Voici le live report tant attendu
Cela faisait pas loin de deux mois que je n'avais pas fait de concert, depuis Wacken, en fait! Il était donc sérieusement temps de s'y remettre

Pour cela, quoi de mieux qu'une affiche réunissant deux des groupes de metal extrême les plus importants du moment, faisant tous les deux partie de mes groupes fétiches? En effet, Amon Amarth et Dimmu Borgir se sont associés pour une tournée européenne, officielement en co-headlining. Quand j'ai appris la nouvelle, quelques mois auparavant, j'avais sauté au plafond

Et je n'ai pas dû être le seul, vu le succès...
En effet, beaucoup de monde est venu les voir. Au point qu'ils ont fait deux dates parisiennes à l'Elysée-Montmartre (personnellement, je trouve ça nul... ils aurient mieux fait de déplacer le concert dans une salle plus grande

) et c'était sold out à Marseille depuis plus d'un mois

Plus étonnant encore: la deuxième date parisienne, le vendredi 5 octobre, affichait complet depuis une grosse semaine alors que jouaient le même soir Dream Theater et Symphony X dans un Zénith également complet depuis longtemps

Comme quoi, les metalleux de France ne sont pas une espèce en voie de disparition autant qu'on pourrait le croire... La première date parisienne à laquelle j'ai donc assisté a finalement été complète, mais le jour même seulement. Il faut dire que le programme était particulièrement alléchant sur le papier

Dimmu Borgir comme Amon Amarth sont de super groupes qui ont su devenir des références chacun dans leur style. Pourtant, si ce fut un excellent moment, on n'a pas tout à fait eu droit au concert d'anthologie qui nous était promis, notamment parce que ce n'était pas vraiment du co-headlining comme annoncé, et aussi parce que le public n'était pas à fond derrière les deux groupes.
Il y avait un troisième groupe à l'affiche pour ouvrir les hostilités: les Suédois d'
ENGEL. Il s'agit du nouveau groupe de l'ex-guitariste d'In Flames et de Gardenian, Niklas Engelin (d'où le nom

), et de l'ex-bassiste d'Evergrey, Mikael Hakansson. Leur album étant sorti dans le courant de la semaine, personne ne connaissait encore leur musique. Pour ma part, je n'en ai pas vu grand chose. L'ouverture des portes était annoncée à 19h30, donc, arrivé sur les lieux un peu avant 19h, j'ai retrouvé Weik, Tiamat, Féfé et Griselda autour d'un verre dans le bar d'à côté. On entre dans la salle vers 19h20 et le groupe avait déjà bien entamé son set. Merci l'Elysée...

De toute façon, ce n'était pas non plus fondamental, les trois ou quatre morceaux que j'ai vus ne m'ayant pas paru des plus passionnants. La musique d'Engel a en fait ce qu'il faut pour plaire à un public jeune amateur de metal moderne. C'est un hybride de In Flames (période récente) et de groupes plus martiaux comme Pain, voire Rammstein. L'idée n'est pas mauvaise en soi, mais je n'ai pas trouvé le rendu exceptionnel. Je n'aime pas la voix, certains riffs sont bien efficaces mais d'autres sont trop typés "yo jump" à mon goût... Mais en même temps, on n'en a même pas vu un quart d'heure, ce qui est un peu trop court pour pouvoir se faire une idée de ce que vaut vraiment la musique d'Engel. Ce qui est sûr, c'est que ce sont de bons musiciens, très carrés, qui ont en plus bénéficié d'un bon son. Mais je n'ai pas spécialement accroché à ce que j'en ai vu.
Un petit quart d'heure après, le temps de prendre une bière au bar avec weik

et de revenir devant, et les choses plus sérieuses commencent. C'est en effet au tour d'
AMON AMARTH d'investir les lieux, pour mon plus grand plaisir

Tout le monde le sait, j'ai toujours adoré ce groupe. C'est la sixième fois que je les vois sur scène ce soir, et ils m'ont toujours mis une claque en live. Mais cette fois, ce sera un peu différent

La prestation des Vikings a été, une fois n'est pas coutume, irréprochable, mais il manquait cette fois ce petit quelque chose qui différencie un bon concert d'un grand concert. J'ai passé un très bon moment, mais pas autant que d'habitude. On ne peut pas incriminer Amon Amarth mais plutôt l'organisation de la tournée et le public, partagé. Le co-headlining annoncé n'était en effet que publicité mensongère: les Suédois n'ont joué que trois quarts d'heure, comme une première partie ordinaire

Ca les a donc forcés à condenser leur play-list. Alors qu'ils ont pour habitude de varier celle-ci d'un concert à l'autre tout en gardant les classiques indispensables, le choix des morceaux a été cette fois-ci archi-prévisible. On a bien sûr eu droit aux indispensables "Death in fire" (en troisième position pour bien mettre l'ambiance

!), "Victorious march", "Fate of Norns" et un final épique sur "Pursuit of Vikings"

