On va commencer le CR. Allez hop, première partie

En plus elle est relativement courte vu le peu de groupes que j'ai vu ce premier jour
Bonne lecture
Depuis bientôt cinq ans que le Hellfest existe en tant que tel, je n'avais jamais eu l'occasion de faire ce festival. Soit ça ne me tentait pas (les deux premières éditions), soit un autre festival à la même période proposait une meilleure affiche à mon goût (le Kobetasonik à Bilbao avait ainsi eu ma préférence en 2008), soit, comme l'année dernière, j'avais eu un empêchement alors que je devais en être (Arbeit macht frei...

). Après avoir attendu pratiquement les deux dernières semaines avant le festival pour être sûr de pouvoir venir, cette année est donc finalement la bonne pour moi

Inutile de dire le soulagement qui était le mien quand j'ai eu mes congés validés!
Pourtant je gardais quelques préjugés sur le Hellfest. Ayant fait l'ancêtre de ce festival, le Furyfest, en 2005, je gardais en mémoire l'organisation complètement chaotique, le temps de jeu ridicule des groupes et un running order abracadabrantesque avec tous les groupes qui se chevauchent d'une scène à l'autre, de sorte qu'il était quasiment impossible d'enchaîner deux concerts complets d'affilée. Ces problèmes de temps de jeu et de running order mal fait se sont répétés aux éditions suivantes du Hellfest, sauf peut-être en 2009.
Mais pour cette édition, aucune raison de se plaindre de ce côté. Le temps de jeu est inférieur à celui que les groupes auraient à un festival allemand, mais il n'y a pas vraiment eu de problèmes de chevauchement et, la plupart du temps, on n'avait pas à abréger un concert pour aller en voir un autre.
Aucune raison de se plaindre de l'organisation non plus, ni de l'ambiance. Ce week-end à Clisson m'a donné l'impression d'un mini-Wacken, avec du metal a gogo, de gros délires, une organisation impeccable et surtout, des potes. Ce festival a été énorme sur le plan musicale, et encore plus sur le plan humain. Amis de longue date de Paris ou du sud, mais aussi du nord, du centre et de l'est, ou nouvelles rencontres avec qui le courant passait bien via le net et qui s'est confirmé en vrai, le tout regroupé à peu près dans le même camping ou dans le même coin de l'enceinte, cela a fait un immense rassemblement comme j'en avais rarement vu. Cela contribuera, autant que les grands moments live, à rendre ce week-end inoubliable. Je redis encore, et ça vient du fond du coeur: merci à tous les gens présents avec qui j'ai partagé tous ces concerts et tous ces délires, je vous aime
Nous partons de Toulouse le vendredi matin à 8h30 avec Alex, Manue et Gigi pour un voyage sans encombres. Peu d'embouteillages, un peu de pluie entre Toulouse et Bordeaux mais rien de méchant, et ça roule bien jusqu'à Nantes. Il nous faut ensuite trouver la chambre d'hôte où dormiront nos conductrices, celles-ci préférant le confort tandis qu'Alex et moi irons faire les barbares au camping du festival en bons true warriors

L'occasion de découvrir la très bucolique campagne nantaise, que je ne connaissais pas du tout, avec de jolies maisons entourées de vignes. Le temps de trouver et de se perdre trois fois, qu'elles posent leurs affaires et se changent (bah oui, ce sont des filles

) puis de repartir vers Clisson qui était quand même à une petite demi-heure, ça fait baisser notre moyenne et on arrive là-bas vers 16h. Heureusement, j'ai eu sans arrêt des coups de fil et SMS de Guardian, Thrashos et Tortue qui m'assuraient qu'ils nous gardaient une place pour notre tente. Merci pour votre patience

En arrivant sur le parking, on constate en tout cas que les mecs qui viennent nous placer sont bien plus cools qu'en Allemagne. Un peu trop d'ailleurs: ils ont quasiment tous une bière à la main, certains sont complètement torchés et racontent des conneries pour nous indiquer où il faut se garer... Mais au moins ils sont sympas et serviables, à défaut d'être fiables

Une fois arrivés, on prend les affaires et on entre dans le camping. Là, je me fais interpeler par Morfal et Tom qui sont en mode Wacken, donc complètement déchirés et foutant un souk pas possible à l'entrée, et qui nous offrent deux bières à chacun

Puis Guardian et Tortue viennent nous rejoindre et on peut donc installer la tente et poser les affaires. Et là on retrouve un peu tout le monde: Thrashos, Metalblasphemer, Teocali, Blaster (

), Gasp, MN, P'tit Nico, Hallowedhail, Cocal, Jägermeister et plein d'autres

Un petit coup de fil à Piggy la citrouille, arrivée un peu plus tôt que nous et installée pas trop loin, et elle nous rejoint quasiment de suite. Avec toutes ces retrouvailles émouvantes avec des gens pas vus depuis deux ans ou que je découvrais, et il est temps de boire pour se remettre du voyage. Chacun ayant sa réserve de provisions, et Jägermeister n'ayant pas oublié de me ramener... la bouteille de jägermeister que je lui avais commandée, on attaque fort d'entrée, avec l'alcool qui coule à flots et des blagues de très haut niveau qui volent

Alex décolle pour aller voir Ihsahn, Manue et Gigi vont voir les Deftones, Guardian et Thrashos vont au Metal Market faire la promo du chibre lorrain et moi je reste avec les autres en continuant à boire, le premier concert qui m'intéresse vraiment étant une heure plus tard
On se lève tranquillement un peu plus tard et ça permet de découvrir le site, qui est très joli avec un terrain relativement grand avec une déco imaginative, jonché d'arbres et de stands, notamment un stand muscadet (le fameux vin Hellfest, un blanc pas franchement terrible voir franchement pas terrible

