Allez hop, c'est parti pour mon CR de Barcelone à moi
Le Sonisphere, c'est quelque chose qui ne m'a jamais attiré. Dès le début en 2009, j'en ai toujours eu l'image d'un festival sans identité et sans âme, qui ne serait qu'une simple machine à faire du fric. Car pour moi, un bon festival, ce n'est pas seulement une bonne affiche (je n'aurais pas fait neuf fois Wacken, sinon

), c'est aussi une ambiance, une atmosphère, une organisation, un état d'esprit particulier... Et les témoignages de la pitoyable édition française de 2011 m'ont conforté dans cette opinion. Et pourtant, cette année, je le fais ! Déjà parce que c'est à Barcelone. Je ne me serais pas déplacé jusqu'à Amnéville. Mais là, c'est à moins de 400 bornes de chez moi et dans une ville que j'adore, et en plus avec une affiche carrément pas dégueu
En fait, avec mes potos toulousains (hormis les citrouilles, parce que celles-là, pour les bouger hors des frontières, il n'y a que l'Eurovision

), depuis que nous avions vu que le Sonisphere français avait annoncé Iron Maiden en novembre, nous guettions impatiemment des nouvelles d'Espagne. Il était entendu que si une édition avait lieu à Barcelone (les deux années précédentes, c'était à Getafe, à côté de Madrid, mais avant c'était dans la capitale catalane) avec la Vierge de Fer à l'affiche, une bonne expédition de metalleux de la ville rose y descendrait. La date catalane et la présence des Anglais officialisées en janvier avec en prime Ghost, Red Fang et Tierra Santa (plus Voodo Six et October File, mais ça ne compte pas

) à leurs côtés dans un premier temps, nous avons pris aussitôt nos places aux premières loges. Plus qu'un festival, l'idée était surtout de voir Iron Maiden faire un remake de la tournée Maiden Japan avec des très bonnes premières parties en prime. Et quand l'affiche s'est étoffée un peu plus tard avec Anthrax, Megadeth, Avantasia (plus Newsted, mais ça ne compte pas

), ça a truffé le gâteau de cerises et de chantilly

Et puis une affiche de ce genre sur une journée pour un festival auquel je ne tiens pas particulièrement à la base, ça me va très bien: le temps est optimisé (départ le samedi matin, retour le dimanche, aucun congé à poser !) et ça fait de beaux enchaînements

C'est une parfaite mise en bouche pour les vrais festivals de l'été et c'est tout le contraire de l'édition française, qui est sur deux jours mais dont tous les groupes qui m'intéressent (à l'exception d'Amon Amarth et de Sabaton) sont à l'affiche en Espagne, entrecoupés de groupes de neo ou de metalcore à l'opposé de mes goûts !
Après cinq mois d'attente, le jour J arrive enfin ! Départ de Toulouse à 8h30 à deux voitures, avec Talasquin, sa soeur, son beau-frère, MDT, Laex, Tail, Moocher, the Fab et Angélique, nous fuyons les intempéries et les inondations que subit le sud-ouest de la France pour le soleil ibérique. Rien que le fait d'avoir une météo favorable après trois mois de mauvais temps ininterrompu, c'est déjà un signe que le week-end sera réussi

Le voyage est tranquille, bien arrosé de bière (sauf pour les conducteurs, bien sûr!) et passe comme une lettre à la poste, jusqu'à l'auberge que nous avions réservée avenue Diagonal, où nous sommes rejoints par Lélite. Après avoir déjeuné dans un resto avoisinant et posé les affaires, direction le site du festival en métro

Les Espagnols étant essentiellement des animaux nocturnes, c'est assez clairsemé quand nous arrivons, sur le son (désagréable) d'October File. Ce n'est pas plus mal, ça permet de se familiariser aux lieux.
Le Parc del Forum où se tient le Sonisphere catalan est un bon site pour accueillir un festival en plein air. Situé au bord de la mer, à proximité du port, c'est une sorte de parc des expositions à l'architecture assez moderniste, dans un style typiquement barcelonais. Ca a les avantages et les inconvénients d'être situé en zone portuaire: c'est au bord de la mer, on aperçoit bien la grande bleue (en soit, c'est assez trippant de faire des concerts au bord de la mer)

, par contre suivant les vents, il émane régulièrement une odeur désagréable de vieux fruits de mer faisandés

Il n'y a qu'une seule grande scène, avec écrans géants et un son en général bon. Aucun concert n'aura été salopé par des problèmes techniques

