Deuxième partie
Après cette soirée très sobre et poétique, je me réveille quelques petites heures plus tard, frais comme un pinson

Eh oui, les cachets de doliprane pris avant de dormir ont fait leur effet et je n'ai pas le moindre mal de crâne malgré les hectolitres de bière et de jägermeister éclusés la veille, ce qui fera dire à Piggy la citrouille que j'ai un côté pas humain

On partage quelques boissons énergétiques avec Alex, Metalblasphemer et Blaster avant d'aller se décrasser.
C'est l'occasion de tester les sanitaires du Hellfest, si décriées l'année dernière. Je n'étais pas présent lors de l'édition 2009, donc je ne ferais pas de comparaison, mais en tout cas c'est encore tout à fait critiquable. Je dirais même que c'est LE point négatif de ce Hellfest. Déjà, faire payer 6€ pour ça, c'est du vol

Avec ça, on a le droit de faire la queue pendant deux heures pour pouvoir utiliser une vingtaine de cabines de douches individuelles. Si peu de douches pour 40000 personnes, je trouve ça hallucinant. En plus, en y allant, on croise Romain qui en revenait, en nous disant qu'il fallait non seulement poireauter pour aller à la douche mais qu'en plus elle était froide. Voyant cela avec Alex, on décide d'aller se savonner aux lavabos mis à disposition plutôt que de faire la queue pendant des heures. Il faudra vraiment que le festival améliore ce point l'année prochaine

. Je veux bien que ce soit false de se laver en festival, que les douches, c'est pas metal, mais il y a quand même des limites...
Légèrement blasés, on retourne au camping poser les affaires, on finit de prendre le petit déjeuner arrosé à la bière et à la redbull, puis direction la Rock Hard Tent pour le premier concert de la journée!
Ca débute de manière progressive, et c'est le cas de le dire, avec
KALISIA. J'étais bien fan de leur premier EP autoproduit, "Skies", un magnifique album de death progressif comparable à Opeth et Edge Of Sanity période "Crimson", avec une touche personnelle en plus. Après quatorze années de silence, les Montpelliérains ont fait leur retour l'année dernière avec "Cybion", un double album extrêmement ambitieux. Il s'agit d'un concept album basé sur une histoire d'anticipation assez compliquée. A l'instar de Christian Vander avec Magma, Brett, le cerveau de Kalisia, a même été jusqu'à inventer une langue extraterrestre qu'il utilise pour certaines parties. Conçu comme un film, "Cybion" est un album introspectif dans lequel il faut bien se plonger pour l'apprécier à sa pleine mesure. Et quand on sait que les apparitions scéniques de Kalisia se comptent sur les doigts de la main, on peut d'autant plus se demander ce que ça va donner sur scène. Eh bien ça donne pas mal! Pour un groupe pas habitué à la scène, les Sudistes sont parfaitement en place. Certes Brett est un grand perfectionniste, mais restituer une musique aussi complexe en concert relève de la gageure. Kalisia s'en sort très bien, avec une interprétation millimétrée. On sent en tout cas le groupe uni, à la fois heureux et ému d'être là. Brett a son propre micro (il est ingénieur du son à la base), ultra-perfectionné, avec lequel il donne les effets désirés à sa voix (il est quand même aidé de samples...). Le groupe ne joue qu'une demi-heure, ce qui est bien entendu trop court par rapport à leur répertoire composé de chansons fleuve et aussi à la richesse de leur musique. Mais ils ont le temps de jouer quelques morceaux de "Cybion" et même un extrait de "Skies". En tout cas le groupe ne déçoit pas malgré ce faible temps de jeu et un son parfois limite avec des problèmes de réglage au début, et le problème de sursaturation des basses inhérent à la Rock Hard Tent...
Reste quand même que c'est une musique assez barrée et extrêmement complexe, et qu'il faut rentrer dedans. En début de matinée comme ça, c'est pas évident (surtout pour un non progueux de base comme moi

