Annihilator, c'est le groupe de thrash atypique (bah t'as qu'à te raser) par excellence : ils font du thrash, mais pas que. En fait y'a de tout chez eux : des ballades pop mielleuses au thrash prog torturé en passant par des titres heavy jusqu'à des extrêmes hardcore ou indus. Cette incroyable diversité, on la doit à M. Annihilator, aka Jeff Waters, dont c'est euh... c'est son groupe, et son groupe, c'est lui. Il compose tout, enregistre tout (même le chant parfois), gère tout... enfin ca c'était avant. Mais reprenons au début. Déjà information de dernière minute : le tourbus du groupe s'est fait casser les pattes arrière par un camion en Espagne, les obligeant à annuler une date, au détriment d'une partie du matos qui aurait souffert dans la collision. Deuxième information de dernière minute, pour changer, y'a un match de football à Gerland, à coté du Ninkasi donc, et ca, c'est la grosse louze, car ca promet d'être ingarable (heureusement on arrivera assez tôt pour manger un bon burger local, et donc on sera pas à perpette, bande de footeux de merde). Le temps donc d'engloutir bières et burgers, on retrouve mes compadres de FurYenS et leurs conjointes, ainsi que Butcher Theli.
THE GENERALS : j'avais écouté vite fait pour me faire une idée avant la scène, et j'avais trouvé ca pénible, une sorte de mélange entre Motorhead et du death, et bien sur scène... c'est pire car inaudible et linéaire (comme le death et Motorhead j'aurais envie de dire...). 2 morceaux pour laisser une chance et on va prendre l'air, faisant ainsi pour ma part une rencontre totalement débile donc fabuleuse avec un mec et sa nana genre "ça me fait plaisir de te revoir, on s'est pas vu depuis... ah on s'est jamais vu en fait!!". J'adore rencontrer des gens aussi cons que moi
ANNIHILATOR : les canadiens déboulent sur scène vers 21h, et pour ma part, je sens tout de suite que ça va faire très mal. Déjà l'ambiance est à la fête, le public a envie de profiter de la soirée et je pense que ca s'est vu. Waters nous a préparé une tournée aux petites échalottes : une tournée best of, soit exactement l'inverse de son dernier passage en France en 2007 (en première partie de Trivium). Ca attaque très fort avec un Alison Hell joué tout en retenue, histoire d'échauffer la nuque, et derrière bing, WTYD. Les salauds. C'est parti sec et fort : pogos, slams, circle pits s'enchaineront toute la soirée, avec des headbangers sauvages de partout (dont bibi), beaucoup de gens qui chantent, bref une ambiance de folie. Les classiques s'enchainent à toute vitesse, balayant toute la discographie du groupe, et quel plaisir d'avoir Refresh The Demon, Carnival Diablos, Timebomb, Never, Neverland, Set The World On Fire... bref tous les hits en fait. De plus que le son est bon, le chant un poil sous-mixé, mais peu importe, Waters est impérial sur scène, quelle hargne, quelle sincérité, quel charisme, il occulte les autres tellement il bouge de partout, tout sourire, partagé entre ses rythmiques acérées, ses soli endiablés et ses quelques parties de chant (dont Fiasco juste énorme sur scène), chant qu'il laisse en grande partie à Dave Padden, membre depuis 2003 et désormais associé de Waters. Et si ce chanteur ne fait pas l'unanimité chez les fans, quels progrès il a fait, à tout point de vue : présence, jeu de gratte, chant, il est certes beaucoup plus effacé que son ainé, surtout qu'il tient une bonne crève (il est littéralement gris), ce qui occasionnera un bon foutage de gueule de Jeff, et en français en plus "oh il est malade Dave" avec un faux air attristé, bref excellente ambiance sur scène comme dans la salle. Bref pour un mec à la rue avec la voix en rade, il a quand même sacrément assuré, chapeau bas. La section rythmique n'était pas en reste, même si encore plus effacée : le bassiste et le batteur ont beau être des gamins, putain ca joue quoi, pas une note de travers, pas un coup de baguette à coté, c'est super carré et ca envoie. Du coup l'avalanche de hits se déroule avec le sourire au lèvre et la nuque qui lance, même si comme chaque fois, je râlerai contre les slammeurs qui obligent à être vigilant sous peine de se prendre un coup de pompe dans la gueule, et ca me pètera quand même bien les couilles au bout d'un moment, et j'ai trouvé qu'en milieu de set, ca plombera l'ambiance générale. Ce genre de petit plaisir unilatéral me laissera toujours perplexe. Bref. Petit passage acoustique avec Padden en souffrance mais qui s'en sortira tout de même super bien, suivi de l'inutile donc... inutile solo de batterie, et enfin, enfin, au bout de 1h30 de set, Annihilator va nous jouer des morceaux de son nouvel opus : Feast. C'est juste... incroyable, déjà 1h30 d'Annihilator, ca pique, mais là tu sais que t'as pas fini encore. Les nouveaux morceaux passent bien, même si je les trouve plus fades que les tubes qui ont précédé, mais la hargne et le plaisir restent intacts, et c'est ca qu'c'est bon. 3 titres du dernier et un titre plus récent, Ambush de l'album éponyme, et ca sera les seuls titres de la période Padden. Incroyable. Rappel obligatoire, les canadiens reviennent pour la mise à mort : Ultra Motion survitaminée, et un final apocalytique sur King Of The Kill.
Setlist :
Alison Hell
W.T.Y.D.
Knight Jumps Queen
Reduced to Ash
Set the World on Fire
Refresh the Demon
Never, Neverland
No Zone
Carnival Diablos
Fiasco
Bliss
Second to None
I Am in Command
Phoenix Rising
Snake In The Grass
Solo Batterie
No Way Out
Smear Campaign
Time Bomb
Ambush
Deadlock
Ultra-Motion
King of the Kill
Bordel j'en ai encore des frissons. 2h de show, un groupe au taquet qui se fait plaisir et surtout qui se donne à 150% pour son public, un grand, grand moment de metal, comme peu de groupes savent le faire (des shows de cette longueur et de cette qualité, dans le style, je vois que deux groupes, à savoir Iced Earth et Metallica). Autant le show de 2007 c'était vraiment moyen, autant là je suis totalement réconcilié avec le groupe. C'était juste... génial. Aïe.