Tout à fait d'accord : j'ai passé un excellent concert !
Le Zénith en petite configuration était quasiment comble hier soir, ma discothèque s'est enrichie de l'enregistrement de la performance (par
Concert Live, le même collectif Britannique qui mettait à disposition ceux de plusieurs groupes au
High Voltage), mais que je n'ai pas encore écouté, et ma pile de
T-shirts d'une nouvelle pièce d'une onérosité (?) éhontément exorbitante.
Non seulement
Alice Cooper est bel et bien vivant (bien qu'après s'être momentanément métamorphosé en gigantesque créature du
Herr Doktor qu'il incarne le temps de la satyrico-déjantée "
Feed My Frankenstein", on a droit au cérémonial en grandes pompes, bourreaux patibulaires à l'appui au cours duquel on le guillotine purement et simplement, plus tard, en clôture de "
Wicked Young Man"), mais il est encore à des années-lumières de pointer à la catégorie de vieux fossiles croulants du
Rock !
Un groupe ultra-carré et super efficace,
Mr. Furnier dans une forme olympique, et d'un dynamisme -mais aussi d'une ligne- impressionnants pour son âge (le maquillage a beau jouer, il ne fait absolument pas ses 63 ans !), toujours à cavaler sans arrêt d'un bout à l'autre en agitant sa palanquée de sabres, fleurons, cannes, bâtons de majorette et en veux-tu en voilà, sans oublier l'apparition du célébrissime boa constrictor lors d'"
Is It My Body?", une
setlist bien énergique et fluide de bout en bout, qui fait la part belle aux anciennes heures de gloire du groupe, et un super son tout le long, bien qu'un peu fort dans sa globalité, cela dit.
On ne regrettera même pas outre-mesure que de la dernière mouture, et suite plus ou moins directe du légendaire "
Welcome To My Nightmare", pourtant fort dynamique et plaisant pour un "retour" aux sources", de mon point de vue, "
I'll Bite Your Face Off" soit la seule rescapée :
D'une part, parce que le fait que le Vincent annonce d'emblée, et avec dérision, la couleur en revenant sur scène lors des premiers accords paré d'une veste estampillée du désopilant "
New Song" (pour ceux qui auraient du mal à suivre !) dans le dos, veste dont il ne tardera pas à se séparer pour dévoiler une chemise blanche flanquée d'une gerbe de sang dans un style
destroy du meilleur ton, et du même sanguinolent titre "
I'll Bite Your Face Off!" de part en part des omoplates, fait largement sourire ; mais d'autre part, tout simplement en raison du fait qu'on apprécie tant les classiques du groupe que cette si faible représentation n'en fait pas souffrir le contenu du spectacle.
Chapeau bas à l'étalage du merchandising, à ce propos, pour vouloir refourguer un banal maillot de corps blanc du même genre, pour la modique somme de 35€ !
Comme c'était une première avec la sorcière pour moi, j'ai pas vraiment d'éléments de comparaison du point de vue dramatique, mais le spectacle était largement suffisamment théâtral à mon goût : une scène joliment décorée sans exagération mais avec classe parfaitement dans l'esprit du show, des accessoires disséminés un peu partout sans flagrance d'emblée, sans pour autant occulter le talent des musiciens très mobiles qui avaient tout le loisir de se mettre en valeur sans se marcher sur les pieds ni se faire mutuellement de l'ombre.
D'ailleurs, l'entrée en matière du haut de son "mirador" macabre et du bout de ses 3 paires de mandibules supplémentaires factices lors de l'ouverture magistrale sur un "
The Black Widow" fracassant, ses mimiques, ses étincelles, ses tours de passe-passe, sa flopée de billets de 1$, les paillettes, ballons et
tutti quanti, mais aussi le fait qu'il change de costard quasiment à chaque chanson m'ont bien fait rigoler : des concerts simultanément joyeux et furieux dans le sens mélioratif du terme, de ce genre, j'en n'ai pas vu des masses.
Un certain Steven Duren, qui a toujours reconnu s'être grandement inspiré de son idole de Coop', devrait à ce sujet reprendre ces influences revendiquées dans les '80s pour pimenter à nouveau ses prestations actuelles, mais je m'égare...
J'ai adoré l'esprit de la troupe, mais tout particulièrement du bassiste Chuck Garric et du guitariste Tommy Henriksen (qui portait un débardeur tout de même orné de 3 "Tommy", histoire de bien comprendre de qui il s'agissait

) , tous les 2 maquillés en conséquence, qui jouaient le jeu -ou, en l'occurrence, la comédie- jusqu'au bout, notamment à l'occasion de l'interprétation de "
Clones (We're All)", à grands renforts de facéties robotiques, munis de masques aux apparences de cellophane, et aux allures du latex de la jaquette que ne renierait pas le double
live "
Is There Anybody Out There?" de la tournée de '80-'81 de "
The Wall" ; en offrant de bien beaux chœurs, et en affichant toujours une banane à toute épreuve !
Le bassiste interprètera d'ailleurs la ligne de chant d'"
I Love The Dead", la dépouille décapitée d'Alice ayant certainement été jetée en pâture aux loups-garous en coulisse...
On notera effectivement bien la ressemblance flagrante, et frappante, entre le 3ème guitariste (les 3 se partageant généreusement et joyeusement sections rythmiques et solistes), Steve Hunter, et le motard des
Village People, histoire de coller à la fantaisie jusqu'au bout !