). On ne peut pas dire que ce soit le genre de musique qui réveille, quoi

Je ne sais pas si j'aurais tenu beaucoup plus longtemps, en fait, mais je suis content de les avoir vus.
On enchaîne ensuite sur la Main Stage 2 avec un autre groupe du sud de la France, en l'occurrence les Aixois de
TAMTRUM. Le style est radicalement différent du groupe précédent. Ils officient dans un style electro dark indus martial et dansant à tendance SM. On est dans un esprit assez proche de Punish Yourself. La musique est efficace, dansante et entraînante comme il se doit. Mais c'est surtout visuellement que c'est intéressant. Effets de scène grandiloquents, pyros à gogo et surtout danseuses hyper sexy en tenues SM, jonglant avec le feu dans des positions lascives et avec un liquide blanc leur dégoulinant dessus. Leur plastique est particulièrement intéressante et des fois elles se caressaient et se faisaient même des bisous sur la bouche

Le chanteur, du nom de Benoit Sixteen, a d'ailleurs précisé qu'un "coup de bite ferait du bien dans le metal" tandis que son acolyte en a rajouté une coche en disant que "nous sommes des porcs et nous aimons ça"

Ca c'est dit, et c'est assumé

C'est en tout cas d'un tout autre niveau que ces stripteaseuses au rabais que sont les Fuel Girls de Motörhead

Par contre même si c'est bien fait, l'intérêt s'essouffle au bout d'un moment donc on ne reste pas jusqu'au bout.
Comme on a un peu de temps et qu'en plus il tombe quelques gouttes, on fait un tour à l'espace VIP

C'est assez sympa comme coin. C'est composé d'abord d'un espace couvert avec bar et écran géant pour regarder les matches de foot. L'avantage de ce bar, c'est qu'ils y vendent des consos que l'on ne trouve pas sur le reste du festival. Notamment la bière Hellfest, tirée en bouteille spéciale trouvable exclusivement au Leclerc de Clisson, et pas mauvaise du tout, mais aussi de la Finlandia (une de mes vodkas préférées), du Jack Daniels et surtout du Jägermeister

A l'extérieur, c'est un coin très agréable avec une jolie déco, des fauteuils design très confortable et même des hamacs

Il y a aussi un bus pour brancher les ordis pour ceux qui veulent faire des reports en direct live, ou pour recharger les appareils photos et téléphones, et une salle de presse pour les interviews. Enfin et surtout, le plus important, il y a des chiottes propres et confortables! Je n'ai pas été très souvent en backstage (surtout pour prendre des commandes, en fait), vu que la plupart des potes n'avaient pas de pass, mais j'ai trouvé cet endroit agréable et confortable, et moins artificiel et m'as-tu vu qu'à Wacken (mais moins folklorique aussi

)
Après cet intervalle reposant qui aura permis au moins de goûter la bière Hellfest, le temps ne s'est pas vraiment amélioré mais ce n'est pas grave puisque l'on va voir un groupe sous la Rock Hard Tent, donc à l'abri. Il s'agit des Allemands d'
OBSCURA. Je n'avais jamais écouté jusque là. J'en avais surtout entendu parler en bien par Thrashos, plus quelques chroniques élogieuses que j'avais lues de ci de là. Le groupe pratique un death technique et mélodique qui sait toujours rester accrocheur (ils sont teutons, quand même!), sans jamais tomber dans la démonstration gratuite de base. C'est fortement inspiré par Death mais avec un côté heavy plus marqué. Par rapport à Kalisia où tout réside dans les atmosphères et l'univers que le groupe s'est créé, Obscura est bien plus tranchant. Question guitares, c'est un vrai régal, tant pour les riffs que pour les solos

Le son, s'il n'est pas parfait, est à peu près correct, du moins pour la Rock Hard Tent. La prestation des Allemands est donc tout à fait convaincante. Un groupe à creuser et à suivre pour l'avenir.
Ensuite les choses sérieuses vont commencer

D'abord, on va au stand des bières spéciales pour se désaltérer, puis j'entends un mec qui me gueule: "Sodomie!" C'était Thrashos, bien sûr

On y retrouve Guardian, Metalblasphemer, Hallowedhail, Blaster

, Gasp, MN et plein d'autres. Il est temps de boire et de se mettre en condition avant le prochain concert. Je préviens Piggy la citrouille aussi par SMS qu'il faut qu'elle nous rejoigne de suite pour un concert qui s'annonce épique et festif
C'est quand même
TANKARD qui joue, bordel! Tankard, le groupe de thrash allemand que je connais depuis le plus longtemps et que je n'avais encore jamais vu sur scène. J'avais 16 ans lorsque je les ai découverts avec "Chemical invasion", j'en ai plus du double aujourd'hui. Sans être fan ultime du groupe, je les ai toujours plus ou moins suivis et j'adore leurs délires de thrasheurs alcoolisés