Sur le côté, on trouve les bars et les stands de merchandising, qui ne présentent pas d'intérêt particulier dans la mesure où on retrouve les mêmes à peu près partout et que les prix ne sont pas spécialement donnés. Il n'y a par contre pas d'animations, de déco particulière, d'éléments fédérateurs montrant aux festivaliers qu'ils assistent là à un événement unique qu'on ne trouve que là... Du coup, il n'y a pas de grosse ambiance festive: les gens ne sont là que pour les concerts, pas pour les à côté. Ca me conforte dans mon idée comme quoi le Sonisphere est un festival sans identité, sans âme, sans visée sur le long terme, capitalisant uniquement sur les groupes à l'affiche dans le but de se faire du fric immédiatement. Tant que ce sera le cas, Wacken et le Hellfest n'ont aucun souci à se faire par rapport à la concurrence de la franchise Sonisphere ! Autre point qui me déplait sur le principe et qui illustre bien l'état d'esprit Sonisphere: l'existence d'une double fosse, avec la Black Circle, qui coûtait 40€ de plus que la place normale

Ce qui ne nous a pas empêché d'en prendre

C'est cher (90€ plus frais de port, et encore c'est parce que nous les avions prises en mode "early bird", sinon c'était encore 20€ de plus) mais en bons bobos, on avait bien envie de voir Maiden en Espagne dans des conditions optimales. Et honnêtement, ça vaut le coup

Il y a de l'espace, on circule parfaitement, on peut être au premier rang sans être compressé quel que soit le groupe... C'est un principe de sélection par l'argent que je trouve très contestable (surtout dans un pays comme l'Espagne touché de plein fouet par la crise économique), mais pour ceux qui en ont les moyens, je le recommande pleinement
L'organisation en elle-même est bonne. C'est Last Tour Entertainment qui s'est occupé des Sonisphere de Madrid (qui avait lieu la veille avec la même affiche) et de Barcelone. Il s'agit du plus gros tourneur de la péninsule ibérique. Ce sont eux qui organisent des gros festivals généralistes comme le Bilbao BBK Live ou l'Azkena Rock, ainsi que de grosses tournées un peu partout en Espagne. Ils organisaient également le Kobetasonik, festival metal qui avait lieu à Bilbao et où je m'étais rendu en 2008. L'organisation avait été très bonne, donc quand j'ai vu que c'étaient eux, ça m'a donné l'assurance que les calamités organisationnelles du Sonisphere France ne se produiraient pas de l'autre côté des Pyrénées. Le timing est excellent et parfaitement respecté. Le son est globalement bon. La scène est grande (à peu près comme une Main Stage du Hellfest), c'est bien filmé, les mecs de la sécurité sont cools... Côté boissons, le choix est assez varié et on peut même prendre des verres d'un litre. Par contre, un problème: la bière servie est de la Heineken

Je déteste cette bière, j'aurais encore préféré de la San Miguel (qu'on avait au Kobetasonik)

Quand elle est fraîche, comme toute bière, elle passe, mais le problème, c'est qu'en plein soleil il faut la boire vite et dans des verres d'un litre, ça ne le fait pas. Heureusement qu'il y avait de la vodka redbull et d'autres alcools forts

Autre reproche sur les boissons : les Espagnols ne connaissent visiblement pas le principe des verres consignables. Résultat: au bout de quelques heures, le sol est tapissé de gobelets écrasés

Pour la nourriture, elle est bonne, mais il n'y a pas assez de stands et pas assez de serveurs, ce qui donne des queues interminables

Voilà pour le cadre
Pour ce qui est de la musique, nous zappons donc October File, qui jouait au moment où nous entrions dans l'enceinte. C'était en fait le seul groupe présent à l'affiche dont je n'avais pas écouté une note avant de venir, et ce que j'ai entendu de loin ne m'a pas donné spécialement envie.
Le festival commence donc avec
RED FANG. Je ne me faisais pas trop d'illusions quant au rendu de ce groupe dans un festival comme ça en plein air et de jour. Attention, je ne critique pas du tout ces Américains: je les avais vus à Toulouse en juillet dernier dans une petite salle (La Dynamo) pleine à craquer après avoir loupé leur prestation au Saint des Seins quelques mois plus tôt et c'était fabuleux. C'est ce cadre-là qui est fait pour ce groupe. En festival, ils sont parfaits pour une Wet Stage de Wacken ou une Valley Stage au Hellfest. Mais pas pour une Main Stage. Ils assurent pourtant bien, il n'y a rien à reprocher à leur prestation. Ils sont carrés, motivés, ils ont la patate, leur stoner rock est bien bon, mais là il manque quelque chose. Ils ont l'air un peu perdus sur une scène qui paraît trop grande pour eux, et en plus leur minuscule backdrop sur l'immense rideau noir au fond de la scène fait un peu ridicule. Dans ces conditions, j'ai du mal à rentrer dans leur musique et dans le concert.
Ce n'est pas de leur faute, et au fond il n'y a pas grand chose à leur reprocher. Quoi qu'il en soit, je retournerai les voir les yeux fermés quand ils repasseront dans une petite salle, car c'est dans une atmosphère intime et surchauffée qu'un live de Red Fang prend toute sa dimension
La pause est l'occasion de boire les premiers litres de Heineken et de rencontrer enfin Psyko Killer, et de revoir aussi des potes de longue date, Oso et Sonia en l'occurrence

