Deuxième partie: la journée du vendredi
Réveil tranquille à 9h du mat', pour ma plus longue nuit du festival (cinq heures de sommeil quand même!), puis un tour en VIP pour les douches chaudes gratuites en cabine individuelle, comme de purs bobos

Un truc assez marrant d'ailleurs: une fille mal réveillée ou pas encore remise de sa cuite de la veille a squatté un compartiment de douche côté mecs et voyant cela, d'autres filles lui ont emboité le pas et se sont donc retrouvées majoritaires (chaque compartiment de douche comptait huit cabines individuelles)... Et du coup, tous les mecs ont cru qu'il y avait trois compartiments pour filles contre un pour mecs, ce qui faisait une queue pas possible

Jusqu'à ce que quelques mecs se rendent compte de l'erreur, et là la douche est devenue unisexe

En même temps, dans la mesure où ce sont des cabines individuelles, je ne vois pas trop ce que ça a de gênant... Enfin c'était marrant mais ça a fait perdre du temps quand même! Au retour, café puis petit déjeuner bien alcoolisé

Il faut prendre des forces pour une journée qui s'annonce bien chargée
Ca commence avec
DEW SCENTED en amuse-gueule sur la Black Stage à 11h ! En entrant, on a l'impression qu'il y a énormément de monde... Et en fait, pas du tout puisqu'on arrive très facilement au quatrième rang. En poussant un peu, on aurait même pu aller sans problème à la barrière. Rien à voir avec la surpopulation de la veille, et ce sera en fait le cas pendant tout le reste du festival. Les trois gros groupes du jeudi étaient très attractifs et ont concentré pratiquement tous les festivaliers, mais après ça, la programmation est suffisamment diversifiée, malgré un running order merdique, pour que les 75000 personnes soient bien réparties entre le camping, le Biergarten et les différentes scènes. On profite donc bien de ce concert de Dew Scented, sous un beau soleil et dans de bonnes conditions. Ca faisait quelque temps que je n'avais pas vu ce groupe. La dernière fois, c'était au même endroit en 2003, sur la même scène dans la matinée et aussi sous le soleil. C'était quand même il y a sept ans! Et j'ai l'impression d'avoir droit exactement au même concert. Pourtant, trois albums du groupe sont sortis pendant ce laps de temps, mais ça ne change pas grand chose à l'affaire. C'est donc un bon concert de thrash metal mâtiné de death. Très inspirés par Slayer, les Allemands ont un sens de l'efficacité inné et au début, c'est propice à un headbanging sauvage sur leurs riffs de bûcheron

Le problème de Dew Scented, c'est qu'ils ne varient pas beaucoup. Donc au bout de quelques morceaux, ça s'essouffle et la tête ne bouge plus du tout. En plus, Leif Jensen, le chanteur, n'est pas un frontman très charismatique, d'autant plus qu'il a doublé de volume avec l'approche de la quarantaine

C'est carré, bien exécuté, mais trop linéaire et du coup, on s'en lasse. Avec Mister Double T, on lève l'ancre dix minutes avant la fin. Ce n'était pas désagréable, mais on en avait vu l'essentiel et ça suffisait comme ça
On fait un aller-retour rapide au campement pour aller chercher des gens (surtout ce gros chat d'Alex qui dormait toujours

) et boire gratos

Puis direction en groupe vers la True Metal Stage pour voir
AMORPHIS. C'était le premier concert de la journée que j'attendais avec impatience. Je n'ai pas été déçu. J'adore ce groupe, toutes périodes confondues, qu'ils fassent du death mélodique ou leur style actuel mélangeant heavy, prog, death et folklore finlandais. Ils ont l'art d'écrire des chansons magnifiques, à la fois oniriques et émotionnelles tout en ayant un fort potentiel pour faire headbanguer. Je suis également très fan de leur chanteur, Tomi Joutsen, aux dreadlocks propices à faire l'hélicoptère et au micro en forme de sèche-cheveux

Il a un style particulier, du charisme, mais surtout une voix extraordinaire. Capable de passer insensiblement d'une magnifique voix claire à des growls death rauques à souhait, il possède un registre vocal hors du commun et vit vraiment ce qu'il chante. Et en plus, avec "Skyforger", les Nordiques ont fait un album magnifique, beau à pleurer