Et puis il y a un côté un peu nostalgique aussi, mais quoi qu'il en soit je suis particulièrement content de les voir. En tout cas, il y a pas mal de monde qui se masse devant la Mainstage 2 pour assister à une grande fête de la bière thrashisante made in Frankfurt! Gerre et ses acolytes attaquent sur le fort justement nommé "The morning after" (même si à 13h, ce n'est plus vraiment le matin

), et ça enchaîne sur "Zombie attack". Des classiques comme ça pour débuter un show, c'est cool pour mettre en jambe

C'est sûr que ce n'est pas très fin. Ni dans le délire, ni musicalement. On est à des années lumières de Kalisia ou Obscura vus un peu plus tôt dans la journée. Certains riffs pourraient presque faire passer Sodom pour du prog

Mais c'est efficace. Gerre, qui a dû perdre pas loin d'une centaine de kilos (son bide autrefois énorme a complètement fondu, au point de le rendre méconnaissable), court partout, harangue la foule, tout en délirant avec les autres membres du groupe. L'ambiance dans le public est terrible. C'est simple: on se croirait en Allemagne! Le public reprend les paroles en choeur et on voit plein de conneries voler de temps à autres, tels des ballons, des préservatifs gonflés ou des poupées gonflables qui headbanguent

Il faut dire aussi que des titres comme "Octane warrior" ou "Need money for beer", ça fait son petit effet et Metalblasphemer en profite pour faire une démonstration de mazurka accrobatique à Piggy la citrouille en mode "Tanze Samba mit mir" ::D

. Mais le meilleur moment, c'est le final sur "Empty Tankard". Gerre qui nous dit qu'on n'a pas à chanter de paroles, juste à faire "ram tam tam tam tam" au rythme joyeux des riffs. A ce moment-là, avec guardian, on se met à courir en rond à deux... puis tout le monde nous suit d'un coup, ce qui abouti à un grand circle pit à plus d'une trentaine

On peut vraiment parler là de circle pit made in Defenders

Et bien entendu, tout le monde reprendra en choeur les paroles de cet hymne dionysiaque: "I wanna drink some... WHISKY! I wanna drink some... BEER !"

Super concert des Allemands, donc, à la hauteur de mes attentes

Et puis lancer un circle pit avec guardian alors que ça faisait plus de deux ans qu'on attendait de refaire des concerts ensemble, c'est grand

Je t'aime, mon pote
Playlist de TANKARD:
The Morning After
Zombie Attack
Slipping From Reality
Stay Thirsty!
Chemical Invasion
Need Money for Beer
Octane Warriors
Rectifier
666 Packs
(Empty) Tankard
On essaie de regarder
Y&T qui enchaîne sur la Main Stage 1, mais ça ne prend pas. Aucun d'entre nous n'adhérant à leur hard rock mollasson et sirupeux (désolé pour les fans, c'est juste l'impression que ça m'a laissé pour le peu de temps où je les ai regardés...), on retourner vers le stand des bières spéciales enquiller les Grim et les Guinness

Et manger aussi, accessoirement!
Juste après Y&T, d'autres dinosaures investissent la Main Stage 2, en l'occurrence les Anglais de
RAVEN. Les vétérans de la NWOBHM viennent faire une bonne petite prestation avec leur heavy metal traditionnel à souhait. Traditionnel et surtout basique et ultra-clichesque! Ce n'est pas forcément une critique de ma part. Je suis, à la base, un gros fan de heavy dans la grande tradition

. Le kitsch et la basicité de la musique ne sont pas forcément des défauts pour moi. Mais quand même, en terme de recherche artistique, Raven fait très fort: niveau paroles, on dirait que les textes ont été composés par Joey de Maio tellement il y a peu de mots différents. L'avantage, c'est que ça se retient bien

