Miss Mortange et moi-même avions repéré ce festival depuis un petit moment déjà. En effet, une programmation éclectique et forte sympathique, à 2 heures de route de la maison de campagne des beaux parents, en plein mois de juillet… il ne nous en fallait pas plus pour prendre la route. Donc, après avoir lâché la horde des petits chez Papy et Mamie, direction Sélestat et le festival des Lez’ arts scéniques pour un Week-end en amoureux au coeur de l'Alsace métallique
On débarque dans la sympathique bourgade alsacienne sur le coup des 17h00. Le site bien agencé aux dimensions assez respectables se trouve au cœur dans la ville dans une sorte de parc au bord de l’eau. Deux scènes ont été installées : une main stage sous un chapiteau (l'équivalent de la Rock Hard Tente du Hellfest pour ceux qui connaissent) et une scène secondaire plus petite en plein air, baptisée la Stage 51. Pas mal de stands divers et variés pour se restaurer (et notamment un stand de thé et café Bio fort agréable), un petit market assez bien pourvu ... Voila pour le décor.
A partir de 17h00, le public va progressivement investir les lieux pour atteindre la jauge maximum lors du concert de Motörhead. Vu le nombre de tee-shirts du groupe, il est clair que la plupart des gens s'est déplacé pour le trio. Au moment du concert, il devait bien y avoir 2500 personnes sur le site, ce qui me paraît plus qu'honorable. Par contre, petite ambiance : les gens étaient plus spectateurs que participants. Tant pis pour eux
Les concerts vont se succéder à partir de 17h00 en alternant les 2 scènes. Vu la programmation, on se dit qu'on va avoir peu de temps libre
Et ça va exactement être le cas ...
Ultra-Vomit
On commence avec les comiques de service qui pendant une heure vont parcourir l'ensemble de leur répertoire. Fétus, le leader commence son set par un magnifique "On est super sympa d'être là" ha ha ha j'adore ... le ton est donné

Les blagues vaseuses ne vont pas cesser de ponctuer le concert : "Bonjour Sélestat, c'est Lestat le vampire qui parle". Depuis 3 ans, les UV sont toujours dans leur trip parodique et lourdingue

Mais ça le fait toujours bien ... D'autant plus que musicalement les choses sont quand même méchamment en place. Perso, c'était la 2e fois que j'assistais à une prestation du gang nantais. Et même si j'ai passé un bon moment, l'effet de surprise ne joue plus trop et le show est parfois bien prévisible

Par contre, ceux qui découvrait le groupe ce jour, ont été ravis et c'est normal

Je suis quand même curieux de voir ce que va donner ce groupe dans la longueur. Les Ultra-Vomits vont envoyer plusieurs piques (sympathiques et dans la bonne humeur) à Gojira et Loudblast, en précisant qu'ils fallait avoir du courage pour passer après UV vu le "putain de bordel qu'ils foutent"

Le défi est lancé du groupe qui fera le plus de bruit ! Musicalement, j’ai adoré le coup du morceau de Calogero "Face à la mer" repris à la façon Gojira. Morceau du coup rebaptisé "Calojira" ! Et le coup du générique de Motus joué pendant les remerciements hi hi hi ... Le set se conclue par un fantastique "Je collectionne les canards" repris en cœur par un public aux anges
Koritni
Après cette grosse dose de déconnes, On passe sur la scène secondaire par un set des Australiens. Sur cette scène, le son est ridiculement en retrait ... tout petit son et c'est bien dommage. D’autant plus, que le problème ne sera pas régler pour les groupes suivants. Sur ce coup, je ne suis pas trop emballé par le set. C'est assez plat, et même la reprise du fameux "Let's There be Rock" de qui vous savez ne donne rien. En fait, il manque de bon gros tubes Rock’n Roll pour ce groupe : quelques morceaux fédérateurs que le public pourrait reprendre en cœur. Alex Koritni chante très bien, ce n’est pas le problème mais il reste cantonné dans son truc, ne se préoccupant guère de son entourage. Ca manque de folie et de fiesta. D’ailleurs, le public est très clairsemé devant la scène et baille aux corneilles. Bref, il ne se passe pas grand chose. Un gros coup d'épée dans l'eau ... Alex Koritni est rouge comme une pivoine : il a pris un méchant coup de soleil

Avec sa superbe chemise hawaïenne ça lui va à ravir
Gojira
Le contraste est saisissant avec les Gojira qui prennent la relève des Koritni. En effet, pour ce concert, le son est titanesque, massif, écrasant tout sur son passage mais néanmoins clair. Le concert est ultra carré et ultra compact : la sensation agréable de se prendre un semi remorque à pleine vitesse. Un truc de dingues ... Les quelques curieux présents détalent en quelques instants ne comprenant pas ce qui leur arrive ; prestation hyper impressionnante des death-métalleux landais

