Pour la première fois en dix ans, Kamelot vient en France en tête d'affiche! C'est un Elysée-Montmartre correctement rempli sans être non plus plein à craquer (deux rideaux latéraux étant tirés, ce n'était donc pas la configuration maximale de la salle) qui accueille les Américains, accompagnés pour l'occasion de Timo Kotipelto et d'Epica (dont le succès actuel a d'ailleurs bien aidé à remplir la salle!). Autant dire que ça n'est pas vraiment une soirée evil à laquelle on va avoir droit

Les trois groupes présents à l'affiche ont des styles différents, mais ont en commun de proposer une musique très accessible que certains qualifieront de gentillette (non je n'ai pas dit tata

), prouvant ainsi que le metal n'est pas réservé uniquement aux bourrins décérébrés! D'ailleurs, pas mal de mecs semblaient avoir ramené leurs copines pour l'occasion
C'est donc
KOTIPELTO qui ouvre les hostilités. Je n'en attendais pas grand chose, à vrai dire, car si je trouve ses deux albums solos plutôt sympas à écouter de temps en temps (surtout le deuxième, "Coldness"), je n'en suis pas non plus un fan ultime. Je l'avais vu une fois au Wacken 2002, mais sa prestation s'était stoppée à la deuxième chanson du fait d'un énorme orage, donc je n'avais pas pu me faire une véritable idée de ce que ça valait en live. En tout cas, cette fois, il n'a pas ramené la pluie (dans une salle couverte, ça aurait été un comble!) mais plutôt la chaleur. Qu'est-ce qu'il faisait chaud dans la salle! Musicalement, j'ai été agréablement surpris. Si sur disque, ça manque un peu de puissance du fait de claviers trop présents et d'une production aseptisée made in Finnvox, ce n'est pas le cas sur scène où les guitares sont au premier plan. Cela donne un surcroît de puissance qui est bienvenu, et les chansons de Timo Kotipelto en solo passent donc très bien. Une bonne partie du public est en tout cas à fond dedans, reprenant les paroles en choeur. Je ne pensais pas que ses albums avaient aussi bien marché

Question présence scénique, c'est quand même Timo et le reste! Il était en plus bien en voix et a toujours le même charisme. Le reste du groupe est plus discret et statique, les musiciens étant surtout concentrés sur leurs parties. Le claviériste avait quand même un look marrant avec son débardeur avec des pointes métalliques sur les épaules

Il y a juste un moment où le bassiste a fait son solo avec des poses marrantes, comme le fait Magnus Rosén de Hammerfall... mais en moins bien

! Mais le meilleur moment a été le rappel, avec une reprise de "Black diamond". Je n'aurais pas cru qu'il aurait fait une reprise de Stratovarius

Il en avait fait une autre de "Hunting high and low", mais jouée de manière assez molassonne par le groupe. Ca a donc été une prestation sympa qui s'est terminée sous les acclamations du public.
Après une vingtaine de minutes de pause, c'est au tour d'
EPICA d'investir les lieux. Ne voulant pas me retrouver auprès des groupies masculines des premiers rangs venus se toucher devant la chanteuse, et m'étant aussi lassé de leur musique, je me mets donc à l'arrière pour regarder le spectacle. C'est pas que je n'aime pas Epica, mais il manque quelque chose à leur musique pour que j'y adhère vraiment. Au début, j'aimais vraiment bien leur premier album, mais à force d'entendre les mêmes riffs que dans After Forever (logique, vu que Mark Jansen les avait composés initialement pour ces derniers), j'en ai eu rapidement marre. L'original est toujours mieux, après tout! Et puis l'imagerie du groupe, basée uniquement sur le physique très avantageux de la chanteuse, a été en grande partie à l'origine de leur succès, et ça me gène un peu. Malgré tout, il faut quand même être honnête: il n'y a pas grand chose à reprocher à leur prestation! Les Hollandais ont un bon son (sauf le micro qui a quelques ratés), beaucoup de présence scénique, ils bougent bien (et pas uniquement la chanteuse!), font des chrorégraphies marrantes et sont visiblement heureux d'être là. On peut penser ce qu'on veut de leur musique et de leur imagerie, mais ils ont fait leur show à fond pour le plus grand bonheur de leurs fans. Je regrette par contre l'utilisation trop importante de samples pour les choeurs et les orchestrations. La voix black du guitariste, encore plus cirarde que celle de Dani Filth, est également insupportable! Ils ont joué aussi deux nouveaux titres qui ne m'ont pas emballé. Pas parce qu'ils étaient réellement mauvais, mais parce que ça n'a pas l'air d'évoluer: ça reste du After Forever avec une voix féminine plus lyrique et moins puissante. A signaler que la tenue de Simone Simons était relativement soft par rapport à d'autres fois: un décoleté tout simple avec un pantalon en cuir où l'on pouvait cependant voir l'intégralité de ses jambes sur les côtés

Le groupe a été en tout cas chaudement ovationné et le guitariste a fini en slammant dans la foule! Bref, ce n'est pas (ou plus) mon truc, mais Epica a fait ce qu'il fallait pour ne pas décevoir ses fans, voire même s'en faire des nouveaux.
Enfin, c'est au tour de la tête d'affiche.
KAMELOT arrive sur "Center of the universe" et va nous délivrer une petite heure et demie de metal mélodique de qualité. Charisme des musiciens (en particulier le chanteur, Roy Khan), superbe light-show, bonne play-list... mais quand même un bémol pour le son. Le micro de Khan a connu des problèmes récurrents (entre effet larsen et coupures...), ce qui est un problème pour un groupe dont une bonne partie de l'intérêt repose sur la magnifique voix de ce chanteur

Là où ça a été un massacre, c'est les trois fois où Simone Simons est venue chanter en guest sur les chansons où il y a du chant féminin: à chaque fois, le micro ne fonctionnait pas du tout

Elle a quand même eu le mérite de ne pas perdre ses moyens, mais ça a quand même été un gros flop. Autre problème de son: trop de basses. Bref, les problèmes n'ont pas réellement gâché la prestation de Kamelot, mais ça aurait pu être meilleur. Mais pour tout le reste, c'était bon. C'était beau, surtout, parce que visuellement, ils ont mis le paquet avec la pochette de "The black halo" en toile de fond et des lights magnifiques. Roy Khan, tout en cuir (il devait vraiment crever de chaud!) a énormément de charisme, il est très communicatif et fait souvent chanter le public. Les autres musiciens sont également à fond dedans, en particulier le guitariste Thomas Youngblood. Le moment le plus fort, ça a été la ballade "Don't you cry" (que je trouve pourtant assez mièvre) chantée par Khan du haut d'un pylone latéral de la salle... et il a enchaîné sur la version française de cette chanson, qui est d'ailleurs assez ridicule

La play-list est très bien, car les titres des deux derniers albums (largement représentés) passent très bien l'épreuve du live. Par contre, les albums d'avant "The fourth legacy" (qui n'est d'ailleurs pas très représenté) sont complètement zappés. A signaler qu'ils ont aussi joué une ballade inédite pour nous, qui est en fait la bonus-track japonaise de "The black halo". C'est juste une ballade comme une autre, mais c'est sympa à entendre. Sans ces problèmes de son et avec "Wings of despair" en plus, la prestation de Kamelot aurait été parfaite. En tout cas, c'était très beau!
Voilà donc un concert sympa, malgré les problèmes de son et le fait que je n'étais pas toujours à fond dans les groupes qui sont passés.