Il fait beau, il fait chaud, l'alcool coule à flots bref c'est l'Espagne et tout va bien

A la fin de la pause, c'est l'occasion de voir le groupe espagnol de l'affiche avec
TIERRA SANTA 
J'aime beaucoup ce groupe, que je n'avais vu qu'une seule fois pour un court showcase acoustique au Hard Rock Café de Paris en compagnie de Skyclad fin 2000. On peut dire que ça remonte

En tout cas, ça faisait partie des quelques groupes qui faisaient bien plaisir à voir en plus de Maiden, Anthrax et Megadeth

Et puis Tierra Santa en première partie de Maiden, quoi de plus logique ? Ces derniers sont clairement et nettement l'influence principale des premiers. Au niveau des riffs de guitare et des mélodies, c'est flagrant que les Riojans ont été bercés à coup de "Piece of mind", "Powerslave" et "Somewhere in time"

Mais le groupe a aussi une identité propre du fait du chant dans la langue de Cervantès et de la très belle voix d'Angel. Ce qui fait que sans être un grand groupe, c'est très plaisant à écouter. De jolies mélodies, un ton épique, de bons refrains, Tierra Santa ne réinvente pas la poudre à couper l'eau chaude, mais ça passe comme une lettre à la poste

En terme de playlist, par contre, ils jouent un peu trop de morceaux de "Mi nombre sera leyenda", leur dernier album, qui est sympa à écouter en musique de fond mais un peu trop mou du genou. "Heroe" est un bon morceau, mais ils en ont fait de largement plus taillés pour le live tout au long de leurs neuf albums. Et une chanson comme "Mas alla de la vida" est carrément mollassonne et soporifique...
Tierra Santa est également victime du même problème que Red Fang: si le groupe a un gros succès en Espagne (ils vivent de leur musique et il y a même une biographie du groupe qui est parue il y a deux ans !), je doute qu'ils fassent de grosses salles, et la scène paraît trop grande pour eux. De plus, ils ont beau jouer dans leur pays, ils se produisent beaucoup trop tôt et il n'y a pas grand monde. Ce qui fait que lorsque Angel harangue le public et fait chanter les refrains, ça manque de répondant. D'autant plus qu'il y a un petit vent tournant qui n'est pas tellement propice à cet exercice. Pourtant, des morceaux comme "Indomable" ou "La cancion del pirata" ont des super refrains qui s'y prêtent pleinement.
Malgré tout, comme pour Red Fang, il n'y a rien à leur reprocher. Ils sont rodés à la scène et dans des conditions pas idéales, ils assurent bien. Tierra Santa ayant du succès en Espagne et en Amérique du Sud, je ne pense pas que le Sonisphere leur aura apporté grand chose. Mais ils ont eu au moins le mérite d'être là, et je suis content de les avoir vus. Pas le concert de la journée, pas forcément inoubliable, mais un bon concert d'un bon groupe d'ouverture
Vient ensuite la fin des amuse-gueule avec
NEWSTED, qui va donner aux tapas un arrière-goût indigeste, comme des moules à l'escabèche périmées et restées trop longtemps au soleil

On ne s'approchera même pas pour voir. Le monde est encore suffisamment clairsemé pour que l'on voie bien du bar ! C'est surtout que son EP solo, sobrement intitulé "Metal", est juste sans intérêt, tout comme son projet Echobrain, et Jason n'a jamais annoncé une playlist axée sur des reprises de Metallica. Ils ont juste joué "Whiplash", que je n'ai d'ailleurs pas reconnue tellement elle était massacrée

Le reste, c'est entre mauvais et dispensable. Pas de refrains qui rentrent dans la tête, pas de riffs qui donnent envie de bouger la tête, beaucoup de longueurs... Bref, comme dirait Talasquin: caca !
Les choses sérieuses commencent avec
GHOST 
! On se demandait ce que ce groupe donnerait dans les conditions offertes par le Sonisphere. Je les avais vus au Hellfest 2011 sous une tente bondée et c'était orgiaque ! Mais en plein air, sur une grande scène et de jour, qui plus est par un soleil resplendissant, il était à craindre que leur musique ne prenne pas toute sa dimension. Que nenni ! Les Suédois ont pris une toute autre dimension depuis deux ans. Le fait d'avoir beaucoup tourné et signé chez Universal fait que d'une part, ils sont parfaitement rodés à la scène, et que d'autre part ils ont maintenant des moyens. Et puis surtout, ils ont des putain de bonnes chansons, que ce soit leur premier album ou le nouveau, dont certains contestent les aspérités popisantes. Mais même si "Infestissumam" est moins metal, ses mélodies sont imparables. Et puis "Opus eponymus" contenait aussi des passages sirupeux et putassiers à souhait
Papa Emeritus, le pape Skeletor, vient nous lire sa prières, entouré de ses moines, euh ses Nameless Ghouls

