AVERTISSEMENT : Ce n'est pas une chro que je vais pondre là, ooooohhhh non ! C'est une déclaration d'amûûûr.... Donc, si vous cherchez de l'objectivité dans ce que je vais dire, ben... Devinez où elle se trouve ! (ouh, la belle perche !)
Comme pour "Jugule à tort", c'est la presse qui m'a poussé à acheter ce disque. L'article vantait l'originalité du truc, sa puissance et ses atmosphères ivôle, et concluant même que sur ce coup-là, Lombardo venait de foutre une branlée Puissance 2 à son ancien groupe (pour les 2 qui dorment au fond, je rappelle qu'il s'agit de Slayer).
J'achète la bête un Lundi soir, rentre chez moi en me disant "Bon allez, tu finis ce devoir de maths de merde, t'écoutes 3 titres et après, tu mets la viande dans le torchon."
Donc, je finis mes maths à 23 h, dépose la galette sur la platoche et là....C'est bien simple, je me le suis envoyé 5 fois de suite.
Il y a là tout ce qui peut me plaire dans le métôle : des riffs qui décapent, des ambiances, des soli efficaces...
Mais le truc qui m'a vraiment marqué, c'est le chant : Chambers est certes bien agressif, mais sait moduler quand il faut, et surtout, il a un accent British à couper au couteau qui rajoute vraiment quelque chose.
Les morçeaux sont plutôt simples : le groupe n'empile pas les riffs comme des cacas dans la cuvette, il y a enfin de compte assez peu de changements de rythme et ça reste court et direct (11 titres-37 minutes), MAIS il y a le plus important : l'ambiance ! Et oui, pas besoin de pondre des bouzins de 10 minutes pour créer une atmosphère prenante, et ça, le groupe l'a bien compris.
L'exemple parfait reste "Descending Darkness" : Un synthé, 2 minutes, 5 notes "de base"...et ça marche. Le titre est glaçial, ça pue le désespoir et la fin du monde...Brrrr...
On retrouve des titres plus classiques, comme les 2 speederies "Portrait of Henry" (très punk) et le neckbreaker "War Between One", qu'on jurerait sorti d'un album des anciens collègues de Dave. Mais globalement, l'album est plus orienté mid-tempo ("Pathetic Liar", "Empress or Rancor"), plus basé sur le groove et l'"accroche" que Slayer, qui mise plus sur son aspect violent et radical.
La "rupture" avec Slayer se marque aussi au niveau des grattes : Même si l'utilisation massive de riffs "dissonants" peu rappeler le quatuor californien, Sorychta prend le contre-pied de King et Hanneman au niveau des soli : Pas de vibrato zigouigoui, de descentes de manches criardes... Ses interventions sont plus posées, plus fluides et beaucoup plus mélodiques.
Dave, à l'époque, justifiait son départ de Slayer par des "Ils m'écoutaient pas, ces cons-là, ils refusaient toutes mes idées qu'étaient géniales pourtant, et pis d'abord Jeff est blond et moi j'aime pas les blonds, et Kerry il est moche avec son crâne à la Mr Propre..." (Enfin bon, c'est pas les termes exacts, mais vous voyez l'idée...Il pouvait pas s'exprimer, le pôv choupinet)
Enfin "libéré", il n'hésite pas à se faire plaisir derrière les fûts. Ecoutez-le dans "Silent Stranger" ! Impossible de ne pas gigoter à l'écoute du rythme qu'il donne au morceau, très "tribal" (type de rythme qu'il reprendra sur "Endowment of Apathy", dans le dernier album).
Mais tout ça n'est rien face au dernier titre, le monumental "Code of Silence" encore plus noir que l'intérieur d'un trou de balle.
Le groupe reprend le principe de "Darkness" (un riff simple exploité jusqu'à plus soif) et agrémente tout ça de riffs zarbis, de nappes de claviers, d'un long break "murmuré" bien flippant avant de tout lâcher dans un final apocalyptique, proche du black-metal. C'est bien simple, ce titre reprend toutes les caractéristiques de l'album, condensées en 6 minutes !
J'arrête là, sinon j'en aurais pour la nuit... C'est tout simplement un disque fabuleux, accrocheur comme c'est pas permis, riche en sonorités étranges et originales.... L'un des 10 disques que j'emmènerais sur une île déserte.
Et dire que le groupe est mort aujourd'hui...
