Un bon petit déjeuner permettant d'éponger l'alcool ingurgité la veille (et d'en reprendre de suite après
), on se prépare tranquillement pour aller chercher nos pass. Je reçois un SMS de Gandalf (viré de la tente de Griselda de bon matin pour l'avoir empêchée de dormir
) qui me dit que qu'ils sont déjà à la queue du guichet VIP et qu'ils essayent de nous réserver une place. Comme c'est assez loin, ils venaient juste de passer à notre arrivée. Tant pis pour nous, donc, et va pour plus d'une heure de queue sous un soleil qui cogne. On se répartit donc les taches entre ceux qui font la queue et ceux qui vont chercher à boire (les guichets étant à côté du Spar, comme pour le camping). Didi et moi allons donc chez Spar, tandis que les autres nous gardent les places... et la queue à l'intérieur du petit supermarché envahi de metalleux est tout aussi pénible! Malgré tout, quand on ressort, les autres n'étaient pas encore arrivés au guichet. En plus, Griselda s'aperçoit que, si elle avait bien son invitation sur elle, elle a oublié sa pièce d'identité au camp
. Après qu'Alex et moi ayons négocié auprès des Allemands, ils finissent quand même par lui donner son pass sans qu'elle n'aie à repasser par la case départ. Puis, avant de retourner au camping, on fait un détour par le Supermarkt (le petit supermarché situé à l'extérieur de l'enceinte du festival) où nous attendaient les cinq packs de vingt bouteilles de bière Wacken que l'on avait réservés
C'est très lourd à porter, mais cette bière est loin d'être mauvaise. Ensuite, on se pose au camping, on mange, on boit (cela va sans dire
), et on cumule les blagues foireuses (dont Hevydevy est loin d'avoir le monopole
) en tout genre. Le premier groupe, Tristania, ne commençant qu'à 18h, on prend bien le temps. Alex peut ainsi s'amuser en me faisant des corpsepaints evil sur la tronche avec le charbon du barbecue
Puis, on décole tranquillement vers l'enceinte du festival pour une petite visite des lieux.
La configuration est exactement la même que l'année dernière. Pourquoi changer une recette qui marche, après tout? Sur la gauche, on trouve un ensemble de stands vendant des tee-shirts, gadgets et accessoires en tout genre. Il y a aussi des stands de disques, mais assez peu car la plupart se trouvent au Metalmarkt. ça fait un peu penser à une petite ville du Far West. Le Metalmarkt se trouve tout au fond et est toujours aussi bien fourni. Le label suédois Black Mark y a d'ailleurs son stand, et on peut y trouver tous les albums de ses groupes (notamment Bathory et Morgana Lefay) pour 10€ pièce. En face de l'enceinte du festival, on trouve le fameux Biergarten et sa non moins fameuse choucroute. Vu les intempéries de cette année, malheureusement, on le fréquentera relativement peu
. A côté du Biergarten se trouvent le Supermarkt et un stand Jim Beam, la marque de bourbon qui sponsorise les festivals allemands depuis que Jack Daniels a arrêté de le faire. Il y a également la Jim Beam Stage, une petite scène sur laquelle jouent la fanfare des pompiers du village (les Wacken Firefighters) ou des groupes de metal parodiques comme Los Los ou Mambo Kurt. Cette année, je n'aurais rien été voir sur cette scène. On trouve également divers stands de nourriture et l'espace Schwartzer-Krauser, qui propose un baby-foot géant, du tabac noir, du café et du thé (tout ça pour gratuit) et des ponchos en cas de pluie (qui vont s'avérer indispensables, pour ne pas dire vitaux, les jours suivants). Le Prince Body Wash (sorte de rouleau nettoyant pour voitures... sauf que ce sont des humains qui y vont!) est toujours là, mais vu le temps et la température, je ne sais pas trop si ça a eu du succès.
Dans l'enceinte même du festival, c'est également la même configuration que l'année dernière, avec une petite différence quand même: il y a un stand de cocktails! Sinon, on trouve toujours les deux grandes scènes (True Metal Stage et Black Stage) pour les groupes importants, la Party Stage (qui n'aura jamais aussi bien porté son nom que cette année) pour les groupes intemédiaires, et la tente de la Wet Stage pour les petits groupes. Beaucoup s'y produiront cette année, car le nombre de groupes participant au concours Metal Battle (sorte de tremplin rock géant qui permet à des groupes non signés de se produire à Wacken et d'avoir un contrat avec le label Armageddon Music s'ils l'emportent) a augmenté et tous les groupes de chez Armageddon s'y produisent à l'exception de Holy Moses. C'est ainsi qu'on retrouvera des groupes sur la Wet Stage le jeudi, alors qu'il n'y avait jusqu'à présent que sur la True Metal Stage que les groupes jouaient ce jour-là (que les organisateurs voient davantage comme un tour de chauffe du festival). L'espace VIP a par contre un peu changé, puisque le stand Despé a disparu
Mais c'est la seule chose qui aie vraiment changé. Ils ont quand même rajouté un stand de merchandising du festival et des groupes de chez Armageddon, mais c'est assez accessoire. La salle de conférence de presse est toujours aussi confortable (même si Damna et Papa Merlin n'ont pas trop été y faire la sieste cette année
) et a amélioré ses services en proposant encore plus d'ordinateurs et de possibilités pour stocker les photos. Malheureusement, la pluie va inciter les gens à aller plus souvent et plus longtemps sur ces ordinateurs. C'est pour ça qu'on n'a pas posté nos impressions en direct sur le forum
Voilà pour la description des lieux
C'est en se dirigeant vers l'espace VIP qu'on aperçoit
TRISTANIA. Je n'avais pas été très convaincu par leur prestation en novembre dernier à la Loco, et je n'avais donc pas spécialement envie de les voir. J'ai regardé en passant, et je n'y ai rien trouvé de transcendental. Le play-back est toujours aussi flagrant. J'avais reçu un peu avant un SMS de Wahnsinn me disant qu'elle était à Wacken et qu'elle irait voir Tristania, mais j'avoue ne l'avoir pas cherchée pendant le concert
Mort au playback dans le metal!
