Voici ma mega-chronique!
Ce nouvel album était vraiment très attendu et par les fans du groupe et par la scène metal en général. Sans vouloir revenir éternellement sur cette histoire metallica/megadeth, beaucoup étaient très curieux de voir ce que Mustaine et sa bande (avec la nouvelle recrue ex-Jag Panzer et ex-soutien live de Nevermore , le guitariste Chris Broderick) pouvaient sortir de bon après le relativement acclamé Death Magnetic.
Alors mettons les choses au clair, ces deux albums n'ont rien à voir, et c'en est fini de comparer ces deux groupes, ça devient lourd pour tout le monde, en réalité.
Bon, passons à l'album à proprement parler.
Tout d'abord, la pochette

en ce qui me concerne, ce n'est pas une réussite, une vague création sous ordinateur, avec des prisonniers, des murs étranges, un ciel rouge assez incongru, et une couronne de mouches qui de loin, fait penser à une couronne qu'on accroche aux portes pour les fêtes de Noël.
Une fois la thématique de l'album abordée, la pochette prend un peu de sens, mais il n'empêche qu'elle reste moche. Il s'agit de prisonniers allant dans des camps (proche de ceux de concentration) que le gouvernement Bush avait imaginé dans une loi appelée "Endgame" qui autorise a enfermer tous les citoyens , toujours dans cette grande paranoïa due au terrorisme. Les murs étant en fait des cercueils FEMA. Bref, encore des théories politique fumeuses qui étaient , il faut bien l'avouer, propices à faire un album de Megadeth.
Bon, en ce qui concerne la musique, il faut reconnaître une chose : Dave Mustaine est en forme. Cela faisait au bas mot au moins 15 ans que Megadeth n'avais pas sonné aussi agressif et rapide.
L'album commence par un court morceau instrumental "Dialectic Chaos" qui pour moi n'est rien d'autre qu'un clin d'œil au morceau d'ouverture de So Far, So Good... So What? de 1988 "Into the Lungs of Hell" . Ca commence très fort, avec une avalanche de solos, nous voilà prévenus, cet album est dédié à la guitare! Ca enchaîne très vite sur "This Day we Fight!" : un morceau guerrier (influencé par The Lord of the Rings, selon Dave himself). On bouge de la tête, et tape des pieds, mais pas des mains pour applaudir. Ça pour envoyer du bois, faire du thrash, ça y va! Mais ça sonne à mes oreilles comme une révision forcée de l'époque Rust In Peace. La rythmique est démentiellement rapide, et les solos pleuvent. La ligne de chant est très plate et le refrain est pas franchement entraînant, du coup.
Le morceau se termine brutalement et enchaine sur une très jolie mélodie de guitare harmonisées. "44 minutes" est assurément une des réussites de ce disque. Un titre mid-tempo très mélodique, avec une rythmique plombée, on découvre qu'il y a une basse dans le groupe, et un refrain très mélodique et sombre. Ca rappelle les grandes heures de Countdown to extinction et de Youthanasia. La encore beaucoup de place reservée aux solos de guitare.
On a tout juste le temps de souffler qu'arrive l'ultra-rapide "1,320' " . Ce titre aux consonances So Far, So Good ... So What? ("liar", '502") parle de courses de dragsters et est sacrément entrainant et puissant. Les riffs sont assez recherchés et c'est du bon megadeth rapide comme on l'aime! Vers 2 minutes 30, attendez vous cependant à entendre le break de batterie le plus pourri de l'Histoire du metal, avant d'enchainer sur un nouveau déluge de solos en acier trempés, brûlants et incisifs! décidément, Broderick et Mustaine s'en donnent à cœur-joie.
Vient ensuite "Bite the Hand" avec des riffs vraiment très très groovy et presque dansant. Ou juste bon a headbanger avec plaisir! Pas grand chose d'autre à dire sur ce morceau, qui contient lui aussi un refrain assez nul et répétitif. Encore des solos et des solos....
Puis arrive "Bodies" un titre très sombre, pour moi dans la même veine que "44 minutes" avec un refrain très mélodique, et l'ensemble est assez destructeur. Les solos ici semblent beaucoup plus travaillés et vont plus chercher dans la subtilité que dans la vitesse, avant de connaître un changement de rythme de folie et jouissif, et d'enchaîner sur le riff bien connu des fans qu'on avait pu entendre dans la compilation "roadrunner united". Un vrai bijou!
Arrive ensuite le morceau-titre "Endgame", qui débute par un message au haut-parleur expliquant le thème et le pourquoi du disque qui fait froid dans le dos! Un autre morceau assez mid-tempo, très sombre, avec quelques accélérations bien thrash! Ici aussi les solos signés Broderick sont une véritable réussite, avec le début de chacun des petits leads qui commencent comme des alarmes! Quelques bons moment aussi signés Mustaine, assez rock'n'roll, paradoxalement.
Le morceau se termine bizarrement sur un fade-out assez raté, alors qu'il s'agit d'un très bon titre. Peut-être est-ce pour préparer l'arriver du morceau "calme" de l'album : "The Hardest Part of Letting Go... Sealed With a Kiss". Il commence avec guitares acoustiques et violons, très joli et sombre, a mi chemin entre "Promises" (The World Needs a Hero) et "Time : the Beginning" (Risk) . Cette partie enchaîne sur une rythmique en triolets typiquement heavy metal dans le sens le plus pur du terme, avec même quelques claviers qui me font penser à du Dio! Pour moi cette originalité est parfaitement réussie et prouve que Megadeth sait encore très bien mélanger les styles avec maestria. Ce morceau est une power-ballade sans en être une, très envoûtante, et assez triste, faut bien l'avouer. Un de mes morceaux favoris, cela dit.