Une messe noire d'une cinquantaine de minutes peut commencer avec en fond un immense backdrop rouge avec le logo du groupe

Et même en plein air, au bord de la mer et au soleil, ça le fait grave !
Le groupe est parfaitement carré et conserve son côté mystérieux et diabolique. En terme de jeu de scène, Papa Emeritus et ses goules profitent de la scène à double niveau prévue pour Maiden. Leurs robes noires et rouges leurs vont à merveille

Comme il fait jour, on ne profite pas spécialement de leur jeu de lights mais le son est parfait

Et surtout, TOUTES les chansons jouées sont jouissives ! L'orgasme a été atteint sur le final avec "Ritual"

Au final, sept chansons (plus l'intro) pour trois quarts d'heure qui ont paru durer cinq petites minutes

Il a quand même manqué "Elizabeth" (que je n'aurais pas cru que le groupe zapperait) et quelques perles d'"Infestissumam" telles que "Secular haze", "Zombie queen" ou "Body and blood". Super concert d'un super groupe, à revoir d'urgence si Satan le veut bien
Playlist de GHOST :
Infestissumam
Per Aspera ad Inferi
Con Clavi Con Dio
Prime Mover
Stand by Him
Death Knell
Year Zero
Ritual
C'est en donc fini pour l'assortiment de tapas, place maintenant aux plats de résistance

Et après une pause assez longue pour que tout le matos soit installé (le temps de prendre un litre de vodka redbull, histoire de tenir

), on entre directement dans le vif du sujet avec
IRON MAIDEN 
Pour ce qui me concerne, je ne suis pas un fan ultime de la vierge de fer. Je me qualifierais plutôt de fan raisonnable

J'aime ce groupe, son imagerie, j'ai la plupart de leurs albums et je respecte tout ce qu'ils ont pu apporter au metal

Mais ça ne va pas plus loin pour ce qui me concerne. Je n'ai aucun tee-shirt du groupe, je ne collectionne ni leurs bootlegs, ni leurs best-of sans intérêt (pléonasme), je suis loin d'acheter systématiquement leurs albums et DVD live qui sortent toujours dans la foulée de chaque nouvel album studio et à la fin de chaque tournée (je m'étais quand même pris le DVD live "En vivo", soldé à 3€... et je ne l'ai d'ailleurs toujours pas regardé

), je n'ai aucune figurine d'Eddie non plus... Bref, je ne suis pas maidenolâtre

Mais j'aime suffisamment pour avoir prévu de faire le déplacement à Barcelone six mois à l'avance, quelle que soit la configuration (parce que s'ils n'avaient pas fait le Sonisphere, ils seraient venus en solo au Palau Sant Jordi !) ! Surtout que le programme était alléchant avec un remake annoncé de "Maiden England", la VHS mythique de 1988 dans la foulée de la tournée du non moins mythique "Seventh son of a Seventh son", qui a été rééditée cette année en CD et DVD

Contrairement à beaucoup d'autres metalleux trentenaires, je n'ai pas regardé cette vidéo quand j'étais ado ni même plus tard, et je n'en ai écouté la bande son que cette année à l'occasion de la réédition CD. L'effet nostalgie est donc peut-être moins fort chez moi que chez d'autres. Mais la playlist se suffit à elle-même

Et quand résonnent les premières notes de "Doctor doctor" suivi de l'enchaînement "Moonchild", "Can I play with madness" et "The prisoner", c'est l'orgasme

Rien que cette entame, ça valait les 90€ et les 400 bornes
Bruce, vocalement, joue par contre à l'économie. On sent qu'il a 54 ans et il a un peu de mal sur les passages les plus haut perchés. Mais ce qui est bien, c'est qu'il s'économise aussi sur le blabla et les speeches démagos, donc ça enchaîne quasiment sans temps morts

Et s'il court peut-être moins qu'avant, j'aimerais bien que les neuf dixièmes des frontmen actuels ayant vingt ou trente ans de moins que lui bougent autant

Pour le reste du groupe, c'est Steve Harris qui semble montrer le plus d'envie. Les guitaristes font le job et le font bien (du moins Dave Murray et Adrian Smith, parce que Jannick Gers est toujours aussi inutile