Je vais pas cracher dans le
Poison, mais même si, force m'est d'admettre, la dégoulinante d'hémoglobine Orianthi est mignonne et s'est montrée très habile avec sa
Paul Reed Smith maculée de giclées pourpres, je comprends pas bien pourquoi le public fantasmait autant dessus : c'est vrai quoi, avec son visage diaphane de poupée de porcelaine, elle paraissait pas faire plus de 16 ans (soit 10 de moins), et quitte à verser dans la comparaison dans le même registre et la même catégorie, je préfère de très loin la guitariste de
The Crazy World of Arthur Brown.
Quoi qu'il en soit, la six-cordistes peroxydée s'arroge son moment de gloire en introduction d'"
Only Women Bleed" (sic), le temps d'y glisser sa courte improvisation instrumentale.
Je rejoins les avis généraux quant au solo de batterie intercalé entre les derniers couplets de "Halo Of Flies", et qui n'en était pas vraiment un, puisque Chucky, sa
Precision, sa carrure et ses tatouages de taulard étaient restés sur les planches exhorter le public en parallèle : non seulement Glen Sobel (et quelle maîtrise des baguettes ! un véritable maître
ès nunchaku !

) et ses percussions étaient vivants et divertissants, mais à aucun moment ça ne m'a paru répétitif, au point que j'ai pas vu le temps filer sur le coup.
Évidemment, ça restera toujours moins intéressant qu'une ou deux chansons supplémentaires en substitution, mais j'ai apprécié l'esprit et l'originalité !
On n'oublie pas non plus l'immense tube "
School's Out" qui retentit aux sons de la cloche vibrante annonçant la fin des cours (pour l'été, pour toujours, et pour avoir été dispersés en pièces façon pu-zzle), et qui intercale avec majesté, immédiatement après le break habituel, les couplets clés de la toute indiquée "
Another Brick in the Wall (Part II)" que l'on connaît tous !
Je développerai outre-mesure dès que j'aurai le temps de cogner un C.R. digne de ce nom, mais ça restera certainement un de mes meilleurs souvenirs au Zénith, et toutes salles confondues par ailleurs, même si je m'attendais quand même à une durée de jeu plus étoffée, et la petite 1h40 m'a laissé sur ma faim.
Ayant eu ma place à moitié-prix, je vais pas me plaindre, mais les productions Drouot auront encore et toujours une place dans ma rancœur...
Les très jeunes Britanniques de la première partie (moyenne d'âge devant difficilement excéder la petite vingtaine),
The Treatment, avaient joué à Londres sur la scène
Metal Hammer du
High Voltage, mais faute de chevauchement, j'avais pas eu l'occasion de voir ce qu'ils donnaient.
Je dois dire avoir été agréablement surpris : les titres étaient loin d'envoyer du chêne massif de l'innovation, les lignes de basse m'avaient l'air somme toute assez basiques, et surtout je m'étonne que le groupe se soit pas équipé d'un matos de meilleure qualité (des guitares de seconde zone, et le minuscule kit de batterie me faisait franchement de la peine à voir -au sens strictement compatissant-) ; mais le chanteur peut se targuer d'avoir une des meilleures voix des nouveaux espoirs qu'il m'a été donnés d'entendre dernièrement, et le groupe remuait bien la foule comme il fallait.
Leur ballade était passablement mollassonne et dénuée d'intérêt, en revanche, j'ai trouvé.
Setlist :
01) Drink, F**k, Fight
02) Shake The Mountain
03) The Coldest Place On Earth
04) Road Rocket
05) Departed
06) Nothing To Lose But Our Minds
07 Way Of The World
Formation :
Ben Brookland : Guitares
Tagore Grey : Guitares
Matt Jones : Chant
Dhani Mansworth : Basse
Rick "Swoggle" Newman : Basse
Je conclus sur un dernier détail qui m'a vraiment choqué (à croire que des habitués de ce genre de comportements merdiques sont des habitués du Zénith) : le public avait certes l'air un peu calme dans son ensemble, y avait néanmoins ce type visiblement éméché, qui s'est lancé dans des
slams à répétition, et qui, je crois, était l'instigateur des quelques pogos vers la seconde moitié du set, au niveau du secteur central à quelques mètres de la barrière.
Il était probablement un peu lourdingue par moments, mais il me faisait marrer, et j'appréciais qu'il veuille faire bouger la masse globalement amorphe de la fosse (qui me paraissait telle de là où je me trouvais, du moins) ; là où ça n'allait plus du tout à l'inverse, c'est quand tous ces petits groupes se sont mis à l'insulter, jusqu'à vouloir le cogner pour qu'il reste au sol !
J'avais vu ça une fois pour le
Priest le 20 Juin, mais merde, atteindre ce stade de violence, c'est vraiment dépasser les bornes de l'esprit de concert, et de l'esprit Rock par extension !
Je pousse mon petit coup de gueule sur le coup, mais très personnellement, je préfère voir quelques mecs comme lui tenter d'instaurer leur ambiance de déconnade, qu'une palanquée de types qui gardent leur chapeau vissé sur le crâne pendant tout le concert sans se soucier des gamines derrière qui voient que dalle !
Setlist :
00) Vincent Price
01) The Black Widow
02) Brutal Planet
03) I'm Eighteen
04) Under My Wheels
05) Billion Dollar Babies
06) No More Mr. Nice Guy
07) Hey Stoopid
08) Is It My Body?
09) Halo Of Flies
10) I'll Bite Your Face Off
11) Muscle Of Love
12) Only Women Bleed
13) Cold Ethyl
14) Feed My Frankenstein
15) Clones (We're All)
16) Poison
17) Wicked Young Man
18) I Love The Dead
19) School's Out
Rappel :
20) Elected
Formation :
Vincent Furnier : Chant
Chuck Garric : Basse
Tommy Henriksen : Guitares
Steve Hunter : Guitares
Orianthi Panagaris : Guitares
Glen Sobel : Batterie