Par contre, il y avait un groupe que j'attendais avec impatience pour ce premier jour:
CANDLEMASS. Non seulement parce que c'est un groupe culte dont les quatre premiers albums sont des chefs d'oeuvre, mais aussi parce que leur nouvel album éponyme, qui est celui de leur reformation, est très bon
. J'attendais avec impatience de voir comment ça allait sonner sur scène. Je n'ai pas été déçu. Contrairement à leur tradition, les Suédois n'ouvrent pas leur show avec la marche funèbre, mais vont droit au but avec "Black dwarf"
Ce morceau speed qui ouvre leur dernier album est ultra-efficace sur scène et constitue une entrée en matière idéale. Le concert commence donc par une série de headbanging sauvage
Puis ça enchaîne sur "The well of souls", trop beau
C'est aussi là que les pogos commencent! Eh oui, des pogos sur Candlemass, c'est possible
C'est quand même un peu étonnant en Allemagne, où c'est beaucoup moins la tendance que chez nous, mais ça y va
Et en plus, comme il n'avait pas encore vraiment plu, la paille qui avait été déposée par terre pour absorber la boue était encore fraiche. On pouvait donc jouer avec et la balancer sur les voisins... (mais non, les metalleux ne sont pas des gamins!)
Je me suis quand même bien rétamé à un moment, quand Hevydevy m'a lachement poussé par derrière au beau milieu d'un pogo
Sur "Demons gate" et "Crystal ball", ça y a été comme il fallait! Deux autres chansons du nouvel album ont été jouées: "Copernicus" (que Messiah a fait chanter en choeur à tout le public) et "Seven silver keys". Ces nouvelles chansons ne dépareillent vraiment pas des classiques de Candlemass. Le groupe est parfaitement en place, bénéficie d'un excellent son et possède avec Frère Tuck, euh... Messiah Marcolin
, l'un des meilleurs vocalistes qui soient. Il a énormément de charisme sous sa robe de moine. Un classiques comme "At the gallow's end" est beau à pleurer. Mais le meilleur moment a été le final sur "A sorcerer's pledge", avec tous les Allemands (mais pas que des Allemands, puisque je suis français
) qui font "ohohohoohohohoho" en choeur à la fin
Le fait de jouer en plein air et de jour, qui plus est avec du soleil, n'a en rien diminué l'impact de la musique de Candlemass. Je veux maintenant les voir jouer en salle, en tête d'affiche, avec le temps de jeu nécessaire pour qu'ils mettent tous leurs classiques! Mais ils ont quand même eu une heure, ce qui est très bien en festival. Cette prestation a été magnifique et fait de Candlemass les grands vainqueurs de la journée.
