C'est une grosse affiche bien variée qui nous est proposée là avec ce Power Of Metal Tour. Déjà, Symphony X et Nevermore qui se partagent la tête d'affiche, c'est assez alléchant. Rien que ça, c'est en soi une raison plus que valable de se rendre au Phare de Tournefeuille en ce premier jour du mois de mars. Et puis il y avait en prime, pour les fans de prog et les nostalgiques des années 80, Psychotic Waltz qui s'est reformé il y a peu et faisait sa première tournée depuis une quinzaine d'années. Et très accessoirement, les Danois de Mercenary et les Finlandais de Thaurorod faisaient office d'amuse-gueule. Cinq groupes étaient donc à l'affiche. C'est bien en soi, sauf que du coup ça fait un temps de jeu assez ridicule. ça me fait penser aux tournées X-Mas ou No Mercy organisées il y a quelques années par feu le tourneur belge Metalysée, où huit groupes se partageaient l'affiche en jouant à peine une demi-heure chacun hormis la tête d'affiche. La salle ne pouvant pas fermer trop tard, ils sont donc obligés de faire débuter les hostilités à 18h30. ça me fait donc complètement louper les deux premiers groupes. D'ailleurs, je ne connais pas grand monde qui aie vu Thaurorod... Pour ce qui est de Mercenary, Talasquin m'a envoyé un SMS alors que j'étais sur la route me disant que c'était insupportable tant le son était mauvais. Par curiosité, et même si je sais pertinemment que ce n'est pas tout à fait le groupe qui a fait le fabuleux "11 dreams", j'aurais quand même bien aimé voir ça...
J'arrive au moment de
PSYCHOTIC WALTZ, dont je ne verrais pas grand chose non plus. Ne connaissant pas sur album, je préfère m'attarder dehors avec les crèpes des citrouilles et les bons mots de Talasquin

On fait quand même un tour à l'intérieur pour voir... Bah c'est un peu prog, donc pas fait pour que j'aime à la base

Ils ont un beau jeu de lumières, mais le son n'est pas bon et il faut donc se concentrer pour capter quelque chose. Et comme c'est une musique qui a l'air un peu complexe, je n'accroche pas. On prend donc une bière au comptoir avec Piggy la citrouille (qui bénéficie apparemment des faveurs du serveur et a donc droit à une pinte gratos supplémentaire

) avant de ressortir pour finir les crèpes et vider ainsi le sac Frédéric François de Citrouille
Après avoir retrouvé tout le monde et surtout rencontré King David et revu Painkillerqueen (qui a perdu ses cheveux depuis la dernière fois que je l'avais vue

), c'est la traditionnelle photo dans les chiottes

Puis retour dans la salle pour
NEVERMORE 
Le groupe, ayant eu un problème de tour bus, est arrivé de justesse mais commence finalement bien à l'heure...
Nevermore, c'était la raison principale de ma présence ici (outre le fait qu'il faille aller à tous les concerts de metal qui passent en province, bien sûr!). J'adore ce groupe, que j'ai déjà vu cinq fois en festival. La perspective de les voir en salle me donnait le zizi tout dur

J'avais quand même quelques appréhensions par rapport à la voix de Warrel Dane. En juin dernier au Hellfest, son chant n'était pas toujours des plus justes mais ça allait. Par contre j'ai entendu beaucoup d'échos négatifs sur sa prestation au Bang Your Head, et surtout à Paris la veille de la date toulousaine. Là, s'il a été parfois à la ramasse, il a dans l'ensemble bien tenu son rang. Ses quelques approximations vocales ont en tout cas été compensées par son charisme et sa présence scénique. Il s'est laissé pousser la barbe depuis l'été dernier, en tout cas

A noter aussi la présence d'une jolie bassiste en remplacement de Jim Shepphard, en proie à des problèmes de santé. Nevermore entame son set de la meilleure des manières avec le classique "Inside four walls". Rien de mieux qu'un hit de "Dead heart in a dead world" pour mettre en jambes

Et ça enchaîne sur deux bonnes tueries du dernier album, à savoir "Moonrise" et la terriblement efficace "Your poison throne"

Le problème, c'est que le public toulousain n'est pas très réactif. Pendant cette dernière chanson, il y avait même pas un tiers de la salle qui reprenait en choeur les "Rise! Rise! Rise!", et vu l'acoustique de la salle, ça s'envolait en l'air

Le son, d'ailleurs, a été l'autre point noir du concert. Ca manquait singulièrement de clarté, en particulier pour la guitare rythmique, et ça avait tendance à saloper un peu les mélodies. Par contre, pour la batterie, c'était bien terrible (et Van Williams est un batteur fabuleux

