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Avec un vilain CR de la dernière date lyonnaise
[Concert #318] ULTRA-VOMIT / The Amsterdam Red Light District, jeudi 22 mars 2012, Ninkasi-Kao, Lyon
Ultra-Vomit est de retour au Ninkasi-Kao, 3 ans après leur date de 2008... Curieux, sachant que depuis cette date, les Nantais n'ont rien proposé de nouveau.
Il faut dire que la formule déclinée sur leur dernier album "Objectif : Thunes" a parfaitement fait mouche. Parodier les grands groupes ou les grands styles de métal s'est révélé être LA bonne formule. A tel point, qu'Ultra-Vomit a réussi son pari de se démarquer de la multitude des groupes lambda. Et chose incroyable, le groupe s’est même affranchi du clivage inhérent au Grind pour toucher un large public. Un vrai succès !
Du coup, les Thunes il en est fortement question avec cette nouvelle tournée.
Les Ultra-Vomit ne se cachent pas de s'être lancés dans cette nouvelle série de concerts uniquement pour obtenir le renouvellement de leur statut d'intermittent du spectacle (!!!) Il fallait oser l’annoncer aussi ouvertement, intitulant même la tournée "The Renouvellement of Intermittence" tout en parodiant l’univers StarWars ! Rendez-vous compte : la lutte des rebelles d’Ultra-Vomit doit être victorieuse contre l’infâme Pôle-Empire !
Quoiqu’il en soit, les concerts d'Ultra-Vomit sont toujours une vraie tranche de rigolade et c’est avec plaisir que nous avons pris nos places en avance. Bien nous en a pris, puisque ce soir, le concert lyonnais affiche complet ! Incroyable !
Miss Mortange et moi-même arrivons donc dans un Ninkasi Kao blindé de chez blindé. Difficile de se faire une place dans ce public bien compact, mais extrêmement bigarré. Et constat : les métalleux ne sont pas présents en majorité, au contraire, pas mal de ptits jeunes bien propres sur eux semblent constituer la plus grande partie des spectateurs.
The Amsterdam Red Light District
Vu notre habituel retard, nous zappons la première première partie : No Shangsa. Par contre, nous sommes dans les temps pour assister à la prestation de la deuxième première partie locale : The Amsterdam Red Light District (TARLD pour les intimes). Le groupe officie dans une espèce de hardcore de Djeunz. Enfin hardcore ! Entendons nous bien : nous sommes plus près d’un gentil Offspring que d’un vindicatif Madball, hein ?
Les 4 membres du groupe lyonnais sont hyper percutants et athlétiques. Par exemple, il faut voir le guitariste sauter comme un dément à en toucher presque le plafond! Le tout en assurant ses parties comme si de rien n'était.
Le jeune public réagit au quart de tour à toutes les sollicitations du hurleur de service. Manifestement, les Amsterdam Red light district jouent en terrain conquis.
De mon côté, le jugement est bien plus nuancé : TARLD ressemble à un « As I Lay Dying » du pauvre, voire du misérable ... Aucune puissance, aucune percussion et à part cette frénésie sautillante, je ne retiens absolument rien de cette prestation énervée. Tous les morceaux se ressemblent, et tous les gimmicks inhérents au genre sont présents pendant ce concert (mèche rebelle, exhibition de torse bien épilé, pantalon porté sur les genoux avec caleçon bien visible ...) Dommage car les musiciens, en plus d’avoir l’air sympathique, sont surtout manifestement techniquement irréprochables. Je dois n’être qu’un vieux con pour ne pas apprécier ce genre musical.
On zappe ...
Malheureusement, le Kao est tellement peuplé aujourd’hui, qu'aller chercher une binouze se révèle aussi périlleux que de faire sourire un Général Nord-Coréen.
Du coup, nous restons sagement à notre place, pile poil à gauche devant la scène, où miraculeusement, il reste un peu d'espace pour respirer !
Ultra-Vomit
Après un court intermède, les stars de la soirée débarquent enfin : Ultra-Vomit !
Les Nantais restent dans le trip Star-Wars, en déboulant déguisés en Stormtroopers et autre Dark Vader : irrésistible ! Il faut voir le casque de Flokos habilement découpé pour laissé passer la crête capillaire du guitariste! Enorme
Et forcement, le reste du concert est à l'avenant ! D’ailleurs, peut-on encore parler de concert ? Il s’agit plus d’un spectacle comique où les blagues potaches s'enchainent ...
