Une chronique rédigée vite fait pour cet album parfois mal-aimé, que j'ai ressorti par hasard ces jours-ci.
----------
Après le départ d'Udo pour entamer une carrière solo, ACCEPT étaient tiraillés sur leur l'avenir et en route vers l'explosion, ils n'ont d'ailleurs pas réussi à terminer la tournée US consécutive à cet album. La direction prise sur Eat the Heat était résolument américaine aussi bien musicalement que dans la production lisse et soignée, à l'instar d'un Scorpions dont ils partagent à ce moment-là le célèbre producteur Dieter Dierks, mais avec quand même un train de retard. Quoique ils avaient déjà un peu effleuré le genre avec Metal Heart, juste pas autant qu'ici.
Pour autant, contrairement à sa réputation l'album n'est en réalité pas 100% hard US ou "glam" (étiquette sans fondement musical par ailleurs), on sent encore clairement les réminiscences du heavy metal sur quelques titres bien burnés ("XTC", "D-Train"). XTC a même été reprise bien plus tard par UDO, en guise de certification metal. Cela contraste fortement avec les chansons à la limite du hard FM, sans oublier la ballade sympa bien que longuette ("Mistreated"). Le hard rock reste majoritairement de la partie bien sûr ("Turn the Wheel", "Hellhammer"), et quelques claviers kitschs mais accrocheurs nous rappellent le contexte de l'époque ("Prisoner"). Le single "Generation Clash" avait tout pour devenir un hymne du groupe, et bien que réussi il manque un peu de fantaisie pour obtenir ce statut à mon goût. Bon, la version réenregistrée avec Udo sur Death Row n'y parviendra pas davantage.
La star reste Wolf Hoffman qui donne du cran à l'album en distillant ses interventions un peu partout sans crier gare, très au-dessus d'un certain nombre de guitaristes du genre. Quant à David Reece recruté in extremis juste avant l'enregistrement de l'album, il se donne à fond (limite trop) avec une palette vocale bien plus étendue que celle d'Udo, le gars mérite le respect pour sa performance de costaud. Simplement il s'avère très classique dans le genre au niveau de son timbre et de son style, l'histoire ne le retiendra donc pas, contrairement au gremlin allemand dont l'identité beaucoup plus affirmée a su traumatiser nos tympans.
Il n'empêche qu'on se surprend aisément à reprendre ces lignes vocales catchy et leurs paroles nullissimes comme il se doit. En outre pour une fois on ne peut pas se plaindre de ne pas entendre la basse ronronnante de Peter Baltes qui a eu droit aux faveurs du mix. Par contre faut aimer la batterie sèche et dopée à la réverb.
En cumulant les différents bonus la tracklist monte à 12 titres, et forcément on y retrouve alors un peu de déchet. Mais globalement Eat the Heat se positionne bien loin des pires productions du groupe, je pense notamment à celles des années 90 ou encore le dernier album fadasse, et il surclasse sans problème sa mauvaise réputation à mon avis.
14/20
Chansons retenues : X-T-C, Generation Clash, Chain Reaction, Turn the Wheel, Hellhammer, Prisoner, D-Train
Chansons oubliées : I Can't Believe in You, Stand 4 What U R (rien que les titres...)
ACCEPT - Eat the Heat (1989)
Modérateurs : Modérateurs du forum, Responsables / Animateurs de sections
- Cardinal-Sin
- Defender of the Faith
- Messages : 5649
- Enregistré le : 06 sept. 2002, 10:49
- Localisation : Suisse
- Contact :
Album de Hard Rock 80's agréable à écouter pour ce qu'il est. Rétrospectivement, ça reste un album décevant et inutile qui ressemble trop aux autres produits de son époque et qui n'arrive pas à la cheville des meilleurs groupes de Hard US dont il s'inspire faute à un manque de tension et d'énergie. Pour moi son plus gros problème, c'est de succéder à une série d'albums légendaires qui ont clairement marqué le Heavy Metal. Ici, la proposition reste quand même bien tiède. 5.5/10
Autant on peut les féliciter pour sortir de leur zone de confort, autant il ne prennent qu'un minimum de risque en sortant un disque déjà archi entendu à l'époque.
Pour moi, il fait partie des albums à oublier du groupe, comme un peu les premiers (et encore ceux-là c'est surtout la prod qui les a tués) ou death row.
Pour moi, il fait partie des albums à oublier du groupe, comme un peu les premiers (et encore ceux-là c'est surtout la prod qui les a tués) ou death row.
Long Live Rock'n'Roll