) et surtout un stand bières spéciales avec au choix de la Kro, de la Grimbergen, de la 1664 blanche, de la Carlsberg, de la Guinness ou un espèce de cidre anglais dont je ne me souviens plus du nom... plus accessoirement des boissons non alcoolisées

Les consos se paient par jetons, qui ont l'avantage de pouvoir être payés par carte

Le site comprend deux grandes scènes côte à côte (les Main Stage 1 et 2) où les groupes se succèdent alternativement, et deux scènes sous chapiteau, la Rock Hard Tent (où passent des groupes plutôt orientés black, death et doom) et la Terrorizer Tent (où passent tout ce qui est hardcore, sludge, stoner, post rock et tous les trucs les plus barrés, inclassables et éloignés du metal).
Et c'est vers la Main Stage 2 que nous allons voir
HYPOCRISY. Je n'avais pas revu les Suédois depuis 2006, ce qui commençait à faire. Il faut dire qu'après la tournée pour "Virus", Peter Tägtgren a enchaîné les albums et tournées avec Pain et que ça a récolté un succès considérable. Quatre ans et demi se sont donc écoulés avant la sortie de l'excellent "A taste of extreme divinity", dont il me tardait de découvrir les titres sur scène. Mais le groupe ne joue pas dans les conditions idéales. Déjà, ils jouent de jour, ce qui n'est pas très propice à un bon rendu de leur death mélodique et atmosphérique. En plus, ils jouent un certain nombre de titres mid-tempo qui perdent vraiment de leur impact dans ces conditions. L'autre problème vient du son, vraiment limite. Heureusement, quand les morceaux joués sont plus bourrins et envoient la purée, ça le fait carrément

Je suis content d'avoir revu la bande à Peter Tägtgren, mais c'est pas le meilleur concert que j'ai vu d'eux quand même.
Après cette petite heure de death suédois, il faut retourner boire! J'ai la flemme d'aller voir Loudblast, idem pour Infectious Grooves que j'ai déjà vu en mars dernier, et Sick Of It All, je ne suis pas fan même si vu de loin, leur prestation avait l'air bonne. Donc tout ce temps, je le passe à boire avec les copains
Puis c'est l'heure d'aller voir un concert sous la Rock Hard Tent, en l'occurrence
WATAIN. Je les avais découverts en première partie de Dissection en 2004. J'avais bien aimé leur prestation ultra-evil et caricaturale avec un Nouveau Casino parfumé à l'encens et au sang de cochon

Erik Danielsson, le chanteur et bassiste du groupe, est d'ailleurs membre du MLO de feu Jon Nödtveidt et partage donc toutes ses idées débiles. Et encore, quand on lit les interviews, l'ex-leader de Dissection était un prix Nobel en comparaison... Enfin bon, on va dire que l'essentiel est la musique. Donc en 2004, j'avais bien aimé à la fois la musique et la performance live. Là non. J'étais peut-être trop bourré pour apprécier, mais en fait non: même sobre et avec l'esprit clair, ça m'aurait fait le même effet. J'aurais trouvé de la même manière que leur son était de la bouillie et que leurs effets de scène pseudo-sataniques étaient ridicules. Au moins leurs croix renversées enflammées à la mode du Ku Kux Klan avaient un effet positif: elles réchauffaient alors que la nuit nantaise était relativement froide! Avec Metalblasphemer, on ne reste pas trop longtemps devant ce cirque evil grand guignolesque.
J'ai vu trop souvent Arch Enemy pour avoir envie de les revoir et la voix d'Angela Gossow me gave toujours, donc je zappe. Et je fais aussi l'impasse sur Fear Factory. ça fait autant de temps pour boire, délirer avec les potes, et aussi manger (surtout que, si la bouffe est très chère, elle a le mérite d'être pas mauvaise et variée, French touch oblige!)
Ensuite, il y a la tête d'affiche de la Terrorizer Tent à aller voir, en l'occurrence
THE DEVIL'S BLOOD. J'aime beaucoup leur album "The time of no time evermore". ça fait bizarre de voir ce groupe néerlandais placé aussi haut sur l'affiche, surtout sur la Terrorizer qui est orientée extrême barré. La musique de The Devil's Blood est assez calme. C'est du hard rock assez psychédélique, très teinté 70's, avec une chanteuse à la voix aérienne. Leurs chansons sont longues et dégagent une atmosphère occulte, parfaitement rendue sur scène par des tenues et une déco de style victorien et l'immobilité complète des musiciens. En général, quand un groupe est statique, ça diminue l'impact de sa musique sur scène. Mais dans le cas de The Devil's Blood, ça en renforce l'aspect sombre et mystérieux. On a l'impression de voir des statues jouer sur scène. Très belle prestation des Hollandais, donc, qui sont le meilleur concert de la journée pour moi

En même temps, ce n'est pas très difficile, je n'en ai vu que trois en entier
Après ça, il est temps de rentrer au camping où la beuverie va continuer: beaucoup de bières et deux bouteilles de jägermeister vont y passer, et Cocal va faire un festival à lui tout seul, bien aidé par sa douce et tendre

Dans un sursaut de lucidité, je n'oublierais pas de prendre deux cachets de doliprane quelques heures plus tard avant de me coucher, évitant ainsi un réveil catastrophique le lendemain matin