. Après les avoir vus avec grand plaisir sur les deux tournées précédentes, je vais donc avoir le plaisir de voir les nouvelles chansons dans leur version live. La playlist est basée sur le dernier album et "Eclipse" (pour la période récente) d'une part, et "Elegy" et "Tales from the Thousand Lakes" d'autre part. Il faut dire qu'Amorphis s'apprête à sortir une compilation de réenregistrements des trois premiers albums. Le groupe a donc le bon goût d'exhumer ses classiques, tout en faisant profiter des nouveaux morceaux. Le style est différent pour chaque période, mais c'est tout aussi bon. "Sky is mine" me fait dresser les poils, "From the Heaven of my heart" m'émeut quasiment aux larmes, tandis que "Black Winter day" ou "The castaway" me font bien headbanguer et que le refrain de "House of sleep" est repris en choeur par tout le public

Le concert d'Amorphis est donc superbe, avec une playlist totalement à mon goût. Le seul bémol concerne le son, parfois limite, qui a un peu gâché "My Kantele" joué en rappel. Autrement, tout le reste était impeccable. Voilà pour la première claque de la journée, avec une heure de pur bonheur
Playlist d'AMORPHIS:
Silver Bride
Sky Is Mine
Towards and Against
The Castaway
Alone
Against Widows
From the Heaven of My Heart
The Smoke
House Of Sleep
Black Winter Day
My Kantele
On passe maintenant sur la Black Stage pour voir un autre groupe à la fois original et génial:
ORPHANED LAND ! Venant d'Israël, ce groupe n'est donc pas des plus faciles à voir sur scène en Europe. Je les avais vus en 2005 à l'Elysée-Montmartre en première partie de Paradise Lost et j'avais adoré. Je venais plus pour eux que pour les Anglais à la base, et vu les prestations respectives des deux groupes, les Hébreux avaient enterré ces derniers, et de très loin !
Après cinq ans d'absence, Orphaned Land est revenu avec "The neverending way of Orwarrior", un concept album extrêmement ambitieux sur ce qui pourrait unir les trois grandes religions (si j'ai bien compris...). Je n'en ai fait l'acquisition qu'une semaine avant, et je n'ai donc pas vraiment eu le temps de l'assimiler, surtout qu'il est assez costaud avec plus de soixante-dix minutes et des morceaux assez complexes. Mais ça n'empêche que j'aime beaucoup, comme j'aimais les trois albums précédents. J'ai quand même un peu peur de ce que les nouveaux titres vont donner sur scène. Mes craintes d'anti-prog de base se sont révélées infondées et Orphaned Land va nous offrir une heure onirique de metal oriental classieux.
Kobi Farhi, vêtu d'une jolie tunique orientale blanche (le reste du groupe est également habillé comme dans les contes des mille et une nuits

), nous gratifie d'un "shalom" et le groupe entame le set avec "Birth of the Three". Il y a une belle ambiance dans le public, avec de nombreux drapeaux israéliens et un bon paquet de fans juifs qui reprenaient en choeur les passages chantés en hébreu. A signaler parmi les fans israéliens connus la présence dans le public d'Angel, la célèbre groupie des backstages de Wacken: en huit éditions de ce festival, je ne l'ai pratiquement jamais vu sortir de l'espace VIP, plus intéressée à se montrer et à se faire passer dessus par des artistes que par la musique. Là, elle était en train de headbanguer sur les épaules d'un de ses potes. Vu qu'elle a un piercing au clitoris (j'ai pas testé moi-même, elle le dit elle-même sur sa page MySpace

), ça devait quand même être un peu douloureux pour elle, mais en tout cas elle avait le sourire aux lèvres
Sur scène, il y avait aussi du plaisir pour les yeux, avec des jolies brunes venant faire la danse du ventre

Mais c'est surtout musicalement que c'était bon, ce qui est quand même le principal. Juste un petit bémol: Kobi a un chant clair magnifique, mais il est un peu juste pour les voix death. Les nouveaux morceaux sont longs mais passent bien sur scène, même de jour, dans la chaleur et dans l'ambiance festival. Orphaned Land a certes des influences prog, mais ils ne sont pas non plus devenus un Dream Theater à la sauce orientale

Dans chacun de leurs titres, il y a des passages émotionnels et oniriques, et d'autres plus bourrins, voire festifs. Le public reprend régulièrement des "laï! laï! laï! laï" farandolesques que n'aurait pas renié Enrico Macias

Et c'est sur deux titres bien festifs, "Sapari" et "Norra el Norra", que les Israéliens nous quittent. Il ne manquait pour moi que "The beloved's cry" (l'un des rares morceaux capables de me faire fondre en larmes) pour que ce soit parfait.
En tout cas, les Juifs ont conquis l'Allemagne vu l'accueil du public

