Heureusement qu'on les avait "vus" (je rajoute les guillemets étant donné qu'on regardait ça tranquillement de loin, et en picolant et déconnant avec les chibres) au Hellfest, ceux qui ont sagement patienté depuis '89 pour les revoir à Paris ont dû être sensiblement déçus...
Non, parce que très honnêtement, attendre 23 piges pour ça !
Pas que le concert au Zénith soit à oublier aussi sec, loin de là, mais il n'apportait ABSOLUMENT rien de plus par rapport à la veille.
Soit, ils ont joué "
Primal Scream" en plus, intercalée entre "
Piece Of Your Action" et la reprise de "
Smokin' In The Boys' Room", mais c'est une bien maigre consolation pour un concert en salle annoncé comme un "
Show exceptionnel".
Ah oui, venons-en au sujet brûlant sur lequel s'est fondée toute la promotion autour de cette farce :
Le fameux "
roller coaster" de ce gros con notoire qu'est Thomas Bass.
Quelle blague !
Point de cage rotative qui ont rendu ses frasques scéniques aussi populaires, mais, à la place, d'immenses cerceaux métalliques qui serviront simplement à faire osciller la plate-forme sur laquelle était logée son kit, allant tout de même jusqu'à compléter quelques révolutions complètes sur pas moins de 20 minutes de non-sens sur fond de
dubstep moisie.
Mais ce qu'il était nul à chier son prétendu "
solo" de batterie !
C'était hallucinant de ridicule et de mauvais goût !
Et pourtant j'en ai vu des variations percussives solistes chiantes à crever et sans aucun intérêt, mais là il a clairement décroché le pompon !
Loin de moi l'idée de remettre en cause les qualités de batteur de Tommy Lee, mais là franchement y avait absolument rien à retenir, zéro pointé sans appel possible.
Sans compter que les séjours en taule de ce grotesque personnage ne lui ont manifestement pas aidé à regagner certaines bonnes manières, notamment la nauséabonde manie de ne pas fumer sa gauloise de merde à l'intérieur de la salle, probablement encore un artifice scénique pour entériner son attitude de
rockstar de tous les excès qu'il n'a de toute façon plus à prouver ; et dont on lui saurait gré de ranger au placard si c'est pour arborer un comportement aussi irrespectueux des législations (toutes arbitraires et injustifiées la plupart sévissant dans nos contrées soient-elles) en vigueur.
C'est bien beau de soutenir les organismes de protection animale, mais faudrait voir à pas oublier de garder sa muselière sur la gueule de temps à autre.
Et ce public de petits minets et midinettes qui buvait toutes ses paroles, et celles de Vince "
Motherfucker" Neil, tel du nectar, ce que j'ai pu regretter l'ambiance du Hellfest sur le moment...
Typiquement le genre d'assistance qui vient faire un concert en armada de groupies tous les 36 du mois, et qui s'étonne que les gens boivent leur pinte dans la fosse, se bousculent un peu pour se faufiler vers les premiers rangs, sautent sur place avec agitation, ou encore donnent dans les
moshpits plus ou moins bon enfant.
Faut rester chez vous et vous passer les .mp3 dégueulasses fraîchement téléchargés sur iTunes, le cul d'assisté confortablement enfoncé dans vos canapés de péquenauds, ou faire comme les vieux bobos du IXème arrondissement qui ne jurent que par l'Olympia, et vous caler dans les gradins si ça vous plaît pas les petits loups !
Bref, les interactions de la blondasse avec l'assemblée sont toujours aussi pathétiques et inutiles, le gros tas approchant dangereusement le mimétisme lexical d'un certain Alexi Laiho.
On pourra au moins lui reconnaître, comme ça a déjà été dit pour le Hellfest, que sa voix a beau ne plus être au niveau depuis des lustres, il fait des efforts pour chanter correctement, autant que faire se peut dans la catégorie des voix de canards.
À sa droite, on se demande à quoi sert le micro suspendu du tatoué 4-cordistes, ses chœurs ne pouvant de toute façon pas être distingués par-dessus les graves ultra-vrombissants, sur-saturés, gras et bien trop forts de son défilé de carnaval de Gibson Thunderbird à paillettes de toutes les couleurs, maxillaire inférieur préhistorique intégré sur bois naturel y compris.
Sans parler de la difficulté qu'il avait à garder les mâchoires face à la membrane justement, le bordel se balançant dans tous les sens au gré de ses allers-retours sur scène et coups dans la tige supportant l'engin, et du fait qu'il s'efforçait de le suivre au pas pour glisser les onomatopées qui lui servaient de bribes de refrains en se tortillant dans tous les sens.
Le burlesque de la chose rendait le tout assez divertissant finalement.
Heureusement que le très sous-estimé et très en retrait Mick Mars et ses Stratocaster défoncées n'ont pas défailli, nous livrant sans relâche son lot de
riffs acérés qui confèrent à la musique du
crew ses atouts rythmiques si entêtants.
Car en fin de compte, le spectacle en lui-même, une fois la couche superficielle de toutes les fioritures superflues scéniques soustraite (ça va de l'écran géant placé derrière les arceaux, totalement hors de propos au vu de la très faible résolution de l'image affichée dessus -on pouvait reprocher au Priest le caractère simpliste de ses
backdrops, mais il n'a pas à rougir face aux débilités visuelles de Frank Feranna & cie.-, aux cruches à plumes et à bottines déjà présentes à Clisson, ou encore bien évidemment des projections de neige carbonique à outrance) était plutôt bon.
Et je parle pas du kitsch du piano à queue "façon boule à facettes", comme le remarquait si bien Stéphane, ni même des caisses claires triggées à bloc -tendance '80s oblige- ; ça fait partie de l'image de LEGLAM qu'ils ont en grande partie contribué à populariser, et en l'occurrence ça me dérange absolument pas, même si ça aurait davantage tendance à me faire sourire gentiment que de bon cœur.
Seulement voilà, quand on s'entête à noyer ses bons éléments dans le gouffre béant des abysses d'un océan de conneries, irrémédiablement, on s'y laisse engloutir, et il devient de plus en plus ardu de regagner la surface au fur et à mesure que l'eau coule de source(s) sous les ponts, alors de là à parvenir à garder la tête hors de l'eau...
Pour finir, pas même de "
Public Enemy #1", "
Too Young To Fall In Love", "
Knock 'em Dead Kid" ou "
Dancing On Glass" en surplus pour meubler après le grand-guignol du quart d'heure de gloire du cocaïné attitré.
Et dire que j'avais un espoir qu'ils puissent déterrer des vieilleries de l'époque de la collaboration de Sixx (lequel, rappelons-le, demeure le principal compositeur de l'équipage hétéroclite à ce jour) avec Blackie Lawless et Lizzie Grey au sein de Sister...
La
setlist, donc :
01) Wild Side
02) Live Wire
03) Too Fast For Love
04) Saints Of Los Angeles
05) Shout At The Devil
06) Don't Go Away Mad (Just Go Away)
07) Same Ol' Situation (S.O.S.)
08) Looks That Kill
09) Piece Of Your Action
10) Primal Scream
11) Smokin' In The Boys' Room [Brownsville Station cover]
12) Bouillie infâme avec 2 baguettes et un connard vissé entre 2 rondelles
13) Dr. Feelgood
14) Girls, Girls, Girls
15) Home Sweet Home
16) Kickstart My Heart
Je préfère en rester sur mon souvenir (légèrement imbibé) du Hellfest, ça vaudra mieux pour tout le monde.