Allez hop, c'est parti pour un nouveau CR
Première partie
Et un Wacken de plus, un ! Pour la huitième fois, je fais le pélerinage dans le nord de l'Allemagne

. J'ai beau commencer à connaître le festival par coeur, il y a toujours un goût de revenez-y et une bonne raison de ne pas le louper ! De toute façon, d'une année sur l'autre, chaque Wacken est différent, suivant l'ambiance, la météo, l'affiche, les animations, les conditions d'organisation... Et cette année, la bonne raison de ne pas le louper, c'est d'abord et avant tout l'affiche ! C'est en effet l'une des plus relevées depuis longtemps pour le festival, et aussi l'une des meilleures proposées en Europe cette année.
Je n'avais jamais été à Wacken spécialement pour l'affiche jusque là. Il y avait toujours d'autres festivals (notamment le Hellfest, le Graspop, le Sweden Rock ou divers festivals espagnols qui ne se sont pas pérennisés...) pour proposer une programmation plus spectaculaire et attractive, mais Wacken était toujours au dessus du lot grâce à une organisation en béton, des conditions de jeu optimales pour les groupes et surtout une atmosphère unique. Dans ce domaine, le top avait été atteint l'année dernière lorsque, pour la vingtième édition, il y avait une affiche absolument pas attractive mais avec des groupes qui ont tout donné et un public extraordinaire, plus plein d'animations qui ont donné à Wacken un côté parc d'attraction metal... et au final le Wacken 2009 avait été une parfaite réussite (n'en déplaise à Gasp

).
Cette année, le festival est très réussi mais pour les raisons inverses, à savoir grâce au plateau proposé avant tout ! Iron Maiden, Mötley Crüe, Alice Cooper, Slayer, Immortal... Impossible de reprocher au festival de ne pas avoir prévu de têtes d'affiche à la hauteur cette année! Sans compter une foultitude de groupes de qualité au statut intermédiaire (c'est à dire pas de la seconde zone, mais pas gros non plus au point de prétendre à être têtes d'affiche) à voir ou à revoir. Tout cela est très alléchant, malgré un running order franchement limite (j'aurais l'occasion d'y revenir!)...
Comme l'année dernière, et comme je ferais les années suivantes maintenant que je suis dans le sud, le voyage se fait en avion. ça fait peut-être false et bobo de base, mais y aller en voiture de Toulouse reviendrait à peu près au même prix. J'adore le covoiturage et son côté convivial (surtout que pour Wacken, ça a un côté processionnel sur l'autoroute quand on s'approche de Hambourg vu le nombre de voitures de metalleux qu'on croise

), mais quand on a le choix entre deux heures de vol ou vingt heures de voiture, il n'y a pas à hésiter. Après avoir fait avec Lufthansa l'année dernière avec escale à Munich, on essaie cette année la compagnie low-cost Germanwings, qui a l'avantage de proposer des vols Toulouse-Hambourg directs. Et on va mettre de l'ambiance dans l'avion

L'année dernière, on était juste Mister Double T et moi et on voyageait presque incognito. Là, on était sept à se retrouver à Blagnac avec mes compères habituels que sont Alex et Mister Double T, plus Moocher, Manue, Eklipse et Estelle... Et en fait on s'est retrouvés à neuf metalleux puisqu'un couple qu'on ne connaissait pas s'est joint à nous

Le voyage s'est déroulé fort sympathiquement dans la joie et la bonne humeur

En plus, Germanwings servait des bières allemandes assez bonnes dont nous avons profité

Arrivés à l'aéroport de Hambourg-Fuhlsbüttel, une fois les bagages récupérés, il faut chercher un cyber-café pour réimprimer l'accréditation de Mister Double T qu'Alex avait eu la bonne idée de donner à l'hôtesse de Germanwings au guichet d'embarquement de Toulouse, sans la récupérer

L'aéroport étant très grand (plus petit que Roissy mais plus grand qu'Orly), ça nous prend un peu de temps...
Après ça, on prend le S-Bahn (le RER allemand, quoi!) direction la gare Altona à Hambourg, où nous prendrons le train pour l'apocalypse. On a failli hésiter parce que des chauffeurs de taxi venaient directement nous voir pour nous proposer de nous amener à Wacken pour 20€ par personne... Mais ça sentait le plan foireux, d'autant qu'ils auraient emprunté l'autoroute surengorgée (j'ai donné en 2007 avec cinq heures pour faire dix bornes, hors de question de prendre le risque que ça se reproduise en taxi

