candice Night (BLACKMORE’S NIGHT) et Simone Simons (EPICA) ; pour les musiciens, on trouve entre autres Jens Johansson (STRATOVARIUS), Emppu Vuorinen (NIGHTWISH), Thomas Youngblood (KAMELOT) et Derek Sherinian. Ajoutez à cela un véritable orchestre et une chorale d’enfants (« The Trinity School Boys Choir ») et vous obtenez un casting ô combien prestigieux. Mais le résultat est-il à la hauteur des espérances légitimement placées dans pareille équipe ? La réponse est assurément positive.
Sur le fond, en effet, le pari est gagné haut la main, la réussite est totale : « Days Of Rising Doom » est un grand, un très grand album. Comme tout « opera metal » (car c’en est un) qui se respecte, l’album est varié dans ses atmosphères, et propose des morceaux tour à tour speed, heavy, puis plus relâchés, plus envoûtants et plus calmes. L’ensemble s’apparente presque à une bande originale de film, en plus metal évidemment, quoique certains passages évoquent sans détour Vangelis ou Hans Zimmer (le morceau aux tonalités orientales « Lalae Amer » fait penser au « Conquest Of Paradise » contenu sur la B.O. de « 1492-Christophe Colomb » puis évoque certains passages de la B.O. de « Gladiator » - tiens : deux films réalisés par Ridley Scott ! -). D’autres influences hors metal ? L’extraordinaire introduction à la guitare du morceau « Talon’s Last Hope », peut-être la meilleure chanson de l’album avec son formidable duo vocal Glenn Hugues-Andre Matos, tout en feeling, sonne comme du Pink Floyd, les cuivres sur l’envoûtant « Rape Of Oria » s’apparentent aux meilleurs passages d’un Alan Parson’s Project en forme, les ballades avec force violons, violoncelles et autres flûtes, loin d’être soporifiques (« Serendipily », chanté par Mickael Kiske, toujours au sommet de son art, fera fuir les allergiques aux ballades mais séduira les amateurs de belles mélodies bucoliques), peuvent faire penser à Mike Oldfield. Rassurez-vous, le metal est là, et bien là : violent, speed, tourmenté, rageur, toujours inspiré et exécuté par des chanteurs au mieux de leur forme, les chansons purement heavy sont nombreuses et majoritaires : « Revelations », « Flight Of Torek » (très speed, mais finalement assez quelconque), « Naschtok Is Born » (excellent Thomas Rettke), « The Best Within », mais aussi le magnifique « The Siege Of Aina » et ses chœurs grandioses, « Rebellion » emmené par un génial Glenn Hugues, « Oriana’s Wrath », et le doomesque « Restoration ».
L’ « opera metal » est un genre ou un exercice difficile, jamais évident au premier abord, parfois déroutant ou controversé, mais toujours fascinant : le « Days Of Rising Doom » de AINA en est en tout cas un digne et immortel représentant.