Une interview donnée au site web metalchroniques en 2006 au moment de la sortie du dernier album et qui nous éclaire un peu plus...
Alex Kraft est connu des initiés pour être le guitariste attitré de Tom Angelripper au sein d’Onkel Tom. En 2000 Alex et ce même Tom Angelripper sortaient avec Desperados « The Dawn of Dying », un bon album de Thrash à la sauce western. Depuis silence radio de ce projet parallèle jusqu’à ce que déboule « The Legend And The Truth ». La modification du nom du groupe devenu Dezperadoz n’est que la partie émergée de l’iceberg des changements. Ce disque, qui est une véritable réussite, est plus Rock, et Alex débarque également là où on ne l’attendait pas : au chant ! Une petite interview devrait permettre d’en apprendre plus sur ce personnage atypique… (par Murder-One)
Alex kraft : Salut, c’est Alex Kraft de Dezperadoz…
Metalchroniques : Bonjour, comment vas-tu ?
Alex kraft : Bien, mais j’ai beaucoup de choses à faire… (rires)
Metalchroniques : Je te connais car je t’ai vu à plusieurs reprises jouer en Allemagne avec Onkel Tom…
Alex kraft : … cool…
Metalchroniques : … dans quels groupes as-tu joué auparavant ?
Alex kraft : J’ai joué dans un groupe nommé Jail ici en Allemagne. Nous avons aussi donné des concerts en Autriche et en Suisse. Nous avions un contrat avec une maison de disques et avons vendu dans les cinq mille albums. C’était un petit groupe mais c’était cool. Depuis des années, je fais partie en Allemagne d’un groupe hommage à AC/DC qui est devenu célèbre : Dirty Deeds. Nous jouons uniquement des titres le l’aire Bon Scott. Je travaille aussi en tant que musicien de studio pour des publicités et ce genre de choses. Je joue de la guitare et j’écris des musiques.
Metalchroniques : le nouvel album de Dezperadoz « The Legend And The Truth » est basé sur le légendaire Wyatt Earp ; comment est venue cette idée ?
Alex kraft : Ca remonte à des années. Ma première idée était de faire ce genre de musique à l’époque du premier album. Initialement, j’avais étudié la guitare à Los Angeles. J’ai voyagé de cette ville à Las Vegas et à un moment j’ai eu envie de pisser. Je me suis arrêté à côté d’une vieille mine d’argent. C’était fantastique et très spécial car alors que j’étais en train de pisser, je me disais que je pissais sur un morceau d’histoire. C’est la première fois que je eu l’envie de mélanger de la musique Hard avec l’ambiance western. J’ai trouvé que ça pouvait donner un bon résultat. Tu connais des westerns comme le bon, la brute et le truand ?
Metalchroniques : Bien sûr…
Alex kraft : Pour moi ces films sont plus sombres et dangereux que ce que montrait le cinéma classique. C’est ce que j’avais envie retranscrire en musique, dans une sorte de fusion entre les bandes originales de ces films et le métal.
Metalchroniques : Ce second album est le fruit d’une longue attente. Ce délai est-il lié au fait qu’il s’agisse d’un album concept ?
Alex kraft : C’est une des raisons. J’aurai du produire cet album juste après le premier. Il est complètement différent de celui que j’avais fait avec Tom Angelripper… (Alex devient plus grave) Pour celui-ci j’ai vécu une période très difficile car j’ai perdu mon épouse. C’était vraiment très dur. Je ne voulais plus faire de musique et tout arrêter. Mais j’ai beaucoup d’amis comme Tom Angelripper qui m’ont dit que je devais faire ma musique et tout ce qui était lié à Dezperadoz. C’est pour cela que tant de temps a passé jusqu’en 2003 ou j’ai lu tous les livres que j’ai pu trouver sur Wyatt Earp. C’est… (long silence) Je peux comprendre sa vie. Ca n’est pas une vie comme celles présentées par les films hollywoodiens. Il n’était pas un héro hollywoodien. C’était un humain et il a perdu sa femme. Après cet évènement, il est devenu un gangster. C’est ce qui m’a vraiment intéressé en lui et qui a fait que ça m’a pris autant de temps.
Metalchroniques : Ce que tu viens de me dire explique les côtés sombres de cet album…
Alex kraft : Oui…
Metalchroniques : Cette fois Tom Angelripper n’apparaît qu’en tant qu’invité et non pas sur la totalité du disque, était-ce pour faire l’album comme tu le voulais ?
Alex kraft : Oui. C’est lui qui m’a poussé à cela. Il m’a dit que je ressentais l’histoire de Wyatt Earp et que je devais faire ce disque parmoi-même. Si je l’avais souhaité Tom aurait chanté toutes les chansons, mais il m’a dit que j’avais les capacités pour le faire. Je ne croyais pas en ma voix…
Metalchroniques : Le résultat est très bon. J’ai été totalement surpris car, te connaissant comme guitariste d’Onkel Tom, je ne t’attendais pas à ce niveau en tant que chanteur …
Alex kraft : … waou, merci beaucoup, c’est super d’entendre ça. Tom m’a dit de faire ce disque par moi-même et que lui avait à s’occuper de Sodom. Il m’a proposé de m’aider mais a insisté pour que je fasse tout tout seul. C’est ce qui m’a poussé à essayer et à le faire.
Metalchroniques : C’est la raison pour laquelle tu as légèrement changé le nom du groupe de Desperados à Dezperadoz, afin de faire une cassure ?
