Et voila les photos, superbes.
http://www.tasteofindie.com/concert-1023-Trust.html
La news : on annonce un dvd donc (mi-octobre), plus un live, et deux nouveaux titres studios qui seront enregistrés cet été. Je trouve ça un peu abusé. Avec Bernie ronchon, je m'attendais à ce que le projet soit largué... là je me dis que ça mériterais plutôt un nouveau concert dans une petite salle : groupe mieux préparé, Bernie plus sur de lui... ça ferrait un dvd plus au point.
M'enfin, on va pas bouder notre plaisir, même un simple repiquage des images des écrans géants ferait un produit correcte !
P.S. Peut être plus la peine de laisser ce sujet en postit.
P.P.S. Et une interview de Bernie dans Metro, la veille du concert:
Ton livre raconte la journée de Max, agent immobilier à Paris, et de Nehrudin, jeune bosniaque musulman aux mains des Serbes en pleine épuration ethnique. Comment t’es venu l’idée ?
On m’a donné une vidéo shootée sous le manteau par les casques bleus hollandais. On y voit des Serbes venir chercher impunément des Bosniaques dans l’enclave où se trouvent des milliers de réfugiés censés être protégés par l’ONU… ça fait froid dans le dos. Je suis parti là-dessus.
Tu as préféré le roman au document…
Je préfère l’onirisme, des parcours qui s’entremêlent. Les seules références historiques que j’ai prises sont les dépêches AFP.
Pourquoi mêler les parcours de Max et Noredine ?
Je fais le parallèle entre Max, à Paris, qui estime qu’il a passé une journée d’enfer parce qu’il s’est pris un PV, tapé des bouchons, engueulé avec sa nana… tandis que Nehrudin, à trois heures de Paris, ce bosniaque de 14 ans est enlevé et torturé par les serbes. Si Max estime avoir passé une journée d’enfer, comment qualifier celle de Nouredine ? Tout est dans la proportion. Il y a quand même eu une épuration ethnique à trois heures de Paris et l’indignation n’a même pas constitué une arme, c’est incompréhensible. C’est en Bosnie, au Rwanda, ou en Tchétchénie. On est dans un système où chacun ne pense qu’à sa gueule, où ce qui compte c’est ce qu’on a et pas ce qu’on est, au détriment du facteur humain. L’essentiel dans la vie c’est le verbe être, et pas le verbe avoir. Cette histoire, j’ai voulu l’écrire du côté de l’humain.
Penses-tu adapter cette histoire à l’écran ?
C’est très compliqué, il faut se battre pour avoir des fonds, c’est pas simple de montrer ces choses-là, de cette manière-là. Les gens sont plus aptes à produire du Franck Duboscq que des films qui amènent une réflexion.
Peux-tu nous parler de ton prochain film ?
Ce film s’appelle « Yéma, la France d’en bas », c’est une chronique sociale, dans la droite ligne des « Démons de Jésus ». C’est un film sur la tolérance, l’acceptation des autres, des différences quelles qu’elles soient, ethniques, raciales, religieuses, c’est un film sur les gens au travers de gitans et d’une famille de beurs recomposée. Le film sera réalisé entre autres avec Fanny Ardan, Alexandra Lamy, Daniel Duval, Amel Djemel… Il va se faire entre octobre et janvier pour une sortie prévue en 2007.
Tu as aussi un projet au théâtre ?
Je suis en train de réaliser les castings pour ma première pièce. A priori, Caroline Sellier en sera. Cette pièce s’appelle « Bord cadre », et traite de la complexité de monter son premier film. La pièce devrait être prête pour début 2007. Le dénominateur commun de tout ça c’est l’écriture, j’ai envie de me frotter au moins une fois au théatre. C’est un acte libre, un espace où on peut s’exprimer en toute liberté, sans censure.
Demain soir, Trust se reforme pour un concert au festival de Terre Neuvas - Bobital en Côte d’Armor. Qu’est ce qui a décidé Trust ? Les fans peuvent-ils s’attendre à un prochain album ?
On a eu une proposition qu’on ne peut pas refuser, les raisons, c’est pas important. Trust ne me manque pas plus que ça, et il n’y aura pas d’autre album. Par contre, le concert va être enregistré et filmé, le DVD sortira normalement mi-octobre. Les fans découvriront deux inédits : j’ai fait des textes sur ce qui se passe, on sera peut-être censuré. C’est déjà beaucoup.
Y a t il des groupes de rock français que t’aimes bien ?
De rock ?
Ou dans autre chose sinon…
Dans le rap j’aime bien Sniper, Diam’s, Kool Shen. J’ai l’impression que les rappeurs ont plus de choses à dire. Actuellement, la grosse problématique des artistes c’est le non-engagement, la peur de vendre moins de CD, les mecs n’osent pas se mouiller. Je pense qu’aujourd’hui, plus qu’avant, c’est important de se positionner. A la télé, des acteurs, des chanteurs, expliquent que leur rôle n’est pas de s’engager. Or, pour ne pas être concerné par ce qui se passe, il faut vraiment être une sale personne. Il y a des élections l’année prochaine, et il y a un petit bonhomme assez dangereux qui tient des propos assez graves, un moment faut prendre sa place. Moi, il y a des choses que j’entends qui me dérangent et j’ai envie d’en parler. Tu as ceux qui soutiennent et ceux qui restent attentistes, qui ont leur petite carrière. C’est dommage.
Propos recueillis par Michael Pauron