). En plus, aucun n'avait suffisamment de place pour nous tous, et être séparés alors que j'étais le seul du groupe à parler allemand, ça le faisait moyen... Donc pas de taxi! En plus, les tarifs des transports de Hambourg sont très intéressants, en particulier si on voyage en groupe puisqu'ils proposent des tickets à 20€ pour cinq personnes (soit 4€ par personne, plus deux tickets individuels à peine plus chers). Le principe est le même pour leurs trains, et en plus un Allemand sympa nous a bradé ses tickets et deux petits vieux nous ont demandé s'ils pouvaient se se rajouter à nous, ce qui a encore fait baisser les prix par personne

Comme il y avait une demi-heure avant le départ du train pour Itzehoe, on va se restaurer dans une institution qui a disparu de France depuis 1997 (seul notre cher Président de la République semblait encore l'ignorer): le Burger King

Puis c'est quarante minutes de voyage sans histoire dans un train bien confortable
Arrivés à Itzehoe, il faut prendre la navette pour Wacken, comme l'année dernière. En sortant de la gare, on a l'occasion de déguster les "délicieuses" bières Wacken à 1€ la canette de 50cl (ça ne valait vraiment pas plus

), qui étaient vendues sur des stands

En allant prendre les tickets au guichet, on constate une grosse amélioration par rapport à l'année dernière: déjà c'est 8€ l'aller-retour, qui plus est utilisable à volonté pendant la durée du festival, au lieu de 8€ l'aller simple. Et puis il n'y a pas à réserver le retour en venant à un guichet bien particulier le samedi midi, comme c'était le cas l'an dernier (ce qui nous avait fait louper Einherjer plus la moitié du show de Rage

). Grosse amélioration question transports, donc

Et puis par les chemins de traverse qu'emprunte le bus, il n'y a aucun embouteillage. On ne croise personne jusqu'à l'arrivée à Wacken, ce qui me fait toujours halluciner vu le bordel que c'était à chaque fois que je suis venu en voiture

J'aime bien

Une fois arrivés, par contre, il faut aller chercher nos pass, et là c'est un peu galère. Le guichet des accréditations étant situé bien à l'écart du village, à l'orée de la forêt, on galère pour trouver, le tout chargés comme des mulets. Et après, on a droit à une bonne heure de queue

Dur dur, la vie de bobo

Après ça, il faut revenir et aller sur le site, le tout sous la pluie et toujours avec les bagages à se trimballer

On fait quand même une pause dans un magasin pour se prendre à boire, parce qu'on est quand même des êtres humains
En tout cas, ça fait toujours le même effet quand on arrive dans le village de Wacken: on a l'impression d'entrer dans une autre dimension. Le petit village de moins de 2000 habitants, qui voit sa population multiplier par 40 pendant cinq jours, est entièrement dédié au metal, de nombreux jardins étant transformés en biergarten, avec des rues ornées de stands divers et variés et les magasins aux couleurs du festival. J'ai beau connaître, je trouve toujours ça surréaliste et génial. De même que la gentillesse et l'hospitalité de la population locale

La pluie a cessé quand on arrive sur le site. Eklipse va voir les Dijonnais, qui ont tout son matos et sont déjà bien installés, et Metalblasphemer m'appelle pour me dire qu'ils sont au camping P juste derrière l'espace médiéval (rebaptisé cette année Wackinger Stage) et il vient nous chercher, avec un énorme phallus en plastique à la main en mode Papy Salaud

Puis il nous conduit à l'emplacement, où l'on retrouve des chibres lorrains bien exportés et pas encore remis de leurs exploits au HOA et sur la Reeperbahn la veille

, Ika, le Gasp, Féfé, Pauline, Blackame et Jeff von der Belette que j'ai le plaisir d'introniser

On pose les tentes, on boit un peu, puis on va dire bonjour aux Dijonnais. Il y a quand même la bouteille d'armagnac qu'Eklipse a trimballée héroïquement dans l'avion. On va rester au campement bourguignon jusqu'au bout de la nuit (surtout Alex et moi, en fait, les autres baissant le pavillon plus tôt

