Mon précédent concert de Blind Guardian remontait à 2006 à Paris, je n'en ai pas beaucoup de souvenirs mais il doit subsister un sujet sur le forum.
Il faut dire que je n'ai écouté que d'une oreille distraite les sorties récentes, trop chargées sous les éléments à mon goût, ou manquant de relief dit autrement, et à la prod parfois trop synthétique. Dans une moindre mesure sur l'album
At the Edge of Time à la rigueur, mais
Beyond the Red Mirror était pénible voire à la limite de l'écoutable pour moi, je n'en ai rien retenu.
La tournée actuelle célèbre les 30 ans de
Somewhere Far Beyond, resté probablement mon album favori du groupe avec
Imaginations from the Other Side. Alors quitte à les revoir en tête d'affiche, autant que ce soit celle-ci => RDV à Sarrebruck pour la première date de la tournée hors festivals, où je retrouve par le plus grand hasard devant la salle hevydevy un ancien membre du forum qui a fait le déplacement depuis Paris!
Le Garage est une salle très sympa en soi, mais pas le contexte de ce soir : pleine à craquer dans une chaleur limite étouffante. Pas trop la place non plus de bouger un doigt de pied sauf à tripoter le voisin de devant du double de ma circonférence.
Ce gros problème sera mitigé plus tard, la salle se désemplissant légèrement, probablement de gens ne supportant plus le sauna ambiant. LEMETAL c'est la sélection naturelle
Faut dire que la bière déshydrate, et j'ai beau avoir l'habitude de l'Allemagne, j'hallucine un peu devant le défilé ininterrompu de séries de pintes alors qu'on peine à trouver de l'air. Mais bon, c'est LEMETAL ou ça ne l'est pas.
La première partie est... Blind Guardian. En documentaire. De mémoire je n'avais encore jamais vu un documentaire en guise d'ouverture.
En l'occurrence il retrace l'enregistrement de Somewhere Far Beyond via les images d'archive de 1992 au caméscope VHS, avec même l'apparition de Kai Hansen, mais l'ensemble typique d'un DVD bonus s'avère plus chiant qu'un festival de pierres tombales. Il est entrecoupé de séquences récentes tournées lors des répétitions de la tournée pour bien faire, mais le mélange devient vite bien trop lourdingue et longuet : pas loin de 3 quarts d'heure!
Alors que 5-10 minutes résumées auraient très largement suffi, le passage le plus excitant étant sans doute la partie de ping pong.
Setlist :
enregistrement des guitares en 92
pause café
lecture des résultats sportifs
tournoi de ping pong
enregistrement de la batterie
Kai Hansen (sans perruque)
blagues en allemand (mais personne n'écoute)
répétitions en 2022 du premier titre de l'album
etc.
Le groupe met enfin un terme au cinéma pour dérouler sans fard
Somewhere Far Beyond en intégralité!
Le son un peu brouillon au début s'améliore vite, et je retrouve Blind Guardian presque là où je les avais laissés il y a plusieurs décennies, tout aussi en forme voire même mieux en fait, juste plus grisonnants.
Là où le bas blesse par contre, c'est le choix d'Hansi Kürsch de s'adresser très longuement au public entre chaque chanson, avec sur les premiers titres facilement 2 ou 3 minutes cassant complètement le rythme initial du concert. Ses interventions seront ensuite plus succinctes au fur et à mesure, heureusement, mais s'il y a bien une critique à adresser au groupe c'est celle-ci. Il aurait été plus judicieux de condenser et synthétiser ses remarques entre 2 ou 3 chansons, a fortiori quand on vient de se farcir un documentaire soporifique juste avant.
Ou alors ils sont fatigués et souffrent de la chaleur, mais je n'ai pas l'impression que ce soit l'idée. Hansi avait probablement envie de raconter ses vacances au camping, après avoir attrapé le virus TobiaSammet.
Heureusement vocalement je le trouve encore au point, j'en suis presque étonné. Bien sûr il force moins souvent qu'avant, mais par choix évident : il module intelligemment pour se préserver tout en faisant passer cela en nuances, ce qu'il ne faisait pas étant plus jeune. Quand il se décide subitement à pousser ça retourne toujours le slip de Sauron. Et quand il s'agit de s'économiser, depuis 20 ans il a compris qu'il suffit d'annoncer "The Bard Song" pour aller tranquillement au bar pendant que le public fait le boulot à sa place. Cela fonctionne toujours autant, il faut avouer.
L'autre point positif est forcément la superbe setlist, car outre l'album précité en entier qui fonctionne de bout en bout (quoique "Black Chamber" reste anachronique par sa très courte durée) avec son lot de claques speed metal épique, il n'est finalement ici question que de titres des époques les plus réputées, à 2 exceptions près dont une chanson limite thrashy du nouvel album. Rétro-plaisir en tout cas d'entendre la baston de "Born in a Mourning Hall" et "Banish from Sanctuary"
Il va de soi que tout bon fan teutonique de Blind Guardian connaît les paroles par cœur à en finir aphone, règle qui se vérifie ce soir. Même si je dois dire que le phénomène des touristes qui viennent s'agglutiner juste pour boire et profiter de l'ambiance sans rien capter de ce qui se passe n'a pas disparu avec la crise, loin s'en faut. C'est leur droit, même si je ne comprends pas trop le concept.
Le refrain de "Time Stands Still" fait toujours trembler le plafond, puis "And the Story Ends" est juste parfaite pour finir le set. En rappel "Valhalla" dure encore un quart d'heure en version boucle du refrain par le public, pas très pertinent je trouve mais la chanson envoie toujours autant du Mjöllnir en Ásgard.
Dommage in fine que les conditions pas franchement idéales et l'excès de parlote aient un peu empêché de rentrer dans le concert au début, car ce dernier en soi était très plaisant, intrinsèquement "quelque part bien au-delà" de mes souvenirs. (vous l'avez?)
Je les reverrais bien en festival plein air maintenant, du moins en février par -10 degrés avec impossibilité de se relâcher sous peine de congélation instantanée. Avec un documentaire de 3 heures sur la sexualité des hobbits hermaphrodites s'ils veulent, mais après le concert cette fois. Merci, ce sera tout.
You're the mystical old bard on your journey through the dark 
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, j'avoue avoir bien ri avec la mention suivante !