Et question riffs, c'est à peu près aussi recherché qu'un Running Wild passé à la moulinette du son anglais! Je ne connaissais pas sur album, mais au vu de ce qu'ils ont joué là, je comprends pourquoi ils n'ont jamais percé.
En plus, scéniquement, pour des vétérans, je ne trouve pas que ce sont des tueurs. C'est sûrement dû à leurs looks, parce que leurs têtes de Rosbifs quinquagénaires avec coupe au bol et spandex, ça n'aide pas trop en terme de charisme, ils partent même avec un gros handicap

Par contre, il faut quand même reconnaître une envie certaine de leur part. Ils jouent bien, ils sont heureux d'être là et se font plaisir, et c'est l'essentiel. Honnêtement, leur show est sympa. Quarante minutes, en plus, c'est la bonne durée pour une musique aussi peu variée en plein soleil. Mais la place de ce groupe est plus pour un Keep it True ou un Headbangers Open Air qu'au Hellfest... Encore que ce soit aussi une preuve de l'éclectisme du festival et de son ouverture grandissante au heavy metal
Après un passage rapide au stand des bières spéciales (LE point de rendez-vous des Defenders pendant tout le festival!) Metalblasphemer nous lâche pour aller voir Asphyx sous la Rock Hard Tent, et avec Alex, Piggy la citrouille, Guardian et une de ses amies de Bretagne, direction la Main Stage 1 pour voir les
PRETTY MAIDS ! Annoncés une dizaine de jours avant le début du festival, les Danois remplacent Ratt au pied levé, les Californiens étant contraints d'annuler toute leur tournée européenne du fait d'une hernie discale de Stephen Pearcy. Ca me va tout à fait, parce que je connais très peu Ratt et que j'aime beaucoup les Pretty Maids

Je ne suis pas un grand spécialiste de ce groupe, mais j'adore leur dernier album, "Pandemonium", ainsi que leurs morceaux classiques. Je les avais vus une fois, au Wacken 2002 (ce qui commence à remonter

), et j'en garde un excellent souvenir. Et cette fois encore, les jolies vierges vont assurer

Ce ne sera pas l'avis d'Alex, grand pourfendeur de tata metal devant l'éternel

, qui tiendra tout juste trois morceaux

Moi en tout cas, j'adore, et Régine et Jérôme sont d'accord avec moi

Le groupe arrive sur "Pandemonium", chanson titre du dernier album avec des claviers tut-tut de toute beauté et un refrain ultra-catchy, enchaîné sur le plus heavy "INVU". Ce dernier album est pas mal représenté, en fait, avec trois titres pour les quarante-cinq minutes de temps de jeu du groupe. Je n'aime pas trop ça d'habitude, quand un groupe a une longue discographie à son actif, mais j'adore vraiment ce disque et il mérite d'être défendu sur scène. L'ultra-tata "Little drops of heaven" est bien sûr joué, ce qui nous donnera l'occasion de faire des chorégraphies improbables à mi-chemin entre slow langoureux, lambada et headbanging

Les classiques n'ont pas été oubliés non plus, avec notamment "Back to back" (qui avait été remis au goût du jour par Hammerfall à la fin des années 90) et les incontournables "Future world" et "Red hot and heavy"

Bref, super prestation des Pretty Maids, que j'espère ne pas mettre huit ans avant de les revoir
Pas motivés par Anvil, c'est l'heure de la pause boissons au stand des bières spéciales où on retrouve quasiment tout le forum, dont une Jägermeister voilée en mode Metalibane, avec des séances de photo du meilleur aloi

Je vais ensuite retrouver Alex pour manger une pizza, et je laisse Piggy la citrouille aller voir
AIRBOURNE toute seule comme une grande sur la Main Stage 1

. Puis un petit tour en backstage pour prendre une bière Hellfest et voir l'évolution des matches de foot. J'aurais le grand plaisir d'apprendre que l'Italie n'est pas foutue de battre la Nouvelle-Zélande et d'envoyer un SMS à Alexa pour lui rappeler cet état de fait

On regarde un peu Airbourne de loin, en constatant qu'il y a énormément de monde pour voir les bébés AC/DC (d'ailleurs, si on veut être mauvaise langue, on peut se demander pourquoi des gens ont été voir AC/DC à Paris alors qu'Airbourne fait la même chose au Hellfest