) mais ne se caractérisent pas par une présence énorme. C'est un Iron Maiden pro avant tout, mais qui assure. Du reste, c'est (seulement) la cinquième fois que je vois le groupe et je n'ai jamais été déçu par leurs prestations scéniques
Comme tout le monde cependant, je m'interroge sur le pourquoi de la suppression d'"Infinite dreams", de "Still life" et de "Hallowed be thy name"

La baisse des capacités vocales de Bruce sur ces morceaux de bravoure, peut-être ? Il y a d'autres bizarreries dans la playlist. Par exemple le maintien de "Fear of the dark" (que j'aime beaucoup à la base) alors que c'était une playlist 1988. Je suis par contre content qu'ils aient ressorti "Afraid to shoot strangers" malgré l'incongruité de sa présence ici: j'adore cette chanson et je ne l'avais jamais eue en live

Par contre "The trooper" et "Number of the Beast", je ne les supporte plus

Idem pour "Run to the Hills" dans une moindre mesure. Je sais gré aux Anglais, cependant, d'avoir enfin retiré "Heaven can wait"

Mais quand même, avec une discographie aussi importante, on peut dire qu'ils ne se foulent pas trop question choix des titres

Par contre big up pour "Phantom of the opera", "Wasted years", "Seventh son of a Seventh son" (

), "The Clairvoyant" et surtout le rappel avec un fabuleux "Aces high" enchaîné sur "The evil that men do" et un final sur "Running free"
Malgré certains points discutables concernant leur playlist, c'est encore une fois un super concert qu'Iron Maiden nous a offerts là. Ils ont parfaitement tenu leur rôle de tête d'affiche
Playlist d'IRON MAIDEN :
Moonchild
Can I Play with Madness
The Prisoner
2 Minutes to Midnight
Afraid to Shoot Strangers
The Trooper
The Number of the Beast
Phantom of the Opera
Run to the Hills
Wasted Years
Seventh Son of a Seventh Son
The Clairvoyant
Fear of the Dark
Iron Maiden
Aces High
The Evil That Men Do
Running Free
Après le gros morceau du festival, on continue les plats de résistance ! Question bouffe, je vais quand même m'abstenir : trop de monde, trop de queue à faire et je n'en ai ni l'envie, ni la patience. Après tout, les boissons alcoolisées, c'est plein de calories donc je retourne dans la Black Circle avec MDT, Oso et Sonia pour voir
ANTHRAX, qui va être l'une des autres tueries de la soirée

Je fais partie des gens qui préfèrent Joey Belladonna à John Bush, enfin surtout les albums avec lui, car il est évident que les capacités vocales du chanteur d'Armored Saint sont bien supérieures. Donc ça tombe bien: les chansons jouées ce soir sont soit des morceaux de sa période (ancienne et actuelle), soit des reprises
L'intro de leur dernier album en date, "Worship music", résonne, et lorsque ça enchaîne sur "Among the living", on sent qu'il va se passer quelque chose de bon

Le public se réveille brusquement et se met à chanter et headbanguer en choeur tout au long des hymnes de New Yorkais, et notamment les classiques des années 80

En fait pendant Maiden, j'étais bien à fond dans le concert mais c'est vrai que l'ambiance était pépère, et il y en a dix fois plus pour Anthrax. Pas trop de pogos et de circle pits (à peine un semblant pendant "Indians" quand Belladonna a appelé à faire une war dance), parce que ce n'est pas trop courant en Espagne... Par contre quand il s'agit de chanter main cornue levée et de headbanguer, les Ibères sont parmi les meilleurs :hail: Le groupe est bien à fond, avec un Belladonna au top de sa forme, aussi bien vocalement que dans son rôle de frontman. Scott Ian a désormais le bouc tout gris (

), qu'il fait voltiger à un rythme effréné et le nouveau guitariste, l'ex-Shadows Fall Jonathan Donais qui remplace Rob Caggiano, a également une bonne présence et une joie de jouer qui transparait, et Frank Bello court partout

Bref, le groupe est en forme, et le public aussi
Par contre la playlist est bien mais elle est quand même assez bizarre pour un groupe comme Anthrax qui a trente ans de carrière: ils ont joué quatre titres d'"Amon the living" (très bonne chose