Maintenant j'aimerais beaucoup les revoir soit en salle, soit en festival à nouveau mais de nuit, où leur musique doit être carrément magique.
Playlist d'ORPHANED LAND :
Birth of the Three (The Unification)
Ocean Land (The Revelation)
Barakah
The Path (Part 1) - Treading Through Darkness
The Sahara's Storm
Olat Ha'tamid
Disciples of the Sacred Oath II
Halo Dies (The Wrath of God)
Sapari
Norra el Norra (Entering the Ark)
Après cette belle prestation d'Orphaned Land, on a une heure et demie de pause avant le prochain concert. On va donc d'abord en backstage pour manger un coup, où l'on retrouve Manue en train de distribuer encore et toujours des flyers de Methadol, accompagnée d'Estelle pour l'aider

Puis un petit tour au camping pour boire encore

Il faut en effet prendre des forces, car après, ce sera la guerre

C'est en effet au tour de
DIE APOKALYPTISCHEN REITER, groupe extrêmement populaire en Allemagne et assez connu pour l'ambiance de folie qui règne à ses concerts, d'investir la Black Stage. C'est la cinquième fois que je les vois, et c'est clair qu'à chaque fois, l'ambiance y est terrible. La dernière fois que je les ai vus, c'était au Wacken 2007 (concert filmé pour leur DVD "Tobsucht") et c'était bien énorme. Avec Alex et Mister Double T, on va donc bien se placer. On assiste d'un oeil distrait à la fin du concert d'Ill Niño sur la True Metal Stage (c'est effectivement de la musique de true

), ce qui ne nous passionne pas vraiment. On profite, sous le soleil, des vendeurs Beck's qui circulent dans la foule pour recharger les verres en attendant le début des hostilités. Puis l'intro résonne, la même que sur "Tobsucht". Ca commence à bien s'agiter et à se compresser dans le public. Le premier morceau n'a pas encore commencé que des dizaines de slammers commencent à nous pleuvoir dessus. Puis le groupe débarque au fur et à mesure. Le chanteur, Fuchs, fidèle à son look avec crane rasé, queue de cheval, torse nu avec une belle moquette, en pantalon de ninja et pieds nus

Le claviériste, Dr Pest, en tenue SM qui va se mettre dans une cage. Et le reste, au look normal. Tout est bien en place pour commencer un show qui va bien confirmer le nom du groupe. En effet, Die Apokalyptischen Reiter veut dire les cavaliers de l'Apocalypse dans la langue de Goethe. Et ce concert va être l'Apocalypse. C'est simple: en termes de mouvements de foule, de compression et d'intensité physique, je n'ai jamais vu un truc pareil. Même pour Machine Head l'année dernière, où c'était pourtant plus impressionnant, mais moins physique. Les Reiter jouant de jour, ils n'en font pas trop au niveau des effets de scène et des lights. Par contre, ils misent tout sur l'énergie et la puissance, avec une playlist explosive

Quand le groupe entame le set avec "Wir sind das Licht", ça devient un chaos indescriptible. Ca pogote, ça pousse, ça slamme de partout, sans oublier le nuage de poussière de rigueur lorsque se conjuguent les mouvements de foule et le soleil... Bref, on en prend plein la tronche de partout d'entrée

Et bien sûr, sur le refrain, un petit circle pit des familles s'impose

Ca enchaîne sur "Revolution", plus mid-tempo et avec un refrain fédérateur: là ça va être circle-pits sur circle-pits

Cela présente l'avantage de faire quand même un peu d'espace libre pour respirer. Sauf que ça va enchaîner avec "Friede sei mit dir", "Unter der Asche" (où je suis à la limite de me péter une corde vocale sur le refrain

) et "Es wird schlimmer", des morceaux bien speed dévastateurs pendant lesquels les Reiter vont mettre le public à faut et à sang

Le groupe nous présente ensuite un nouveau morceau, "Boten einer neuen Zeit", qui a l'air sympathique, efficace et festif dans la pure tradition des Reiter. Ensuite, ça repart à fond la caisse (sauf les slammers qui ne se sont jamais arrêtés), et même des morceaux censés être un peu plus calmes comme "Adrenalin" et "Nach der Ebbe" sont joués en accéléré. Sur "Roll my heart", c'est un magnifique circle-pit (il faut dire que la chanson s'y prête parfaitement)