Et là arrive la grosse surprise! Ce morceau structuré, travaillé recherché et beaucoup plus posé que les autres compos de ce disque précéde le premier single "Headcrusher" ! Ce morceau était pour moi un catastrophe la première fois que je l'ai entendu, et ça s'est pas amélioré depuis que j'ai le disque... L'intro/solo de Mustaine est inintéressante, la rythmique est basique de chez basique et même si "ça thrash" et a un break mid tempo assez puissant, bien que pas original pour un putain de sous, ce morceau est sauvé par son solo assez réussi , et suffisamment court pour pas être indigeste. Vous pouvez voir aussi le clip, qui est a mon avis le plus naze de l'histoire de megadeth.
Après cette faute de goût et ce mauvais placement dans l'album, arrive "How the Story Ends". Un morceau assez difficile d'accès au début, puis qui devient addictif au fil des écoutes. Le riff est assez entêtant, et arrive un break avec guitares classiques très joli bien qu'un peu hors-sujet, et ce que je trouve être le plus beau solo de l'album. Il est vraiment très bien travaillé, reste en tête, alterne rapidité, technique et puissance avec mélodie. Pour la première fois depuis "Skin o my Teeth" (Countdown to Extinction) je m'arrête à la fin du solo et je me dis "whaou!!!"
Et tout cela nous amène au dernier titre de l'album, "The Right to Go Insane" qui débute par un "solo" de basse, qui n'est qu'en fait que le riff principal, qui rappelle étrangement un passage de "Take No Prisonners" (Rust in Peace). C'est encore un morceau mid-tempo assez sombre, avec de très chouettes paroles, et une construction très classique, au final. La fin est assez jouissive, avec l'extrait qu'on avait pu entendre en avant première, avec des solos sympas et une fin vraiment très entraînante, qui laisse sur sa faim, en fin de compte. On s'attend pas à ce que l'album se termine comme ça.
En conclusion (je vais tenter d'être plus bref

) : C'est un très bon album, sans morceau faible ni partie vraiment "remplissage". Il contient d'excellentes compos, très bien senties, avec des riffs ressuscités des années 80 et début 90. Il y a une orgie de solos, a tel point que c'en est indigeste. A note quand même que la deuxième partie de l'album, à partir de "Hardest Part..." en a moins dans tous les coins, et ça la rend très appréciable. Cela dit, la première partie du disque contient des morceaux sacrément bien foutus.
Et pour parler des choses qui fâchent, et même qui gâchent, je dirais que le tandem basse/batterie est mauvais. La basse, on ne l'entend pratiquement jamais et n'a absolument aucune ligne d'inventive (alors que LoMenzo reprochait à David Ellefson d'avoir un jeu peu intéressant) et se contente de suivre pour la majorité du temps ce que font les gutiares. En ce qui concerne la batterie, je deteste le jeu de Shawn Drover, qui est plat, qui n'a aucune subtilité, et qui sonne mal. Et comme si ça ne suffisait pas, la production lisse et très "metal moderne" de l'album (signée Andy Sneap et Dave Mustaine) mets bien en avant ces défauts-là. Par contre, le son des guitares est un bonheur, incisif, tranchant, métallique mais pourtant assez chaud! En ce qui concerne le chant, Mustaine a jamais chanté aussi bien, mais paradoxalement, il n'a jamais aussi peu chanté... Il se contente de scander son texte plus ou moins agressivement. Sa voix est très monotone, qui coup fait thrash, mais ça ne va pas avec l'orientation mélodique de plus de la moitié des morceaux.
Ce disque est loin d'être l'album du siècle (mais sûrement celui de l'année, plutôt) , ne sera pas à mon avis un Grand Classique, et vieillira assez vite (comme United Abomination, en fait) , notamment à cause de la production pourrie, et de cette volonté de servir un plat déjà entendu et qui fait plaisir aux fans sur le moment, mais qui n'a rien de personnel. Cet album est trop pensé et pas assez joué et vécu.
Il contient quand même vraiment de très très bon titres (il n'y en a aucun de mauvais).
Personnellement, j'ai écouté cet album en boucle pendant toute une semaine, puis je l'ai complètement laissé tombé, et j'ai a peine envie de le réécouter, là. Je l'ai quand même fait, et sérieusement, pour rédiger cette trop longue chronique. Je n'attendais rien de cet album quand il est sorti , j'ai été très agréablement surpris quand je l'ai eu, et puis c'est retombé. L'énorme fan de MegadetH que je suis est très satisfait d'avoir un très bon album comme celui-ci, le dévoué à la cause du metal que je suis aussi adore ce disque, mais mon œil (oreille) critique et acerbe me fait reconnaître qu'il aurait pu être quand même beaucoup mieux, et qu'il a trop de "petits défauts" qui gâchent le plaisir, malgré une vraie bonne qualité. Peut être est-ce le fait qu'il est trop réfléchi et pas assez joué avec les tripes.
Enfin bref.
3/5 ou 15/20