) et deux de leur dernier album en date (qui passe comme une lettre à la poste), mais surtout trois reprises: celles, classiques, de "Got the time" de Joe Jackson et d'"Antisocial" de vous savez qui, plus "TNT" d'AC/DC (très bonne d'ailleurs). Plus un gros clin d'oeil à Slayer avec une partie de "Raining blood" reprise à la suite de "I'm the man" en hommage à Jeff Hanneman. On dirait qu'Anthrax est dans une période "hommage aux idoles", entre le fait d'avoir intitulé un album "Worship music" contenant plein de clins d'oeil à d'autres groupes, l'EP de reprises qui a suivi, et le nombre important de reprises jouées ce soir... Cela étant, je ne vais pas m'en plaindre, c'est loin d'être désagréable.
Après Iron Maiden, on pensait qu'Anthrax aurait fort à faire. Défi relevé avec brio, puisqu'ils ont assuré la meilleure prestation de la journée avec celle du groupe qui les a précédés
Playlist d'ANTHRAX :
Among the Living
Caught in a Mosh
I Am the Law
In the End
T.N.T.
Indians
Got the Time
Fight 'Em 'Til You Can't
I'm the Man / Raining Blood
Antisocial
Après cette double fessée jouissive

, pas de le temps de se reposer les fesses puisque ça s'enchaîne sur
MEGADETH ! Comme Anthrax, la dernière fois que je les ai vus remonte au Furyfest 2005, ce qui commençait à dater, aussi bien pour l'un que pour l'autre. En tout cas, après le gros show de Maiden et la décharge d'énergie positive d'Anthrax, Dave Mustaine et ses acolytes avaient fort à faire pour être au niveau. Et ils vont l'être ! Mais différemment. C'est Megadeth qui proposera le meilleur show visuel avec des écrans géants projetant toutes sortes d'images pour illustrer les chansons. Par contre, en terme de jeu de scène proprement dit, ils font dans la sobriété. Ils sont statiques, limite froids, Mustaine ayant la tronche littéralement camouflée dans sa tignasse rousse. Le reste ne bouge pas non plus des masses. Par contre, qu'est-ce que ça joue

C'est dommage que son intégration ait entraîné le split de Jag Panzer, mais Chris Broderick est définitivement LE guitariste qui manquait à Megadeth depuis le départ de Marty Friedman. Pourtant, Al Pitreli et Glen Drover assuraient aussi, c'étaient tout sauf des manchots. Je les avais vus tous les deux sur scène quand ils étaient dans le groupe et ils avaient bien assuré. Mais il leur manquait un petit quelque chose, la différence entre un très bon guitariste et un grand guitariste. Broderick reprend ce que faisait Friedman note pour note mais avec un feeling qui lui est propre et avec une facilité déconcertante
Niveau playlist, c'est quasiment du best of (et j'ai enfin eu "Sweating bullets" :hail:

), plus deux chansons de "Super Collider", le nouvel album qui sort deux jours après le festival mais qui s'intègrent bien au milieu des classiques

Le son est bon, sauf la batterie, qui résonne un peu trop.
A noter quand même l'énorme bourde de Dave Mustaine, qui a sorti au public barcelonais un énorme... "Hello Madrid !"

Les réactions du public étaient mi-amusées, mi-énervées, et partagées entre rires et huées (le Catalan est un être orgueilleux !). Heureusement qu'il n'y a pas eu de finale de Ligue des Champions entre le Real et le Barça le week-end d'avant, ça aurait pu être encore plus mal pris suivant le résultat

Megadave s'est heureusement excusé de suite et, les morceaux s'étant bien enchaînés, il s'est fait pardonner sa bourde ! Avec une bonne playlist et une prestation qui met tout le monde d'accord, ce serait difficile de lui en tenir rigueur... Et nous, en tant que Français, on s'en fout de toute manière
Playlist de MEGADETH :
Trust
Hangar 18
Kingmaker
She-Wolf
A Tout Le Monde
Countdown to Extinction
Sweating Bullets
Super Collider
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due
Jusqu'à présent, à part le nullissime mais anecdotique Newsted, il n'y avait eu que du bon, du très bon et de l'excellent. Les tapas étaient bons, les plats principaux au top, malheureusement en Espagne les desserts sont souvent trop sucrés et un peu écoeurants, comme va l'illustrer le concert d'
AVANTASIA. Ou plutôt de
Tobias Sammet's Avantasia puisque, pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris, Avantasia est le joujou du chanteur d'Edguy et il faut que ça se sache, y compris sur le logo du groupe sur le backdrop

Vers 2h du mat' (viva España

), la fatigue se fait un peu sentir et Avantasia va nous achever (sauf le Fab et la soeur de Talasquin qui sont fans

).
Je n'ai jamais vraiment accroché à ce projet Tobias Sammet and friends. Déjà, lui m'agace un peu avec sa mégalomanie et son melon. Ca ne m'empêche pas d'aimer pas mal de choses qu'il a fait avec Edguy. Mais Avantasia, comme quasiment tous ces super groupes ou projets opera metal, je n'ai jamais été fan. C'est souvent très bien fait, avec de super musiciens, mais ça manque d'âme et d'unité. Le premier album d'Avantasia contient quand même trois super morceaux, mais je trouve le reste écoutable mais sans grand intérêt. J'ai écouté au moins une fois tous leurs albums, et je n'en ai pas retenu grand chose (et pourtant j'ai une bonne mémoire

