Pas grand chose à ajouter, si ce n'est que du point de vue du chant d'Olof Wikstrand, on était bien loin de la catastrophe effectivement.
Les vocalises auraient sans doute gagné à être légèrement sur-mixées par rapport aux guitares, mais le moins qu'on puisse dire est qu'il envoyait bien, et avec justesse.
Côté présence scénique, je trouve pas non plus quoi que ce soit à redire.
Y a pas besoin de cavaler dans tous les sens sur scène ou de sautiller comme un cabris pour s'imposer, et à mon avis les musiciens s'en sortent très bien à ce niveau.
Les titres allaient droit au but, et étaient exécutés avec professionnalisme, même si on pourra regretter que la demi-heure consacrée à leur expéditif et très accrocheur
Speed mâtiné de chant vif et un poil nasillard qui va bien soit passée trop vite, certes.
Les premiers rangs étaient très portés sur la chose en tout cas, à en juger par les refrains repris en chœur le poing levé et les crinières balancées.
Ça me convient parfaitement, c'est pas d'un concert de
Heavy au sens large que j'attends particulièrement que l'improvisation soit mise à l'honneur personnellement...
Les rotations se font assez rapidement au final, puisque les détours du côté des bacs à disques sont nécessairement faits soit avant le début des hostilités, soit au terme du concert de la tête d'affiche.
À ce sujet, même si la réduction du volume de la Posthalle (d'une capacité technique totale de 6000 personnes, la salle servant initialement d'entrepôt de courrier pour l'organisme de poste allemande) à l'équivalent d'un tiers / un quart, en termes de superficie d'accueil du moins, était tout à fait prévisible comparativement au Metal Assault qu'elle accueillait 2 semaines auparavant, j'espérais retrouver la majorité de son Metal Market.
Pour le coup, quelques humbles étalages sont relégués en fond de salle, c'est-à-dire parqués le long des rideaux permettant la délimitation.
Les coins
T-shits sont quant à eux toujours présents, et l'occasion de dégoter de jolies perles, comme ça a été discuté ailleurs ici même.
Cela dit, la modestie dudit coin disques / vinyles n'a pas empêché d'y trouver son bonheur, comme on le verra par la suite.
Mais là où ENFORCER avaient garni leur scène de quelques apparats visuels sympathiques sans fioritures (des chandeliers du meilleur effet sur chaque flan situés devant de larges étendards à l'effigie de leur petit dernier en date que l'on ne présente plus, "
Death By Fire") qui avaient toutefois l'inconvénient de masquer le jeu de batterie pour les spectateurs placés en bordures externes de l'estrade ; ANGEL WITCH joueront la carte de la sobriété en adoptant le classique vaste rideau figurant le fameux Baphomet ornant leur simple "
Sweet Danger" paru en '80, en guise de
backdrop.
Des baffles Marshall et les têtes d'ampli qui vont avec de chaque côté, et on a fait le tour.
Charte épurée, mais là aussi bienvenue.
Les quatre zicos s'empressent de prendre place en toute humilité, et attaquent d'office avec un "
Atlantis" qui annonce la couleur :
Kevin Heybourne est en grande forme, tant vocalement qu'instrumentalement parlant, et il tient à nous le faire savoir tout du long.
Il aura d'ailleurs la lourde tâche de surmonter le léger étouffement causé par une sonorisation loin d'être idéale dans un premier temps ayant tendance à enfouir les hautes mélopées de son chant sous les déferlements graves de la basse et de la batterie, respectivement tenues avec une rigueur sans faille par ses acolytes Will Palmer et Andrew Prestidge.
Mais je me sens obligé de souligner la présence du 4ème bienfaiteur, le grand Bill Steer, qui du haut de sa Les Paul platine, sa longue chevelure lisse dorée, son futal pattes d'éph' et sa dégaine décontractée ajoutait énormément tant à la qualité musicale, interprétation des parties supplémentaires de gratte oblige, qu'à l'élégance de l'ensemble.
Ce musicien est d'une classe, ça me fascine !
Ce qui n'occasionne toutefois pas d'obstacle insurmontable à déceler le bien-fondé des vocalises en question :
Son chant porte, et il suffit de jeter un rapide coup d’œil alentour pour constater qu'on est loin d'être le seul à reprendre les paroles avec fougue, et très souvent bien mieux -faut-il encore le souligner-, les Allemands ayant cette propension honorable à pratiquer plus que nous en règle générale cette prise de connaissance des textes.
Lesquels textes, s'ils sont souvent simplistes chez ANGEL WITCH, n'ôtent pas une qualité inaliénable de la plume de Heybourne, à savoir celle de permettre à l'assistance de s'y accrocher plus facilement.
Mais ce n'est pas tout, puisque le
headbang reprend de plus en plus belle tandis que les grands classiques s'enchaînent, toujours dans cette même excellente humeur et cette énergie communicative.
Ce qui n'est évidemment pas une raison pour omettre de faire la promotion du dernièrement paru "
As Above, So Below", que je n'ai d'ailleurs toujours pas trouvé le temps d'écouter, même si acquis à la même Posthalle deux semaines auparavant.
Et force m'est d'admettre que les discrets extraits qui en ont été donnés, à savoir "
Dead Sea Scrolls" et "
Guillotine", passent agréablement bien l'épreuve des planches.
Ce dernier sera notamment introduit par l'ésotérique "
Gorgon" et ses arpèges inauguraux angoissants tout en réverbération, pour donner lieu à des poussées vocales à l'occasion des couplets qui vaudront le détour, tant derrière le micro que depuis la fosse.
