Ouais, ben je suis bien d'accord.
C'est vraiment pas malin de coller autant de groupes d'ouverture un Lundi soir (je viens d'ailleurs tout juste d'apprendre que la tournée est estampillée "
Defenders Of The Faith (Part III)", Halford, Downing et Tipton n'en sont pas au bout de leurs surprises...).
Et le temps que les gens sortent du boulot alors ?
À revoir...
Je m'étais naïvement fié à mon billet, et suis donc arrivé Boulevard des Capucines vers 18h35, tout juste pour l'installation du matos du deuxième groupe (visiblement j'ai pas raté grand chose, et de toute façon je connais absolument pas Incenses, pas même de nom).
C'est en passant devant l'étalage du
merch' que je découvre véritablement la teneur de l'affiche complète, et là où je constate, avec une certaine appréhension sceptique (charnelle), je dois dire, la présence de Rise To Remain.
J'étais honnêtement loin de m'attendre à une telle affluence, et du coup, pas moyen de croiser quelque tête connue que ce soit, tant pis, ça sera ni la première (et loin de là), ni la dernière fois que je vais devoir me résoudre à m'exciter tout seul.
Cela dit, il me semble avoir aperçu de loin, et dans la confusion, une tête du trombi', tu portais pas une chemise Emperor par hasard Theli ? Si c'est le cas, ça me permettra de pas te rater la prochaine fois !
Bref, avec l'
a priori massivement négatif que j'avais du
combo au vautour, je n'en attendais rien, et leur passage m'a définitivement conforté dans mon jugement :
Non content de capitaliser quasi-exclusivement sur son patronyme -le fait pour le soliste de jouer sur une Paul Reed Smith n'aide en rien-, et sur les opportunités de pistonnage afférentes, notre petit porteur de frange devient même le chef de file officiel des prétendants à la succession d'Alexi Laiho au registre de la vulgarité, j'ai nommé Austin "Fuckin'" Dick-in-son !
Et vas-y que je donne dans la ribambelle de "
You French muthafuckers are fuckin' awesome." ou que je vous invite à "
Raise your fuckin' left arms and lay 'em the fuck down on your neighbour's fuckin' shoulder !"...
Épuisant le gamin !
Je vais même pas déplorer qu'il utilise pas son temps de parole pour chanter à la place, parce que je ne supporte vraiment, mais alors
vraiment pas leurs épanchements de
neo-metalcore au rabais.
Sans compter qu'en plus de jouer au primate sur ressorts, voilà qu'il tente de singer un Roger Daltrey à la petite semaine en s'adonnant à la corde à sauter avec le câble de son micro.
Désolé petit, t'as encore tout à apprendre de The Who, à commencer par développer son charisme.
Une véritable épreuve psychologique que cette 2ème partie, donc.
Pourtant, y avait bien des jeunots à qui ça semblait plaire.
Faut dire qu'au regard de la veille, le changement radical d'ambiance m'a fait passer du jour à la nuit : la moyenne d'âge devait atteindre 21 ans à tout casser, écart-type de 0,8, et avec une forte concentration de de kikoolols de sortie du lycée.
Pour l'anecdote, lorsque Fridén a annoncé "
Swim" en mentionnant l'album
Clayman, j'ai quand même entendu quelqu'un balancer "Oh, c'est vieux ça !".
Certes, il a déjà une bonne dizaine d'années dans la vue, mais j'ose même pas savoir ce qu'il pense de "
Lunar Strain", dans ce cas !
Allez, j'arrête de me plaindre, la soirée ne faisait, pour moi en tout cas, que commencer, et se révéla s'améliorer graduellement, mais sûrement.
On passe donc aux très controversés Suédois de Ghost, que j'attendais de pied ferme, autour des épaules desquels tout le bruit de la critique ne peut que se déposer en majesté, tel le manteau écclesiastique.
Je me demande encore comment un groupe de cette aura mystique et, en fin de compte, encore très
underground, a pu atterrir sur l'affiche, mais passons, c'était pour moi la première bonne surprise de la soirée.
Et je ne tarderai pas à ne pas être déçu : l'ouverture se fait en grandes pompes sur l'instrumental organique et théâtral popularisé par Kubrick dans la détraquée
scène de l'orgie d'"Eyes Wide Shut" (on sait jamais, des fois que certains ne l'aient pas vu)
, et les musiciens, ou "
ghouls", selon la dénomination officielle, de débouler emmitoufflés dans leurs habituelles robes cérémoniales encagoulées, aussitôt suivis par l'effrayant Papa Emeritus.