). Ca bouge bien sur scène, mais c'est un peu toujours la même chose et pas particulièrement personnel. Alex dira que c'est nul, mais il n'aime pas AC/DC à la base donc c'est normal

. Et Piggy la citrouille qu'on retrouve à la fin, et qui est très fan d'AC/DC à la base, trouvera ça nul aussi... J'ai pas suffisamment regardé, ou pas suffisamment concentré sur le concert, pour émettre un jugement définitif, mais ça m'avait quand même l'air assez plat malgré les qualités de frontman évidentes du chanteur.
Retour au stand des bières spéciales (avec escale par les lavabos à côté, indispensable vu le soleil et la poussière!) où l'on retrouve un peu tout le monde avant que les choses un peu plus sérieuses ne commencent sur la Main Stage 2. En l'occurrence, c'est
NEVERMORE qui revient en France pour la première fois depuis TRES longtemps (la dernière fois était en 1998, si je ne m'abuse). Forts d'un nouvel album, "The obsidian conspiracy", de grande qualité (comme tous leurs albums, du reste), les Américains entendent bien montrer leur valeur scénique. Je les ai vus cinq fois auparavant, à chaque fois en festival, et à chaque fois en Allemagne! C'est une belle machine de guerre, avec présence, charisme et qualité d'exécution, mais à chaque fois il manquait quelque chose pour que leurs prestations soient ultimes. Soit c'était le son (pour une musique aussi recherchée que la leur, un mauvais son fout tout en l'air), soit la chaleur en pleine journée. La dernière fois, au Wacken 2009, c'était encore plus particulier puisqu'on avait dû interrompre le concert (pourtant excellent) parce qu'on avait droit à un tour dans la nacelle Jägermeister: on avait donc headbangué sur "Born" en sirotant un verre de jägermeister à 55 mètres au dessus du sol
Cette fois, on le verra en entier et avec un ciel soudain légèrement voilé et un son nickel, ce concert va s'avérer fabuleux

En plus le groupe envoie la purée d'entrée avec "Beyond within", qu'ils n'avaient pas jouée depuis pas mal de temps

Dès les premières notes, Guardian se met à essayer de slammer dans la foule (sans aller très loin vu sa taille!)

Et qu'est-ce que ça envoie la purée

J'ai rarement vu le groupe aussi en forme. Warrel Dane arrive à se mettre tout le monde dans la poche. Le public est un peu moins à fond derrière le groupe qu'en Allemagne où Nevermore a énormément de succès, c'est un peu moins la folie qu'Outre-Rhin mais l'accueil n'en demeure pas moins excellent. Les nouveaux titres sont taillés pour la scène, à l'image de "Your poison throne", sur laquelle tout le public scande "rise! rise!" en choeur

Mais alors le top, c'est "Born", une méga boucherie qui déclenche pogos et circle pit à fond la caisse

Et à un moment, Piggy la citrouille, qui avait fait une pause pour aller pisser, revient et me saute sur les épaules... alors avec Metalblasphemer, on la soulève et on la balance dans le public, qui la fera slammer pendant plusieurs minutes

On a eu droit aussi à des morceaux plus émotionnels comme "The heart collector", avec tout le public chantant "nevermore to feel the pain..." en choeur... Bref super playlist pour les cinquante minutes que le groupe pouvait jouer

J'aurais bien aimé un petit "Matricide", "Inside four walls" ou "Dead heart in a dead world" en plus, mais ce sera pour une prochaine fois. En tout cas, c'est mon meilleur concert de Nevermore à ce jour

J'espère bien avoir un jour l'occasion de les voir dans une petite salle, en tête d'affiche dans les conditions optimales pour rentrer à fond dans leur musique... Mais là, c'était déjà énorme
Playlist de NEVERMORE:
Beyond Within
Termination Proclamation
The River Dragon Has Come
Born
The Poison Throne
Inside Four Wall
Emptiness Unobstructed
The Heart Collector
The Obsidian Conspiracy
Enemies of Reallity
Après cette grosse claque, on prend un peu de recul en allant boire et en regardant
SLASH de loin. L'ex-gratteux des Guns'n'Roses ne ressemble plus à grand chose mais ça a quand même l'air pas mal. En plus, son chanteur, sans être Axl Rose, assure bien. Et puis surtout, la moitié de la playlist est basée sur des hits de son ancien groupe, avec "Nighttrain", "Rocket Queen", "Civil war"