) et les soli de Jeff Loomis étaient à tomber

Le groupe est bien en place, mais il leur manque vraiment un son cristallin pour que ça le fasse complètement. Par contre, niveau playlist, ça le fait et je prends vraiment mon pied. Bien sûr, il manquait "Narcosynthesis", des extraits de "Dreaming neon black" et de "Politics of ecstasy", mais le groupe n'avait qu'une heure...
Ce n'est donc pas le meilleur concert de Nevermore que j'ai vu, mais je ne suis pas déçu pour autant. Je pensais que ce groupe était plus fait pour jouer en salle qu'en festival, du fait du côté très sombre de sa musique et de sa complexité. Mais en fait, pour l'instant, j'ai préféré en festival du fait de l'ambiance. Là, c'est sûrement dû au fait que le groupe n'a pas énormément de succès chez nous et qu'en plus ils partagent l'affiche, mais le public n'était vraiment pas à fond derrière. Après ça, le groupe n'ayant jamais véritablement eu de promo chez nous, ils étaient forcément moins connus que Symphony X (qui a toujours bien marché en France) et comme il est assez difficile de rentrer dans leur musique, je comprends aussi qu'une large part du public se soit comportés en spectateurs. Cette tournée sera peut-être aussi l'occasion pour Nevermore de se constituer une fan base plus large en France. J'espère qu'on les reverra bientôt... A l'occasion d'un festival, ça, je n'en doute pas, par contre en tête d'affiche dans une salle française les probabilités restent aléatoires.
Playlist de NEVERMORE:
Inside Four Walls
Moonrise (Through Mirrors of Death)
The Termination Proclamation
Your Poison Throne
Born
The Heart Collector
The River Dragon Has Come
Emptiness Unobstructed
This Godless Endeavor
Enemies of Reality
Après une vingtaine de minutes de pause,
SYMPHONY X arrive. Tête d'affiche officielle de la soirée, ils vont en fait jouer autant que Nevermore, c'est à dire une heure. Vu que la durée moyenne de leurs chansons est supérieure à cinq minutes, le nombre de morceaux va donc s'avérer très limité

Le co-headlining, c'est bien quand les deux têtes d'affiche jouent une heure et demie comme la tournée Eluveitie/Korpiklaani de l'automne dernier. Quand c'est juste une heure, c'est plus frustrant qu'autre chose

Enfin ne boudons pas notre plaisir, la prestation de Symphony X a quand même été bonne à défaut d'être longue. Je ne suis pas fan ultime du groupe à la base, de toute façon, j'étais motivé surtout par Nevermore, donc ça ne me gène pas tant que ça de ne pas avoir beaucoup de chansons. Jusque là, je n'avais vu le groupe qu'une fois, à Paris en octobre 2000 sur la tournée "V", et j'avais trouvé ça excellent alors que je n'en étais pas plus fan que je ne le suis maintenant.
En fait, on aura droit à dix chansons dont deux extraites en avant-première du prochain album, à paraître chez Nuclear Blast en avril. Ces deux nouveaux titres, "Dehumanized" et "End of innocence", ont l'air pas mal, en tout cas ils passent très bien l'épreuve du live. Sinon le groupe commence avec "Of sins and shadows", ce qui n'est pas pour me déplaire puisque c'est ma chanson préférée du groupe

Il faut dire que de Symphony X, j'aime essentiellement "The divine wings of tragedy" et "Twilight in Olympus", deux albums sur lesquels il n'y a pas grand chose à jeter! Après ça, la part belle est faite à leur dernier album en date sorti il y a quatre ans, "Paradise lost", avec quatre titres joués. Cet album étant ultra-puissant et taillé pour le live, ça passe très bien. Le point fort de Symphony X, c'est surtout que ça joue très bien. Les musiciens sont tous des tueurs. Que ce soit Michael Romeo (moins bouffi qu'avant, d'ailleurs...) à la guitare, Russel Allen au chant, Michael Pinella aux claviers, Jason Rullo à la batterie ou Mike Lepond à la basse, tous en imposent vraiment par leur maîtrise et leur charisme. Et puis c'est carré et ça enchaîne !

Le problème vient par contre du son. Ce problème est récurrent au Phare (même si c'était correct pour les trois derniers concerts que j'avais faits dans cette salle). J'avais peur surtout que ça salope Nevermore (ce fut à moitié le cas), mais ça l'a fait aussi pour Symphony X. Trop saturé pour les basses, ça a un peu étouffé les mélodies et la finesse des arrangements. Et puis comme pour la prestation de Nevermore, le public est mou et peu participatif

Il y a quand même un peu plus d'ambiance, parce que Symphony X a une bonne fan base en France, mais ce n'est pas non plus la folie des grands soirs alors que la salle est quand même assez bien remplie (je dirais entre 500 et 600 personnes). Tout ça fait une bonne prestation des Américains, mais pas inoubliable. Je retournerais quand même les voir avec plaisir, parce qu'ils assurent bien sur scène, on sent qu'ils se font plaisir et si le son et le public ne sont pas à la hauteur, ils n'y sont pour rien!
Playlist SYMPHONY X:
Of Sins and Shadows
Domination
Serpent's Kiss
End of Innocence
Paradise Lost
Inferno (Unleash the Fire)
Evolution (The Grand Design)
Dehumanized
Set the World on Fire (The Lie of Lies)
Smoke and Mirrors
Au final, cette soirée Power of Metal a été très bonne mais pas anthologique. Moi qui rêvais de voir Nevermore en salle, je m'attendais à plus et finalement, je crois que je préfère en festival: le son n'y est pas meilleur mais par contre il y a de l'ambiance ! Je pense quand même qu'au Bikini, dans une salle d'une taille comparable avec une acoustique au top niveau, le résultat aurait été tout autre... Quant à l'apathie du public, le public toulousain est certes naturellement bien paisible, mais j'expliquerais surtout ça par le fait qu'une partie soit venue pour un groupe et une autre partie pour un autre groupe, se comportant plus en simple spectateur qu'en participant vraiment. Je demeure donc très réservé sur ce genre d'affiches comportant beaucoup de groupes qui n'ont pas grand chose à voir les uns avec les autres...
Sinon, extra-musicalement, c'était toujours bien cool avec notamment le sac Frédéric François de Citrouille qui a fait fureur

, les crèmes au rhum des jumelles

, et l'eau de vie de prune artisanale made in Aveyron de King David666 pour conclure la soirée en beauté