) pour de bons délires bien barrés

.
On termine la soirée avec le lever du soleil, par la rencontre avec une jolie petite brunette aux gros seins qui se disait germano-norvégienne et nous expliquait en anglais que sur son tee-shirt, il y avait marqué "fitt" ou un truc dans le genre qui voudrait dire "allumeuse" en norvégien et que ça lui correspondait parfaitement

A part ça, rien de plus, mais c'était drôle
Mais cette année, ce sera l'une des deux ou trois seules fois qu'on croisera un(e) festivalier(e) un peu débile qui vient taper la discute, boire avec nous et raconter des conneries... Globalement, l'ambiance dans le camping était très très calme, ce qui est un comble à Wacken surtout pour un premier soir où l'arrivée est censée être particulièrement festive

A part nos voisins de camping qui écoutaient du punk allemand en boucle à fond la caisse, c'était parfaitement silencieux et je pense que personne n'a dû avoir de problèmes pour dormir... On s'est bien marrés quand même, mais essentiellement entre nous. On a fait des rencontres sympas aussi, mais c'était pas vraiment comme les autres années de ce côté-là

A un autre festival, ça ne m'aurait pas surpris plus que ça ni dérangé outre mesure, mais à Wacken, ça fait bizarre...
Sur ces réflexions, il est quand même 6h30 du mat', donc un doliprane et dodo (et j'en profite pour souhaiter bonne nuit par SMS à certain(e)s resté(e)s en France qui se réveillent à cette heure-là

) !!!
Au réveil, trois heures et demie plus tard, j'entends des commentaires ironiques sur l'heure à laquelle Alex et moi sommes rentrés à nos tentes, et comme quoi on ne se réveillera pas avant quelques heures

Bande de mauvaises langues ! A la base je ne tiens pas sous une tente le matin, car j'étouffe, donc je suis debout avant 10h

Un petit déjeuner solide s'impose, de même que des remontants

Entre mes bouteilles de whisky et de pastis

, les redbull achetées la veille (indispensables à tout festival), le muscat d'Alex, les bières d'Ika et du Gasp, et toutes les provisions de Thrashos, Guardian et Metalblasphemer (notamment les bouteilles de jägermeister

), il y a de quoi prendre des forces de bon matin

Guardian et Thrashos nous font également part d'une chanson composée en allemand par leurs soins, du nom de "Ich bin ein Papagei" ("je suis un perroquet" dans la langue de Goethe) et qui deviendra l'hymne des Defenders à Wacken

ça fait une matinée bien tranquille, bien arrosée et bien ensoleillée en prime (contrairement à ce que certaines prévisions météo un peu alarmistes annonçaient jusque là)

, bien animée en prime par Metalblasphemer et Pauline dont c'était la fête
Bon c'est pas tout mais à Wacken, il y a aussi des groupes qui jouent, en particulier un secret show sur la Redbull Stage. Cette petite scène annexe, située à l'extérieur du site, avait été inaugurée l'année dernière mais je n'avais pas eu l'occasion d'y voir quoi que ce soit. En fait, c'est une espèce de gros bus dont le haut est aménagé en scène. Un truc sympa: à proximité, du coca zéro bien frais est distribué gratos

Le secret show est en fait
APOCALYPTICA, qui en profite pour annoncer sa venue au Wacken 2011. Bah c'était nul! Je les ai vus deux fois en festival (dont ici même), ils avaient les moyens et j'avais adoré. Là, sur une toute petite scène au son pourri en plein jour, où les violoncelles se marchent dessus ça ne le fait pas du tout. En plus, ils ont recruté un chanteur pour l'occasion (quel est l'intérêt d'un chanteur pour Apocalyptica?