Le son était très bon, et j'irai même jusqu'à risquer de le qualifier de cristallin, tant il émergeait face à celui des autres groupes, même s'il apparaît évident que, la disto' étant ici bien moins présente, leur musique doit être plus simple à sonoriser, et en d'autant plus large mesure que l'acoustique de l'Olympia n'est pas destinée, à l'origine, à du
Death, qu'il soit mélodique ou non.
Leur
Doom baigné de
Hard Rock dansant et reposant avec élégance sur des nappes d'orgue
kitsch par moments, était donc largement mis en avant par une bonne balance, des textures claires et claquantes pour la section rythmique, et toutes en harmonies pour les guitares.
Les banderoles aux effigies de vitraux sataniques, le Belzebuth central en tête (et en cornes), d'un très bel effet, achevaient d'instaurer ce climat si particulier au genre, et de coller aux envolées suraiguës du cardinal, qui n'étaient, évidemment, pas sans rappeler l'ombre planante du destin miséricordieux de King Diamond.
J'ai vraiment bien aimé, autant pour l'aspect iconoclaste de leur mise en scène, que pour la pureté de leur musique, clairement en contraste avec le reste de l'affiche, une très bonne surprise !
En revanche, une bonne partie du public préférait les huer que les applaudir, et j'ai même vu un type donner du doigt entre les chansons.
Je sais que dans les contrées ultra-puritaines et fortes d'un triste héritage hautement catholique de notre place de l'Opéra, le groupe risquait de ne pas être du goût de tout le monde, mais de là à se permettre ce genre de comportements...
Retour à la satisfaction des midinettes, et place aux Floridiens de Trivium, dont le
backdrop aux couleurs de leur dernier disque, "
in Waves", avait déjà été hissé avant la montée de Ghost.
J'ai presque l'impression de passer pour un vieux con en disant ça, mais ce style de
Metalcore résolument jeune, et commercial, dans une certaine mesure (j'ai eu beaucoup du mal à ressentir les traits du
Thrash dans leur
set), n'est pas pour moi.
Pour autant, j'ai beau ne pas accrocher à leur musique (le dernier morceau joué "
Black", je crois, n'était pas mal, cela dit), force m'est d'admettre qu'ils assurent bien sur les planches, en misant sur un jeu très énergique et porteur ; et que leur chanteur, Matt Heafy, communicatif sans non plus trop taper sur les nerfs (quoiqu'un peu répétitif par moments), d'une joyeuse humeur et d'un bon esprit, a su contribuer à chauffer la salle outre-mesure, sympathique !
En ce qui concerne In Flames, ce qu'a résumé Ika pour Göteborg a peu ou prou été reproduit à Paris hier soir :
Malgré la
setlist bien trop concentrée en chansons récentes à mon goût de nostalgique du
Melodeath pur et dur, l'ambiance était très bonne, chacun y allant de son petit
headbang, de ses
cornas, ou reprenant, là aussi, les paroles par coeur (n'ayant pas révisé, je me sentais un peu honteux, me contentant de remuer en rythme

).
Même les morceaux d'"
A Sense of Purpose" et "
Sounds of a Playground Fading", dont je ne suis soit pas friand, soit que je connais mal, passaient bien l'épreuve de la scène, et globalement entraînants.
Le public finit même pas littéralement décoller lors d'"
Only For The Weak", toute la fosse rebondissant au rythme des
riffs !
On pourra, à cet égard, reconnaître une qualité supplémentaire au parterre de l'Olympia : celle de disposer d'un sol suffisamment maléable pour agréablement amortir les sauts sans se bousiller les talons !
Globalement, même si le climat, et la température, étaient à des années-lumières de la fournaise du Bataclan pour le Thrashfest, l'enthousiasme général a quand même valu à Anders de nous jeter un sarcastique
"You're on fire tonight!".
Ben fallait nous jouer "
Stand Ablaze", dans ce cas !
La tête d'affiche nous aura finalement gratifiés d'une très bonne performance, bien que, tout comme Blackout, je regrette l'absurde superflu de la vidéo filmée en guise d'attente des rappels (j'ai croisé les bras, pour la peine

).
Surtout qu'au moment de nous déclarer "
We're gonna tape your arses.", moi je m'attendais à ce qu'on ait droit à l'enregistrement du concert, façon
bootleg diffusé officiellement (sic) quoi !
Je t'en foutrais du Youtube, moi !
