Mon report de Colmar :
Gojira + TAF + Leiden @ Colmar - 29/01/2006 -
D'origine non prévu pour cause d'examens, le concert du 29 janvier ne se déroulera pas vraiment comme je pouvais l'imaginer. Convié par mes collègue de Leiden, nous assistons donc en compagnie de mon amie Hélène aux balances, qui nous laisse présager un son des plus encouragants (comme à chaque fois au Grillen).
Après un peu de retard, LEIDEN entame la soirée. Venu nous présenter leur dernier album Dualité, la set est logiquement axée sur celui-ci et débute par "Toi?". Cela n'empêche pas les Toulousains de piocher dans leur 1er album à 2 reprises ("Entlarvt", "Empty"). Le show qu'ils nous délivrent a un peu de mal à démarrer et il faut attendre l'excellent "Beware" pour voir la bande se lacher à l'image de la vocaliste Bérangère qui ne se controle plus, et malgré les quelques problèmes de son, la performance fait mouche. Plus encore lorsque sont joués les très heavy "Dualité" et "Another Skin" sur lequels la combinaison voix death et féminine rend superbement. Après 40 minutes, le set s'achève sur le splendide "Sense of Love". Même si le public ne s'est pas montré très réactif, LEIDEN aurait amplement mérité sa place plus haut sur l'affiche, surtout quand on voit ce qui va suivre.
Ce qui suit, c'est le concert de TAF qui s'avère simplement mauvaise. Evoluant dans une espèce de bouillie combinant néo, hardcore et thrash, on a vite fait de décrocher. Le chant laisse plus qu'à désirer, et même si l'énergie est présente, elle ne compense de loin pas un set lassant et répétitif à souhait. C'est dans ces moments où on se demande si ça ne vient pas de nous, que les concerts à tendance extrême nous lasse plus vite.
Haha! Et dire que j'ai failli croire ça! Le chant des baleines raisonne et nos Frenchies monte sur les planches. Appuyé par un son en béton armé mettant chaque instrument plus en valeur que l'autre, GOJIRA n'a pas besoin de plus de 10 secondes pour faire sa loi. Et ce dès leur arrivée sur "Oceans Planet" qui est pourtant la chanson la plus calme de sa discographie. Qu'importe, le public se déchaine comme il le peut. "Blackbone" sera bien le déclic : le pit explose littéralement et rien ne peut désormais stopper le bulldozer qui va nous écraser ce soir. Le death metal prog est balancé d'une façon telle que personne ne peut ressortir indemne d'une telle prestation. Si au moins le groupe n'avait rien de plus, il aurait au moins le mérite d'avoir renouveler voir inventer un nouveau genre "le green metal". En effet la musique de Gojira est clairement engagé...vers la nature!!! Mais non, GOJIRA ce n'est pas juste ça! Ce n'est ni plus ni moins que le plus gros espoir français en matière de metal. Et leur potentiel gigantesque s'exprime parfaitement en live comme ils nous en délivrent la preuve en ce moment même. Chaque riff est joué avec une telle hargne qu'il ne peut donner tort au gros lézard, chaque note est étudiée pour que l'envie de nous briser la nuque nous monte au cerveau. On a alors pas grand chose d'autre à faire que de jouir de ce moment à travers leur discographie. "Remembrance" et son final qui vient définitivement d'ailleurs, "Clone" et "Space Time" pour le retour aux racines. Et puis cet OVNI "From Mars to Sirius" qu'on bouffe chanson après chanson, hymne après hymne : "From the Sky", "Flying Wales", "From Mars". Rien n'est laissé de coté et superbement mis en scène entre les entractes de chant de baleines, l'écran qui nous diffuse plein d'images, ou un putain de solo du sieur Mario à la batterie. Plus énorme encore (si ça existe!) un rappel gravé dans la pierre où l'exceptionnel "Lizard Skin" est balancé en pature à un public qui n'en finit plus d'en redemander. "To Sirius" est l'apothéose, dédicassée à Leiden et Taf et est la goutte d'eau qui fait déborder la larme. On vient de comprendre ce que "se faire botter le cul" signifiait. 1h30 au chrono. Ce n'est ni plus ni moins que le temps qu'a mis Gojira pour nous faire sa démonstration, pour nous prouver que ce groupe là n'est pas comme les autres. GOJIRA a le potentiel pour marquer l'histoire du death metal, au même titre que des groupes comme Death ou Obituary l'ont déjà fait. Et déjà on entend des "Gojira sont trop connus, c'est commercial, ce sont des vendus...". Que ceux là ravalent leurs paroles. Gojira reste un des groupes les plus violents qui soit, un diamant brut, ils n'ont pas de masques, ne sont pas 9, et ils nous pondent des morceaux fabuleux avec des structures tout sauf commerciales.
Et puis merde, ils viennent quand même de me foutre la plus grosse claque live que me suis jamais pris et signent là le meilleur concert de toute mon existence métallique.
Définitivement venus d'ailleurs...
