Nous n´étions venus qu´une fois dans un passé relativement lointain au Crash à Freiburg. J´en avais gardé le souvenir d´un lieu beau - tout du moins en ce qui concerne le souterrain dédié au lemetal - mais caillant et proposant des boissons assez chères. Il fait toujours aussi froid là en-dessous - heureusement qu´il faisait vraiment doux samedi, pas comme aujourd´hui -, la cave est toujours aussi cryptique, la substance du bâtiment semble par contre s´être pas mal dégradée notamment au niveau des toilettes (au passage c´est toujours de la musique électro à l´étage mais il n´y a pas grand-monde aujourd´hui) et les boissons sont toujours aussi chères: 8,20€ le rhum-cola, plus cher qu´à Francfort, sans moi.
Par contre je ne me souvenais pas que l´accueil était si désagréable? A l´entrée une petite bande de cerbères façon rappeurs semblant avoir le plus grand mépris pour les lemétaleux. Désagréable aussi sur internet l´organisateur qui ne poste pas de running order même après plusieurs demandes publiques, contacté par mp, me répond à la 6-4-2 que vraisemblablement Aeonblack commenceront la soirée. NDLR: je m´en doute ducon, ce que je veux savoir c´est dans quel ordre passent les 3 groupes du milieu bordel > pas de réponse, alors même que les groupes savent très bien à quelle heure ils passeront puisque ayant contacté Warfield séparément, ils sont à même de me dire qu´ils sont prévus pour 21:45.
Dans la partie bar du sous-sol, on se croirait dans une maison de tolérance comme aurait dit mon arrière-grand-mère: derrière le très long bar, trois filles en tenues et poses suggestives aguichent le client mâle sous la surveillance d´un autre cerbère aux gros bras qu´il décroise de temps à autre pour aller chercher un bac de bières et remplir le frigo. On a pensé au public féminin également: un éphèbe un peu effeminé à l´esthétique très junkie seventies consolide le tableau pour le service. Jamais vu un cinéma pareil dans ce genre de contexte auparavant.
Aeonblack sont un groupe de Lörrach, la ville où travaille ma petiote, ce qui suffisait déjà à les rendre intéressants à mes yeux (faut pas grand-chose

). On aurait déjà du les voir l´an passé en support du mini-tour Sanhedrin-Stallion, mais ils ne sont pas apparus sans que personne n´ait jamais perdu un mot d´explication à ce sujet. C´était donc un des éléments de l´affiche qui a compté dans la décision de venir à Freiburg ce soir plutôt que de rester chez soi alors que je ne suis pas en forme. Au bout du compte, ça ne vaut pas grand-chose. Powermetal dans la veine de Majesty ou Brainstorm mais en beaucoup beaucoup pire/moins bien. Vocalement c´est ok, scéniquement le chanteur se démène sans ménager ses efforts mais ça ne rend pas bien, c´est un peu ridicule avec paralèllement un bassiste raide comme un clou. Le mauvais son n´aide évidemment pas - infiniment trop de basses et batterie trop présente, de sorte qu´ils n´obtiendront pas grand retour du public. Il devait y avoir 45 à 50 personnes à ce moment-là.
Au passage notons que si cette salle est également prévue pour environ 300 personnes je dirais, la configuration à l´opposé de celle du Café Central hier fait que la sous-population passe mieux: la scène est ici très large avec le pit en contrebas d´une galerie qui en fait tout le tour.
Stagewar étaient le kinder surprise du jour. Je trouve le nom idiot, Mr.ChaNoir avait écouté un peu en ligne auparavant et n´était pas convaincu. Du coup il est allé manger au dehors pendant ce temps-là. Ça commençait pas trop bien pour mon goût avec deux ou trois morceaux de Thrash moderne en dépit d´une présence scénique géniale. Puis au fil des morceaux les influences varient, on entend du grunge, un riff plus hard un peu à la Sanhedrin, Maiden forcément, voire même un peu de doom épique. Je parle d´influences qu´on distingue à l´écoute, l´ensemble reste clairement thrash till death. A revoir très volontiers. Dommage qu´ils aient remballé leur merch avant la fin de la soirée.
Bitterness je ne vais pas m´étendre dessus, voir le CR d´il y a 3 semaines. Juste que Mr.ChaNoir les trouvait moins en forme qu´à l´ArTik, j´en pense exactement le contraire

J´ai presque failli leur redonner une chance. Jusqu´à ce qu´il recommence à parler pour ne rien dire entre les morceaux.
Peu importe, nous n´aimons pas de toute façon.
Warfield
sont la véritable raison de notre présence. Nous les avions vus une fois par hasard en ouverture d´un mini-festival il y a quelques éternités, c´était avant même la sortie de leur premier et actuellement toujours unique album. Ils étaient encore clairement des gamins et pourtant le potentiel énorme crevait les yeux.
Ce soir le public est principalement venu pour eux, 80 personnes je dirais. Ils ont plié l´affaire comme des pros, emballé-roulé-tourné tout le monde dans le mosh pit avec leur thrash oldschool pur jus. Pas forcément indispensable sur album, à ne pas rater live.
En marge de ceci, je raconte à nouveau une petite anecdote à laquelle nous avons repensé plusieurs fois ces jours-ci. Le cousin de Mr.ChaNoir, lui-même musicien, a dit un jour que pour qu´un trio fonctionne sur scène, il faut vraiment que chaque personne soit 100% au top. Ça s´est vérifié encore une fois en négatif avec Dead Chasm pas au niveau de ce qu´ils prétendent faire, Black D.O.G faibles aussi malgré un gros capital sympathie...Warfield au contraire c´est la vérification par le positif: trois démons sur scène et ça décolle à la verticale.
Knife venaient parachever le gâteau. Ils ont fait parler d´eux avec leur premier album et la rumeur disait que live, c´est aussi très bien.
Dans la veine Midnight/Hellripper, ils me rappellent musicalement aussi un peu Blackevil...en moins prenant. Or j´avais quelques appréhensions car pour avoir vu ces derniers une fois sur scène, c´était atrocement plat. Mais Knife au contraire ça fonctionne parfaitement bien, le frontman a le public bien en main et ne le lâche pas une seconde. Il me faisait un peu penser à sacramentum, dans un autre genre évidemment. Au merch il s´est avéré super sympa en plus, j´aime soutenir ce genre de groupes qui ne se prennent pas la tête. Je me réjouis de les revoir en mai.