, "Sweet child o'mine" et "Paradise City" en ultime rappel. Il a joué aussi des titres de Velvet Revolver, mais ça tout le monde s'en fout

Et j'ai pas tellement fait gaffe à ses nouvelles chansons, je préférais la Guinness

, les joues de Piggy la citrouille

et les fesses de Blaster
Pour
ANNIHILATOR, on est quand même un peu plus sérieux. On va se placer un peu plus près, pour une très bonne prestation de Jeff Waters et ses acolytes. Je ne suis pas un fan ultime du groupe, mais j'apprécie bien quand même pas mal de morceaux, et le père Waters est un sacré tueur à la guitare

Il possède un gros charisme, mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, il ne vole pas complètement la vedette à ses salariés... euh aux autres membres du groupe

J'ai ainsi été très agréablement surpris par Dave Padden, le chanteur. Je l'avais vu au Wacken 2003 où il ne m'avait pas fait une énorme impression, et je n'aime pas les albums sur lesquels il chante. Au Hellfest, non seulement il a fait preuve d'une très bonne présence scénique, mais aussi d'un registre vocal très étendu. Les morceaux sont interprétés à la perfection et avec conviction, et c'est toujours un plaisir de réentendre "King of the kill", "The fun palace" ou "Alison Hell". Un oubli de taille quand même: "Phantasmagoria" est passé à la trappe...
Playlist d'ANNIHILATOR:
The Box
Ambush
King of The Kill
Hell Is a War
Ultra-Motion
Set The World on Fire
The Fun Palace
The Trend
Alison Hell
Après ce sympathique moment de thrash technique, c'est l'heure de la tête d'affiche de la journée, la vraie tête d'affiche du festival en fait:
TWISTED SISTER !!! Ou plutôt, devrais-je dire, TWISTED motherfucking SISTER

:hail:

Je savais que ce serait très bon. Je savais que ce serait énorme. J'avais déjà testé la marchandise au Wacken 2003, au troisième rang, et c'était grandiose. Là, c'était différent mais au moins aussi bon. Déjà, on est à peu près tout le forum à se retrouver sur les soeurs tordues. On se regroupe tous au milieu de la foule, bien dans l'axe, quand retentit une chanson d'AC/DC (j'ai oublié laquelle...

), et le groupe déboule sur scène

. Ca surprend un peu de les voir sans maquillage quand on sait que c'était leur trademark. La seule chose qui reste rose chez eux, maintenant, c'est le pied de micro tout rose fluo de Dee Snider. Autrement, le look est désormais sobre. Mais sans artifice, ils n'en dégageront que plus de puissance

Plus de vingt-cinq ans après le dernier passage du groupe en France, Dee Snider va mettre le Hellfest à genoux à lui tout seul

C'est vraiment ce qu'on appelle avoir du charisme

Il court partout, il harangue le public en permanence, et surtout il dégage une énergie phénoménale. Même Bruce Dickinson n'est pas aussi fort que lui. en plus, comme le temps de jeu est limité (1h10 à peine

), il ne fait pas ses speeches traditionnels et le groupe enchaîne les morceaux comme des perles, sans le moindre temps mort

Et puis les titres de Twisted Sister sont complètement taillés pour la scène, et joués de manière survitaminée. D'entrée de jeu avec "Come out and play" et "The kids are back", tout le public chante les refrains imparables de ces hymnes festifs

Et c'est alors qu'au milieu du set retentissent les premières notes de "We're not gonna take it" et là, c'est de la folie furieuse

Une farandole de Defenders à pas loin d'une trentaine, menée par Loïc "Holy Cross" et son beau chapeau à doigt d'honneur mécanique, s'enfonce dans le public jusqu'aux premiers rangs en chantant le refrain de cet hymne intemporel

:banghorn:

Et ça continue d'enchaîner

Dee Snider finit quand même par faire une pause avec un mini-speech pour rendre hommage à Ronnie James Dio, et le groupe interprète une reprise de "Long live rock'n'roll" de Rainbow (la seule reprise de Dio du festival, à ma connaissance...) pour un grand moment à la fois de fête et d'émotion