De même que sur l'inévitable "We will never die" reprise en choeur par le public, ou le rappel sur "Seemann"
Ce concert, c'est de la folie pure et simple, la boucherie intégrale. Le champ de Wacken dans lequel a lieu le festival a été transformé pour l'occasion en champ de bataille

Les mouvements de foule étaient tellement forts qu'une des lanières du sac à dos de Mister Double T s'est cassée

J'adore les pratiques un peu physiques en concert comme le pogo, le circle-pit ou le wall of death, mais là, c'était presque trop. Je n'ai jamais vu non plus voler autant de poussière: tout le monde avait les dents noires à cause de ça

En fait je ne peux pas vraiment dire que j'ai "vu" Die Apokalyptischen Reiter. J'ai bien profité de la musique, j'étais à fond dedans, mais on était tellement absorbés à se défendre contre les méchants envahisseurs barbares qu'on n'a pas vu grand chose de la scène. En tout cas j'ai rarement vu un concert d'une telle intensité dans le public
Wir überlebten den Apokalytischen Reitern
Playlist de DIE APOKALYPTISCHEN REITER :
Intro
Wir sind das Licht
Revolution
Friede sei mit dir
Unter der Asche
Es wird schlimmer
Boten einer neuen Zeit
Adrenalin
Nach der Ebbe
Drum Solo
Der Adler
Der Weg
Roll my Heart
We Will Never Die
Seemann
Die Apokalyptischen Reiter semblent protégés par les organisateurs, parce que les circle pits se sont enchaînés. Pourtant, quelques concerts après, les communiqués des organisateurs visant à interdire ces pratiques se sont multipliés, ainsi que des panneaux d'interdiction des circle pits sur l'écran géant

Vu ce qui s'était passé à la Love Parade de Duisbourg une dizaine de jours plus tôt, avec 21 personnes mortes écrasées dans un mouvement de foule, on comprend qu'une certaine psychose règne à ce propos en Allemagne. Mais je trouve ça dommage quand même. Déjà, j'adore les circle pits ! Et aussi, les festivals de metal, et a fortiori Wacken, c'est synonyme de liberté totale. Si on commence à y multiplier les interdictions, ça gâche un peu la fête
Au même moment jouait
VOIVOD sur la Party Stage. Il paraît que les Canadiens ont cartonné aussi. Tant pis... Running order de merde

S'ensuivra une nouvelle pause de deux heures, à glander en backstage après la chevauchée apocalyptique à laquelle on vient d'assister. On retrouve Guardian, Thrashos et Metalblasphemer et quelques autres pour de nombreuses jägerbombs. Il faut dire que l'espace VIP dans la journée en plein soleil et sans poseurs ni pétasses, c'est particulièrement agréable, et les jägergirls qui nous servent sont particulièrement jolies

La tentative de drague de l'une d'entre elles (une très jolie brune) par Metalblasphemer échouera d'ailleurs lamentablement après qu'il lui aie fait des compliments en espagnol... que l'autre jägergirl lui a traduits, provoquant des éclats de rire généraux mais faisant avorter toute tentative d'approche

Après de nombreuses conneries en tout genre et des déclarations d'enculade de gens par les chibres lorrains, on retourne sans se presser dans l'enceinte pour voir
KAMELOT sur la True Metal Stage. N'étant pas du tout fan de "Ghost opera", dont je n'ai jamais rien réussi à retenir malgré une vingtaine d'écoutes, et connaissant leur propension à privilégier leurs derniers albums, j'y vais plus par curiosité qu'autre chose. On arrive donc avec un peu de retard, loupant "Ghost opera" et la moitié de "When the lights are down". Et c'est un groupe très en forme que nous voyons là, avec un Roy Khan bien en voix et très motivé, et un groupe carré et très soudé derrière lui. C'est l'occasion pour les Américains de présenter une nouvelle chanson extraite de "Poetry for the poisoned", "The great pandemonium". J'accroche bien à ce morceau, que je trouve dans la veine de "The black halo". Puis ça enchaîne sur "Center of the universe" et "Hunter's season"

Après deux morceaux moins intéressants, le groupe nous offre un superbe final avec "Karma", "Forever" et surtout "The march of Mephisto"

Bénéficiant d'une excellent son, d'un joli lightshow et proposant une bonne playlist, Kamelot aura réussi à convaincre tout le monde. C'est de bon augure pour la suite, pour moi qui pensais que le groupe était sur la pente descendante !
Playlist de KAMELOT:
Ghost Opera
When The Lights Are Down
The Great Pandemonium
Center of the Universe
Hunter's Season
The Human Stain
Rule the World
Karma
Forever
March of Mephisto
Par contre, après ça, je zappe les deux groupes suivants, ou du moins je les regarde de loin d'un oeil distrait et pendant peu de temps

