C'était excellent! C'est mon meillleur concert de Lordi sur les trois fois où je les ai vus
En 2004, Lordi passait pour la première fois à Paris dans la petite salle du Trabendo. Affluence: dans les deux cents personnes, soit la moitié de la capacité de cette salle. En 2006, les monstres finlandais remplissent l'Elysée-Montmartre alors que, jusqu'à il y a quelques mois, ils n'avaient jamais eu de véritable promotion en France. Mais entretemps, une victoire à l'Eurovision est passée par là. En prime, ils ont été faire des bisous à Laurent Ruquier et admirer les gadgets de Jérôme Bonaldi la veille du concert

Avec toutes ces portes qui leur sont ouvertes, Lordi peut donc se produire devant un bon millier de personnes dans la capitale.
Je passerais la première partie, les Français de
SNAKE EYE, pour la bonne et simple raison que je les ai loupés. Je n'aime pas particulièrement leur musique, alors j'ai préféré prendre un pot à l'extérieur avec Talasquin et MN. Ceux qui les ont vus n'ont d'ailleurs pas été particulièrement élogieux à leur égard. Moi, je ne peux rien en dire
La pause entre les deux groupes est assez longue, au moins trois quarts d'heure. En tout cas, le public se manifeste: des drapeaux finlandais sont brandis dans la foule (qu'est-ce qu'il y avait comme Finlandais vers le bar de la salle, d'ailleurs!

), ainsi que des photos de Michel Drucker et les huées de circonstance

. Mais c'est vrai qu'il faut le temps d'installer le matériel de scène de
LORDI, qui est assez monstrueux (c'est le cas de le dire!). Les monstres du pays du père Noël débarquent vers 21h, et l'attente valait le coup. Bien sûr, il n'y a pas de pyros. La règlementation française est très stricte à ce sujet et dans une salle comme l'Elysée-Montmartre, ce n'était même pas la peine d'y songer. Pour y avoir droit, il faudra voir Lordi en festival (ils en avaient au Earthshaker). Ca n'empêche que le décor est magnifique: une façade de château hanté, avec deux colonnes surmontées de gargouilles avec le logo du groupe qui scintille, et des images de synthèse dans les fenêtres représentant tour à tour des flammes, de la neige, ou des images gore. Des projectiles du type confettis ou fausse neige (sur "It snows in Hell", en particulier) sont envoyés de temps à autre sur le public. Les instruments sont également bien décorés, tels le traditionnel pied de micro en forme de hâche de Mr Lordi, la bouche monstrueuse sur la batterie ou les candélabres sur le clavier. Le groupe arrive par les deux portes du château sur "Bring back the balls to rock" et c'est parti pour une bonne heure et quart de hard rock monstrueux (le "nouveau courant musical pas encore arrivé dans nos contrées, mais c'est pas avec ça que la Finlande gagnera", dixit notre ami Drucker

)

Ils sont bien en forme ce soir. Autant au Earthshaker, Mr Lordi avait des problèmes de voix, autant là son chant était impeccable. Le groupe est assez carré et bénéficie d'un excellent son. La play-list est basée essentiellement sur "The Arockalypse" et sur le premier album, "Get heavy". Du deuxième, "The monsterican dream", seul "Pet destroyer" sera joué. Ca me convient parfaitement, il y avait presque tous mes morceaux préférés du groupe à l'exception de "Chainsaw buffet"

Le groupe a fait énormément de progrès en terme de présence scénique. Mr Lordi est bien plus communicatif et tous les membres participent. De plus, de nombreuses animations sont prévues pour agrémenter les morceaux: femmes empalées, ailes de chauve-souris que le chanteur déploie, cris de bébé qu'on égorge avant "Blood red sandman"... Ce concert valait le coup autant pour la musique que pour le visuel. On a aussi eu droit à un solo de batterie (enfin plutôt un duo batterie/guitare) pas inutile puisque, au lieu de faire de la démonstration chiante et inintéressante, le battteur a repris des classiques du metal des années 80: du Mötley Crüe, du Kiss, du Accept, Alice Cooper, Deep Purple, WASP, Twisted Sister, Skid Row... et une chanson de Marilyn Manson! Bien sympa comme medley, en tout cas

C'est la première fois que je ne me suis pas fait chier pendant un solo de batterie. Le moment fort du concert a bien sûr été "Hard rock hallelujah", joué en ultime rappel, qui a donc conclu la soirée en apothéose: juste après "Would you love a monsterman", le public a scandé "Hard rock halllelujah" à l'unisson. La claviériste est revenue la première, a entammé à trois reprise l'intro de la chanson, avant que tout le reste du groupe ne débarque. Tout le monde chantait, masquant presque le chant de Mr Lordi par moment. C'était vraiment un grand moment. Avec ce concert, je pense en tout cas que la carrière de Lordi est lancée en France. Bien sûr, un certain nombre de personnes étaient là par effet de mode, mais la prestation du groupe ayant été à la hauteur des attentes, les Scandinaves devraient pouvoir avoir une bonne fan base chez nous. Ca m'étonnerait qu'on les revoie un jour dans une petite salle comme le Trabendo, en tout cas