. Puis une pause avec la magnifique ballade "The price", pour laquelle j'ai droit à un slow avec Piggy la citrouille

avant de repartir sur les chapeaux de roue avec la très dark "Burn in Hell", sur le refrain de laquelle je me suis cassé la voix

Enfin, c'est les rappels avec "I wanna rock", sur laquelle Dee Snider fait sauter le public à l'unisson en gueulant "ROCK!" Le frontman trouve ça "fucking amazing" que tout le public ait sauté ensemble, des premiers rangs jusqu'aux stands du fond, mais il arrive à faire ça à chaque fois

Enfin, le groupe conclut comme d'habitude sur "SMF", avant de revenir pour un ultime baroud d'honneur rejouer le refrain de "We're not gonna take it" dans une ambiance de folie hystérique

Twisted Sister a réussi à mettre tout le monde d'accord par cette prestation d'anthologie. C'est incontestablement LE concert du Hellfest, et c'est pas loin de faire partie des meilleurs concerts que j'ai vus de toute ma vie
Playlist de TWISTED SISTER:
Come out and Play
The Kids are Back
Under the Blade
Stay Hungry
Captain Howdy
We're Not Gonna Take It
Shoot 'em Down
You Can't Stop Rock 'n' Roll
Long Live Rock'n'Roll (Rainbow cover)
The Price
Burn In Hell
Encore:
I Wanna Rock
S.M.F.
On change radicalement d'ambiance à la tombée de la nuit avec
IMMORTAL 
. Là, tout le monde n'est pas forcément motivé pour aller les voir, surtout après l'énorme tuerie à laquelle on vient d'assister. J'y vais avec Blaster, Alex et Piggy la citrouille pour un bon concert, mais qui a le malheur de se dérouler après Twisted Sister. Les pandas sont le premier groupe à avoir été annoncé pour ce Hellfest, et vu leur statut et leur musique, c'est normal qu'ils jouent de nuit. Ca faisait une éternité que je ne les avais pas vus, depuis un fabuleux concert à la Loco en 2002, et je suis donc bien content de les retrouver. Les Norvégiens sont bien en place et fidèles à eux-mêmes: les corpsepaints de pandas, le cuir et les clous, le tirage de langue intempestif

et la démarche en crabe les jambes écartées si caractéristique d'Abbath

Bref à la fois evil et grand-guignolesque, avec ce qu'il faut de second degré

Les nouveaux morceaux de l'album "All shall fall" sont très bons et taillés pour la scène, et soutiennent tout à fait la comparaison avec les classiques de "At the heart of Winter" et "Sons of Northern Darkness". Et quand même, un petit "Solarfall", "Tyrants" ou "Withstand the fall of time", ça fait du bien par où ça passe

Immortal bénéficie en plus d'un gros son et de lights magnifiques. Pourtant je ne rentre pas complètement dans ce concert. Est-ce le contrecoup de l'effet Twisted Sister? La fatigue? Ou peut-être le côté un peu trop pro et bien rodé du show? Difficile à dire, mais je regarde ça plus d'un oeil de simple spectateur que de fan, sans oublier de délirer avec mes potes avec qui je regarde le concert
Je suis donc bien content d'avoir revu Immortal, mais ce n'est pas le concert du siècle ni du festival
Playlist d'Immortal:
All Shall Fall
The Rise of Darkness
Solarfall
Sons of Northern Darkness
Tyrants
Hordes to War
Norden on Fire
Grim and Frostbitten Kingdoms
Damned in Black
Pure Holocaust
Unearthly Kingdom
Withstand the Fall of Time
One by One
C'est ensuite au tour d'une autre tête d'affiche très attendue d'investir la Main Stage 1, avec
ALICE COOPER. En fait ça va être une déception

. Ca commence plutôt bien pourtant avec "School's out" et "No more Mr.Nice Guy" d'entrée de jeu

Le point d'orgue sera "Poison", jouée assez tôt, sur laquelle on fera plein de chorégraphies débiles avec Metalblasphemer, Hallowedhail, Blaster et Piggy la citrouille