.
ARCH ENEMY, d'abord, parce que je les ai vus sept fois et que j'en suis de moins en moins fan, la voix d'Angela me lassant profondément. J'ai vu un ou deux titres de loin, le groupe avait l'air de bien s'en sortir. Angela était très jolie avec son papillon de carnaval sur le visage en guise de maquillage, mais son chant est toujours aussi linéaire. A la place, je choisis donc d'aller au stand Nuclear Blast, situé à côté de la Party Stage, où je profite de leurs sonderangebote (leurs promos, quoi!) à 3€ pièce. J'ai été raisonnable, je n'ai pris que quatre CD's. Metal Militia aurait été là, il aurait tout raflé

En sortant, j'assiste à une partie de la prestation de
TARJA TURUNEN. Bah c'est bien nul

L'ex-chanteuse de Nightwish est toujours aussi jolie, avec une bonne hygiène buccale comme Sylvie de la pub SNCF des Sticky Boys

Elle chante toujours aussi bien. Mais musicalement, c'est encore plus plat qu'un champ de betterave de Picardie

Ses compos à elle sont molles et inintéressantes (en même temps, je n'en ai vu que deux...), et la voir chanter "Over the hills and far away" de Gary Moore (qu'elle avait reprise originalement avec Nightwish pour un résultat peu probant) m'a fait fuir. Comme le chante si bien Nightwish sans elle, bye bye beautiful :ciao: En fait, outre les compos, ce qui n'allait pas avec Tarja, c'était le groupe. Elle, encore, ça allait: elle chantait bien, elle avait le sourire et a toujours du charisme. Mais derrière, c'étaient des mercenaires tels que Mike Terrana à la batterie ou Oliver Holzwarth à la basse. Ils jouaient chacun de leur côté et on n'avait clairement pas l'impression d'avoir affaire à un vrai groupe. Bref, c'était absolument sans intérêt. Et on m'a dit après ça qu'ils avaient repris "Still of the night" de Whitesnake... Vu la qualité de ses reprises et le résultat sur "Poison" d'Alice Cooper ou "Over the hills and far away" de Gary Moore, je n'ose pas imaginer le carnage
Avec tout ça, c'est l'heure d'aller prendre une currywurst en backstage et boire un coup! Je retrouve rapidement Alex et Thierry, qui ont cordialement détesté le show de Tarja, ainsi que Metalblasphemer, Guardian et Thrashos. Entre saucisses, bières, jägerbombs et jägermeister simple, je reçois un SMS rigolo d'Estelle qui me demande si je vais voir Grave Digger

Je me demande comment quelqu'un me connaissant un minimum peut me poser cette question. Comme si ce n'était pas une évidence... Du coup, je lui renvoie en réponse un "j'aime autant Grave Digger que toi WASP! Ca repond a ta question?" (Estelle est un peu une version féminine de Cillian par rapport à WASP)
Donc effectivement, oui, je vais bien voir
GRAVE DIGGER

Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis fan ultime de Grave Digger! Le groupe fête ses trente ans et est donc l'une des têtes d'affiche de la journée. Après le concert, Moocher me dira avoir adoré mais surtout être impressionné par le monde et la popularité du groupe en Allemagne. Il faut dire que la dernière fois qu'on les avait vus (et la seule pour Moocher), début février 2009, c'était au Havana Café de Toulouse avec environ 200 entrées payantes. Concert d'anthologie par ailleurs, d'un avis parfaitement objectif

Mais bien loin des dizaines de milliers de personnes qui se massent devant la True Metal Stage pour voir la bande à Chris Boltendahl. C'est vrai que le groupe est bien populaire chez lui, sans que sa renommé n'ait jamais atteint celle d'un Helloween ou d'u Blind Guardian. Ils ont en tout cas une bonne fan base dans leur pays. Ce concert est l'occasion de fêter le jubilé du groupe et de découvrir leur nouveau guitariste, Axel Ritt, qui remplace Manni Schmitt et qui s'est fait un peu connaître avec Domain.
De notre côté, on y va tous en restant gruppiert, emmenant avec nous Manorhead au passage

On se place bien dans l'axe, à une vingtaine de mètres de la scène, et Eklipse vient nous rejoindre, par un heureux hasard