) qui n'est pas du tout dans le trip, et qui a en plus un vertige pas possible du haut de la scène

Etant moi-même sujet au vertige, je peux comprendre, mais au moins je suis conscient de mes limites et je ne vais pas chanter

J'espère qu'ils n'ont pas rémunéré ses services trop cher, en tout cas

En tout cas, c'est vraiment le show qui n'a aucun intérêt: outre le chanteur qui ne sert à rien, le son est tellement mauvais qu'on n'y comprend rien, et en prime il y a trop de monde. On décroche donc au bout d'un quart d'heure. Je ne sais pas si c'est la meilleure promotion qui soit pour un groupe comme Apocalyptica...
Après ce truc pitoyable de la part des violoncellistes finlandais, on bouge tous au village chercher des approvisionnements, en chantant "Ich bin ein Papagei" et en faisant la promotion du chibre lorrain, plus d'autres conneries par vraiment racontables

Avec tout ce qu'on trouve au village dans les différents biergarten, stands et supérettes, on revient bien chargés après avoir fait le plein de bières (la Holsten, pas chère du tout et plutôt bonne pils, est à privilégier par rapport à la Beck's et à la bière Wacken!), de jägermeister (für immer!) , de feigling et quelques autres schnapps germaniques en mignonettes (notamment la ficken

, une liqueur aux airelles au nom rigolo mais pas super bonne car trop acide). On déguste ça tranquilou au campement

, puis chacun vaque à des activités différentes, vu que les concerts (les vrais) se rapprochent...
Avec Blackame et Ika, on va voir ce qu'il y a de plus près, donc sur la Wackinger Stage, voir
SVARTSOT. J'aime toujours autant cet espace que l'année dernière, avec ses stands et spectacles médiévaux et païens et ses animations diverses et variées. Seul défaut: la scène est basse. Et comme les gens sont plutôt grands dans le nord, il y a des problèmes de visibilité. Et puis il y a beaucoup beaucoup de monde qui se masse dans ce petit espace

Ca n'empêche pas, par contre, que le concert soit sympa. Comme son nom aux sonorités très nordiques peut le laisser supposer, Svartsot est un groupe danois qui pratique un bon folk metal bien festif, chanté dans leur langue maternelle avec une grosse voix death. Leur dernier album, "Mulmets visor", est de très bonne facture. ça fait un peu penser à du Finntroll en moins répétitif et plus festif. Le Danemark étant à moins d'une centaine de kilomètres, le groupe a un bon noyau de fans venus les soutenir. Le chanteur s'adressera parfois au public en danois, spécialement à leur attention. En tout cas, ils ont bien le look, avec peaux de bêtes et pattes d'ours

En plein milieu d'après-midi sous un soleil qui tape, par contre, le public est ramolli et il n'y a pas autant de farandoles et de délires que d'habitude en Allemagne avec ce genre de groupes

Ca applaudit, ça bouge des mains, il y a une ambiance joyeuse, mais ça n'est pas la folie furieuse pour autant. Pourtant, les Scandinaves font une bonne prestation et ont un bon contact avec le public. J'ai bien aimé et c'est l'idéal comme amuse-gueule.
Après cette entame sautillante, on passe aux choses sérieuses. Très sérieuses, même, puisqu'il y a du lourd en perspective avec Alice Cooper, Mötley Crüe et Iron Maiden qui s'enchaînent, soit trois têtes d'affiche de festival potentielles alignées les unes après les autres

Inutile de préciser que dans ces conditions, il y a beaucoup beaucoup beaucoup de monde ! Au point que, quand on entre dans l'enceinte, on n'est même pas fouillé par la sécurité. On nous dit simplement "weiter" en nous faisant signe d'avancer

C'est la première fois que je vois ça ! Il faut dire que les 21 morts de la Love Parade de Duisbourg dix jours plus tôt ont causé un certain émoi en Allemagne, et qu'il a du y avoir des consignes pour fluidifier au maximum la circulation. Du coup, n'importe qui aurait pu entrer avec n'importe quoi sur lui. En même temps, quand on aligne trois groupes aussi importants que ce qui jouent ce jour-là, on peut être assuré que la quasi-totalité des 75000 spectateurs vont se masser sur le site du festival au même moment... Le jeudi est traditionnellement une journée particulière à Wacken (intitulée Night to remember), dans la mesure où c'est le jour d'ouverture. Les concerts commencent en milieu d'après-midi, avec des groupes expérimentés, et tout est concentré sur les deux scènes principales, la True Metal Stage et la Black Stage. Les trois années précédentes, il y avait en plus des concerts sur la Party Stage, la scène intermédiaire, située sur la droite des deux grandes scènes, ce qui avait aussi pour effet de disséminer un peu les gens. Cette année, il y a des concerts sous la Wet Stage (la tente sous laquelle jouent les petits groupes) mais pas sur la Party Stage, donc tout le monde s'est massé devant les scènes principales. Cela a entraîné de grosses difficultés pour circuler.
Bravo à celui qui a fait le running order, donc

