Mieux vaut tard que jamais
Mon chti CR de ce beau petit fest
[Concert #303] Festival Lez'Arts scéniques, Sélestat, jeudi 14 juillet 2011
L'année dernière, Miss Mortange et moi même avions découvert avec plaisir l'existence de ce petit fest organisé en plein cœur de l'Alsace : le Lez'arts scéniques.
Situé à Sélestat (non loin de Colmar) ce festival très éclectique (métal, hip-hop, électro, indus, rap ...se côtoient pendant 3 jours de festivités) a la bonne idée de proposer une journée entièrement dédiée au Métal.
Après le passage remarqué l'année dernière de Gojira, Paradise Lost et Eluveitie, les organisateurs de l'association "Zone 51" nous ont concocté pour cette nouvelle édition une programmation forte intéressante. Jugez vous-même : Death Angel, Spiritual Beggars (première date française depuis plus de 10 ans) Grand Magus, Dagoba, Arch Enemy ... dediou ! N'en jetez plus ...
Nous n’avons pas le choix : en ce jour de fête nationale, au lieu de regarder le défilé militaire à la télé, direction l'Alsace pour s'en mettre plein les oreilles.
Nous arrivons pendant le set d'Absurdity, un groupe local qui a la rude tâche d'ouvrir les hostilités. Ils se produisent sur la "petite" scène. En ce début d'après midi, nous profitons du peu de monde encore présent pour zapper leur prestation (désolé les gars), pour faire le plein de tokens et pour visiter rapidement les lieux.
Le site a exactement la même configuration que l'année dernière : 2 scènes (une grande, la "Main Stage" et une petite, la "Stage 51") se font face à face. En termes d’organisation, les groupes vont se succéder en alternant les scènes, sans temps mort. Bonne nouvelle: les temps de jeu annoncés sont d'une heure pour la plupart des concerts. Autre excellente idée: le chapiteau qui recouvrait la grande scène l’année dernière a été supprimé, permettant à un plus grand nombre de gens de se masser devant la "Main Stage".
Pour les infrastructures hors concert, tout a été parfaitement aménagé : avec de nombreux stands de restauration bien variés (mention spéciale au traiteur libanais, miam), des bancs partout, ... et comme le soleil est de sortie, on se dit que tout est réuni pour passer une excellente journée.
Nous profitons de la fin du concert d'Absurdity, pour se placer devant la "Main Stage" car Death Angel est le prochain groupe annoncé, et surtout l'une des principales raisons de notre présence aujourd'hui : ce groupe est suffisamment rare en France pour ne rien manquer de leur prestation.
Death Angel
A 14 heure 30, Mark Osagusa et toute sa troupe débarque devant un public encore clairsemé mais motivé. Premier constat : il y a eu quelques changements de personnel au sein du groupe californien : le batteur et le bassiste sont nouveaux. Et révolution, ces nouveaux musiciens ne sont pas d’origine philippine. Mais qu’importe, le groupe est motivé et fait feu de tout bois. Remontés comme une pendule, les trasheurs américains vont enchaîner les hymnes trashs pendant 1 heure, piochant dans leur large discographie. Pour résumer ce show, je n'aurais que 2 mots : quelle classe ! Oui, quelle classe ! Car malgré les années, le groupe a conservé une ferveur et une passion intacte. Un vrai bonheur de se faire péter les cervicales. D’ailleurs, le public est rapidement conquis par la bonne humeur que dégage Death Angel.
Mark Osagura est comme à son habitude complètement habité : à arpenter la scène comme un dément et à faire l'hélicoptère à la moindre occasion. D'après les réactions autour de nous, je ne suis pas sur que tout le monde connaissait les vétérans américains. Gageons qu'après ce concert de très haute volée, les gens sauront se pencher sur leur riche discographie.
Mark remerciera très chaleureusement plusieurs fois les gens présents "Thank you for coming this morning !" heu .... Il est 15h ... et nous gratifiera d'une superbe reprise du "Heaven and Hell" en l’honneur du regretté Dio. Avec le grain de voix un peu particulier du chanteur, ce morceau un peu inattendu pour ma part est une vraie bonne surprise.
Pour conclure, un excellent concert d’un groupe mythique qui augure que du bon pour la suite de la journée !
Grand Magus
On enchaîne rapidement sur la "stage 51" avec les Grand Magus. Un étendard suédois barré du nom du groupe en lettre gothique en back-drop annonce la couleur. C’est direction les terres glacées du grand Nord, pour une dose de leur heavy épique et terriblement efficace. Pour le grand froid, on repassera car c’est sous un soleil de feu, que Grand Magus va exécuter son concert. Nous avons déjà eu l’occasion de les croiser cette année au Hellfest pour une prestation totalement incroyable sous la "Terrorizer" tente et nous sommes ravi de les recroiser aujourd’hui.