De nuit, avec le crâne de vache enflammé, le décor est planté. Avec de magnifiques lights rouges, verts et jaunes, une cohorte d'une trentaine de musiciens écossais en kilt arrive en marchant au pas, jouant à la cornemuse "The Brave", l'hymne de l'Ecosse. Une fois la fanfare passée, on voit tous les membres du groupe en kilt, plastron et peintures de guerres bleues, tels de braves (heart

) guerriers pictes

Puis Chris Boltendahl s'adresse en allemand à la foule et annonce tout simplement "Tunes of war", en enchaînant direct sur "Scotland unite" et "The dark of the sun" ! Eh oui, le groupe, pour ses trente ans, va jouer l'intégrale de cet album, grand classique du heavy allemand

Il bénéficie du renfort du groupe Van Canto en kilt qui assure les choeurs. On a donc droit à une version magistrale de cet album en live, avec tous les titres qui s'enchaînent dans l'ordre de l'album

Ayant vu déjà six fois le groupe, j'ai déjà vu pas mal de titres de l'album en live à un moment ou à un autre. Mais depuis le temps que je rêvais d'avoir "William Wallace"...

Cette chanson me fait trop tripper, avec son gros riff rapide et puissant, le chant hyper-agressif de Chris sur les couplets guerriers, et de belles envolées sur le refrain

C'est l'un de mes morceaux préférés d'un de mes groupes préférés, en fait

Donc je suis en transe et je manque de m'exploser une corde vocale et quelques cervicales

La martiale "The Bruce (The lion king)" me procure un effet orgasmique à peu près similaire. Tout ça, c'est du bonheur en barre, le genre de concert qui fait que ce Wacken 2010 est une réussite

Un grand moment est la magnifique ballade "The ballad of Mary (Queen of Scots)", où Doro vient pousser la chansonnette avec Chris. Elle est vêtue d'une magnifique robe médiévale. Par contre je ne suis pas convaincu que sa voix soit la mieux adaptée à cette chanson. C'est ce que j'essaie d'expliquer à Eklipse en dansant un slow avec elle, et qui m'enjoint aussitôt de fermer ma gueule et de la laisser pleurer sur cette chansons

Et à côté, Manorhead et Metalblasphemer dansent également un magnifique slow langoureux

Autre moment fort: le classique et inévitable "Rebellion". Là c'est Hansi Kürsch en kilt qui vient prêter main forte à Chris Boltendahl avec les Van Canto qui chantent "the clans ae marching against the law..."

Et à coté de ça, les "Killing time", "Culloden Muir", "The truth" ou "Cry for freedom" sont très loin d'être désagréables

Après avoir joué l'intégralité de l'album, le groupe revient pour jouer leur tube le plus récent, à savoir "Ballad of a hangman", un titre ultra-efficace d'un album qui ne l'est pas moins, avec tout un public pour reprendre ses "hohohohoho" d'outretombe et hurler "Hangman"

Puis c'est un autre grand classique qui est joué, à savoir "Excalibur", chanson aux effets désastreux pour mon cou et ma gorge

Enfin, comme à son habitude, Grave Digger conclut son show par "Heavy metal breakdown".
Voilà donc un concert que je ne peux que couvrir de tous les superlatifs. Il y avait tout pour que la fête d'anniversaire soit parfaite: un bon son, un visuel magnifique, en particulier les jeux de lumière, un groupe au top de sa forme avec des tenues rigolotes