Après ça, il faut quand même être juste: tout le monde se concentre sur le même lieu le même jour, mais après ça, ça ira parfaitement, l'affiche étant suffisamment éclectique et le nombre de groupes suffisamment important pour que le public soit bien dispatché. Mais le jeudi, ce fut dur!
Donc pour
ALICE COOPER, il faut faire quelques efforts pour parvenir à une bonne place, c'est à dire bien au milieu. Du père Furnier, je reste sur un souvenir mitigé au Hellfest. C'était du grand spectacle, il s'est fait exécuter d'au moins une vingtaine de façons différentes, il avait en plus un superbe jeu de lumières... mais musicalement, ça ne le faisait pas. A part le début sur "School's out" (et la rappel aussi) et "Poison", voire "Feed my Frankenstein", c'était une playlist pas très pêchue et à mon avis pas faite pour un festival. Là, ça va être exactement la même playlist

Cela ne m'étonne pas, son spectacle ne laissant pas trop de place à l'improvisation. Le problème, pour son spectacle, c'est qu'il est en plein jour, donc l'effet visuel est divisé par deux par rapport à un rendu nocturne. En contrepartie, le groupe se donne plus sur scène et joue avec bien plus de conviction qu'au Hellfest. Du coup, les mêmes morceaux sont joués d'une manière bien plus énergique, et ça le fait pas mal

Ca se voit aussi sur scène que les musiciens sont plus motivés. Il faut dire que le public est très bon, reprenant toutes les chansons. On est en Allemagne, quand même! Sur "Poison", c'était assez énorme. Les deux autres fois où j'ai vu Alice Cooper, j'ai des souvenirs assez précis de cette chanson: la première fois, c'était en Belgique, au Schwung 2006, bras dessus bras dessous avec Bib et une bière à la main

; la deuxième fois, au Hellfest, à improviser des danses improbables avec Piggy la citrouille

; là, on est moins dans le délire mais quand le refrain est repris en choeur par 60000 personnes, ça donne la chair de poule

Pour le reste, c'est du bon aussi, mais j'aurais préféré une autre playlist. Par rapport au Hellfest un mois et demi plutôt, je préfère donc la prestation grâce au public et au surcroît d'énergie et de conviction avec lequel les morceaux ont été joués. Visuellement, ça le fait moins, mais pour moi c'est surtout la musique qui importe. Après ça, avec un meilleur running order, je pense qu'il aurait été possible de faire jouer Alice Cooper de nuit...
Playlist d'ALICE COOPER:
School's Out (Part)
No More Mr. Nice Guy
Under My Wheels
I'm Eighteen
Wicked Young Man
Ballad Of Dwight Fry
Go To Hell
Guilty
Cold Ethyl
Poison
From The Inside
Nurse Rozetta
Be My Lover
Only Women Bleed
I Never Cry
Black Widow Jam
Vengeance Is Mine
Dirty Diamonds
Billion Dollar Babies
Killer
I Love The Dead
Feed My Frankenstein
Elected
School's Out
Une petite heure s'écoule entre deux groupes (entretemps il y avait les nominations aux awards du magazine allemand Metal Hammer, partenaire officiel du festival depuis 2003, mais on s'en foutait un peu

), et j'en profite pour aller faire un tour en backstage. L'espace VIP a été considérablement relooké, avec un design moderne qui fait beaucoup penser à ce qu'on a pu voir au Hellfest. Si des Français peuvent inspirer des Allemands en matière d'organisation de festival, même pour un truc aussi accessoire qu'un espace VIP, c'est plutôt cool

En tout cas, c'est agréable. En plus, il y a un stand Jägermeister avec de très charmantes jägergirls

Par contre, c'est la même population qu'on y retrouve, à savoir des gens normaux qui viennent prendre une pause tranquille dans la journée, et une espèce de pseudo jet-set du metal, de m'as-tu vu et de pétasses... euh de filles légèrement vêtues à la recherche d'autographes

à partir de 20h! J'y retrouve mes coanimateurs, ainsi que Manue (qui va passer sont temps à flyer pour Methadol