Et après ce sera tout! En fait, le show d'Alice Cooper est très bien fait visuellement, mais il en fait trop. Il se fait exécuter de mille et une manières, il change je ne sais combien de fois de costume et de décor... mais musicalement, ça ne suit pas. La playlist n'est clairement pas assez pêchue, avec trop de ballades et de morceaux lents. A minuit passé, après une journée de festival bien intense à enquiller des concerts et des verres, c'est mortel

J'aime beaucoup "Only women bleed", mais pas dans ces conditions-là! J'avais vu Vincent Furnier avec une playlist plus pêchue et un peu moins de moyens sur le visuel, et c'était beaucoup plus convaincant. Là, ça inciterait plutôt les festivaliers à aller se coucher
Playlist d'ALICE COOPER:
School's Out (Part)
No More Mr. Nice Guy
Under My Wheels
I'm Eighteen
Wicked Young Man
Ballad Of Dwight Fry
Go To Hell
Guilty
Cold Ethyl
Poison
From The Inside
Nurse Rozetta
Be My Lover
Only Women Bleed
I Never Cry
Black Widow Jam
Vengeance Is Mine
Dirty Diamonds
Billion Dollar Babies
Killer
I Love The Dead
Feed My Frankenstein
Elected
School's Out
Après cette déception, c'est le dernier concert de la journée avec
CARCASS. Piggy la citrouille va se coucher

, Alex va voir ce qui se passe sous la Rock Hard Tent et la Terrorizer Tent, et moi... je fais serveur

Mon accès backstage me permettant d'aller chercher du jägermeister, j'en fais profiter les potes, vu que j'ai soif, que je ne connais pas bien Carcass et que je n'ai plus la tête à découvrir un groupe sur scène. Ils me servent donc des fioles de 10cl de jäger qu'ils mettent dans une palette de mousse aux couleurs de la boisson, d'un goût sûr

Je ferais je ne sais combien d'aller-retour, aidé de temps en temps par Téocali et Hallowedhail

Bref, de Carcass je ne verrais quasiment rien
Surtout que je me faisais sans arrêt interpeller par des gens (surtout des Anglais d'ailleurs) qui étaient intéressés par mes fioles de jägermeister

A la fin du concert, les plus courageux m'accompagnent devant l'entrée de l'espace VIP pour continuer à boire, et puis au moment où j'en sors une fille se jette sur moi et me demande en anglais et en espagnol (elle était colombienne, en fait

) si elle peut m'en prendre et elle se met à m'embrasser

Et les autres, voyant ça, me laissent seul avec elle

Elle était carrément prête à m'offrir son corps pour du jägermeister

mais j'étais quand même moyennement intéressé donc je lui ai gentiment offert à boire mais j'ai décliné l'offre

A part ça, j'ai un peu discuté avec elle, elle était sympa. J'ai surtout pensé aux chibres lorrains le lendemain pour le coup, ils auraient juste eu à lui porter du jägermeister

Malheureusement pour eux, je ne l'ai pas vue le lendemain pour la leur présenter (en même temps je ne l'ai pas trop cherchée non plus...)

Par contre, après m'en être dépêtré, je me suis paumé dans le camping et j'ai mis je ne sais combien de temps pour retrouver ma tente. Sur le chemin, je me suis fait offrir une bouteille de vodka aux trois quarts pleine, et du coup je me suis fait aborder par des soiffards qui en voulaient à ma boisson... mais des mecs, là, et ils ne m'ont pas offert leurs corps

J'ai pas mal discuté avec des Bordelais sympas qui m'ont aussi offert à boire, et j'ai fini par retrouver ma tente vers 7h du mat' (pour un réveil deux heures plus tard!), avec la bouteille de vodka encore à moitié pleine! De toute façon, il n'y a jamais eu un seul festival open air où je ne me sois pas paumé au moins une fois dans le camping avec mon sens de l'orientation légendaire

M'enfin là quand même, j'ai fait assez fort, parce que le camping du Hellfest n'est pas si grand que ça. Quoi qu'il en soit, je rentre dans la tente sans réveiller Alex (il lui en faudrait plus!) et je n'oublie pas que le double doliprane est mon ami pour une "nuit" très courte

Une autre journée du même acabit s'annonce quelques heures plus tard
Suite plus tard