A la guitare, Axel Ritt s'est bien adapté et apporte en plus une petite touche personnelle. Et il est quand même un peu plus charismatique que Manni Schmitt ! C'est sûr qu'un concert de Grave Digger sans "The round table", "Knights of the Cross" ou d'autres classiques, ça fait bizarre, mais il leur aurait fallu deux heures pour ça alors qu'ils n'avaient qu'une heure et quart.
Bref, Grave Digger, c'est que du bonheur. Et qu'est-ce que ça fait du bien
Playlist de GRAVE DIGGER:
The Brave
Scotland United
The Dark Of The Sun
William Wallace
The Bruce (The Lion King)
The Battle Of The Flodden
The Ballad Of Mary (Queen Of Scots)
The Truth
Cry For Freedom
Killing Time
Rebellion (The Clans Are Marching)
Culledon Muir
Ballad of a hangman
Excalibur
Heavy Metal Breakdown
Au même moment, j'aurais beaucoup aimé voir Equilibrium, qui jouait sur la Wackinger Stage, mais il était hors de question de louper Grave Digger, surtout après un concert pareil. Mais c'est la preuve une fois de plus que le running order est très mal foutu. Et puis aussi, quelle idée de mettre Equilibrium sur cette petite scène alors que le groupe a le statut qu'il faut pour jouer sur la Party Stage ou même sur l'une des scènes principales en journée. Et de manière générale, c'est complètement con d'avoir parqué tous les groupes de pagan et de folk metal sur la Wackinger Stage, qui était l'année dernière faite pour des groupes limite pas metal et complètement folk comme Feuerschwantz ou Fejd. Running order de merde
Enfin quand même, ce soir, sur les grandes scènes, l'enchaînement est loin d'être merdique puisque, après Grave Digger, c'est au tour de
SLAYER 
Je m'étais réconcilié avec eux en live au Hellfest, où ils avaient tout pété après m'avoir déçu deux ans plus tôt. Et puis aussi, j'étais tout content à l'idée de la perspective d'une playlist spéciale "Season in the Abyss" qu'ils n'avaient pas fait au Hellfest. On se décale donc tous vers la gauche pour aller assister à ce que l'on croira être une belle boucherie. Le groupe attaque sur "World painted blood" et "Hate worldwide", puis c'est au tour de "War ensemble" et là, on se dit que ça a y être l'apocalypse... Et puis en fait non! La playlist est quand même superbe. Ils n'ont finalement pas joué tout "Season in the Abyss" (et ce n'est pas encore cette fois que j'aurais mon "Born of fire" en live), mais une playlist spéciale classiques, avec la moitié de cet album plus des standards des années 80. Sur le papier, c'est très alléchant

Joussif, même

Mais dans les faits, pas trop...

Dave Lombardo pète tout à la batterie, et il a un jeu vraiment impressionnant, mais c'est tout. C'est le seul à vraiment se défoncer. Tom Araya est encore moins communicatif que d'habitude, et comme il ne peux plus headbanguer à cause de ses problèmes de dos, il est encore plus statique. Il a beaucoup perdu en charisme, en tout cas. Quant à Kerry King et Jeff Hanneman, ils jouent leurs parties sans vraiment faire de prouesses exceptionnelles. Ils font leur boulot, quoi

Ils ne donnent en out cas pas du tout l'impression de se sentir concernés... Cela fait donc qu'un concert de Slayer qui aurait pu être dantesque devient un concert bon sans plus. En plus de ça, le public est peut-être rassemblé en masse, mais c'est bien mou. Il y a certes des interdictions pour les cirlce pits et walls of death, mais pas pour les pogos et pourtant personne n'en a fait (du moins là où on était)

Bref, c'était mou du genou aussi bien de la part du public que du groupe

Au Hellfest, la playlist était bien moins bonne mais il y avait largement plus d'ambiance dans le public et le groupe était plus motivé. Là, c'est un groupe en pilotage automatique qui a joué les morceaux qu'on attendait de lui, devant un public de touristes

Bref, déception
Playlist de SLAYER :
World Painted Blood
Hate Worldwide
War Ensemble
Expendable Youth
Dead Skin Mask
Seasons in the Abyss
Hell Awaits
Spirit in Black
Mandatory Suicide
Chemical Warfare
Raining Blood
South of Heaven
Angel Of Death
Pas trop motivé par Anvil (surtout qu'à Wacken, on est à la campagne

), on retourne manger une currywurst en backstage et descendre quelques jägerbombs pour maintenir le corps au chaud, parce que la température commence à chuter de manière drastique. On y retrouve Manue qui terminait sa distribution de flyers Methadol, toujours accompagnée d'Estelle à qui j'ai donc expliqué que j'avais bien été voir Grave Digger