), Estelle et Moocher qui vient, après de longues négociations, d'obtenir un pass photo pour le pit

Puis on retourne dans la foule pour voir
MÖTLEY CRÜE. A la demande générale d'Alex, on se place devant et plutôt entre les deux scènes pour être bien placés pour Maiden. Sacré Alex

En tout cas, ça va être autre chose qu'Alice Cooper: les Californiens vont vraiment convaincre tout le monde

Ils déboublent sur "Kickstart my heart", pour laquelle on n'est malheureusement pas encore placés. C'est la première fois que je les vois. On m'avait dit qu'ils pouvaient soit être très bons, soit très mauvais. Là, c'est plutôt le premier cas de figure. Vince Neil est en voix, Nikki Sixx en grande forme... et même Mick Mars bouge

Il faut dire qu'il s'est fait greffer une prothèse à la hanche, qui a dû résoudre tous ses problèmes de dos qui l'ont empoisonné dans les années 80. A cinquante ans, les mecs du Crüe affichent donc une belle forme malgré toutes les saloperies qu'ils ont pu consommer. C'est vrai aussi que les liftings, ça peut servir, notamment pour Vince Neil qui paraît aussi beau gosse qu'à vingt-cinq ans

Niveau playlist, ce sont les classiques de la grande époque du groupe, c'est à dire de leurs débuts à "Dr. Feelgood" (ce dernier est quand même privilégié, avec quatre extraits), plus trois titres de "Saints of Los Angeles", leur album du come back en 2008. Ca me convient parfaitement! Je trouve d'ailleurs que des nouveaux titres comme "Motherfucker of the year" et "Saints of Los angeles" sont vraiment de super morceaux, parfaitement adaptés au live et qui ne dépareillent pas du tout d'avec les classiques

Je ne suis pas un die hard fan de Mötley Crüe, mais c'était quand même un groupe que je tenais à voir au moins une fois. C'est sûr qu'en comparaison avec Twisted Sister (pour faire la comparaison avec d'autres glamouzes des 80's sur le retour

), ils font pâle figure, mais ils sont bons quand même. Ils sont fidèles à leur statut et livrent une prestation à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'eux, et ils ont l'air parfaitement heureux d'être là. Pour une autre prestation comme celle-là, je signe tout de suite
Playlist de MÖTLEY CRÜE:
Kickstart My Heart
Wild Side
Shout At The Devil
Saints Of Los Angeles
Looks That Kill
Live Wire
Don't Go Away Mad (Just Go Away)
Same Ol' Situation (S.O.S.)
Mutherfucker of the Year
Ten Seconds to Love
Primal Scream
Dr. Feelgood
Girls, Girls, Girls
Après ce très bon concert du Crüe, on peut se demander ce que va faire le groupe qui passera après. Et ce n'est pas n'importe qui, puisqu'il s'agit tout simplement d'
IRON MAIDEN ! Vu la foule, Mister Double T, qui tenait à aller voir Gojira sous la Wet Stage (les Français commençant une demi-heure après la Vierge de Fer

... Running order de merde

!), recule pour voir ça de loin tandis que Manue et Estelle restent devant avec Alex et moi (elles n'y tiendront d'ailleurs que le temps de trois morceaux

). Là, on peut vraiment parler de surpopulation dans l'enceinte du festival. Je pense que la quasi-totalité des 75000 festivaliers est concentrée dedans à ce moment-là. J'ai toujours été impressionné par le monde au moment des têtes d'affiche à Wacken, mais je crois que là, pour Maiden, c'était vraiment le top du top

Mais qu'est-ce que c'est bon

A la base, je n'attendais pas grand chose de ce concert, à part de passer un bon moment parce que ça reste quand même Maiden. J'avais en effet vu la playlist de la tournée américaine que les Anglais avaient faite deux semaines avant le festival, et tout le monde sait bien que ce n'est pas dans leurs habitudes de changer leurs morceaux d'une date sur l'autre en cours de route. Or pour moi, un show basé sur les trois derniers albums du groupe, que je trouve d'une qualité discutable, plus quelques classiques mille fois entendus, ça n'a a priori strictement aucun intérêt