On ne va pas être déçu par la prestation du trio qui va méthodiquement balancer ses roquettes les unes après les autres. Du gros heavy qui tâche aux riffs tranchants, JB, le chanteur nous régale avec sa voix grave si caractéristique limite d'outre-tombe ! Quelle générosité de la part des musiciens ! Grand Magus tient vraiment quelque chose et va sans doute devenir énorme s'ils continuent sur cette voie.
Après cette déflagration métallique, c'est l’heure de la première pause de la journée. En effet, c'est au tour de Korpiklaani d'investir la Main Stage. N'ayant jamais été fan de leur pagan folk métal, nous reposons nos fessiers, non sans avoir au préalable fait un tour sous le Metal Market, d'une pauvreté digne du Bangladesh. Aucun intérêt ...
De loin, nous assistons aux ritournelles de Korpiklaani. Honnêtement, il y a du monde sur scène, et on a l’impression qu’ils se marchent dessus. Malgré le côté sympa du concept, ça semble bien plat sur scène à mon avis. M’enfin, je dois être un vieux blasé, car le public bon enfant fait un triomphe aux Finlandais. Va comprendre …
Spiritual Beggars
Le groupe suivant à se produire sur la "Stage 51" est bien plus intéressant pour mon auguste personne : Spiritual Beggars, le side-project stoner très typé 70’s de monsieur Mickaël Amott, leader d’Arch Enemy. Sur disque, c’est tout simplement à tomber, mais malheureusement je n'ai jamais eu l'occasion de les voir Live, le groupe tournant très peu. De plus aujourd’hui, comme Grand Magus a joué juste avant, je me doute qu'il va y avoir un truc spécial ou un clin d'oeil (JB, le chanteur de Grand Magus officiait auparavant dans Spiritual Beggars) Mon intuition se précise quand, avant le début du concert, on voit Fox et Seb, les 2 autres musiciens de Grand Magus se mêler à la foule
Le groupe déboule enfin pour nous délivrer une prestation magique ! Mickael Amott nous gratifie de plusieurs solos avec son touché si unique. La musique du groupe s’appuie grandement sur l’orgue Hammon au son unique de Per Wiberg. Ce son est absolument irrésistible. Apollo Papathanasio, chanteur de Firewind, a pris le relais de JB au chant. Il s'en sort sans souci assurant le show. Comme je l’avais pressenti, nous aurons droit à un duo dantesque avec JB. Beau moment : les musiciens se tombant dans les bras les uns des autres après le morceau joué.
Par contre, la set-liste me réserve son lot de frustration : Pas d’"Angel of Betrayal" ou de "Throught the Wall" Tant pis pour moi, le bonheur de les voir était déjà grand.
A noter que 2 Death Angels débarquent pour taper du pied dans la fosse pendant le set de Spiritual Beggars. Rigolo de voir Mark Osagora en civil et prendre du plaisir sur un concert tel un fan lambda.
Après ce moment rare, nouvelle pause pour regarder de loin le show d'Epica. La encore, comme pour Korpiklaani, le public est à limite de l'hystérie ! Malgré les growls du chanteur, la voix de la chanteuse Simone et son joli minois, il ne se passe pas grand-chose sur scène. Je reconnais que c'est bien fait mais c’est un peu trop carré, un peu trop aseptisé et finalement peu rock’n roll. Comme tous les crevards de service, j'attends que le bustier de Simone éclate sous la pression (faudrait qu'elle le sert un grand cran au dessus quand elle le ferme) Dommage : cela n’arrivera pas aujourd’hui … Dernière chose, comment fait-elle pour avoir de si beaux cheveux ? La bougresse bangue bien (on ne peut pas lui reprocher) et ses cheveux se remettent toujours en place de façon magique. Surnaturel ! M'enfin, tout cela ne m’empêche pas de déguster mes falafels. Mmmmmmmm …
Dagoba
Après cet interlude, on repasse à des choses bien plus sérieuses, avec les marseillais de Dagoba. Bon, ça fait juste 27 fois qu'on les voit Live. Mais j'avoue que c'est toujours avec plaisir. On peut ne pas aimer Dagoba, mais force est de reconnaître que le groupe a atteint une espèce de maturité incroyable sur scène. C'est bien simple : ça déboite très sévèrement
Frankie, le batteur de service est toujours aussi précis et percutant. Shawter, le hurleur se la joue grand maître de cérémonie et lance circle pit sur circle pit. Après Epica, le public est une nouvelle fois totalement ravi. En ce 14 juillet, Shawter nous lancera un "On nous a souvent reproché d'être le groupe de Marseille, mais en ce jour si spéciale, je voulais vous souhaiter à tous une bonne fête nationale" Le tout suivi d'un "The Man You're Not" absolument orgasmique !
Un nouveau bon concert de Dagoba doublé d’un grand moment de joyeuse violence.