Pour clôturer cette journée quand même bien remplie et qui est passée à la vitesse grand V, il y a un léger dilemme quant aux groupes à aller voir, entre Atrocity sur la Party Stage, Corvus Corax sur la Black Stage et Secrets Of The Moon sous la Wet Stage. Aucun d'entre nous n'est motivé pour aller voir du black à ce moment-là, donc cette dernière solution est évacuée. Laex et Mister Double T choisissent de regarder l'intégralité de Corvus Corax, et moi de couper la poire en deux et de faire moitié-moitié.
Accompagné par Estelle et Manue, on commence avec
ATROCITY. Je suis assez fan d'une partie de la discographie du sieur Alex Krull. Ils ont officié dans des styles très variés, allant du gros death qui tâche à un death plus technique, puis au gothic metal, de l'electro, du folk, et des reprises de tubes des années 80. Ce groupe n'a pas un style ou une étiquette qui lui soit propre, mais quel que soit le domaine, c'est très bien fait. Ca touche même au génial avec le fabuleux "Atlantis" sorti en 2004, dont je me réjouissais d'entendre des extraits. Malheureusement, je ne resterais pas jusque là...
Quand on arrive à la Party Stage, le groupe a l'air d'être confronté à des problèmes techniques puisque ça a l'air de s'affairer derrière les amplis. On voit Liv Kristine, chanteuse de Leave's Eyes, femme d'Alex Krull et special guest du concert, s'affairer à gauche à droite avec les techniciens. On ne sait pas trop ce qui se passe là derrière, mais en tout cas ça commence avec un peu de retard. Le groupe bénéficie d'une scène à double niveau et de superbes effets de lumières. Par contre, les deux premiers morceaux sont salopés par un son atroce. On n'entend même pas le micro. Heureusement qu'on est assez près de la scène et qu'on entend un peu Alex chanter, mais là, on peut dire qu'Atrocity porte bien son nom tant c'est insupportable

En plus, ces morceaux sont extraits des premiers albums death des Allemands, que je ne connais pas et qui sont de la bouillie sonore pure et simple

Après ces deux titres, nouveaux réglages et là, tout va mieux. Le son est tout à fait correct et on entend bien le chant à présent. En fait, Atrocity fête ses vingt ans à cette occasion. C'est un concert spécial divisé en deux parties: ils jouent un extrait de chacun de leurs albums jusqu'à "Atlantis" pour la première partie, et des extraits des deux "Werk 80" (leurs deux albums de reprises des années 80) pour la deuxième. Le principe est sympa, mais vu l'heure, je ne suis pas trop d'humeur à écouter les extraits de leurs vieux albums que je ne connais pas. Alex Krull se bouge bien sur scène, et ne manque pas de charisme avec ses deux mètres et son immense chevelure, mais ça ne suffit pas. Je manque de motivation et au bout de vingt minutes, je vais voir ailleurs! Estelle et Manue, fatiguées et ne connaissant pas plus Corvus Corax qu'Atrocity, me suivent également.
Bien nous en prend, car
CORVUS CORAX fait quelque chose de magnifique

Ils sont en mode Cantus Buranus, c'est à dire qu'ils reprennent les extraits de "Carmina Burana". De cette oeuvre, on pense surtout, en priorité, à la version de Carl Orff, mais il faut savoir qu'à l'origine, "Carmina Burana" est un recueil de chansons médiévales allemandes du début du XIIIe siècle. Ils jouent aussi les morceaux de "Dragon Age", le jeu vidéo dont ils font la bande originale.
Corvus Corax est un groupe berlinois qui joue de la musique médiévale de manière moderne. C'est de la très belle musique. Par contre, ce n'est absolument pas metal ! J'avais découvert ça ici-même en 2005, et j'avais été bluffé par le spectacle. Rebelotte cette fois encore

C'est absolument magnifique, avec une vingtaine de musiciens en tenue médiévale jouant toutes sortes d'instruments. On a également droit à des combats de chevaliers et toutes sortes de spectacles médiévaux. Ils bénéficient vraiment de gros moyens et leur show est impressionnant à tous les niveaux. Corvus Corax nous offre un voyage dans le temps, tant au niveau musical que visuel. Metal ou pas, c'est magnifique et j'adore !
Voilà pour les concerts du vendredi ! Une belle journée, bien remplie, avec des moments d'anthologie comme Grave Digger, Orphaned Land ou les Reiter. On retourne boire un coup, puis vu le froid glacial avec un thermomètre qui descend en dessous de 12°C, tout le monde décide de rentrer aux tentes... Sauf Alex et moi qui décidons finalement d'aller faire un tour au karaoké de la Wet Stage, qui est en fait fermé pour d'obscures raisons de sécurité

Un Wacken sans ballroom, ça fait quand même un peu bizarre... Pour se réchauffer, on fait le tour des stands encore ouverts, et le choix s'arrête sur des onion rings, parce que c'était marqué "hot". Mais là, c'était pas "hot" dans le sens chaud, mais dans le sens piquant (ils auraient mieux fait de marquer "red hot", là je n'aurais pas été abusé)! J'ai beau aimer la nourriture épicée, là c'est vraiment très fort... Mais au moins, je ne sens plus le froid ambiant

Finalement, vers 6h du mat', au dodo avant la dernière journée