J'aime Iron Maiden, mais je n'en suis pas un fan aveugle

En fait, je trouve qu'ils ont fait énormément de hits qu'ils ne jouent jamais et qu'ils feraient mieux d'exhumer un peu sur scène, plutôt que de jouer toujours systématiquement les mêmes classiques à côté de leurs nouveaux morceaux qui s'étirent en longueur à l'infini. J'ajouterais à ça que "El Dorado", l'extrait de "The final frontier" que le groupe a mis à l'écoute, ne m'avait pas spécialement convaincu. Bref, je n'attendais pas monts et merveilles de la part de Maiden! Et pourtant, quelle claque ça va être
C'est simple: hormis ma première fois au Zénith de Toulouse en 2003, c'est mon meilleur concert d'Iron Maiden sur les quatre fois où je les ai vus. La faute à un groupe en forme olympique (de Marseille

) avec en particulier un Bruce Dickinson au top du top à la veille de son 52e anniversaire; la faute à un décor de scène, des lights et des animations magnifiques, et un son parfait; la faute enfin à un public formidable (du moins là où on était, d'autres placés ailleurs m'ont dit qu'ils avaient un peu l'impression d'être les seuls fans au milieu de touristes venant à Wacken comme on va au théatre...). C'était tout simplement énorme
Comme d'habitude, "Doctor doctor" de UFO résonne pour annoncer l'arrivée d'Iron Maiden, et l'atmosphère prend quelques degrés dans le festival. Il commence vraiment à y avoir des compressions de personnes devant, sans compter que les premiers slammeurs commencent à arriver. Alors pour les slammeurs, comme l'année dernière, ceux qu'on se reçoit, on leur baisse le caleçon quand ce sont des mecs et on les tripote de partout quand ce sont des filles

Fait amusant: certains mecs slammaient en kilt, et n'avaient rien dessous

Et on essaie aussi de protéger les petits gabarits (notamment féminins

) à côté de nous. C'est ça la galanterie française

C'est ainsi qu'une petite Allemande parfaitement bilingue en français est restée avec Alex et moi durant tout le concert. On lui a quand même évité de périr écrasée pour son premier concert de Maiden et son premier Wacken alors qu'elle n'avait pas encore son bac (oui Alex, elle était mignonne mais bien trop jeune

) ! C'est un peu la guerre dans la fosse, les gens autour de nous étant survoltés, mais au final, on tient bien. Le groupe attaque sur du "Brave new world" avec "The wicker man" suivi de l'épique et excellent "Ghost of the navigator", avec de faire un retour dans le temps avec "Wrathchild" (que j'ai pour la première fois en live avec Iron Maiden, autrement je l'avais vue massacrée par un pathétique Paul Di Anno en solo...)

En fait, ça commence très bien, contre toute attente: on comprend d'entrée que ce soir, on n'aura pas affaire à de vieilles gloires en mode pilote automatique, mais à un groupe soudé et très motivé et qui va défendre ses chansons récentes becs et ongles. Iron Maiden bénéficie d'une scène à double niveau, sur laquelle Bruce Dickinson va courir des kilomètres d'allées et venues. Il ne sera pas le seul parce que, à part un Steve Harris relativement statique à cause de ses problèmes de dos récurrents, tous les autres membres du groupe vont bouger sur scène et s'échanger leurs places tout au long du set. Le plus impressionnant demeure cependant le décor de scène. Futuriste, remarquablement bien fait, inspiré d'abord par les illustrations de "The final frontier", avec une galaxie en fond et diverses représentations d'Eddie. Comme animations, on trouve aussi un Eddie géant de trois bons mètres de hauteur que Jannick Gers vient combattre à coup de guitare

Musicalement, c'est interprété avec justesse et conviction: on remarque même Jannick Gers sur certains solos

Avec tout ça, les morceaux extraits de "Dance of death" et "A matter of life and death", que je trouve fades, incolores, inodores et sans saveur sur album en plus d'être trop longs, passent comme une lettre à la poste... Et je dois avouer que j'ai même pris un panard pas possible sur "These colours don't run" et "The Reincarnation Of Benjamin Breeg"

Même "No more lies" était excellente avec un public aussi nombreux pour la reprendre en choeur