). Et je trouve que le tout dernier, "The mystery of time", est fade, incolore, inodore et sans saveur ! Pourtant, j'étais quand même content de les voir. Ils tournent avec de super chanteurs, et ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de voir sur scène Michael Kiske, Bob Catley, Ronnie Atkins et Eric Martin

Plus un chant féminin très agréable pour les yeux assuré par Amanda Somerville et son magnifique décolleté

Quoi ce n'est pas son décolleté qui chante ? On m'aurait donc menti ?

Bref, il y a du beau monde. Je me disais donc que ces chansons que je trouve quelconques sur disque pourraient prendre une autre dimension sur scène. Et puis j'avais eu de bons échos de leur prestation au Power and Progressive Metal Fest de Mons, où Piggy et Fab avaient carrément adoré. Je sais bien que les avis des citrouilles sont souvent purement indicatifs, mais le Fab étant toujours d'une grande fiabilité, je lui faisais confiance... Mal m'en a pris

J'aurais dû aller me reprendre un litre de vodka redbull à ce moment-là pour tenir, mais je n'avais plus trop envie de boire. J'aurais dû me forcer

J'ai certes épargné mon foie, mais pas mes nerfs ni mes oreilles. Bon attention, Avantasia, ce n'est pas non plus de la torture auditive. Ce n'est pas vraiment désagréable, à petite dose. Mais pour conclure une journée de festival, ce n'est carrément pas approprié

Ils auraient mieux fait d'intervertir leur position avec Ghost: les Suédois auraient ainsi pu faire leur messe noire de nuit et mettre pleinement en valeur leur musique et Satan, et la bande à Toby aurait été moins pénible à suivre en jouant avant les têtes d'affiche qu'à 2h passées. Le comble, c'est que Tobias dira à maintes reprises que c'est la première fois qu'Avantasia vient à Barcelone, et surtout qu'il est désolé de ne jouer que 75 minutes et que, d'ici quatre ans, il reviendra avec la grosse artillerie et fera un show complet de plus de deux heures et demie. Je sais en tout cas où je ne serai pas dans quatre ans
En tout cas, ils ont mis le paquet sur la forme. Le light show est magnifique. Par contre, leur immense backdrop aux couleurs du dernier album est très beau, mais ça fait plus affiche de film de Disney tel que
La Belle et la Bête que disque de metal. Ca donne le ton

Avantasia, c'est un peu comme Disney sur pas mal de points: le paquet est mis sur la forme, c'est joli, gentil, tout propret, bien formaté, très bien fait, c'est pour un large public... Mais Disney a l'art de conserver une certaine magie, contrairement à Tobias Sammet

En fait on en prend plein la vue, mais c'est finalement très superficiel. Belles mélodies mais qui ne se retiennent pas, pas de riff qui accroche, des claviers encore plus dégoulinants de sucre qu'une pomme d'amour, ça devient vite ennuyeux

A cela s'ajoute l'attitude péteuse d'un Tobias Sammet qui tient à montrer à tout le monde qu'il chante avec ses idoles ! Sans oublier sa tenue de scène, qui pourrait provoquer de nouvelles manifestations anti-mariage pour tous s'il venait à se produire en France

Par chance, contraintes horaires oblige, il nous a épargné les trop longs speeches auxquels il est coutumier. Les "screams for me Barcelona" qu'ils sortait systématiquement (non Toby, tu n'es pas Bruce et tu ne le seras jamais

) tombaient un peu à plat, mais au moins c'est court
Mais quand même, il n'y a pas que du mauvais dans ce concert. La musique est chiante au bout de dix minutes, mais on peut quand même admirer des putains de chanteurs

En tant que fan de Helloween qui a découvert le groupe quand c'était leur chanteur, c'est un rêve pour moi de voir Michael Kiske

Certes il ne ressemble plus à grand chose... Enfin si, à José Anigo

Bref à 44 balais, ce n'est plus le beau gosse qu'il était à l'époque, loin de là. Par contre, sa voix est exactement la même qu'à 20 ans