Un projecteur vidéo multiplie les séquences vidéo permettant une interactivité bien réussie. Un exemple ? En fonction du style du morceau joué, le logo du groupe change pour adopter l’iconographie du style parodié. Ainsi, sur « Mountain of Maths », morceau black métal, le logo « Ultra Vomit » se voit enrichi de superbes croix inversés et d’une typographie satanique. On sent qu’il y a pas mal de travail et de répétitions derrière tout ça. Tout est réglé et s’enchaine parfaitement. Bien sur, parfois cela manque un peu de spontanéité mais globalement, ça fonctionne.
Ultra-Vomit réussit la performance de ne pas trop répéter ses blagues d’une tournée sur l’autre. Et même, d’en proposer de nouvelles.
Cependant, je suis encore épaté par la candeur de certains spectateurs. Car, une fois encore, Ultra-Vomit choisit de faire monter sur scène une personne du public pour la ridiculiser.
Un jeune spectateur avait préparé un immense panneau « Aujourd’hui c’est mon anniversaire et je suis à un putain de concert ! » donc forcement, il a été choisi par l’observateur Fetus. Etant rentré en concert avec cet énorme message, je m’attendais à que ce gentil spectateur se soit préparé à ce qu’il allait subir : en gros, à subir les brimades des Ultra-Vomit. Et bien que nenni … Une fois sur scène, le pauvre bougre était tout penaud et ne savait manifestement pas trop ce qui allait lui arriver …. Comment est ce possible?
Augustin (c’est son nom ! D’ailleurs rapidement transformé en « Augu » par le facétieux Fetus) s’est donc fait ridiculiser sur scène. Son épreuve : chanter sur « Progressive Mutilation », un morceau qui n’existe pas, manifestement improvisé et totalement instrumental ! Et forcément, Augu était complètement perdu … c’était presque pathétique du coup.
Une excellente façon pour Ultra-Vomit d’enchainer sur un « Pauv’ Connard » personnalisé en « Pauv’ Connard … Augu ! » Un gros moment de rigolade …enfin pour nous … Parce que Augustin semblait plus proche de pleurer que d’autre chose. Je pense qu’il se souviendra longtemps de son concert d’Ultra-Vomit !
Musicalement, entre les blagues, les Nantais restent costauds. Ca joue ! Cependant, il faut noter que les nouvelles chansons jouées sur cette date sont nettement plus faibles (notamment « Super sexe » et « Chien géant ») et n’ont pas le potentiel des morceaux issus d’ « Objectif : Thunes »...
Inversement, je suis un peu surpris de ne pas retrouver « Calogira », le morceau mix entre Calogero et Gojira qui passait super bien en Live (vu il y a 2 ans au festival des Lez’Arts Scéniques).
Par contre, une chose ne change pas : sur scène, la bonne humeur et la franche rigolade sont de rigueur. Les musiciens s’amusent comme des vilains garnements et se font plaisir
Les fous rires sont nombreux entre eux. Cette ambiance festive est largement partagée avec le public, qui se régale en reprenant toutes les paroles et en s’agitant gentiment sur les morceaux.Après 1h30 de spectacle, le concert se conclut sur le classique « je collectionne les canards » dans une version un peu light : je m’attendais à ce que le titre soit étiré dans la longueur et magnifié par le public chauffé à blanc. Ce n’est pas le cas …
Ce n’est pas grave : le spectacle fut bien agréable. Mes zygomatiques s’en souviennent encore. Et même, si le concert contient quelques redondances des tournées précédentes, Ultra-Vomit a réussi son pari de ne pas trop se répéter.
Set-liste Ultra-Vomit
01. Darry Cowl Chamber
02. Mechanical Chiwawa
03. Les bonnes manières
04. Une souris verte
05. Phoned to Death
06. Gremlins at the Gates
07. Je ne t'es jamait autans aimer
08. Boulangerie pâtisserie
09. Super sexe
10. Mountains of Maths
11. Pauv' connard
12. Croûte de pus
13. Bouba
14. Pink pantera
15. Chien géant
16. Jack Chirac
17. La flemme
18. Banana split (Lio)
19. Jacou's Medley
20. Welcome to the Jingle
21. Je possède un cousin
22. Judas Prost
23. I Like to Vomit
24. Outro
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25. Quand j'étais petit
26. Je collectionne des canards (vivants)