Un grand moment d'émotion a aussi été "Blood brothers", dédiée à Ronnie James Dio. Par contre il faudrait que Bruce arrête un peu les discours démago à la Joey de Maio ! Le fait qu'il annonce pratiquement entre chaque morceau que "The final frontier" sort le vendredi 13 août, c'est de bonne guerre mais c'est un peu lourd. Forcer le trait sur sa grande amitié avec Dio, ça passe encore à peu près. Mais alors sortir des conneries comme "il y a les fans de musique, il y a les fans de metal, et il y a les fans d'Iron Maiden"

, là c'est carrément ridicule

Mais comme il est très en voix et que c'est un frontman ulime, on lui pardonne

En tout cas, sur la fin, le public explose complètement aux notes de "Fear of the dark", quand tout le monde se met à chanter et tous les bras à se lever. Et ce sera pareil jusqu'à "Running free" qui concluera le concert, puisque les cinq derniers morceaux sont des classiques que tout le monde connait. Et puis je suis content, il n'ont pas joué "The trooper", que je ne peux plus entendre
Voilà donc pour cet excellentissime concert de Maiden, qui confirme son statut de tête d'affiche d'une journée particulièrement relevée en terme de groupes prestigieux

Je ne peux cependant m'empêcher de penser à ce que ça aurait donné avec un peu plus de vieux morceaux avec un tel public et un groupe dans une telle forme

En tout cas, c'est clair qu'ils ont extrêmement bien défendu leurs nouveaux albums! Lorsque résonne "Always look on the bright side of life" des Monty Pythons, l'outro traditionnelle des concerts de la Vierge de Fer, tout le monde est heureux après deux heures bien intenses.
Playlist d'IRON MAIDEN:
The Wicker Man
Ghost Of The Navigator
Wrathchild
El Dorado
Dance Of Death
The Reincarnation Of Benjamin Breeg
These Colours Don't Run
Blood Brothers
Wildest Dreams
No More Lies
Brave New World
Fear Of The Dark
Iron Maiden
The Number of the Beast
Hallowed Be Thy Name
Running Free
Il nous reste assez de forces pour un dernier concert, donc on se dépêche d'aller sous la Wet Stage voir les vingt dernières minutes de
GOJIRA. Je les avais vus à Montauban deux semaines plus tôt et j'avais beaucoup aimé, alors que je n'accroche pas trop sur album. Le dernier tiers de leur show wackenien fait plus que confirmer la très bonne impression qu'ils m'avaient donné en live. Là c'était dantesque

Enormément de Français étaient venus sous la tente pour les encourager, et il y avait donc une superbe ambiance. D'autant que les non Français avaient l'air tout autant à fond dans le trip du groupe que les compatriotes. Ca headbanguait en choeur au son des riffs barrés des Landais, ça pogotait, sans oublier quelques bons petits circle pits

Et puis qu'est-ce que c'est carré ! Le groupe paraît surmotivé et enchaîne sans temps morts. Je ne manque pas d'en faire profiter Didi par téléphone

Il faut dire que quand on est placé par les boulets qui ont fait le running order en même temps que Iron Maiden, il y a de quoi avoir la rage

. Du reste, je ne comprends pas que Gojira ait joué sous la Wet Stage

. Certes, ils en sont tête d'affiche. Mais c'est un groupe qui a un style qui lui est propre, qui a tourné un peu partout en tête d'affiche ou avec de très gros groupes comme Metallica ou Slayer, entre autres, qui vit de sa musique et dispose d'une fan base chaque jour plus importante (moi-même d'ailleurs, si je les revois encore deux ou trois fois, je pense que j'en deviendrais réellement fan

). A mon avis, leur place serait plutôt sur la Party Stage ou même sur la Black Stage... A leur prochain passage ici dans deux ou trois ans, j'espère

En tout cas, les français ont bien convaincu tout le monde
Après avoir retrouvé Mister Double T, direction les backstages pour se rafraîchir, puis le campement des Dijonais pour continuer les délires de la veille et aussi se rafraîchir

En rentrant avec Mister Double T (Alex étant resté un peu plus longtemps), on se fait accoster par des Allemands qui se mettent en travers de notre chemin, nous empêchent de passer... et nous offrent leurs bières

D'après ce que l'un d'entre eux nous a expliqué, la fille qui était avec eux avait des envies de ficken, qu'on n'a en fait pas eu l'occasion de vérifier

Finalement on rentre à la tente sans se perdre (fait rarissime!), pour prendre des forces avant une journée très intense qui nous attend le lendemain