Play-list de Candlemass:
Black dwarf
The well of souls
Demons gate
Crystal ball
Copernicus
Seven silver keys
At the gallow's end
A sorcerer's pledge
Après cette magnifique prestation, un petit tour en backstage pour se rafraîchir, retrouver un peu tout le monde et délirer
Puis, un petit tour (mais alors tout petit) avec Gandalf et Marc pour le concert de
OOMPH! On n'est restés que trois morceaux. Je sais qu'on ne peut pas dire que c'est du sous-Rammstein dans la mesure où ils existaient avant... mais ils pratiquent quand même une musique très proche et d'une qualité nettement inférieure, donc c'est quand même le terme le plus approprié pour définir ces Allemands. Il y a des connotations new wave et parfois hardcore que l'on ne retrouve pas chez Rammstein, mais ça n'en rend pas leur musique intéressante pour autant. Et puis visuellement, voir des mecs tout en blanc (on dirait qu'ils sont déguisés en infirmières
) sauter sur place, c'est d'un intérêt également assez limité. Bref, auf wiedersehen
Le retour en backstage tombait bien, vu qu'il a commencé à pleuvoir peu après. Pas longtemps, mais suffisamment pour que ça mouille par terre. On reste bien tranquillement à l'abri à siroter quelques cocktails (et de sympathiser avec les serveuses du stand cocktails
). C'est l'occasion aussi de faire la connaissance de Blazegirl, une ancienne Defendeuse qui n'a plus posté depuis un moment. C'était assez marrant, d'ailleurs: elle a bousculé Gandalf au bar, Gandalf a commencé à se foutre de sa gueule, et elle a répondu en français
Et en fait, elle est très sympa
Voilà comment on s'occupe en attendant Nightwish pendant un groupe de merde
Toujours avec Gandalf et Marc, on se dirige vers la True Metal Stage pour voir la tête d'affiche de la journée. Il y a en tout cas énormément de monde pour voir
NIGHTWISH. Presque autant que pour les Böhse Onkelz un an auparavant. Mais quand le groupe arrive, c'est la déception. Certes, Tarja est jolie dans sa robe jaune (autant que Tuomas est ridicule avec son chapeua de cowboy derrière son clavier
), et elle a du charisme. Mais le groupe n'a pas un bon son. De devant, en tout cas, c'est de la bouillie. On se recule pour voir si c'est mieux derrière, et effectivement ça l'est. En reculant, Gandalf se fait bousculer par une autre fille et sort les même conneries qu'à Blazegirl... et c'était aussi une Française
Egalement très sympa, d'ailleurs, car on va faire toute la soirée (et en fait tout le festival) ensemble. Elle aura d'ailleurs bien du mérite, avec des mecs qu'elle ne connait pas et qui lui parlent sans arrêt de gang bang
En tout cas, on est tous d'accord sur le son de Nightwish et on recule donc encore. Quand le son est suffisamment bon pour que ce soit audible, on peut se rendre compte aussi que l'interprétation est molle et qu'il y a de nombreux pains à la batterie. La manière dont le batteur a joué "The kinslayer" est un vrai massacre
En plus, la play-list n'est pas à mon goût: les Finlandais ne jouent pas un seul titre d'"Oceanborn" ni d'"Angels fall first" et concentrent tout sur "Once" (que je trouve cependant très bon) et "Century child" (que je n'aime pas du tout). Et quand ils massacrent (et le mot est faible!) "High hopes" de Pink Floyd, on décide de reculer encore un peu plus... jusqu'à la sortie et au Biergarten
J'en connais beaucoup qui ont aimé la prestation de Nightwish ce soir, mais j'ai du mal à comprendre pourquoi. D'accord, il y avait un superbe lightshow, il y a aussi eu un beau feu d'artifice à la fin, mais c'était mou, mal joué et ce n'était pas du tout une play-list de festival (c'est à dire une play-list best of). C'est à partir de leur prestation à mon premier Wacken, en 2001, que les Finlandais (dont j'étais jusqu'alors ultra-fan) ont commencé à me décevoir. Ils étaient bien remontés dans mon estime avec la sortie de "Once", mais vu ce qu'ils ont fait lors de ce Wacken, j'en suis un peu dégoûté. Je crois que ce groupe n'est pas vraiment fait pour les festivals...
La soirée s'est continuée au Biergarten, où Wahnsinn a fini par nous rejoindre avec un pote allemand après plusieurs coups de fil manqués
Comme elle était un peu fatiguée, on ne s'est pas vus très longtemps mais c'était sympa quand même. On retourne donc en backstage voir les autres et, après de longs débats byzantins sur la prestation de Nightwish (Gandalf, Marc, Delphine et moi ayant détesté, une bonne partie des autres ayant apprécié), direction la Wet Stage qui faisait maintenant office de boîte metal et de karaoké géant. La play-list était fabuleuse et a largement compensé la déception de Nightwish
La soirée se terminera à six heures du mat', après que Delphine nous aie offert des bières à son campement et qu'elle m'aie aussi prété un sweat à capuche à ma taille (parce que, voyant le soleil qui cognait dans la journée, et malgré le temps quand même assez variable, j'étais toujours en tee-shirt
). Le soleil était déjà levé quand on est rentré à notre camping... et quand Gandalf a voulu aller dans la tente de Griselda pour reprendre son duvet et qu'il a vu qu'elle n'y était plus (en fait elle dormait avec Julie, une amie à elle qui nous a rejoints avec Mamatom et sa copine), eh bien il y est resté
De toutes façon, dans même pas trois heures, il faudrait se lever
. Même si l'affiche peut paraître moins spectaculaire que celle d'autres festivals depuis deux ans, il y a quelque chose d'unique qui fait que Wacken se distingue des autres. La bière qui coule à flots, l'ambiance toujours géniale, le fait que ce petit village paisible du nord de l'Allemagne se transforme en Metalland au plus grand bonheur de la population locale font que, pendant une semaine, on a l'impression d'être dans un autre monde. Bref, la tête d'affiche du festival, c'est le festival lui-même et les groupes y sont presque accessoires 
En tout cas, mention spéciale à Didi et surtout à sa copilote Chrys: quand on était à Brême (environ 300 bornes de Wacken), je lui envoie un SMS pour lui demander où il en était. Didi me répond qu'ils sont à Münster (150 kilomètres plus bas) et que s'ils arrivent à temps pour la soirée, ils auront battu le record de vitesse... Eh bien ce record a été battu! A notre arrivée à Wacken, je reçois un message de Didi me disant qu'ils viennent de Hambourg 
).