Tiens, ben pour la peine, je publie ici une chro, plus personnelle, que j'avais faite il y a un peu plus d'an mais que je n'ai jamais postée sur le forum
"Manowar ? Ah ah ! Ce groupe de pseudo-warriors arriérés en peaux de bêtes qui croient prêcher la sainte-parole du heavy metal avec leur musique de merde, enfermés dans leur trip "Harley-gonzesses-gros son" et qui au bout du compte ne parviennent à rallier à leur cause qu'eux-mêmes !".
C'est grosso-modo ce que je pensais il y a encore un an de Manowar (pardon, "ManOwaR" pour les TRVE Warriors of Steel), et ce que pensent toujours les gens de bon goût et même une grosse partie de metalleux à l'heure actuelle.
Je connaissais quelques albums du groupe:
Hail to England, Fighting the World, The Triumph of Steel et
Louder than Hell, j'avais même acheté ce dernier à l'époque. Que des disques de merde. Une poignée de gnome de bonnes chansons pour un répertoire globalement insipide, aux paroles fraternelles et guerrières niaises et, pire, très premier degré. J'admets toutefois qu'une de leurs chansons, "Master of the Wind", m'avait fait verser quelques chaudes larmes, mais c'était bien peu par rapport au reste, où le côté fraternel prôné par les musiciens me semblait totalement à côté de la plaque à travers cette musique qui me prenait plus aux zygomatiques qu'aux tripes. Non, en fait, je trouvais tout simplement leur zik fade, moche, simpliste, bref, sans intérêt. Pas du tout à la hauteur des ambitions fédératrices affichées par le groupe. Spinal Tap, c'était un groupe honnête à côté. La vraie caricature du genre, c'était ManOwaR. D'autant que le groupe avait établi le record du "groupe le plus bruyant du monde" avec sa performance dans un concert de je-ne-sais-où où il avait atteint les 129 décibels, au grand dam des malheureux fans présents lors de l'événement. Pitoyable.
"Ecoute
Kings of Metal."
"
Kings of Metal, c'est le meilleur, tu peux pas passer à côté."
"Tu connais pas
Kings of Metal ? Alors tu connais pas ManOwaR !"
Voilà ce que je lisais / entendais partout.
L'été dernier, je me suis cassé la jambe. Un certain Monsieur Z, rencontré sur le forum des Defenders of the Faith, était venu me rendre visite. On finit par parler de ManOwaR. Argh !
"Mais foutez-moi la paix avec votre groupe de gros gays à qui même les scéances de gonflette semblent n'avoir aucun effet au vu de leur corpulence de poupée Barbie !
- Mais A.M.E, écoute
Kings of Metal. Tu vas changer d'avis sur le groupe quand tu l'auras écouté.
- Pfff ! Mais même si je trouve cet album bon, ça n'empêchera pas au reste de leur disco de rester désespérément mauvais et au groupe d'être toujours aussi ridicule ! Bordel, mais même le titre de cet album est une ode prétentieuse à la gloire de ces guignols:
Les Rois du Metal, mon Dieu... Non, je veux pas, même sous la torture !
- Ecoute
Kings of Metal où je te chatouille la plante des pieds apparente qui sort de ton plâtre !
- Bon, bon, d'accord...".
Le lendemain soir, j'écoutais
Kings of Metal et je me prenais une grosse baffe.
C'est clichesque de dire ça, hein ? Aussi, je vais développer, parce qu'il y a matière à le faire.
Le lendemain soir, j'écoutais
Kings of Metal et je me prenais une grosse baffe. Mais pas seulement une de ces baffes qui vous secouent au point que vous ne pouvez vous empêcher de passer un disque en boucle. Il y avait encore autre chose.
Quand vous écoutez de la musique depuis des années, ce plus de 74 heures par jour, vous finissez malgré-vous par ne plus vous accrocher qu'à la qualité-même de ce qu'on vous propose. En tout bon passionné, vous décortiquez soigneusement les oeuvres que vous écoutez en vous faisant partisan d'une certaine objectivité: tel titre est bien, tel break est bien pensé, tel solo est bien amené... Au bout du compte, vous oubliez les fondements-même de la musique, ceux qui vous ont motivé dès le départ à vous y accrocher: la recherche d'émotions.
Kings of Metal a été plus qu'une baffe à ce niveau-là, ça a été un véritable choc en ce qui me concerne, ce genre de séisme interne qui bouleverse votre être et qui vous fait vous sentir non pas quelqu'un d'autre, mais quelqu'un qui se révèle. Ce disque m'a littéralement chamboulé. Car avant d'être une mine de bonnes compos, il propose avant-tout un véritable florilège d'émotions, mais vous ne faites pas que les ressentir, vous les vivez !
Kings of Metal est un disque qui vous donne le sentiment d'être plus grand, plus fort et accessoirement plus beau.
Kings of Metal, c'est la puissance sous toutes ses formes. Primaire, celle qui vous fait vous lâcher en mettant le son à fond, avec le titre introductif "Wheels of Fire". Guerrière, celle qui vous fait soulever des montagnes et vous donne du courage dans les moments durs, avec des brûlots comme "Kings of Metal" et "Hail and Kill". Emotionnelle, avec d'intenses mélopées comme "Heart of Steel" et "The Crown and the Ring", des chansons que vous ne pouvez vous empêcher de reprendre le poing levé et la main sur le coeur, en compagnie de milliers de compagnons d'arme, le torse bombé, la gorge nouée et les larmes aux yeux.
Toutes ces chansons ont en commun ce côté rassembleur, avec les frissons de rigueur, qui nous donne envie de nous battre pour la cause Metal. Nous battre contre qui ? Et que représente cette cause ? J'en sais rien et je m'en moque. Une chose est sûre: à l'écoute de
Kings of Metal, non seulement tout votre être est transcendé, mais également tout ce que représente la musique de ManOwaR: j'ai en effet (evidemment) réécouté les autres albums du groupe après cette décharge gorgée d'intensité et un déclic s'est produit: toutes les chansons se sont retrouvées imprégnées de cette puissance. J'aime toujours les titres que j'aimais, je n'aime toujours pas ceux que je n'aimais pas, mais ils se retrouvent tous frappés du sceau ManOwaR, je n'ai plus du tout la même vision de ces titres qu'avant, ils sont tous emplis de cette force qui en a changé ma vision. En d'autres termes, j'ai totalement adhéré à l'esprit du groupe. "Other Bands Play, ManOwaR Kill !".
Merci à Monsieur Z de m'avoir incité une ultime fois à persévérer !
"Stand and fight
Live by your heart
Always one more try
Im not afraid to die
Stand and fight
Say what you feel
Born with a heart of steel"
"Ma mère ?! Vous voulez dire que j’aurais un ticket avec ma mère ?! Oh, dur, c’est pas le pied !
- Encore ? Mais qu'est-ce que c’est que ces histoires de pieds ? Les pieds seraient-ils le point sensible des hommes du futur ? C’est peut-être dû à un accroissement de l'apesanteur...
- Quoi ???"