Rien que pour ça, je suis content d'avoir vu le concert

Par contre ce ne sont pas des morceaux des "Keeper of the Seven Keys" qu'il chante, donc le plaisir n'est pas tout à fait le même... Mais ça fait plaisir malgré tout
Autre chanteur que je suis heureux de voir: Bob Catley ! Je n'écoute pas Magnum tous les jours, mais j'adore la voix de ce mec. Et lui, à plus de 60 ans, il est aussi bon sur scène que sur disque. Par contre, avec ses cheveux peroxydés et son espèce de veste aux manches retroussées, il ne ressemble vraiment à rien
Ronnie Atkins, c'est aussi un plaisir, mais ayant vu les Pretty Maids à deux reprises, je connaissais déjà ses qualités à la fois de vocaliste et de frontman. C'est lui qui interprète les passages les plus rocailleux, chantés essentiellement par Jorn Lande sur album, et il le fait bien. C'est lui aussi qui a la meilleure présence scénique.
Pour Eric Martin, par contre, je suis un peu plus mitigé. Pas spécialement fan de Mister Big (en fait je connais très peu), ça ne me fait pas d'effet particulier de l'avoir en face de moi, et ses interventions ne m'ont fait ni chaud ni froid, et ne m'ont pas paru apporter grand chose de plus.
Enfin Amanda Somerville est une bonne chanteuse. P... qu'elle est bonne, cette chanteuse

Oups, je m'égare
Quand même un très bon moment dans ce concert: le final sur le medley "Sign of the cross / The seventh angel" avec Tobias et tous les chanteurs qui le reprennent en choeur. Ca, c'était vraiment bon

C'est dommage que ce bon moment soit pour le dernier titre. Enfin non, le fait que ce soit fini a aussi décuplé le plaisir
Voilà, j'ai vu Avantasia ! Ils jouent au Hellfest le vendredi à 1h du matin, il va falloir que je regarde attentivement le running order pour savoir ce que je vais pouvoir aller voir à la place
Playlist d'AVANTASIA:
Spectres
The Scarecrow (Ronnie Atkins)
The Story Ain't Over (with Bob Catley)
Prelude (Played live by Miro Rodenberg)
Reach Out for the Light (with Michael Kiske)
Breaking Away
Farewell (with Michael Kiske & Amanda Somerville)
Dying for an Angel (with Eric Martin)
Twisted Mind (with Ronnie Atkins & Eric Martin)
Lost in Space
Shelter from the Rain (with Michael Kiske & Bob Catley)
Sign of the Cross / The Seven Angels (with Michael Kiske, Amanda Someville,Eric Martin, Oliver Hartmann & Thomas Rettke)
Lorsque Tobias Sammet et ses amis lèvent l'ancre et que les projecteurs s'éteignent, il est 3h30 et il est temps de quitter le Parc del Forum pour aller au métro (qui est ouvert toute la nuit le samedi à Barcelone

) et rentrer à notre auberge. C'est très facile de se retrouver avec la casquette à pois de Talasquin, et un peu moins facile d'avancer avec Alex en mode complètement Blu-ray (les Espagnols sont en principe généreux sur les quantités d'alcool fort qu'ils servent

). Et dans le métro barcelonais, on va mettre une superbe ambiance et faire de la bonne pub pour la culture française contemporaine

Puis s'ensuivra une courte nuit, un café en terrasse en plein soleil, et un retour bien paisible vers Toulouse avec halte à la Jonquera pour refaire le plein d'alcools et de tapas. Les concerts en Espagne, c'est cool
Ainsi s'est déroulé le Sonisphere Barcelona ! Le bilan est très positif. L'affiche était très bonne pour un festival sur une journée, avec des gros noms qui ont tenu toutes leurs promesses (Iron Maiden et Anthrax grands vainqueurs, Megadeth pas loin derrière), de bons amuse-gueules (Ghost à la hauteur même de jour, Tierra Santa et Red Fang sympas comme je m'y attendais mais pas vraiment faits pour cette immense scène en plein jour et devant peu de monde), une déception (Avantasia) et une grosse bouse (le groupe solo de l'ex-bassiste de Metallica, Flotsam and Jetsam et Voivod

). Le site était très bon, avec un bon son, et la Black Circle parfaite pour voir un groupe dans des conditions au top

Le principe est contestable, mais si ça se reproduit avec une affiche de ce niveau, je pense que je me laisserai retenter

Par contre, ce festival manquait d'âme et de personnalité, d'ambiance également

. Déjà qu'à la base, les metalleux ibériques ne sont pas très avenants, mais dans ce cadre, c'était même pas la peine d'espérer rencontrer plein de gens et délirer avec eux comme à un festival allemand. Là, ce n'était pas gênant, car on était une bonne quinzaine de Français à se connaître, on a déliré entre nous et c'était très cool

Mais c'est clair que les gens étaient venus pour voir les gros groupes et rien d'autre. C'est pourquoi je ne referai un Sonisphere que si l'affiche vaut le coup, contrairement à Wacken, au Hellfest, au Rock Hard Festival et quelques autres où je pourrais aller simplement pour le festival en lui-même quelle qu'en soit l'affiche. Mais les avantages l'emportent largement quand même. C'était bien
