Puisque personne ne fait de report, voilà le mien
A l'heure où tous les vieux groupes des années 80 font des reformations plus ou moins honnêtes à la chaine, c'est au tour de Testament de s'y mettre. Certes, les thrashers de San Francisco n'ont jamais splitté, mais ils ont connu de nombreux changements de line-up, seuls Chuck Billy et Eric Peterson étant là depuis le début. Mais leur premier guitariste, le virtuose Alex Skolnick, a durablement marqué les esprits chez les fans. Lui qui avait arrêté le metal pour faire du jazz a donc accepté de rejoindre son groupe d'origine (qu'il avait quitté en 1993) pour une tournée exceptionnelle. Et il n'est pas seul, car le bassiste Greg Christian et les batteurs Louie Clemente et John Tempesta s'y joignent également. C'est donc au Testament des années 80 quinze ans plus tard auquel nous avons droit

. Hors de question de louper un pareil événement, donc

! Et pourtant, à 20h, quand la Loco ouvre ses portes, il n'y a pas grand monde. Il y a même eu des bruits comme quoi le concert aurait lieu dans la petite salle

. Mais ces rumeurs se sont révélées être infondées, et la salle va bien se remplir au fur et à mesure

. Il faut dire qu'il y a trois groupes, pas forcément des plus connus, qui jouent avant...
C'est à
DIVINE EMPIRE que revient l'honneur d'entammer les hostilités. Ce groupe américain pratique un gros death made in Florida. C'est classique, mais brutal et efficace à souhait. Ils alternent des titres rapides avec d'autres plus lourds, et leur batteur est assez impressionnant. Par contre, ils ont un son très brouillon qui gâche un peu leur performance

. C'est dommage, car ils assurent bien sur scène et ont en plus un bon niveau technique. A revoir dans de meilleures conditions, ou à apprécier sur album (là, ils sont bons!)...
Les Autrichiens de
DEMOLITION leur emboitent le pas. Leur musique est à mi-chemin entre le thrash metal et le death old school. C'est classique mais ça fait son petit effet

Le son, sans être au top, tient la route, et surtout la musique est accrocheuse. Il y a de bons riffs et ça rentre bien en tête. Je ne connaissais pas du tout ce groupe, et ça m'a bien fait remuer la tête

. Il y a même quelques pogos de ci de là. Le groupe est heureux de jouer et rend régulièrement hommage aux autres groupes de l'affiche, en particulier Testament bien sûr

. En tout cas, les Autrichiens ont fait une très bonne impression, et le public semble avoir aussi apprécié.
C'est maintenant au tour de
SUSPERIA! J'aime beaucoup ce groupe, que j'avais vu en première partie de Dimmu Borgir (groupe dont viennent d'ailleurs plusieurs membres de Susperia) en 2001. J'avais bien aimé leur prestation, mais leur style n'est plus du tout le même vu qu'ils se sont coupés de leurs racines black pour pratiquer un thrash d'excellente facture, d'ailleurs fortement inspiré de la tête d'affiche de ce soir. Leur dernier album en date, "Unlimited", étant excellent et bien efficace, j'attendais de les voir avec impatience. Mais quelle déception

! Ce n'est pourtant pas la faute du groupe. Ils sont doués, ils bougent bien, ils ont du charisme, ils se dépensent beaucoup et sont heureux d'être là (vu qu'ils ne jouent plus de black metal et qu'ils sont devant un public thrash, ils peuvent se permettre d'avoir le sourire sur scène

!). Le problème, c'est le son: leur prestation a été complètement salopée du fait d'une balance mal faite (si tant est qu'elle ait été faite, d'ailleurs)

C'est bien simple: on ne comprend rien aux morceaux. J'en ai quand même reconnu quelques uns du dernier album, mais avec peine

La finesse de leurs compos ne s'est vraiment pas retrouvée sur scène, puisque tout leur concert n'a été qu'une infame bouillie sonore

. Je ne pense pas que beaucoup de monde aie craqué sur leur musique après cette prestation. Pourtant, Susperia est un excellent groupe, qui mérite vraiment de jouer dans des conditions décentes
Vu que deux des groupes ont eu un son pourri et l'autre un son correct mais sans plus, ça ne laissait pas augurer du meilleur pour la tête d'affiche. Fort heureusement,
TESTAMENT va jouer dans de très bonnes conditions, avec un son et des lights au top pour une prestation d'anthologie

La réunion du line-up des années 80 tient toutes ses promesses

. La salle est déormais bien remplie et, quand Testament débarque sur "The preacher", la fosse est en folie. Ca pogotte de partout, ça slamme comme il faut (sauf que les slammeurs qui arrivent sur la scène se font vite éjecter par un barbu qui n'apprécie pas particulièrement le stage diving

), bref le public est déchaîné. Ce sera particulièrement vrai sur "Trial by fire", "Into the pit" et "Over the wall", sur lesquels je n'avais pas vu de pogos pareils depuis longtemps

En tout cas, c'est un vrai plaisir d'avoir droit à tous ces vieux titres sur scène. Les titres sont exclusivement issus de la première période de Testament, donc de "The legacy" à "The ritual" (dont ils ont joué "Electric crown", pour mon plus grand bonheur

), c'est à dire celle où Alex Skolnick était dans le groupe. Celui-ci n'a plus du tout un look de metalleux, mais ses solos sont toujours aussi impressionnants

. La batterie est partagée par Louie Clemente et John Tempesta, qui jouent une moitié du concert chacun. Et Chuck Billy est en grande forme: par sa stature, par sa voix (son cancer de la gorge n'est vraiment plus qu'un mauvais souvenir), par son charisme... ce mec est énorme! Et l'alchimie se faisant entre les membres du groupe comme à la grande époque, c'est une prestation d'anthologie à laquelle nous avons droit

Un seul regret: une heure dix, c'est un peu court... mais qu'est-ce que c'était intense!
Même si on aurait aimé un meilleur son pour les premières parties (surtout pout Susperia), Testament a été tellement bon que ça a rattrappé tous les problèmes techniques. Si toutes les réunions pouvaient être comme celle-là (qui n'est que ponctuelle, en principe), ce serait du bonheur en barre
Play-list de Testament: The preacher, The New Order, The haunting, Signs of Chaos, Electric Crown, Sins Of Omission, Into the pit, Trial by fire, Practice what you preach, The ballad, Over the wall
RAPPEL: Raging waters, Disciples of the watch.