Jo Duplantier avoue, avec un grand sourire, avoir pris une "branlée" sur le concert des Ultra-Vomits et du coup, il rélève le défi du groupe qui fera le plus de bruit:) Et vas-y que ça chambre entre groupes

Très sympa ... On sent que ça doit bien rigoler en back stage

En tout cas, excellente set-liste avec un groupe souriant et manifestement heureux d’être là …
Loudblast
Retour sur la petite scène extérieure. Comme pour Koritni, le public est assez dispersé et ne rentre pas vraiment dans le trip de la bande à Buriez. Moi, non plus d'ailleurs ... Autant j'avais été plutôt agréablement surpris par leur concert donné lors du Hellfest, autant là je reste de marbre. Pourtant, le groupe se démène. Mais rien n'y fait : ça ne passe pas. En plus, comme le public ne réagit pas trop, les musicos s'énervent un poil (le batteur notamment) A tel point, qu'à la fin du concert, quand le groupe se barre, après 10 sec d'applaudissements polis, le public commence à s'éparpiller (ben vi, Motörhead va commencer là !!) ... Du coup, ben pour le traditionnel rappel, on est plus que 40 devant la scène pour un "Subject to Spirit" bien démoniaque quand même ... Dommage
Motörhead
nième concert des Motörhead pour ma part. Une set-liste légèrement différente (il me semble) mais avec toujours les mêmes gimmicks ... Rien ne ressemble plus à un concert de Motörhead qu'un autre concert de Motörhead. Cependant, les gens ont l'air ravi de les voir. Serais-je un brin blasé ? Possible. En tout cas, Motörhead est la vraie tête d'affiche du fest et la plupart des gens ne sont venus que pour eux

Ca souriait et ça dansait de partout

Avec Miss Mortange, on va passer le concert à siroter du thé et du café assis sur des fauteuils

La bobo attitude

Sur la fin, je vais quand même me mêler à la foule pour le classique enchainement "Ace of Spades " / "Overkill" déjà vu 25 fois, mais toujours aussi efficace, il faut bien le reconnaître !! "We are Motorhead et we play Rock'n Roll" conclut le père Lemmy!! A la semaine prochaine !
Eluvetie
Découverte pour moi, je n'ai jamais entendu une seule note de ce groupe helvète. Les 8 musicos pratiquent un folk-métal assez extrême et diablement efficace. Manifestement, ils sont bien suivis car une centaine de fans à fond les manettes se tient devant la scène et leur mange dans la main. Le frontman assez extrême dans l'esprit ne cesse de réclamer Wall of Death sur Circle Pit (?!?!?) Euhhhh ce n'est pas DevilDriver sur scène pourtant là ? Si ? Très curieux pour du folk-métal. En tout cas, on passe un excellent moment : le groupe fait l'effort d'alterner chant clair, chant féminin, growls d'outre-tombe et joue sur une multitude d'instruments médiévaux au lieu de passer des bandes. Choix judicieux et très agréable. C'et très festif et très réussi

Du coup, j'ai adoré (et pourtant le folk-métal c'est loin d'être ma tasse de thé) Il va falloir que je procure les albums maintenant
Paradise Lost
Bon, perso, j'étais la pour eux. Les rangs sont beaucoup plus clairsemés : après Motörhead, les gens ont commencé à quitter le site. Dommage pour eux, car ils vont louper une prestation très convaincante des Britanniques. Une set-liste assez proche de celle de Lyon en décembre avec pas mal d'extraits de leur dernier brulot "Faith Divides us - Death Unites Us". Bon sang, il n’y a pas à tortiller : Paradise Lost collectionne les tubes : « Draconian Times », « One Second », « As I Die », « Pity the Sadness », « First Light », « Frailthly »…. Bon j'avoue, leurs gothic death ultra mélancolique est peut être pas le meilleur moyen de clôturer une journée de fest en terme de fiesta et de joie de vivre. Mais quand même ... c'est vraiment merveilleux. Enfin, moi je prends mon pied. Nick Holmes est toujours aussi grincheux : on a l’habitude. Aujourd’hui, ce sont les gens restés assis sur les bancs qui vont être victime de l’ire du chanteur. Malgré l’heure tardive (1h30 du matin quand même) il reste environ un millier de personnes pour assister à la messe gothique des britons. Plutôt une bonne surprise, moi qui tablait sur 200 personnes à tout péter
En conclusion, une bonne petite journée fort sympathique au cœur de l'Alsace. On reviendra
Hail to Mister Yoda et Miser Didi, croisé en train de banger comme un dingue sur Loudblast
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