Alex kraft : En fait le vrai problème avec Desperados avec deux « s » est qu’il s’agit d’une marque de bière, et que si tu cherchais sur internet avec google, tu tombais sur deux mille sites sur la bière avant d’arriver au mien.
Metalchroniques : (rires) … j’ai cherché trop loin …
Alex kraft : (rires) … oui. Mais ton idée est bonne aussi. Avec deux « z », on retrouve la prononciation exacte en vieux Mexicain, en vrai Mexicain. En fait ce terme désignait à l’époque une personne bizarre, un assassin.
Metalchroniques : La musique de Dezperadoz est relativement différente de ce que tu fais avec Onkel Tom, comment la décrirais tu à quelqu’un qui ne la connaît pas ?
Alex kraft : Je pense qu’en Allemagne, en Autriche et Suisse, Tom Angelripper est très célèbre. Son groupe n’est pas un groupe à proprement parler dans le sens ou c’est plus un amusement ; nous buvons beaucoup de bière. Avec Dezperadoz c’est la première fois que des gens différents m’envoient des e-mails ne disant pas nous boirons un coup, nous ferons la fête et boirons un coup, etc… Ce coup-ci les gens me disent c’est cool, tu as fait un bon album, un album très profond. Je ne sais trop quoi en dire car pour moi ce disque est très important et les gens semblent comprendre ce que j’ai voulu exprimer. Ca n’a rien à voir avec le nombre d’albums que nous vendrons, l’important est que les gens perçoivent ce que j’ai voulu faire.
Metalchroniques : Comment est venue l’idée d’intégrer la chanson « Rawhide » à ce disque ?
Alex kraft : C’est le thème d’une très vieille série télévisée sur les cow-boys. Ca n’était pas sur les gangsters mais sur les cow-boys, et cette chanson collait parfaitement au thème et à l’atmosphère. Ce morceau est moins sombre que le reste de l’album et apporte un peu de fraîcheur, il est plus Rock’n Roll. (rires)
Metalchroniques : un peu de paix au milieu de ce disque… (rires)
Alex kraft : … (rires) absolument !
Metalchroniques : La production est impressionnante, l’a tu assurée toi-même ?
Alex kraft : Oui…
Metalchroniques : Dans un studio professionnel où chez toi ?
Alex kraft : Un peu des deux. J’ai enregistré les guitares par moi-même, et j’ai produit le disque en collaboration avec Denis Ward le bassiste de Pink Cream 69.
Metalchroniques : J’ai trouvé le morceau « March To Destiny » relativement différent du reste de l’album, peux tu nous le décrire ?
Alex kraft : C’est une chanson dont j’ai eu l’idée alors que je me trouvais dans Elm Street à Tombstone. Cette rue conduit au fameux Ok Corral, là ou a eu lieux la non moins célèbre fusillade. « March To Destiny » n’est pas seulement le trajet du Cristal Saloon à Ok Corral, elle évoque aussi pour moi ma vie. Je suis un homme de la vieille école, et je crois en des valeurs comme la vérité, l’honneur… enfin toutes ces choses qui avaient de l’importance avant. Beaucoup de gens rient quand je leur parle de cela. « March To Destiny » symbolise le fait qu’après les moments difficile que j’ai traversé, il m’a fallu continuer à avancer, et que j’ai du me battre aussi bien contre moi-même que contre les autres. Heureusement à mes côtés j’avais mes vrais amis qui m’entouraient, exactement comme ceux qui on fait cette marche à l’époque.
Metalchroniques : Tu vas tourner en première partie de Krokus et d’Axxis, sera-t-il facile de ne jouer que quelques extraits de ce disque alors que conceptuel, il présente une entité ?
Alex kraft : C’est possible car nous jouerons entre trente-cinq et quarante minutes. Je pense que nous pourrons en jouer la majeur partie, dont « March To Destiny », qui comme je te le disais est très importante. Je pense que dans les festivals comme Wacken, je pourrai l’interpréter en entier, ça devrait fonctionner.
Metalchroniques : Justement, rien n’est prévu pour l’instant en France, dans quels festivals auront nous l’occasion de te voir ?
Alex kraft : Nous ferons donc le Wacken, et pour le reste j’espère pouvoir jouer partout ! Les membres du groupe sont de vieux amis ; nous sommes des rockeurs, et si nous avons simplement les moyens financiers de le faire, nous le ferons. Nous ne faisons pas cela pour gagner des fortunes ou d’autres choses du genre, mais pour donner des concerts et proposer un spectacle au public. Nous avons l’ambition de venir jouer en France, d’aller en Belgique… je l’espère.
Metalchroniques : … j’espère aussi mais c’est très difficile en ce moment en France…
Alex kraft : … ça n’a pas d’importance pour les cow-boys (rires)
Metalchroniques : … (rires) vous viendrez à cheval ?
Alex kraft : … (rires) Non. Avec mon groupe de reprises, nous avons joué à Kabul en Afghanistan … je ne connais pas le jour de ma mort, mais je veux profiter de la vie et faire le maximum de choses.
Metalchroniques : Quelques mots pour nos lecteurs pour finir cette interview ?
Alex kraft : J’espère vraiment que j’aurai la chance de jouer en France et que le gens comprendront cet album. Je serai très heureux que les gens aiment ce disque, c’est pour moi le plus important avec le fait qu’ils le comprennent. Pour moi ça serait réellement un grand plaisir et un honneur.