Jusqu’en 2005, Charlie Dominici était surtout connu pour avoir été la voix de Dream Theater le temps de leur premier album, ‘When Dream and Day Unite’, en 1989. Entre temps, silence radio. Ce n’est qu’en 2001, à la suite des attentats du 11 septembre, que Dominici, profondément affecté par cet événement, décida de se remettre à la composition. Ce ‘O3, A Trilogy – Part Three’ est donc le troisième et dernier volet d’une série d’albums concepts narrant le parcours et les états d’âme d’un terroriste ayant pour but d’inoculer dans l’air que nous respirons un gaz mortel, provoquant ainsi la destruction de l’humanité. Avec ce nouvel album, Dominici nous transporte en 2012, en plein cœur d’une nouvelle guerre nucléaire d’ampleur mondiale. Préparez-vous à être immergé pendant une heure au cœur d’un album à l’ambiance apocalyptique.
Dominici, c’est du prog’. Mais du prog’ vraiment accessible, car bien plus construit, organisé, plus heavy dans l’âme que bon nombre de sorties actuelles dans ce genre. L’album commence avec ‘King of terror’ et son intro à la fois symphonique et acoustique, sur laquelle vient se poser la voix chaude et puissante de Charlie Dominici. Mélangeant avec réussite des riffs acérés, des breaks très mélodiques et des éléments symphoniques donnant une profondeur à l’ensemble, ce morceau d’ouverture est un des grands moments de cet album. Les morceaux ‘March into hell’ et ‘Hell on earth’ (qui laissent peu de doutes sur le contenu thématique des morceaux), d’une durée plus raisonnable pour ce style musical, sont quant à eux à rapprocher de ce que peut faire un Savatage par exemple, notamment sur l’album ‘Dead Winter Dead’. La voix de Charlie rappelle d’ailleurs, lorsqu’elle se fait plus agressive, celle de Jon Oliva. Parmi les autres réussites de l’album, notons principalement la superbe ballade ‘So help me god’, très poignante et ne laissant aucun doute sur la sincérité musicale de Dominici. ‘Genesis’, morceau épique qui sert de conclusion à cette trilogie, est également une réussite incontestable. Ses soli inspirés (signés du guitariste Brian Maillard), ses nombreux breaks piano, ses paroles à la fois pessimistes et remplies d’espoir (je me garderai bien de vous gâcher le plaisir de découvrir la fin de l’histoire) en font vraiment un des meilleurs morceaux de l’année dans le genre metal prog’.
Charlie Dominici s’est véritablement investi de A à Z dans ce nouvel album. De la production (parfaite) jusqu’au visuel (sublime et présentant fidèlement le contenu musical de l’album), il nous offre ici un album que tout amateur de prog’ (et de heavy un poil complexe) doit se procurer. Bonne nouvelle pour les fans : même si Dominici a décidé de ne plus écrire d’albums concepts à l’avenir, d’autres réalisations sont à prévoir de la part de ce chanteur/compositeur décidément très talentueux. Une des bonnes surprises de 2008 en tout cas !
[CD] DOMINICI - O3, A Trilogy, Part 3 (2008).
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