Arch Enemy
Après cette superbe prestation des marseillais, j'avoue que je ne sais pas trop à quoi m'attendre avec le concert suivant, celui d'Arch Enemy. C'est bien simple, je n'ai jamais vu de prestation convaincante du gang principal du sieur Amott. Au contraire même, à bien y réfléchir je n'ai eu droit qu'à des prestations en demi teinte.
Heureusement, ce soir, les suédois vont superbement remettre les pendules à l’heure. Arch Enemy va nous gratifier d’une prestation ultra carrée et jouissive avec une multitude de tubes (Versions démentielles de "Revolution begins", "My Apocalypse", " Nemesis", " We will rise" ...! J'aurais un avis plus nuancé sur les nouveaux morceaux issus de Khaos Legion.
La scène est superbement décorée, avec des lights écrasants aux teintes dominantes rouges. Des écrans vidéos sont disposés de chaque côté de la scène : ils diffusent à un rythme stroboscopique des images extrêmement bien senties en rapport avec les morceaux. C'est plutôt très réussi, car les vidéos sont très évocatrices. Et sur les refrains, les paroles sont projetées en gros, histoire que tout le monde puisse hurler !
L’ambiance est à son paroxysme sur ce concert. Le public est en transe … Cependant malgré ce set titanesque, tout le monde n’a pas l’air très concerné. En effet, je remarque dans la foule un mec qui va passer le concert entier à lire son journal (!!?!!) Manifestement totalement imperméable à ce qui se passe sur scène, le gars ne va pas lever les yeux de sa feuille de choux. Ha si à la fin, sur le dernier morceau, il daignera lever la main et beuglant un coup, tout en continuant à lire ses lignes. Enorme !
Sur scène, Angela nous fait son show habituel mais ça prend vraiment. Les 2 gratteux sont très appliqués et le son ultra massif !!
En résumé, un concert énorme, pour moi la véritable tête d'affiche du jour ! Bluffé ! Ce concert m’a réconcilié avec le groupe !
Tiens, à la fin du concert, on croise le père Gerland accompagné du Lama qui ne rigole pas. Les gars assistent au fest en parfaits touristes : le Lez’art se trouvant sur la route du Bang Your Head, ils ont juste fait une escale de quelques heures avant de reprendre la route.
Nashville Pussy
Après cette belle démonstration de Death mélodique reçu en pleine face, et la tête encore dans les étoiles, on se retrouve à nouveau devant la Stage 51 pour la prestation des Nashville Pussy.
Les ricains tournent énormément en France ces dernières années. Leur heavy rock n’ roll aux relents graisseux et festif fait toujours passer un moment sympathique. Leur marque de fabrique repose sur l’énergie impressionnante déployée sur scène, notamment par Blaine et Ruyter, les 2 gratteux.
Mais ce soir, je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'avoue mettre bien ennuyé sur ce concert. Les Pussy semblent bien fatigués (elles sortent de l'avion et elles ont sans doute pris le Jet lag dans les dents, non ?) mais ça ronronne pas plus … Seule Ruyter Suys (qui a, au passage, perdu quelques kilos depuis l'année dernière) semble avoir le feu ce soir ... les 3 autres dorment …
Alors forcement, vu que le concept du groupe repose sur cette espèce de folie communicative, la prestation des Nashville Pussy paraît bien fade ce soir. D’ailleurs, plus globalement, je me demande si passé l’effet de surprise de la découverte, ce groupe a encore un intérêt sur scène.
Dommage, prestation à oublier !
Helloween
La journée tire sur sa fin, car les derniers groupes à l’affiche ne présentent pas (pour moi) un intérêt fabuleux, (Cradle of Filth et Helloween notamment) On se pose quand même devant la "Main Stage" pour assister au début du concert des citrouilles d’Helloween. Les germains déboulent sur un "Are you metal ?" tonitruant. Les lights sont somptueux et la scène magnifique. Le son est bon, et on voit tout de suite que le groupe est parfaitement à l’aise. Le chanteur est notamment très communicatif et enthousiaste. Une fois encore, le public est ravi.
Personnellement, je suis loin d’être fan de leur musique. Et malgré la meilleure volonté du monde, je m’ennuie très vite. Le solo de batterie (totalement dispensable comme d’habitude) finira de m’achever : direction le lit douillet pour une bonne nuit la tête gavée de décibels.
En conclusion, malgré l'absence d'une grosse tête d'affiche (l'année dernière, nous avions eu le droit à Motörhead, aujourd'hui "seulement" Helloween) le public s'est déplacé en masse (4000 personnes a vue de nez). Ce qui démontre la réussite de cette journée Métal.
Merci à l'organisation pour cette très belle journée de fête. Nous serons de retour l'année prochaine avec je l'espère une affiche aussi alléchante que cette année.
See ya !