On a eu également un certain nombre d'extraits de "With Oden by our side", leur dernier album en date: les anecdotiques "Valhall awaits me" et "Runes to my memory", l'excellent "Cry of the black birds" et le surpuissant "Asator". Et c'est tout! Les albums "The crusher" et "The avenger" ont été complètement zappés. "Once sent from the Golden Hall" et "Versus the world" n'ont été représentés que par une chanson chacun (leur classique respectif). Cette play-list peut suffire pour quelqu'un qui ne connait pas bien le groupe, mais pour un fan, c'est très léger

Ce que je n'ai pas trop aimé non plus, c'est l'ambiance dans la salle, très attentiste

En fait, le public est divisé entre fans de Dimmu Borgir, visiblement plus nombreux, et fans d'Amon Amarth, assez dispersés. Du coup, alors qu'un an auparavant, dans la même salle avec le groupe en tête d'affiche, il régnait une ambiance de folie, c'était relativement calme. Ce n'est pourtant pas la faute au groupe. Il leur manque leur bassiste habituel, Ted Lundström étant remplacé sur une partie de la tournée par un bassiste anglais dont j'ai oublié le nom, mais ce n'est clairement pas dû à ça. Johan, leur chanteur barbu géant, se dépense sans compter, s'adressant régulièrement à la salle dans les quelques mots de français qu'il connait, levant régulièrement sa corne à notre santé

, faisant chanter les refrains au public... mais ce n'est quand même pas la folle ambiance. Ce genre de choses me refroidit un peu par rapport aux tournées annoncées en co-headlining...

De toute façon, je pense qu'Amon Amarth est trop gros maintenant pour faire une première partie. Groupe arrivant à vivre de sa musique, tête d'affiche du dernier Summer Breeze et toujours placé très haut sur l'affiche de la plupart des gros festivals, ils peuvent faire des dates n'importe où sans risquer d'y perdre. C'est sûr qu'il n'y aurait jamais eu autant de monde pour aller les voir seuls. J'espère que cette tournée leur aura au moins été profitable financièrement et leur aura attiré de nouveaux fans... Enfin malgré cette relative déception, j'ai bien aimé quand même
Pour
DIMMU BORGIR, ce sera autre chose! Là, le groupe est vraiment tête d'affiche et ça va se sentir. Le public black n'est certes pas le plus festif qui soit, mais les trois quarts de la salle sont entièrement dévoués aux Norvégiens. L'ambiance et la température montent donc de quelques crans à l'arrivée du groupe. C'est avec une intro symphonique malsaine, deux fausses chandelles avec flammes artificielles ultra-kistsch et deux prètres de Satan (du moins je suppose...) en robe et cagoule pour faire l'animation (gros potentiel comique garanti!)

, que Dimmu Borgir investit la scène. C'est sur "Progenies of the great Apocalypse" que s'ouvre la messe noire

Deux mauvaises surprises: tout d'abord, cette excellente chanson a été amputée de près de deux minutes

Et le son est assez mauvais au départ, surtout au niveau de la voix

Heureusement, ça va s'améliorer rapidement. Le groupe enchaîne sur l'excellent morceau d'ouverture de leur dernier album, "The serpentine offering", sorte de marche impériale de Star Wars version black metal

Là, c'est le grand spectacle avec film de reconstitution de bataille médiévale sur écran géant en arrière plan et lights somptueuses :fight:

On aura droit à ce genre de clips pour tous les extraits de "In sorte diaboli" joués

D'ailleurs, si je considère toujours l'album comme une semi-déception (trop de redite et pas assez de prises de risques), ses titres sont véritablement taillés pour la scène. Ca passe particulièrement bien en live

Autre bonne surprise: "Puritanical euphoric misanthropia" et "Spiritual black dimensions" n'ont pas été oubliés avec quatre titres chacun. On a également eu droit à du "Stormblast", en l'occurrence "Sorgens kammer". Par contre, à part "Progenies...", "Death cult Armageddon" a été oublié. Et du côté d'"Enthrone darkness triumphant", pas grand chose à se mettre sous la dent: "The night masquerade" et, en rappel, "Mourning palace", certes. Mais ni de "In death's embrace" (ma chanson préférée du groupe), ni de "Spellbound by the devil"... Je ne me plaindrais cependant pas de la play-list, car malgré ces quelques manques, c'est globalement satisfaisant. La prestation du groupe est bonne

Les problèmes de son du début sont vite arrangés. L'essentiel du spectacle est fait par un Shagrath bedonnant mais communicatif et heureux d'être là et un Galder roi de la grimace

C'est la cinquième fois que je vois le groupe et, en salle, ils ne m'ont jamais déçu. C'est à nouveau le cas ce soir, avec une prestation solide, bien maîtrisée, agrémentée en prime de jolis effets de scène. Ca aurait quand même pu être un tantinet plus long

... Je ne sais pas si c'est dû aux horaires de l'Elysée-Montmartre, mais 1h20 pour une tête d'affiche, ce n'est pas énorme.
Au final, même si je m'attendais à mieux, c'est à un très bon concert que nous avons eu droit. Et ça aurait été encore mieux si les horaires de l'Elysée-Montmartre avaient été un peu plus rationnels et si la tournée avait été un véritable co-headlining, comme annoncé. Encore que, de ce côté-là, si c'est pour avoir un public nombreux mais divisé en deux et peu d'ambiance, cette formule ne me convainc pas vraiment...