Mais à mes yeux, ou plutôt mes oreilles, le clou du spectacle était incontestablement l'arrivée de "
Dr. Phibes", cette grandiose face B instrumentale de l'
E.P. "
Loser" que je n'aurais même pas espéré entendre en concert.
Ça pourra paraître iconoclaste, mais j'adore ce titre, ses cavalcades de batterie, sa ligne de basse galopante et ses séquences de
power-chords démoniaques, et je suis bien disposé à continuer à m'exciter tout seul en fosse s'il le faut pour toutes ces raisons.
Sans parler du fait que s'ensuivait "
Angel Of Death", dont le
leitmotiv a été entendu là aussi 2 semaines plus tôt au même endroit avec le tout aussi salvateur "
Dreams Of Eschaton" de MANILLA ROAD.
Un séquencement ultra-solide débouchant sur le "
Baphomet" rescapé de la compilation "
Metal For Muthas" de '80, pour finalement conclure sur l'incontournable morceau-titre du disque du même nom.
Fabuleux.
Le seul regret que je formulerai à leur sujet est le fait qu'aucun titre de "
Screamin'n'Bleedin'" ou de "
Frontal Assault" n'a été interprété, ce que l'on pourra cependant interpréter sous couvert d'assomption selon laquelle les lignes de chant principales étant alors tenues -à l'époque des enregistrements concernés- par Dave Tattum, lequel ne fait désormais plus partie du groupe depuis '86, Heybourne n'ait pas souhaité reprendre cette période.
Choix compréhensible, mais que je regrette, dans le sens où "
Screamin'n'Bleedin'", un tantinet plus axé
Thrash, déploie lui aussi une force de frappe admirable.
À la réflexion et à l'usure, je serais même tenté de dire que je le préfère au plus culte "
Angel Witch" finalement, mais ça n'est qu'un point de détail.
Inutile de dire qu'après pareille prestation dantesque, il allait être dur de faire mieux.
Et pourtant, GRAND MAGUS leur ont littéralement torché le cul.
Les trois baroudeurs Suédois à la carrure d'ours et à l'allure décontractée ont beau ne pas payer de mine au premier abord pour l'auditeur peu averti, leur
set a facilement déménagé la Posthalle dans les grandes largeurs.
L'affluence ne devait pas excéder les 3 petites centaines à tout casser effectivement, mais contrairement à Ilsa, j'ai fait le choix de rester posté aux abords de la scène pour la tête d'affiche, sachant de toute façon à quoi m'attendre musicalement parlant, et grand bien m'en a pris.
Non seulement l'ambiance déjà chauffée à blanc par ANGEL WITCH juste avant était suffisante pour porter la fosse à température de fusion, mais le léger reculement des rangées secondaires laissait libre cours aux accès de
headbang les plus passionnés.
Comme disait Yama, le groupe a fait le choix judicieux d'axer son contenu sur leur répertoire le plus
Heavy, et en l'occurrence le plus indiqué pour une affiche de cette teneur.
On oublie donc le premier album éponyme aux sonorités plus grasses d'un
Stoner manifeste, que cela dit j'apprécie beaucoup en soi, et place aux autrement plus frénétiques titres de leurs 3 derniers rejetons, "
Wolf's Return" étant également épargné à hauteur de son morceau-titre.
Et outre l'écriture très efficace de ces successions de
riffs ultra-accrocheurs, il faut reconnaître cette grande qualité de Janne Christoffersson de nous pondre des refrains aussi puissants et prenants.
Les couplets sont autant d'hymnes héroïques qui font hocher la tête et lever le poing d'approbation, tant on se laisse porter par la parabole de croisade guerrière et de revendication de vertus séculaires comme l'honneur ou la gloire qui vont de pair avec ces textes faisant immédiatement mouche.
J.B. en arrive finalement à instaurer cette complicité fraternelle avec et entre le public de la "Metal Franken", simplement par le biais de brèves interventions loin d'être dithyrambiques ; et oui, cette combinaison de musique estampillée
true et de solidarité a fait son effet tout le long de la soirée.
S'il fallait retenir une seule chose de cette nuit, c'est que le
Heavy a vaincu.
Les programmes :
ENFORCER :
01) Death Rides This Night
02) Mistress from Hell
03) Mesmerized By Fire
04) Katana
05) On The Loose
06) Crystal Suite
07) Scream of the Savage
08) Take Me Out Of This Nightmare
09) Into the Night
ANGEL WITCH :
01) Atlantis
02) Confused
03) Dead Sea Scrolls
04) White Witch
05) Sorcerers
06) Gorgon
07) Guillotine
08) Dr. Phibes
09) Angel Of Death
10) Baphomet
11) Angel Witch
GRAND MAGUS :
01) Kingslayer
02) Sword of the Ocean
03) I, The Jury
04) Ravens Guide Our Way
05) Silver Into Steel
06) Starlight Slaughter
07) Wolf's Return
08) Like The Oar Strikes The Water
09) Drum Solo
10) The Hunt
11) Valhalla Rising
12) Iron Will
Rappel :
13) Hammer Of The North
Mais clair, c'était relativement moche cette fois là. 
Mais visiblement personne d'autre. 
Ils finissent la tournée par un gouter ou quoi? 
C'est dommage quand même, ils pourraient monté au moins à 1h30 avec un nouvel album en plus... 
