Je n'aurais jamais cru voir un jour Orphaned Land! En effet, ce n'est pas tous les jours que des groupes israéliens peuvent avoir l'opportunité de jouer en Europe, tant pour des raisons politiques que géographiques. Ils avaient failli ouvrir pour Therion à l'automne dernier, mais ça n'avait pas pu se faire. Mais ça a fort heureusement été partie remise, et c'est donc en compagnie de Paradise Lost et Society1 que les Hébreus viennent se produire dans nos contrées. Cette date parisienne était d'ailleurs la dernière de la tournée. Le fait que j'introduise ce live report en parlant plus d'un groupe d'ouverture peut surprendre, mais je le dis clairement: c'est essentiellement pour Orphaned Land que j'ai été à ce concert! Society1, j'en avais écouté le premier album et je n'avais pas du tout aimé, et Paradise Lost, j'ai un peu lâché l'affaire depuis de nombreuses années (je n'ai écouté aucun de leurs albums après "Host"). Je les avais vus à la Loco en 2001 et j'avais apprécié leur prestation, mais ils ne feront plus jamais de chefs d'oeuvre comme les sublimes "Icon" et "Draconian times"... et les albums d'Orphaned Land sont du même niveau de qualité que ceux-ci

!
SOCIETY1 ne m'a pas plus convaincu sur scène que sur disque! Musicalement, on va dire que ce n'est pas ma tasse de thé à la base, pour ne pas être trop méchant

C'est un genre de thrashcore avec une touche indus, vaguement (mais alors très vaguement!) inspiré par Fear Factory, que je trouve absolument sans intérêt. Il n'y a strictement aucune originalité dans leur musique et en plus, ils ont un son moyen qui n'aide pas vraiment à apprécier. Mais ce qui marque vraiment dans la prestation de ce groupe, ce sont les poses des zicos. Déjà, il faut préciser qu'ils sont tous grimés façon Murderdolls. A la basse, ils ont un mec énorme au crane rasé, quasi-clone de Kerry King, qui pousse de temps en temps des cris de goret en faisant des doigts au public

, et à la guitare, ils ont un (ou une?) Black aux dreadlocks rouges d'une longueur assez impressionnante. Mais c'est surtout le chanteur qui fait le spectacle

. C'est clair qu'il se bouge et qu'il est à fond dans son trip, mais l'attitude laisse quand même à désirer. Ce type est un ancien acteur porno, et question poses, il se la pète grave

! Torse nu avec des paradraps noirs en croix sur chaque téton, couvert de tatouages représentant des signes ésotériques, il passe son temps à se toucher les parties génitales ou à simuler des masturbations avec son micro. Il fait également plein de grimaces salaces, invitant régulièrement (mais sans grand succès

) les filles des premiers rangs à venir toucher. Mais il ne semblait pas très bien doté, vu l'absence de relief de son entrejambe (avec un pantalon aussi moulant que celui qu'il avait, c'était impossible de ne pas s'en rendre compte)!

Enfin bref, musicalement et scéniquement, ça fait bien pitié. Une prestation à oublier au plus vite!
Peu de temps après arrive le meilleur groupe de la soirée:
ORPHANED LAND 
! Comme je le disais plus haut, c'est pour les Israéliens que je suis venu, et je ne vais pas être déçu

. On pouvait cependant se demander comment ils allaient reproduire sur scène leur metal oriental aux multiples facettes. En n'ayant pas les moyens techniques d'une tête d'affiche, et sans leurs choristes ni les instruments traditionnels qu'ils utilisent habituellement, ça risquait d'être difficile de reproduire live l'incroyable richesse d'un album comme "Mabool". Mais ils ont assuré comme des dieux! Leur play-list était surtout basée sur les albums "Sahara" et "Mabool", et l'interprétation était parfaitement carrée. C'était plus dépouillé que sur album, sans artifice, mais plus chaleureux. Kobi, le chanteur, a beaucoup de charisme, une voix magnifique, et vit vraiment ses chansons. Des titres comme "The beloved's cry" ou "Norra el Norra" (dans une version bien moins festive et plus mélancolique que sur album) sont beaux à pleurer et font hérisser les poils

En plus, le groupe bénéficie d'un bon son (Kobi ne manquera pas de remercier l'ingénieur du son, d'ailleurs), malgré quelques problèmes pour le clavier à un moment. La seule chose que je regrette, c'est qu'Orphaned Land n'ait joué que quarante-cinq minutes, ce qui est beaucoup trop court. Vivement qu'on les revoie, et de préférence en tête d'affiche!
Après une longue pause, la tête d'affiche investit les lieux. J'assiste à la prestation de
PARADISE LOST plus en simple curieux qu'en fan. ça fait pile dix ans que "Draconian times" est sorti, et de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Le groupe a fait de nombreux albums entretemps, et j'ai tout simplement zappé les quatre derniers. Je ne critique pas leur évolution, mais pour moi ce n'est plus le même groupe... Néanmoins, les nouveaux titres se laissent écouter sans problème sur scène. D'après ce qu'on m'a dit, ces chansons sont surtout extraites de "Symbol of life" et du dernier album éponyme en date. Et il faut reconnaître que c'est tout à fait plaisant. C'est du bon gothic metal, aux mélodies très accrocheuses. Malgré tout, sur la durée, on finit par s'en lasser. En plus, Nick Holmes n'est pas très en voix ni très communicatif. Le groupe est d'ailleurs parfaitement statique. Le son est bon, mais les lights sont minimalistes et l'interprétation molassonne. Ca s'entend surtout sur les classiques du groupe, "True belief" et "As I die" ayant été joliment massacrées. Il n'y a pas grand chose en en dire de plus, en fait... Au début du concert, je trouvais ça pas mal, et plus ça allait, plus je m'en lassais. A là fin, alors que pourtant ils jouaient des classiques, il me tardait vraiment que le concert se termine. Bref, cette prestation ne restera pas gravée à jamais dans ma mémoire, et ça m'étonnerait que je retourne voir Paradise Lost à l'avenir...
Bref, sur les trois groupes présents à l'affiche, je n'en ai vraiment aimé qu'un seul... mais c'était celui pour lequel j'étais venu! Au moins je suis content: j'ai enfin vu Orphaned Land

Mais je suis en tout cas bien content d'avoir eu une invitation pour ce concert, parce que 30€ pour seulement quarante-cinq minutes de bonheur, ça aurait fait un peu cher (et même si les deux autres groupes avaient été bons ce soir-là, d'ailleurs!).